16/02/2022
Hitler's Circle of Evil - Ep. 8
Rise of the Sycophants
Hiver 1942. Tandis que le Reich a perdu la Bataille d’Angleterre (juillet 1940-mai 1941), le voilà désormais enlisé en Union soviétique où moins d’un an plus tard, il piétine déjà face à la résistance acharnée de l’adversaire. Il faut produire davantage d’armes lourdes et de véhicules mais voilà que Fritz Todt, ministre pour l’armement et les munitions décède (dans des circonstances jamais éclaircies), le 8 février 1942. A la surprise générale, est nommé à sa place, Albert Speer, membre du NSDAP, ni figure d’envergure du parti ni militaire mais proche d’Hitler « pour son esprit ». Placer des hommes à des fonctions pour lesquelles ils n’ont pas de compétences était semble-t-il la spécialité du Führer, histoire de maintenir un équilibre entre tous ces courtisans et de garder sur eux un ascendant. Précédemment architecte du Reich, Speer va réorganiser toute la machine de guerre allemande. Himmler est mécontent car il contrôle la “main-d’œuvre” des camps de concentration (dirigés par les SS), source de revenus, tandis que Speer veut cette main-d’œuvre pour fabriquer davantage d’armes.
Fin 1943, Speer, en dépression, est hospitalisé. Ses ennemis tentent de récupérer certaines de ses prérogatives (Göring, Bormann) tandis qu’il semblerait qu’Himmler ait tenté de l’éliminer. Au printemps 1944, il remet sa démission à Hitler qui parvient toutefois à le garder dans son giron, lui assurant que ses fonctions et pouvoir de décision demeurent intouchables.
R. H. / J. N.
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18/11/2018
Au cœur du troisième Reich
Figure complexe et controversée de l'Allemagne nazie, Albert Speer (1905-1981) était l'architecte en chef du Parti nazi (NSDAP, il y adhère en 1931) puis du IIIème Reich (1934). A partir de sa prise de fonctions ministérielles, il intégrait le cercle très restreint des proches d'Adolf Hitler. En temps que ministre des armements et la production de guerre (1942-1945), Speer parvint à accroître la production allemande malgré les bombardements alliés. Cette fonction le rendait ainsi responsable des travaux forcés imposés à des centaines de milliers de Juifs et autres nationalités dans les usines ou camps de concentration allemands.
C'est ainsi que lors du fameux procès de Nuremberg (20 novembre 1945 - 1er octobre 1946), jugeant les dignitaires allemands à la fin de la Seconde guerre mondiale (1939-1945), il fut inculpé de deux chefs d'inculpation (crimes de guerres, crimes contre l'humanité) sur quatre. Il échappa de peu à la pendaison car son sort nécessita deux jours de négociation et un marchandage féroce entre les huit juges (3 désirant la peine de mort) pour qu'un compromis fut trouvé. Pour avoir désobéi vers la fin du conflit aux ordres de Hitler de démolir toutes les installations industrielles en Allemagne et dans les territoires occupés, Speer n'écopa finalement que de 20 ans de prison. C'est quelques années après sa libération qu'il publia cette autobiographie, considérée comme le témoignage le plus clairvoyant et précieux de l'univers hitlérien et de la Seconde guerre mondiale vue d'Allemagne. J. N
Quatrième de couverture
"Maintenant, écrivit Hugh Trevor-Roper en 1948, après qu'Albert Speer eut été condamné à vingt ans de réclusion, il va peut-être avoir le loisir de rédiger son autobiographie, et il se pourrait bien que ce soient là les seuls mémoires légués par le IIIe Reich qui méritent d'être lus." Ce livre, Albert Speer nous le propose aujourd'hui. C'est le récit d'un homme dont le destin fut, douze années durant, lié à celui de Hitler. Occupant des situations très différentes mais toujours exceptionnelles, il fut tour à tour l'architecte de la métropole germanique, l'ami fidèle des réunions nocturnes à la Chancellerie du Reich et au Berghof, le technocrate et l'organisateur qui obtint, dans la production d'armements, des résultats qui étonnèrent le monde, l'opposant enfin, aussi efficace qu'inattendu, à qui l'Europe doit, pour sa large part, sa survie économique.
De la naissance à la chute du IIIe Reich, Albert Speer occupa un poste d'observation idéal. Appartenant au cercle des intimes de Hitler sans pourtant s'y intégrer, il fut puissant sans rechercher la pouvoir. Restant en marge, il conserva, seul dans l'entourage immédiat du "Führer", un regard droit et lucide. Même ses détracteurs les plus résolus ont reconnu qu'il avait préservé son intégrité morale tout au long de sa carrière au service d'un système amoral. Après avoir entendu ses déclarations à Nuremberg, Göring affirma que Speer n'avait jamais réellement été des leurs et conclut : "Nous n'aurions jamais du lui faire confiance!"
Les souvenirs que nous ont laissés jusqu'ici les principaux protagonistes de cette époque ont ceci de paradoxal que, parmi ces derniers, ceux qui furent les témoins directs de l'aventure hitlérienne ne se montrent ni intellectuellement ni moralement qualifiés pour porter témoignage, tandis que ceux qui étaient doués de clairvoyance et de lucidité ne purent jamais, approcher Hitler d'assez près pour nous livrer un témoignage instructif. Albert Speer est l'exception. Il possède à la fois le discernement et la connaissance intime des faits. "Je n'ai pas seulement voulu raconter, mais aussi comprendre", affirme-t-il dans le dernier chapitre de ses mémoires, tirant ainsi le bilan de sa vie et de ses souvenirs.
Eugène Davidson, président de la Yale University Press, auteur d'un livre sur les procès des criminels de guerre, écrivit, après avoir lu le manuscrit des mémoires de Speer, que ceux-ci ne constituaient pas une tentative de justification ni une plaidoirie, mais "un témoignage historique incomparable, un document absolument irremplaçable".
Albert Speer, Au coeur du troisième Reich, Paris, Fayard, 1971 (1969), 816 p.
16:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au coeur du troisième reich, hitler, speer, albert speer, seconde guerre mondiale, procès de nuremberg, parti nazi, nsdap, iiième reich
07/06/2009
Speer & Hitler
Ce documentaire consacré au personnage d'Albert Speer est très pertinent, notamment de par sa structure : mi-docu, avec des images d'époque, mi-fiction avec l'excellent acteur allemand Sebastian Koch dans le rôle de Speer (Koch joue souvent le rôle de dirigeants nazis, comme dans "Opération Valkyrie" ou "Black Book"). Le film est également parsemé en permanence d'interviews de proches de Speer, d'historiens allemands et de son biographe officiel, Joachim Fest (1). Tout cela apporte très certainement de l'authenticité à ce "film-documentaire", ce que n'aurait probablement pas réalisé par exemple une fiction librement adaptée sur le très controversé Speer. Coupable ? Repenti ? opportuniste ? manipulateur ? méritait-il ses 20 ans de prison ou devait-il être pendu comme la majorité des autres chefs nazis ? Il n'y a pas de vérité définitive et ce documentaire est une excellente piste de reflexion sur un Albert Speer qui plus de 25 ans après sa mort demeure un sujet à débattre. J N
Speer & Hitler (Heinrich Breloer, Allemagne, 2005, 270 mins). Avec Sebastian Koch, Tobias Moretti, Dagmar Manzel, Andre Hennicke, Axel Milberg.
- Meilleur acteur (Sebastian Koch) - Bavarian TV Awards 2005.
- Meilleur acteur dans une série télévisée (Sebastian Koch) - German Television Awards 2005.
- Best Biography & History program - Banff Television Festival 2006.
(1) Journaliste et historien allemand, Joachim Fest (1926-2006) est un spécialiste mondialement reconnu du IIIème Reich. En 1973, sa biographie consacrée à Adolf Hitler, Le Fuhrer, est traduite en 20 langues. En 2002, il décrit dans Les derniers jours de Hitler les derniers mois de la guerre (la seconde guerre mondiale), la chute de Berlin et le suicide de Hitler dans son Bunker. Ce livre inspirera le long-métrage allemand Der untergang ("La chute"), réalisé par Oliver Hirschbiegel.
21:23 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert speer, hitler, seconde guerre mondiale, iiième reich