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27/11/2011

L'homme programmé

l'homme programmé,the second trip,robert silverberg,science-fiction,Patrick McGrath,spider,fight club,chuck palahniuk,schizophréniePaul Macy vient de quitter le Centre de Réhabilitation après quatre années de cure neuropsychiatrique. Sa mémoire a été complètement effacée. Nouvelle vie et surtout nouvelle identité. Et pour cause, l'ancien pensionnaire de son corps, Nat Hamlin, "psychosculpteur" de génie, a un jour pété un cable, devenu violeur en série. Pourtant, dès sa sortie du centre, une jeune femme, ancienne compagne de Hamlin, vient perturber sa nouvelle existence. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, une voix à l'intérieur de son crâne lui demande avec insistance de lui rendre son corps...

Faisant à écho à l'Oreille interne, écrit la même année et lauréat des prix Hugo et Nébula, "The Second Trip" (le titre en anglais) est tout aussi brillant. Après le thème de la télépathie comme source d'aliénation sociale, Silverberg aborde celui de la schizophrénie. Violent, plus sombre que L'Oreille interne, il n'en comporte pas moins une touche d'optimisme. Partie d'échecs psycho-tragique entre deux "moi", l'histoire n'est pas sans rappeler le déroutant Spider de Patrick McGratch ou encore le jubilatoire Fight Club de Chuck Palahniuk, tous deux postérieurs au roman de Silverberg mais plus connus car adaptés avec brio au cinéma (1).

Robert Silverberg, L'Homme programmé, Gallimard, Folio SF, 2008, 316 p.

Titre original : The Second Trip (publié pour la première fois en 1972).

 

 

(1) Ecrit en 1998, Spider est adapté en 2002 par David Cronenberg (Crash, A History of violence, Eastern promises). Quant à Fight Club, écrit en 1996, il est adapté par David Fincher (Alien 3, The Game, Zodiac, The social network) en 1998, avec pour principaux protagonistes Edward Norton et Brad Pitt.

25/10/2006

Spider

medium_9782070425693.gifPatrick McGrath nous entraîne dans le monde schizophrénique de Spider. Atmosphère glauque, ambiance morbide, brouillard permanent. De quoi déranger le lecteur et le scotcher en même temps à cette descente aux enfers.

Le livre est très bien écrit, les descriptions et les métaphores sont saisissantes. Extraits :

"Elle avait une certaine beauté, mais la vie et l'alcool auraient décoloré son visage, tué la lumière de son regard ; son teint était gris et cireux, son haleine fétide."

[...] " Il sirotait sa bière avec un sourire faux, cet homme aux gestes furtifs, cette fouine aux pattes sanglantes agitées de tremblements nerveux, cet animal nuisible, rusé, aux instincts lascifs et cruels."

[...] "Soudain, la masse houleuse se retourna maladroitement sur elle-même, comme une baleine athlétique, avec des rires rauques et des grognements étouffés. La tête blonde remonta. Tournée vers la fenêtre, elle se ballotait de haut en bas en gémissant comme si elle naviguait sur une mer agitée. Le vieux lit grinçait sous elle, comme les espars et les vergues d'un galion. Les grognements qu'elle poussait ressemblaient au sifflement du vent dans le hunier. Elle continuait son mouvement de balancier, le menton levé vers le plafond ou renfoncé sur sa poitrine, ses épais bras blancs la soutenant comme des colonnes" [...]

Eloge de la schizophrénie 

"Avec le temps, je mis au point mon système des deux têtes. J'utilisais le devant de mon cerveau dans mes rapports avec les autres habitants de la maison ; l'arrière quand j'étais seul. C'était là que logeait ma mère, pas devant. Je devins expert dans l'art de passer de l'avant à l'arrière et cela simplifia mon existence. Ma vraie vie se déroulait dans le compartiment arrière ; pour que tout y reste frais et vivace, il me fallait le cerveau avant comme protection, comme des tomates dans une serre. En bas, je parlais, mangeais, bougeais ; j'étais moi-même à leurs yeux. J'étais seul à savoir que ce "Je" n'était pas là, qu'ils ne voyaient que la serre. C'est derrière que j'étais, là où vivait Spider. Devant, j'étais Spider. La vie devint alors plus facile. Cela ne me gênait pas d'être un vilain garçon parce que je savais qu"il s'agissait en fait de Dennis. Quand mon père me faisait descendre à la cave à charbon, c'est Dennis qui appuyait sa tête contre la poutre et enroulait son petit doigt autour du clou rouillé. Spider, lui, était là-haut, dans sa chambre !"                                

Au cinéma, le roman a été adapaté en 2002 d'une main de maître par David Cronenberg (History of violence, Dead ringers, The fly, Crash, Existenz, The naked lunch...). L'excellent Ralph Fiennes y joue le rôle de Spider. Figurent également Gabriel Byrne (Miller's crossing) et Miranda Richardson.                              

Patrick McGrath, Spider, Gallimard, Folio n° 3772, 2002 (paru pour la première fois en 1990), 328 p.   Traduit de l'anglais par Martine Skopan.