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27/04/2020

Going clear: Scientology and the Prison of Belief

going clear,alex gibney,lawrence wright,going clear:scientology,hollywood and the prison of belief,john travolta,tom cruise,scientologie,eglise de la scientologieIl fallait bien que quelqu'un se lance dans un film documentaire sur la scientologie. C'est ce qu'a effectué en 2015 Alex Gibney. Le spécialiste des affaires louches et/ou illicites, entre attaque cybernétique américo-israélienne contre l'Iran, le scandale Volkswagen (le premier épisode de la série documentaire Dirty Money), Lance Armstrong et le dopage, Wikileaks, les abus de l'armée américaine en Afghanistan (1) et bien d'autres (2), a donc osé raconter et critiquer la puissante et secrète Eglise de scientologie, affirmant qu'il s'est intéressé à la scientologie car au-delà de la fascination qu'elle exerçait, "elle faisait faire à des gens des choses qu'elles n'auraient jamais faites si elles n'avaient pas adhéré au mouvement".

going clear,alex gibney,lawrence wright,going clear:scientology,hollywood and the prison of belief,john travolta,tom cruise,scientologie,eglise de la scientologieLe documentaire est une adaptation du livre de Lawrence Wright, Going Clear: Scientology, Hollywood and the Prison of Belief (2013). Si les titres diffèrent, c'est probablement du au fait que dans le documentaire, il n'y a pas d'accent mis sur les relations entre la scientologie et certaines stars notoires de Hollywood, même si celles-ci sont abordées rapidement (John Travolta, Tom Cruise). Deux dimensions sont abordées ici : une genèse rapide et claire de la scientologie, à laquelle est - logiquement - greffée une biographie de son fondateur L. Ron Hubbard (1911-1986), et de nombreux témoignages d'anciens membres de la scientologie, narrant leurs sessions de travail ainsi que l'exploitation psychologique et financière dont ils furent victimes.

going clear,alex gibney,lawrence wright,going clear:scientology,hollywood and the prison of belief,john travolta,tom cruise,scientologie,eglise de la scientologieAu vu de la réputation (et de l'historique) de harcèlement et de secret quasi-absolu qui entoure la scientologie, il faut donc saluer ce travail qui nous éclaire quelque peu sur ce mouvement religieux classé comme secte (3) et imperméable à toute forme de critique. Gibney a d'ailleurs essuyé le refus de nombreux réseaux de télévision quant à une participation à la production, ces derniers voulant éviter des démêlés judiciaires avec la scientologie. Principal producteur, la chaîne HBO s'était d'ailleurs entourée d'une armée d'avocats comme anticipation d'une éventuelle bataille judiciaire. La scientologie a en fait riposté par une campagne de dénigrement du documentaire via la presse traditionnelle (New York Times et Los Angeles Times) et internet. Les producteurs et témoins du films ont également reçu des menaces physiques et morales.

Largement salué par la critique, Going Clear est considéré par Slate comme un "brillant exposé sur une organisation et une religion qui a trop longtemps été enveloppée de mystère", tandis que le Hollywood Reporter estime qu'il représente "une intervention courageuse et opportune dans les débats sur cette organisation qui couvent depuis un certain temps". S'il avance les côté positifs, le très sérieux The Guardian regrette en même temps le manque de participation de la secte, ce qui rend le documentaire "un peu partial".

going clear,alex gibney,lawrence wright,going clear:scientology,hollywood and the prison of belief,john travolta,tom cruise,scientologie,eglise de la scientologie,hbo,l. ron hubbard,hubbardIl est vrai que l'absence de prise de parole de membres actuels (Gibney l'a tenté mais on lui a refusé de parler aux personnes en question lui proposant d'autres membres dont les témoignages n'auraient - semble-t-il - pas apporté grand chose) constitue un bémol puisqu'il ne permet pas d'avoir une vision globale de ce qu'est la scientologie. Mais en même temps, ce fait stigmatise, à notre sens, son essence-même : une supercherie (à moins de considérer que toutes les religions le sont mais cela constitue un autre débat).

L'essentiel est là : on comprend qu'à la base, la scientologie n'est pas une religion (Hubbard l'a enregistré comme tel afin d'éviter les impôts et on constate, d'une part, que les abus qu'a commis la scientologie sont graves (elle a presque détruit la vie de certaines personnes), et d'autre part, à quel point le lavage de cerveau (contre rémunération) est facile. J N

 

Going Clear: Scientology and the Prison of Belief (Alex Gibney, 2015, 120 min)

- Présenté - Festival de Sundance 2015

- Meilleur documentaire - Primetime Emmy Awards 2015

- Meilleur réalisateur - Primetime Emmy Awards 2015

- Meilleure écriture - Primetime Emmy Awards 2015

- Meilleur documentaire - Las Vegas Film Critics Society Awards 2015

- Meilleure production - Peabody Awards 2016

- Meilleur scénario de documentaire - Writers Guild of America - 2016

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(1) Relatant la torture et mort d'un prisonnier dans la prison militaire de Bagram, tenue par l'armée américaine, le documentaire Taxi for the Dark Side (2007) a obtenu l'oscar du meilleur documentaire.

(2) Il est le réalisateur, tout récemment, de la série The Innocent Files (Netflix).

(3) Une secte est considérée comme un groupe ou organisation, souvent à caractère religieux, dont les croyances ou les comportements sont jugés obscurs, inquiétants ou nocifs par le reste de la société.

15/01/2013

The Master

the master,paul thomas anderson,joaquin pheonix,philip seymour hoffman,amy adams,rami malek,laura dern,jesse plemonsSix films et déjà éclectique. Après des débuts et un polar (Hard Eight, 1996), P. T Anderson réalise Boogie Nights (1997), à la fois biopic (inspiré de la vie du célèbre acteur porno John Holmes) et plongée dans l'univers porno des années 70-80 (trois nominations aux Oscars). En 1999, Magnolia, enchevêtrement d'histoires aux ramifications improbables, lui vaut l'Ours d'or au Festival de Berlin. Vint ensuite Punch Drunk Love (2002), comédie romantique décalée (Prix de la mise en scène à Cannes) puis le chef-d'oeuvre sombre, There will be blood (2007), fresque épique sur les débuts de l'extraction de pétrole aux Etats-Unis (Oscar de la meilleure photographie). The Master c'est l'histoire de Freddie, vétéran de la guerre du Pacifique de retour aux Etats-Unis, alcoolique, violent, inadapté social, qui rencontre Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman, 5ème collaboration avec Anderson), "the master", charismatique leader d'un mouvement appelé "La Cause". C'est également (et subtilement) l'apogée dans les années 50 de la scientologie, fondée par Ron Hubbard (1911-1986). Rien que pour une première séquence époustouflante, le film mérite les acclamations. Ensuite, avec P.T Anderson, c'est comme souvent une photographie splendide visuellement et une mise en scène élégante (le mot est faible). Entre There will be blood (1) et The Master, difficile de dire lequel est le plus abouti. En tout cas, le second cité - comme le premier - est déja culte. Quant à l'atypique Joaquin Phoenix, hallucinant dans son rôle, nominé aux Golden Globes pour le rôle de meilleur acteur et déja nominé deux fois aux Oscars (2) pourrait repartir (nous l'espérons) avec l'Oscar du meilleur acteur.  J. N

The Master (Paul Thomas Anderson, USA, 2012, 144 min).    Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Jesse Plemons, Rami Malek, Laura Dern.

 

- 3 nominations - Oscars 2013 *

- 3 nominations - Golden Globes 2013

- 4 nominations - BAFTA Awards 2013 **

- Prix d'interprétation masculine (Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman) - Mostra de Venise 2012

- Lion d'argent - Mostra de Venise 2012

- Meilleure actrice dans un second rôle (Amy Adams) - Hollywood Film Festival 2012

 

(1) Voir notre commentaire sur ce film dans la note suivante : 

http://eklektik.hautetfort.com/archive/2008/03/01/there-will-be-blood.html

(2) Meilleur acteur (Walk the line, 2005), meilleur acteur dans un second rôle (Gladiator, 2000).

* Cérémonie le 24 février 2013.

** Cérémonie le 10 février 2013.