11/11/2006
The Black Dahlia
A l'occasion de la sortie en salle de "The Black Dahlia", réalisé par Brian De Palma, le roman de James Ellroy (écrit en 1987) a été reédité aux Editions Payot, Collection Rivages / Noir. Avant le film, parlons donc du livre : un roman très noir, à l'image de la vie de son auteur : drogue, alcool, dix années sans domicile fixe... Nous n'allons pas partir dans une biographie détaillée de l'auteur. Voir pour cela www.wikipedia.fr. En 1947, Elizabeth Short, surnommée "le Dahlia noir" et personnage réel est sauvagement assassinée à Los Angeles, le meurtrier ne sera jamais retrouvé. En 1948, la mère de J. Ellroy est assassinée. Idem, le tueur n'est pas appréhendé. Obsédé par ces deux crimes non résolus, l'auteur va exorciser son passé en écrivant ce chef d'oeuvre : "Le Dahlia noir, le film comme le roman, ne saurait exister sans l'histoire personnelle qui me lie inextricablement à deux femmes sauvagement assassinées à onze années d'intervalle. Deux femmes qui constituent le mythe central de mon exitence." Et qui constituent la pierre angulaire de l'ensemble de l'oeuvre de l'écrivain.
Cet extrait est tiré de la post-face du livre (présente dans la collection citée plus haut), écrite par Ellroy lui-même. Post-face de 12 pages, explosive (c'est le moins que l'on puisse dire) et qui donne froid dans le dos. L'auteur y effectue une mise au point sur son roman, "sans compromis", selon ses propres dires. Il y parle également du film et du jeu des acteurs, ne tarissant pas d'éloges sur Josh Hartnett, personnage central (agent Bucky Bleichert) et narrateur du film. Cette mise en lumière d'Ellroy ? la lire et la relire autant de fois que l'on peut...
Pourquoi un meurtre à Los Angeles, ville "où on peut, affirme Bret Easton Ellis, disparaître [...] sans même s'en apercevoir" ? "C'est un univers [...] où le danger apparaît accidentel et où la corruption gagne sans cesse. C'est une ville champignon peuplée de désaxés psychiquement estropiés fuyant la Seconde Guerre mondiale. Là où prospèrent les démons." [...]
Le roman même : inventivité verbale crue et acide, admirez donc :
[...] "J'ai un alibi, juste au cas où vous pensez que c'est moi. Un alibi comme du béton, plus serré qu'un con de pucelle. Pas moyen d'y mettre le doigt !"
"Le bar était une auge d'urinoir. Marines et matelots se masturbaient dedans tout en jouant à chasse-chagatte sur les nanas à poil, accroupies sur le bar. Les pompiers ça y allait à tout va sous les tables, sur l'avant de la pièce et face à l'estrade d'orchestre. Un mec en costume de Satan s'embourbait une femme grasse sur un matelas." [...]
[...] "Seule la nourriture que je mâchonnais m'empêcha d'éclater d'un rire tonitruant. Je songeais à la raclure de bidet complètement pourrie que j'allais me sauter un peu plus tard dans la soirée et à sa mère qui souriait bêtement de l'autre côté de la table."
James Ellroy, Le Dahlia noir (The Black Dahlia), Payot, Rivages/Noir, 2006, 505 p.
Un site dédié à l'oeuvre de l'auteur : http://www.edark.org/
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