30/06/2021
EURO 2020 - A propos de France - Suisse (2)
Toujours à chaud, nous poursuivons notre réflexion sur l'échec français à l'Euro, abordant ici certains choix tactiques et de joueurs ainsi que le parcours de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France. Pour un décortitage plus prononcé, se reporter aux sites spécialisés.
S H, J N
On regrettera la présence (ou l'absence) de certains joueurs dans la liste des 26. Dès le départ, de grandes interrogations (voire quasiment un étonnement) se posaient en ce qui concerne la présence du défenseur Clément Lenglet, auteur d'un match catastrophique contre la Suisse - mystifié comme un débutant sur le but de la tête de Seferovic - et remplacé dès la mi-temps. L'ancien joueur de Nancy avait pourtant effectué une saison très pénible avec le FC Barcelone. Il a pourtant été considéré comme une valeur sûre tandis que la liste des défenseurs centraux qui auraient certainement effectué une meilleure prestation est fournie (Upamecano, Wesley Fofana). Le choix d'avoir 2 gauchers et 2 droitiers comme centraux (est-ce vraiment nécessaire?) semble avoir joué en faveur de Lenglet et c'est là où réapparait l'affaire Aylmeric Laporte, gaucher justement et sélectionné avec la Roja (il vient d'être naturalisé espagnol) pour l'Euro. Appelé 3 fois en équipe de France, le joueur de Manchester City n'a jamais joué puis n'a plus été repris...
On sait que Didier Deschamps apprécie spécialement le profil de certains joueurs mais là il y a certainement une erreur de casting et on ne devrait pas revoir Lenglet en bleu de sitôt. On ne comprend pas très bien non plus la présence de Moussa Sissoko. Apprécié pour son impact physique, le milieu de terrain était un élément-clé des campagnes de 2014 et 2016 mais n'avait pas été sélectionné en 2018 pour manque de jeu à Tottenham. Revenu en grâce sous la parenthèse Mourinho (25 titularisations cette saison), l'ancien joueur de Toulouse avait-il sa place? Ses entrées inutiles contre le Portugal et la Suisse semblent attester du contraire.
Après les choix de joueurs dans la liste des 26, place au choix pour les rencontres. Clairement à côté de son Euro, l'arrière-droit Benjamin Pavard a mordu la poussière contre la Hongrie et la Suisse. Entre les deux matchs, il n'a pas joué contre le Portugal mais en lieu et place de Léo Dubois, son suppléant et spécialiste du poste, a été titularisé Jules Koundé qui a déjà joué à ce poste quelques fois (avec Séville) mais qui est avant tout un central et surtout, qui n'en était qu'à une sélection (il y a un mois contre le Pays de Galles). A la peine sur son flanc droit et auteur d'une pâle copie, il concède un penalty évitable permettant l'égalisation portugaise. La question est honnête : pour quelle raison, Dubois a-t-il été sélectionné?... On ne comprend pas très bien non plus la titularisation de Tolisso - un milieu box to box - sur l'aile droite de l'attaque contre le Portugal. Le joueur du Bayern Munich s'est complètement raté.
Enfin, tout cela nous renvoie au schémas tactiques et notamment, le dispositif mis en place contre la Suisse. Privé des deux arrières gauches (Hernandez, Digne), Didier Deschamps décide d'adopter un 3-4-1-2 tandis que la France n'a quasiment jamais joué à 3 défenseurs centraux. Conséquence : une animation offensive incohérente et un repli défensif tout aussi calamiteux. Que vient faire Rabiot dans un poste de piston gauche? Trop lent (la nonchalance devient un véritable problème), il fut transparent tandis qu'un joueur de couloir et gaucher comme Thomas Lemar aurait pu dépanner.
Enfin, inutile de rappeler que certains joueurs n'ont tout simplement pas été bons ou à courant alternatif, si on met de côté la question du schéma tactique.
Deschamps
Difficile d'en vouloir beaucoup à celui qui a ramené le sacre mondial en 2018 et qui l'avait remporté en 1998 en tant que joueur (soit un club très fermé de 3 hommes). Celui qui a fait de la France une nation puissante du football (quart-de-finaliste du mondial 2014 et finaliste de l'Euro 2016) s'est par contre complètement raté. D'aucuns affirment d'ailleurs qu'il est un bon manager de joueurs mais un mauvais tacticien. Des choses seront certainement revues alors que les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 reviennent en 2021 (mais également une demi-finale en Ligue des Nations contre la Belgique en octobre prochain).
En comparaison avec Joachim Löw, qui quitte son poste de sélectionneur de l'Allemagne après 15 ans, Didier Deschamps a mis 4 ans pour atteindre une finale (celle de l'Euro en 2016) tandis que Löw n'a eu besoin que de 2 (Euro 2008) mais le sélectionneur français a remporté la Coupe du monde 6 ans plus tard (8 pour Lôw). Les parcours sont similaires, les deux champions du monde et finaliste de l'Euro mais Löw a joué 3 compétitions de plus. Il aura atteint également 3 fois une demi-finale (2010, 2012, 2016) mais termine sans gloire, éliminé au premier tour de la Coupe du monde 2014 (une première pour l'Allemagne) et en 8ème de cet Euro après un premier tour moyen. On espère que l'histoire ne se terminera pas de la même façon pour Didier Deschamps.
18:15 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : équipe de france de football, didier deschamps, clément lenglet, lenglet, koundé, jules koundé, adrien rabiot, euro, euro 2020, euro 2021, pavard, benjamin pavard
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