Liste des présidents américains décédés en cours de mandat

En matière de présidents morts en cours de mandat, les Etats-Unis sont certainement les leaders mondiaux (même cette catégorie n'échappe pas à toutes leurs "performances") au sein du monde occidental. En effet, sur les 44 présidents qui ont déjà été en exercice (y compris Donald Trump), 8 ont disparu avant le terme de leur(s) mandat(s), soit 18.1 %... Précisons ici que Donald Trump est officiellement le "45ème" président américain. Mais seulement 43 l'ont précédé. En effet, Grover Cleveland est le seul à avoir effectué 2 mandants non-consécutifs (1885-1889 et 1893-1897). Il est donc à la fois 22ème et 24ème président.

Avec Richard Nixon qui est le seul président américain à démissionner (en 1974, suite à l'affaire du Watergate), cela fait 9 présidents qui n'ont pas terminé leur mandat, soit 20.4 %. Sur les 8 présidents décédés en cours de mandat, 4 furent assassinés. Cette pratique d'éliminer le plus haut représentant politique d'un Etat n'est plus courante dans le monde occidental et ne devrait pas se reproduire. Mais sait-on jamais... Passage en revue : 

 

William Henry Harrison

(8ème président - 1841/Whig)

Outre qu'il est le premier président décédé en cours de mandat, le premier président issu des rangs du parti Whig, partisan de l'esclavage, détient également le record du mandat le plus court (30 jours). A la base de son décès (un emploi de temps surchargé lui laissait très peu de repos), un rhume qui se transforma rapidement en une pneumonie et une pleurésie. Mal soigné par ses médecins, il décède finalement d'une pneumonie, d'un ictère et d'une septicémie.

Zachary Taylor

(12e - 1849-1850/Whig)

Le 4 juillet 1850, il but beaucoup de lait froid et d'eau glacée après avoir assisté à un événement caritatif au Washington Monument. Les jours suivant, sa santé se détériora fortement du fait d'une maladie digestive inconnue et il décède le 9 juillet. Les historiens ne sont toujours pas en accord sur les causes précises de ce décès.

Abraham Lincoln

(16e - 1861-1865/Républicain)

Le premier président républicain est le premier également à être assassiné. Protagoniste essentiel de l'abolition de l'esclavage (1865), réélu en 1964, il est abattu quelques jours après la victoire du Nord par John Wilkes Booth au théâtre Ford de Washington. Considéré comme un des présidents US les plus aimés, il figure sur le billet américain de 5 dollars.

James A. Garfield

(20e - 1881/Républicain)

Élu lors d'élections présentées comme un référendum sur l'assouplissement des conditions de la reconstruction des Etats du Sud, il décède après 6 mois de mandat. Il est abattu dans la Sixième gare, à Washington D.C. (il en meurt 11 semaines plus tard) par Charles J. Guiteau, celui-ci lui reprochant de ne pas l'avoir nommé à un poste d'ambassadeur.

William McKinley

(25e - 1897-1901/Républicain)

Remportant facilement les deux élections, il est le président des premières manifestations de ce qu'on appellera par la suite l'impérialisme américain. A la suite de la guerre hispano-américaine (1898), l'Empire espagnol se disloque et les Etats-Unis s'emparent de Cuba et des Philippines. Ultralibéral sur le plan économique, McKinley est abattu en septembre 1901, lors de l'Expédition Pan-américaine par l'anarchiste Leon Czolgosz.

Warren G. Harding

(29e - 1921-1923/Républicain)

L'ancien sénateur de l'Ohio est le premier président à prononcer un discours radio-diffusé. Son demi-mandat est marqué essentiellement par la création du Bureau of Budget (1921), service du Département du Trésor américain. Comme celui de Zachary Taylor, le décès de Harding est entouré de mystère. Tandis que plusieurs causes (congestion cérébrale, intoxication alimentaire, crise cardiaque) furent avancées par les médecins pour expliquer l'apoplexie fatale, il existe également une théorie de l'empoisonnement.

Franklin Delano Roosevelt

(32e - 1933-1945/Démocrate)

Considéré également comme l'un des meilleurs présidents des Etats-Unis, il est le seul à être élu 4 fois et consécutivement (la loi sur le maximum de 2 mandats est votée en 1955). En 1945, il négocie avec Staline et Churchill, lors de la Conférence de Yalta, la configuration du nouvel ordre mondial et est à l'origine de la création de l'ONU. Il décède le 12 avril 1945 - moins d'un mois avant la fin de la Seconde guerre mondiale - d'une hémorragie cérébrale.

John Fitzgerald Kennedy

(35e - 1961-1963/Démocrate)

Premier et unique président catholique, il est également le plus jeune président élu des Etats-Unis. Son mandat est marqué, sur le plan international, par l'invasion ratée de la Baie des cochons (1961) et par la crise des missiles cubains (1962). Si son assassinat à Dallas le 22 novembre 1963 est officiellement attribué à Lee harvey Oswald (Commission Warren), il demeure toujours, plus de 50 ans plus tard, l'objet d'hypothèses et de controverses.

J. N

Lincoln

Dans ce qui est une sorte de suite d'Amistad (1997), le grand réalisateur américain Steven Spielberg adapte le roman de Doris Kearns Goodwin, Team of Rivals : The Political Genius of Abraham Lincoln (2005). L'histoire se situe environ 25 ans après celle de son précédent film qui porte sur le même thème. A l'époque du mandat du président démocrate Martin Van Buren (1837-1841), l'esclavage apparaissait déja comme véritable problème à résoudre. Là, il s'agit des quatre derniers mois de la vie du premier président républicain Abraham Lincoln (élu en 1861 puis réélu en 1864) qui coîncident avec son combat pour, d'une part, faire voter le 13ème amendement (abolissant l'esclavage), et d'autre part, mettre fin à la Guerre de sécession, deux objectifs a priori inconciliables selon son proche conseiller et Secrétaire d'Etat William Seward (David Strathairn). Mais c'est sans compter sur la détermination d'un président opiniatre, humaniste, grand orateur et surtout, fin stratège, qui parvient à rallier à sa cause la majorité du Congrès américain, nécessaire pour la validation de la loi qui allait mettre fin à l'esclavage. On retrouve donc le très rare et non moins brillant (le mot est faible) Daniel Day-Lewis qui habite carrément le personnage de Lincoln. L'acteur irlandais, un des rares à avoir déjà remporté deux oscars du meilleur acteur (avec Jack Nicholson, Tom Hanks et Sean Penn), vient de remporter le Golden Globe pour cette catégorie et est également nominé pour le rôle de meilleur acteur lors des prochains oscars. En cas de victoire, il serait le premier acteur à remporter 3 Oscars pour la dite catégorie. Quant au film, s'il est plus une pièce de théâtre - pas loin d'être shakespearienne - de par sa mise en scène, il demeure surtout, au delà du message humaniste et démocrate, thème de prédilection du réalisateur, une belle immersion, à coup de dialogues ciselés d'une main de maître, dans le monde des négociations politiques. Assurément l'un des meilleurs drames signés Spielberg. J. N

Lincoln (Steven Spielberg, USA, 2012, 150 in).   Avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt, Michael Stuhlbarg, James Spader, David Strathairn, Jackie Earle Haley, Jared Harris, Bruce McGill, Hal Holbrook.

- 12 nominations - Oscars 2013

- Meilleur acteur dans un film dramatique (Daniel Day-Lewis) - Golden Globes 2013

- 6 nominations - Golden Globes 2013

- 10 nominations - BAFTA Awards 2013

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