29/12/2011
In time
Imaginez un monde où on ne paye plus en argent mais en temps... Génétiquement modifiée, la race humaine a cessé de vieillir à partir de l'âge de 25 ans. Mais tout n'est pas aussi reluisant qu'on le pense. A partir de cet âge-là, il faut "gagner du temps" pour survivre. Tandis que les riches accumulent les siècles, les pauvres ont bien du mal à grapiller des heures, voire des minutes... Traqué à tort pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Will Salas (Justin Timberlake) se retrouve tout d'un coup en secteur chic, avec sur le dos une gosse de milliardaire (Amanda Seyfried). Voici donc un film qui rejoint cette catégorie de longs métrages portant sur une société complètement déshumanisée, qu'il s'agisse de monde totalitaire où les sentiments sont proscrits (Equilibrium, 2002), de clones fabriqués puis exterminés (The Island, 2005), d'une société ou les humains, remplacés par leurs clones (toujours), n'ont plus besoin de sortir de chez eux (Surrogates, 2010), ou encore d'organes artificiels greffés puis retirés en cas de non-paiement (Repo Men, 2010). Dans un monde actuel régi par l'argent et marqué par une crise financière de grande ampleur, la perspective s'avérait alléchante, surtout lorsqu'on connaît le talent du réalisateur Andrew Niccol (1). Le problème est qu'à fur et à mesure que l'intrigue prend forme, le scénario s'embourbe complètement, laissant la place à un banal film de cavalcade où même les acteurs (une Amanda Seyfried insipide et un Cillian Murphy effacé) sont incapables de relever le niveau. C'est bien dommage car cette allégorie futuriste sur la lutte des classes avait du potentiel.
In time (Andrew Niccol, USA, 2011, 101 min). Avec Justin Timberlake, Cillian Murphy, Amanda Seyfried, Johnny Galecki, Olivia Wilde.
(1) Gattaca (1997), Lord of War (2005).
04:12 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : in time, andrew niccol, justin timberlake, cillian murphy, amanda seyfried, olivia wilde, dystopie
26/01/2011
The social network
Le temps des long-métrages sombres du talentueux David Fincher semble révolu (1). Après l'odyssée d'un homme hors du commun, qui naquit à l'âge de 80 ans et qui vécut sa vie à l'envers, sans être capable de stopper le cours du temps, adaptation d'une nouvelle de F. Scott Fitzgerald (2), Fincher adapte cette fois-ci The accidental billionaires: The Founding of Facebook, A Tale of Sex, Money, Genius, and Betrayal, roman de Ben Mezrich, publié en 2009. Retour donc sur la genèse de la création de Facebook, le site internet le plus visité au monde après Google. Cela débute en octobre 2003. Mark Zuckerberg (excellent Jessie Eisenberg), geek de l'informatique, vient de se faire larguer par sa copine. Revanchard, il pirate le système informatique de l'Université prestigieuse de Harvard, pique les photos des étudiantes et met en ligne une page ("Facemash") qui demande aux internautes de sélectionner la fille la plus canon du campus. La controverse engendrée (3) lui vaut d'être suspendu de la fac. Sur sa lancée, il crée par la suite The Facebook (qui deviendra donc Facebook tout court) qui sera mis en ligne le 4 février 2004. Limité d'abord à Harvard, le site s'étend ensuite aux universités de l'Ivy League (4) puis à la Californie pour ensuite gagner l'Europe et le reste du monde. Cette création révolutionnaire ne s'est pas faite sans heurts et débouchera sur un conflit entre les différents protagonistes s'en réclamant. Avec le savoir-faire qu'on lui connait, David Fincher établit les principaux faits de ce faux conte de fées. Mise en scène trépidante, sens de la narration, acteurs impeccables. Tout y est. On regrettera cependant un dénouement qui nous aura laissé sur notre faim. Le film a en tout cas été acclamé par la critique et a obtenu 8 nominations pour les prochains Oscars. Quant à Mark Zuckerberg, il est actuellement le plus jeune milliardaire au monde. Après Facebook, aurons-nous droit à un long-métrage sur les deux génies (5) qui inventèrent Google ?
The social network (David Fincher, USA, 2010, 120 mins). Avec Jesse Eisenberg, Andrew Garfield, Rooney Mara, Joseph Mazello, Brenda Song, Justin Timberlake, Bryan Barter.
- Meilleur réalisateur - Golden Globe 2011.
- Meilleur film - Golden Globe 2011.
- Meilleure musique (Trent Reznor) - Golden Globe 2011.
- Meilleur scénario (Aaron Sorkin) - Golden Globe 2011.
- 8 nominations - Oscars 2011 (en février prochain).
- 6 nominations - BAFTA awards 2011.
......
(1) Alien 3, Seven, Fight Club...
(2) The curious case of Benjamin Button (2008), avec Brad Pitt et Cate Blanchett.
(3) Zuckerberg est accusé de violation du respect de la vie privée, de droits d'auteurs et de piratage informatique.
(4) L'Ivy League est le groupe de 8 universités privées du nord-est des Etats-Unis. Elles sont parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses.
(5) Larry Page et Sergei Brin.
17:06 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the social network, david fincher, jesse eisenberg, facebook, rooney mara, andrew garfield, justin timberlake, mark zuckerberg, brenda song, oscar