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15/01/2013

The Master

the master,paul thomas anderson,joaquin pheonix,philip seymour hoffman,amy adams,rami malek,laura dern,jesse plemonsSix films et déjà éclectique. Après des débuts et un polar (Hard Eight, 1996), P. T Anderson réalise Boogie Nights (1997), à la fois biopic (inspiré de la vie du célèbre acteur porno John Holmes) et plongée dans l'univers porno des années 70-80 (trois nominations aux Oscars). En 1999, Magnolia, enchevêtrement d'histoires aux ramifications improbables, lui vaut l'Ours d'or au Festival de Berlin. Vint ensuite Punch Drunk Love (2002), comédie romantique décalée (Prix de la mise en scène à Cannes) puis le chef-d'oeuvre sombre, There will be blood (2007), fresque épique sur les débuts de l'extraction de pétrole aux Etats-Unis (Oscar de la meilleure photographie). The Master c'est l'histoire de Freddie, vétéran de la guerre du Pacifique de retour aux Etats-Unis, alcoolique, violent, inadapté social, qui rencontre Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman, 5ème collaboration avec Anderson), "the master", charismatique leader d'un mouvement appelé "La Cause". C'est également (et subtilement) l'apogée dans les années 50 de la scientologie, fondée par Ron Hubbard (1911-1986). Rien que pour une première séquence époustouflante, le film mérite les acclamations. Ensuite, avec P.T Anderson, c'est comme souvent une photographie splendide visuellement et une mise en scène élégante (le mot est faible). Entre There will be blood (1) et The Master, difficile de dire lequel est le plus abouti. En tout cas, le second cité - comme le premier - est déja culte. Quant à l'atypique Joaquin Phoenix, hallucinant dans son rôle, nominé aux Golden Globes pour le rôle de meilleur acteur et déja nominé deux fois aux Oscars (2) pourrait repartir (nous l'espérons) avec l'Oscar du meilleur acteur.  J. N

The Master (Paul Thomas Anderson, USA, 2012, 144 min).    Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Jesse Plemons, Rami Malek, Laura Dern.

 

- 3 nominations - Oscars 2013 *

- 3 nominations - Golden Globes 2013

- 4 nominations - BAFTA Awards 2013 **

- Prix d'interprétation masculine (Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman) - Mostra de Venise 2012

- Lion d'argent - Mostra de Venise 2012

- Meilleure actrice dans un second rôle (Amy Adams) - Hollywood Film Festival 2012

 

(1) Voir notre commentaire sur ce film dans la note suivante : 

http://eklektik.hautetfort.com/archive/2008/03/01/there-will-be-blood.html

(2) Meilleur acteur (Walk the line, 2005), meilleur acteur dans un second rôle (Gladiator, 2000).

* Cérémonie le 24 février 2013.

** Cérémonie le 10 février 2013.

 

10/03/2008

There will be blood

1478123491.jpgEtats-Unis. Début du XXème siècle. Nous sommes quelque part en Californie. L'industrialisation se met en place (les premiers trains, les premières voitures apparaissent). Pionnier du pétrole sans scrupules, Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis impressionnant comme d'habitude) traque sans relâche la moindre trace d'or noir dans le coin. Il veut s'enrichir et ne veut pas que les autres réussissent. Il "ne voit rien de bon chez les gens". Mais son entreprise va se heurter à nombreux facteurs, les habitants du coin, la concurrence, et surtout, l'église évangéliste du coin. 4 films et déja éclectique. Après Boogie nights (1997) qu'il réalisa à l'âge de 27 ans, Magnolia (1999) et Punch drunk love (2002), le génial P.T Anderson adapte ici le roman de Upton Sinclair, Oil !, paru en 1927. Cette saga de 02h40, histoire d'un homme seul (l'absence d'une femme a certainement joué sur le train de vie et la personnalité de D. Plainview), grisé par le succès et l'argent, n'est pas sans rappeler Gangs of New-York (2002) de Martin Scorsese. Daniel Day-Lewis dont la performance mémorable lui avait valu une nomination à l'Oscar du meilleur acteur, y incarnait un personnage dont le profil est similaire à celui du pionnier : même dégaine, même personnalité et même visage fiévreux. There will be blood traite également la même thématique que la saga (03h00) de Scorsese mais esquisse un autre aspect de celle-ci. Scorsese montre comment s'est construite l'Amérique. Elle s'est faite dans la rue, à travers les guerres de gangs. Chez P.T Anderson (nominé pour l'Oscar du meilleur réalisateur), ce sont les prémisses du capitalisme sauvage et la montée en puissance des Evangélistes, très influents aujourd'hui du côté de la Maison-Blanche (CF. le documentaire de William Karel, Le monde selon Bush), qui forgeront l'Amérique future. Filmé d'une main de maître (Oscar de la meilleure photographie), ce chef-d'oeuvre a valu à Daniel Day-Lewis l'Oscar du meilleur acteur (son second après celui obtenu en 1989 dans la même catégorie pour My left foot) mais également le Golden Globe du meilleur acteur dans un drame. Et pour ne rien gâcher, la bande son, concoctée par Jonny Greenwood, guitariste de Radiohead) est splendide.

There will be blood (Paul Thomas Anderson, USA, 2007, 155 mins).    Avec Daniel Day-Lewis, Paul Dano, Dillon Freaser, Ciaran Hinds, Kevin J. O'Connor.

- Meilleur acteur dans un premier rôle (Daniel Day-Lewis) - Oscars 2008.

- Meilleure photographie - Oscars 2008.

- Meilleur acteur dans un drame - Daniel Day-Lewis - Golden Globe 2008.

- Meilleur acteur - Daniel Day-Lewis - BAFTA Awards 2008.

- Ours d'argent - P.T Anderson (Meilleur réalisateur) - Festival de Berlin 2008.

- Ours d'argent - Jonny Greenwood (Meilleure contribution artistique - musique) - Festival de Berlin 2008.

- En compétition (Ours d'or) - Festival de Berlin 2008.

- Audience Award (Meilleur acteur international - Daniel Day-Lewis) - Irish Film and Television Awards 2008.

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