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15/12/2020

Les mondes de Philip K. Dick

MV5BYzk2ZTc3MDQtZGU4Yi00ZWZkLTgwMTAtYmExM2M2MWZjNGFhXkEyXkFqcGdeQXVyNTM3MDMyMDQ@._V1_UY268_CR9,0,182,268_AL_.jpgFait assez rare pour être cité, nous avons offert la semaine passée deux livres de Philip K. Dick (deux recueils de nouvelles, FOLIO SF) de notre collection sacrée à deux de nos élèves en Première HGGSP. J'avais eu l'agréable surprise de les entendre discuter à la pause du thème de la dystopie, terme que ne connait pas la quasi-majorité des ados de cette âge-lâ (génération d'écervelés par ailleurs). L'occasion de revenir sur ce documentaire consacré à Dick par ARTE en 2015.

On apprend ici sur la vie de Philip K. Dick, la psychose qui travaillait son œuvre, l'essence de celle-ci et l'apport inestimable qu'elle apporta au genre de la science-fiction, et son obsession avec l'intelligence artificielle. Nous ne revenons pas longuement sur son œuvre, l'ayant déjà effectué dans nos nombreux commentaires sur ses romans, notamment notre première note dont le point de départ était Substance mort.

Le documentaire est traversé par le témoignage de la seconde femme de Dick, Tessa, par des commentaires d'auteurs de SF comme David Brin qui affirme qu'"il n'écrivait pas des romans basés sur l'horreur mais plutôt sur la sinistre sensation que toutes nos certitudes sont bâties sur du sable", mais également par des citations (accompagnées d'extraits vidéos) des œuvres de Dick, notamment Blade Runner, Minority Report, Ubik, Le dieu venu du centaure, Le bal des schizos, Simulacres...etc.

Sans doute, c'est un peu court (55 min) mais cela demeure un très bon condensé de la vie et de l'œuvre de celui "dont l'œuvre a anticipé comme aucune autre le monde paranoïaque et technologique de notre XXIème siècle". Pour comprendre avec plus d'acuité la vie et toute la dimension du chef-d'oeuvre dickien, il faudra lire les biographies qui lui sont dédiées en anglais, ou celle, excellente et en français, d'Emmanuel Carrère, Je suis vivant et vous êtes mortsJ. N

Les mondes de Philip K. Dick (2016, 55 min)

Scénaristes : Yann Coquart, Ariel Kyrou

Production : ARTE Production, Nova Production

11/07/2018

Ubik

41JsuE65Z2L._SX303_BO1,204,203,200_.jpg"Ubik est un vertige contagieux. On lit Ubik, et on devient bizarre. Le réel se dissout, l'imaginaire se répand partout, le monde se fait cosa mentale, c'est éprouvant et c'est ineffaçable. [...] Il serait pâlot de préciser que c'est un chef-d'oeuvre."

Evelyne Pieiller, Le Magazine littéraire

S'il faut lire un seul roman de Philip K. Dick (que nous avons lu à la plage), c'est bien celui-là... Sans doute, tout a été déjà dit... Dick y dépeint une société en dépérissement accéléré, victime de son ultra-consumérisme et dominée par une technologie omniprésente. Paranoïa permanente, bataille entre télépathes, mondes parallèles, réalité vs illusion, dose de mysticisme... Tous les thèmes chers à l'auteur se retrouvent dans ce roman cultissime. En 2005, le magazine américain Time le classait parmi les 100 romans les mieux écrits en anglais depuis 1923. Complexe, prenant (voire absorbant), déroutant, c'est un roman dont on ne sort indemne, si on s'intéresse à cette SF très personnelle. Le critique de Time, Lev Grossman a affirmé à propos du livre que c'est "une histoire d'horreur existentielle profondément troublante, un cauchemar dont vous ne serez jamais sûr de vous être réveillé".  J. N

Philip K. Dick, Ubik, Paris, 10/18, 2014, 285 p.

(publié pour la première fois en 1969)

25/06/2018

Les pantins cosmiques

51IJC7ZZjHL._SX306_BO1,204,203,200_.jpgEn vacances avec sa femme, Ted Barton se rend à Millgate, la petite ville où il a grandi jusqu'à l'âge de 9 ans. Stupeur quand ils se rendent sur les lieux. Tout a changé : noms des commerces et des rues, emplacement des bâtiments...etc. Le pire pour Ted est que personne ne se souvient de son existence à Millgate. Laissant sa femme dans un hôtel d'une ville voisine, il tente de percer le mystère de Millgate à l'aide de William Christopher, un riverain âgé et qui comme Ted semble se souvenir de l'ancienne Millgate...

CosmicPuppets(1stEd).jpgPublié pour la première fois en 1957 par Ace books (la plus ancienne maison d'édition de Science-fiction et Fantasy, fondée en 1952), ce roman correspond à la première période d'écriture de Philip K. Dick et par conséquent "ne restera pas dans les annales". En effet, le récit court, linéaire et finalement peu prenant, se lit très vite et ressemble plus à un essai. On comprend d'après l'histoire (où l'épilogue n'a, bien entendu, aucune importance) que le récit préfigure le thème (réalité / illusion ; mondes parallèles) qui fera la notoriété de celui qui ne vécut pas assez longtemps pour réaliser à quel point son oeuvre est considérée cultissime.  J. N

Philip K. Dick, Les pantins cosmiques, Paris, J'ai Lu, 2013 (1984), 188 p.

Paru pour la première fois en 1957 sous le titre original The Cosmic Puppets.

28/08/2015

Le glamour

510Rt7Ch9gL._SX301_BO1,204,203,200_.jpgGrièvement blessé par un attentat à la voiture piégée, Richard Grey se fait soigner dans une clinique britannique. Son ancienne petite amie (ou amante, c'est selon) finit par le retrouver. Hélas, Richard n'a absolument aucun souvenir d'elle. Progressivement, la mémoire lui revient, ce qui permet à Susan d'aborder avec lui une faculté qu'elle possède : le glamour, ou l'art de se rendre invisible... A l'instar de ses autres romans, notamment le vertigineux La séparation, Christopher Priest, maître britannique incontesté des mondes parallèles, poursuit son exploration de la réalité et de sa perception. Moins incisif que le précédent ouvrage cité, Le glamour n'en est pas moins déroutant et demeure un des romans les plus complexes de l'auteur. Celui-ci, histoire de brouiller les pistes et de susciter en nous une remise en cause permanente de ce que nous sommes et de notre perception de tout ce qui nous entoure, a articulé son récit autour de la narration de six protagonistes différents. Un tour de force. J. N.

 

Christopher Priest, Le glamour, FOLIO SF, 2012, 412 p.

Publié pour la première fois en 1984 sous le titre original The Glamour.

 

22/06/2014

Le syndrome du scaphandrier

serge brussolo,le syndrome du scaphandrier,mondes parallèles,réalité,monde virtuel,monde des rêves"Chasseur de rêves", David Sarella, fonctionnaire de son Etat, s'enfonce dans son sommeil afin de rapporter des objets d'arts vendus ensuite à des collectionneurs sans scrupules. Ce monde parallèle, jalonné d'aventures dangereuses lui permet de s'évader de son univers aseptisé. Devenu accro à cette réalité parallèle, en viendrait-il à la confondre avec le "monde réel" ? Malgré l'avertissement de ses supérieurs et des psychologues, et en dépit d'une santé qui ne fait que décroître, il ne peut s'empêcher de plonger et replonger dans cette zone... Si Christopher Priest est le pendant britannique du génie Philip K. Dick et de ses mondes parallèles, Serge Brussolo l'est assurément côté français, du moins à travers ce roman sombre. En effet, outre l'exploration de ce qu'est la réalité, Brussolo articule son récit autour d'un principal protagoniste en marge de la société, au bord de la rupture, et survivant tant bien que mal dans un monde de plus en plus déshumanisé. L'atmosphère lugubre est également permanente et l'histoire - comme chez Philip K. Dick - se termine sur une touche de désespoir. On pourra reprocher au récit d'être linéaire, plutôt prévisible, et somme toute, assez court. Mais il n'en demeure pas moins une exploration incisive sur le monde des rêves, thème développé il y a quelques années dans le vertigineux anime japonais Paprika (2006), et dans le nom moins étourdissant Inception (2010) de Christopher Nolan.  J. N

Serge Brussolo, Le syndrome du scaphandrier, FOLIO SF, 2005, 192 p.

Publié pour la première fois en 1992.