28/08/2012
5 days of war
Décidément, les films portant sur les conflits récents font souvent preuve de manque de profondeur et de myopie intellectuelle. Celui-ci porte sur "la guerre de 5 jours", soit l'invasion russe de la Géorgie en août 2008. Un groupe de journalistes occidentaux sillonne la région séparatiste d'Ossétie du sud (où ont eu lieu les combats) afin de recueillir des informations sur les conditions de vie des habitants et de témoigner des exactions commises par les troupes russes. Comme souvent, nos "bons" journalistes se retrouvent piégés entre les populations des villages isolés et les soldats russes avides de répandre la terreur. On retrouve ici le même scénario que dans un autre film médiocre, Darfour (1), portant sur la guerre qui porte le même nom, soit des journalistes américains qui décident, au péril de leur vies, de porter secours à un village qui est sur le point d'être décimé par les escadrons de la mort Janjawids (2). Et la même reflexion prévaut : que le realisateur et consorts aient décidé d'aborder le conflit d'un point de vue humanitaire plutôt que politique voire géopolitique n'a rien de répréhensible. Par contre, ce cinéma hollywoodien bien pensant et moralisateur, proposant une vision schématique de la guerre, où les "mauvais" entendent anéantir les "bons", secourus de journalistes qui ne font que leur boulot à la base mais dont l'examen de conscience prend soudain le pas sur l'instinct de survie, commence très sérieusement à nous agacer. Il est grand temps que le cinéma occidental arrête de produire des films portant sur des conflits qu'il n'est pas en mesure de comprendre. Et celui de 2008, est à la fois local (Géorgie - Ossétie du sud), régional (au Caucase, véritable poudrière où les velléités séparatistes menacent les équilibres politiques), et international (sur une ligne de conflits allant des Balkans au Caucase, la guerre froide entre les Etats-Unis et la Russie se poursuit). Bref, un film qui n'a pas lieu d'être. D'ailleurs, ce dernier a mal été reçu par les critiques et même Human Rights Watch a affirmé que le film était dangereux et simpliste car dépeignant Russes et Ossètes comme des barbares, et les Géorgiens comme des anges. J. N
5 days of war (Renny Harlin, USA, 2011, 113 min). Avec Rupert Friend, Emmanuelle Chriqui, Richard Coyle, Andy Garcia, Val Kilmer.
(1) http://eklektik.hautetfort.com/tag/darfour
(2) Les milices arabes.
16:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 5 days of war, andy garcia, géorgie, russie, ossétie du sud, renny harlin, rupert friend, emmanuelle chriqui, richard coyle, val kilmer, caucase
21/12/2006
DEJA VU
Extrait d'un dialogue du film, Jim Caviezel à Denzel Wahington : "You think you know what's coming ? You don't have a clue". En effet, on a beau eu cherché, on a rien pu tirer de ce film. Le déja vu ? on n'a pas du tout entrevu ce phénomène dans ce nouveau "policier romantique" de Tony Scott. Ce qu'on remarque par contre c'est que Denzel Washington en héros sacrifié (à moitié seulement cette fois-ci) par le même Tony Scott, c'est du déja vu (Man on fire, 2004). Cette romance mêlée au tragique, très chère à Scott, c'est du déja vu (True romance, 1993, Domino, 2005). Un scénario mal fichu, un tas d'explications scientifiques aussi confuses qu'inutiles (porte spatio-temporelle, trou noir...) pour aboutir à quoi finalement ? A ce que Denzel (agent Doug Carlin) fasse un saut dans le passé, grâce à une machine très complexe et sophistiquée (ces propres créateurs ne semblaient pas capter son fonctionnement), pour sauver une nana dont il est tombé amoureux en examinant son cadavre au laboratoire d'autopsie.
Un suspense qui vous garde en haleine, à coup d'adrénaline ? d'accord, mais plus on avance et plus l'intrigue part en couilles, avec au final un happy end (presque) un peu trop tiré par les cheveux et flagrant d'incrédibilité. Prenez "Time Cop" (1995, avec Jean-Claude Van Damme), remplacez le réalisateur par Tony Scott, Van Damme par un meilleur acteur, en l'occurence D.Washington, ajoutez une meilleure photographie et des dialogues un peu plus constructifs (et encore, 15 mins pour expliquer que la machine peut remonter le temps) et vous aurez "Déja vu". Ne faites pas la même erreur que nous, n'allez pas le voir!
Déja vu (Tony Scott, USA, 2006, 126 mins). Avec Denzel Washington, Val Kilmer, Paula Patton, Bruce Greenwood, Adam Goldberg, James Caviezel.
19:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : déja vu, tony scott, denzel washington, val kilmer, paula patton, james caviezel