18/03/2021
Kiki...
On ne se lasse jamais de revoir les oeuvres du maître incontesté de l'animation japonaise à qui nous portions un hommage après avoir regardé son dernier opus, Le vent se lève. Nous avions regardé la dernière fois Kiki la petite sorcière au printemps 2004 (au Gaumont Parnasse, à Paris). Celui-ci s'inscrit à la fois dans la période années 1980 de Miyazaki (comprenant notamment le culte Nausicaa), soit avant que les ordinateurs ne viennent "booster" l'animation, et dans le registre enfance de celui qui naquit en 1941 à Tokyo en pleins bombardements américains (ce qui entraîna l'exil de ses parents et inspira ses oeuvres anti-guerre).
Dans cette catégorie figurent les non moins attendrissant Mon voisin Totoro (1988), Ponyo sur la falaise (2008) et le génial Le voyage de Chihiro (2001), satire également de la société de consommation et seule animation ayant remporté l'Oscar du meilleur film étranger. A l'âge de 13 ans, une future sorcière doit partir faire son apprentissage dans une ville inconnue (une ville qui nous a fait penser à Prague ou Bratislava mais ça pourrait être n'importe où en Europe). C'est cette expérience que va vivre Kiki au caractère bien trempé en effectuant un boulot de livreuse chez la boulangère Osono.
Kiki va donc devoir puiser dans ses ressources afin de se fondre dans cette nouvelle communauté. Comme souvent chez Miyazaki - dont la marque de fabrique est le savant dosage entre récit personnel et discours universel - la symbiose entre le merveilleux et la simplicité est grandement réussie. Cette allégorie clairvoyante et généreuse de l'apprentissage de l'adolescence n'a pas pris une ride plus de trente ans plus tard. Tout simplement magnifique. Il y a plus de dix ans, nous affirmions à propos de Ponyo que l'animation de Miyazaki devrait être enseignée dans les écoles de cinéma. A l'heure du gavage scolaire, des ravages des réseaux sociaux (The Social Dilemma) et de la culture-poubelle Netflix, elle devrait être enseignée dans toutes les écoles. J N, R H
Kiki la petite sorcière (Hayao Miyazaki, 1989, 102 min)
- Prix du meilleur film d'animation - Festival du film Mainichi 1990
- Meilleur réalisateur - Japan Academy Prize 1990
- Meilleur film - Japan Academy Prize 1990
- Meilleur réalisateur - Kiname Junpo Awards 1990
17:52 Publié dans Anime, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ghibli, studio ghibli, kiki la petite sorcière, kiki's delivery service, hayao miyazaki, animation japonaise, animation, anime, miyazaki, adolescence
02/02/2014
Le vent se lève
Le dernier de Miyazaki a beaucoup fait parler. Et pour cause, le maître es animation vient de tirer sa révérence après plus de trente ans de bons et loyaux services (l'expression est faible). Celui qui avait débuté en 1979 (déjà) avec Le château de Cagliostro considère qu'il est désormais trop âgé (72 ans) pour réaliser un long-métrage. En 1984, à une époque où les moyens techniques n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui, il réalisait Nausicaä, une fable écologique qui restera une référence en la matière. Cette sensibilisation à l'environnement sera agrémentée en 1997 d'une dimension épique avec le culte Princesse Mononoké, premier grand succès du studio Ghibli (15 millions de spectateurs au Japon). L'écologie et le non-recours à la guerre (Le château dans le ciel, 1986) seront d'ailleurs ses thèmes-clés (sa famille dû fuir les bombardements américains lors de la Seconde guerre mondiale), sans oublier bien entendu l'enfance, avec les magnifiques Mon voisin Totoro (1992) et Ponyo (2009), et un autre film culte, Le voyage de Chihiro (2001), première animation japonaise à recevoir un oscar, mais également première du genre à remporter l'Our d'or au Festival de Berlin.
Entre un numéro dédicace des Cahiers du cinéma (janvier 2014), un supplément de Studio Cinélive (décembre 2013), et d'autres publications et commentaires (un article dans les Inrocks), il a beaucoup été dit sur l'ultime bijou du maître à penser du studio Ghibli. Difficile donc d'ajouter quelque chose dix jours après la sortie du film. Certains se sont demandés s'il s'agirait d'un nouveau chef-d'oeuvre bouclant une oeuvre déjà foisonnante. Le débat n'a pas lieu en fait, tant il est difficile de faire mieux que Princesse Mononoké et Le voyage de Chihiro, les deux productions les plus abouties. L'intrigue tourne autour de Jiro, un grand admirateur des avions de guerre façonnés par l'ingénieur italien Caproni. Atteint de myopie, il ne pourra jamais piloter mais compensera ce rêve en devenant lui aussi ingénieur aéronautique, en passe de réaliser un modèle inégalable alors que le Japon va bientôt faire son entrée dans le Second conflit mondial aux côtés de l'Allemagne nazie.
On retrouve donc l'univers grave de la guerre, cher à Miyazaki, mais aussi et surtout le thème des avions, qu'il avait déjà esquissé dans Porco Rosso (1992). L'amour et l'enfance sont eux aussi présents. Ce récit à plusieurs niveaux et thématiques, parfois éprouvant (tant les séquences sont étirées), est comme souvent façonné par des couleurs époustouflantes, dont seul Miyazaki a le secret. On notera au passage que l'affiche du film ressemble d'une certaine manière à La femme à l'ombrelle (voir ci-contre), une toile célèbre de Claude Monet (hommage à l'impressionnisme français ?). On s'attendait peut-être à ce que Miyazaki finisse sur une histoire joyeuse mais c'est oublier qu'il ne fait jamais la même chose deux fois de suite. Ponyo nous avait fait sourire, nous en avions gardé un sentiment de joie et d'apaisement. Ici, ce mélodrame classique ne nous a pas particulièrement ébranlé mais vient s'ajouter à la large panoplie d'un cinéaste à l'imagination débordante, qui manquera beaucoup au monde de l'animation et à qui nous tirons notre chapeau. Jihad Naoufal
Le vent se lève (Hayao Miyazaki, Japon, 2013, 126 min). Voix : Hideaki Anno, Miori Takimoto, Hidetoshi Nishijima, Masahiko Nishimura, Stephen Alpert, Morio Kazama.
- 1 nomination (Meilleur film d'animation) - Oscars 2014 (1)
- 1 nomination (Meilleur film de langue étrangère) - Golden Globes 2014
- Meilleur film d'animation - National Board of Review 2013
- Meilleur film d'animation - Chicago Film Critics Association Awards 2013
- Meilleur film d'animation - Central Ohio Critics Association 2013
- 2 nominations - Awards of the Japanese Academy 2014
- 2 nominations - Blue Ribbon Awards 2013
- Meilleur film d'animation - Boston Society of Film Critics Awards 2013
- En compétion (Lion d'or) - Mostra de Venise 2013
Filmographie de Hayao Miyazaki
2013 : Le vent se lève
2008 : Ponyo
2004 : Le château ambulant
2001 : Le voyage de Chihiro
1997 : Princesse Mononoké
1992 : Porco Rosso
1989 : Kiki, la petite sorcière
1988 : Mon voisin Totoro
1986 : Le château dans le ciel
1984 : Nausicaä
1979 : Le château de Cagliostro
(1) Cérémonie le 2 mars 2014.
11:13 Publié dans Anime, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hayao miyazaki, le vent se lève, japon, ghibli
22/04/2009
Ponyo
Alors qu'il joue près de la plage, le petit Sosuke découvre dans l'eau une petite fille poisson rouge piégée dans un pot. Elle s'appelle Ponyo. Sosuke lui promet de s'occuper d'elle. L'amour naît entre ces deux gamins et Ponyo est bien décidée à devenir humaine. Mais Fujimoto - un sorcier qui a fui le monde humain et qui vit au fond de la mer - ne l'entend pas de cette oreille et compte bien ramener Ponyo à la vie aquatique... Une petite maison sur une falaise, l'océan comme prédominance, l'innocence de deux petits bouts de chou, la tendresse d'une maman. On retrouve des thèmes chers à Hayao Miyazaki. "Ponyo" est une très belle ode à l'écologie et à l'enfance mais aussi un message d'optimisme et de tolérance. Il faudra un jour enseigner les films de Miyazaki dans les écoles de cinéma.
Gake no ue no Ponyo (Hayao Miyazaki, Japon, 2007, 100 mins)
Studio : Ghibli.
- Mention spéciale (Hayao Miyazaki) - Mostra de Venise 2008.
- Meilleur film d'animation - Awards of the Japanese Academy 2009.
- Meilleur bande son - Awards of the Japanese Academy 2009.
- Meilleur compositeur (Joe Hisaishi) - Asian Film Awards 2009.
21:00 Publié dans Anime, Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hayao miyazaki, ponyo, ghibli
09/05/2008
Mon voisin Totoro
20 ans après sa réalisation, l'une des toutes premières réalisations du maître de l'animation japonaise, Hayao Miyazaki, demeure malgré les progrès de l'animation graphique, un petit bijou. Pour se rapprocher de leur maman qui se fait soigner à l'hopital, Mei et Satsuki emménagent dans un petit village voisin. Pendant que papa est au boulot, elles vont rencontrer Totoro, un gentil monstre, qui va leur faire découvrir les merveilleux secrets de la forêt voisine. Valeurs familiales, enfance, écologie, autant de thèmes qui vont façonner l'oeuvre de Miyazaki. Un message optimiste de toute beauté.
Mon voisin Totoro (Hayao Miyazaki, 1988, 90 mins).
12:00 Publié dans Anime | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mon voisin totoro, hayao miyazaki