15/02/2014
Dallas Buyers Club
Période faste pour McConaughey. Le natif du Texas, acteur confirmé depuis longtemps (1), enchaîne les rôles depuis deux ans et tout azimut : films intimistes ou d'envergure, personnages contrastés... L'acteur prouve qu'il n'est plus désormais cantonné à un seul registre. Il faut dire que son physique de séducteur en faisait un rôle-type pour les comédies, romantiques (The Wedding Planner, 2001; How to loose a guy in 10 days, 2003 ; Failure to Launch, 2006 ; Ghosts of Girlfriends Past, 2009) ou pas (Ed TV, 1999 ; Tropic Thunder, 2008 ; Bernie, 2011). Entretemps, il aura tout de même tourné pour des grands réalisateurs (notamment Steven Spielberg) et campé un avocat à trois reprises. C'est justement depuis The Lincoln Lawyer (2011) qu'il décide de jouer des personnages plus complexes. 2012 marque l'apogée de sa carrière. Il campe un psychopathe dans le dérangeant Killer Joe de William Friedkin, un gigolo chez Steven Soderbergh (Magic Mike), un écorché de la vie dans Mud, un homosexuel dans Paperboy, et fait même une apparition courte mais remarquée dans le dernier Scorsese. Il tourne même pour la télé, étant à l'affiche de la nouvelle série noire de HBO, True Detective. Fin 2014, il tournera dans Intersellar de Christopher Nolan (Memento, Batman, Inception).
Dans Dallas Buyers Club, il est Ron Woodrof, un homme de rodéo, à la vie dissolue, qui découvre qu'il est atteint du virus du sida (McConaughey dû perdre 22 kilos pour ce rôle). Découvrant les failles du système de santé américain, il part en guerre contre celui-ci (en l’occurrence, la FDA), afin de rendre à tous les séropositifs et à lui-même une dignité que le système capitaliste américain ne veut pas leur accorder. Le film est une biographie classique, racontant de manière linéaire et sans fioritures (absence total de romantisme) le combat d'un homme qui aura fait avancer la cause des malades atteints du sida. Sa force réside dans la dimension humaniste du récit, et surtout dans la performance fracassante des deux principaux protagonistes, McConaughey mais aussi Jared Leto (qui se fait de plus en plus rare) dans le rôle d'un transexuel (2). Quant au premier cité, il vient de remporter le Golden Globe du meilleur acteur et pourrait remporter en mars l'Oscar pour la même catégorie (3). On l'espère pour lui en tout cas. J. N
Dallas Buyers Club (Jean-Marc Vallée, USA, 2013, 117 min)
Avec Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Garner, Denis O'hare, Steve Zahn
- 6 nominations - Oscars 2014 *
- Meilleur acteur (Matthew McConaughey) pour un drame - Golden Globe 2014
- Meilleur acteur dans un second rôle (Jared Leto) pour un drame - Golden Globe 2014
- Meilleur acteur (Matthew McConaughey) - Golden Camera (All) 2014
- Meilleur acteur (Matthew McConaughey) - Gotham Awards 2014
- Meilleur acteur (Matthew McConaughey) - Hollywood Film Festival 2013
- Meilleur acteur dans un second rôle (Jared Leto) - Hollywood Film Festival 2013
- Meilleur acteur dans un second rôle (Jared Leto) - New York Film Critics Circle Awards 2014
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* Cérémonie le 2 mars 2014
(1) A time to Kill (1996) le fait connaître du grand public.
(2) Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle.
(3) Il sera en balance avec Leonardo DiCaprio (The Wolf of Wall Street), Christian Bale (American Hustle), Bruce Dern (Nebraska), et Chiwetel Ejiofor (12 years of Slave).
17:52 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dallas buyers club, matthew mcconaughey, sida, jared leto, jennifer garner, jean-marc vallée, denis o'hare, steve zahn