02/05/2015
Avengers: Age of Ultron
Par rapport au premier volet de 2012 qui constituait un enjeu titanesque - soit réunir dans une seule fresque et à travers un scénario solide toute cette panoplie de super-héros à l’ego surdimensionné (1) - il était prévu qu'"Avengers 2" fasse légèrement moins bien que son prédécesseur. Bis repetita donc et nouveau combat pour sauver la planète (thème récurrent dans l'univers Marvel). Dans l'acte I, il s'agissait de contrecarrer les projets de domination de la Terre de Loki, frère ennemi de Thor. Ici, il s'agit de stopper Ultron (voir photo ci-dessous), androïde doté de capacités de destruction incommensurables et désirant anéantir l'espèce humaine.
On prend les mêmes...
... et on recommence. Iron Man, Thor, Captain America, Hawkeye, et Black Widow (les mêmes qu'en 2012) reprennent donc le boulot. On notera au passage que le personnage de Hawkeye (Jeremy Renner), largement sous-exploité lors du premier acte, fait cette fois-ci jeu égal avec ses coéquipiers. War Machine (Don Cheadle), vu dans la saga Iron Man, reste égal à lui-même tandis que Falcon (Anthony Mackie), qui se joint à Captain America dans Captain America: The Winter Soldier (2013), fait une apparition rapide mais qui annonce la future constitution des Nouveaux Vengeurs dont il n'a d'ailleurs jamais fait partie dans les comics (2). En effet, en partenariat au départ avec Captain America, "il a accepté de rejoindre les Vengeurs mais bien vite, il a eu l'impression que les plus puissants héros de la Terre ne l'avaient choisi que pour remplir leur quota de super-héros noirs, et il a démissionné" (3).
Besoins scénaristiques oblige, cette donne a donc été modifiée, ce qui est normal par ailleurs, vu l’extraordinaire profusion d'aventures, dans les Marvel comics. Même constat pour Ultron. Créé involontairement par Tony Stark, celui qui fit son apparition en juillet 1968 (Avengers vol. 1, n° 54) fut conçu dans la bd par Henry Pym qui deviendra par la suite Ant-Man (photo ci-contre). Mais comme ce personnage - qui rejoindra également les Vengeurs - aura son propre long-métrage en juillet prochain (il sera campé par Paul Rudd), il était vraisemblablement impossible de l'incorporer dès maintenant dans la saga Avengers.
Les Vengeurs s'élargissent
Trois nouveaux caractères font leur première apparition, ou presque. Quicksilver (Vif-Argent) est déjà actif dans X-Men: Days of Future Past (2013), dans les années 60. Par la suite, lui et sa sœur jumelle Wanda Maximoff (aka Scarlet Witch ; La sorcière rouge) rejoindront la Confrérie des mauvais mutants, en lutte contre les X-Men et dirigée par Magneto, qui n'est autre que leur père (mais ils ne le savent pas). Se retirant de la Confrérie et rejoignant les "bons", ils intégreront à leur tour les Vengeurs. Voilà donc un exemple de personnages à cheval sur plusieurs organisations de super-héros. Le problème ici est que X-Men est produit par 20th Century Fox et Avengers par Marvel Studios. Deux acteurs ont donc incarné Quicksilver. Evan Peters (X-Men) et Aaron Taylor-Johnson. Ce dernier meurt dans le film mais pas dans la bd. Cela s'explique probablement par le fait que le personnage de Quicksilver continuera à être exploité dans la saga des X-Men. Quant à Scarlet Witch (Elizabeth Olsen), elle deviendra par la suite un élément incontournable des Vengeurs, pour le meilleur comme pour le pire... Esquissée dans le film, sa romance avec le cyborg Vision (Paul Bettany) débouchera sur un mariage.
Last but not least, dans le film, les pouvoirs des Maximoff sont obtenus par manipulation scientifique alors que dans les comics, ils sont génétiques. La raison est que c'est 20th Century Fox qui détient les droits de la "mutanité". Etrange... Tous les autres super-héros du film n'ont, en effet, pas de pouvoirs réels. Ceux du Faucon ont été supprimés.
Marvel : un filon pour les studios
Si le ton est légèrement plus grandiloquent que dans le premier acte et le style désormais récurrent, on retiendra quand même qu' Avengers: Age of Ultron est un sacré feu d'artifice. Divertissante et spectaculaire, la sage est toujours aussi efficace. Avec tous ces nouveaux personnages ainsi que les nouveaux vus dans X-Men: Days of Future Past, l'univers Marvel a encore de très beaux jours devant lui. Pour les fans, la fête se poursuit en 2015. Après l'excellente série Daredevil, sortie le 10 avril dernier (4), Ant-Man sortira en juin et Fantastic Four (reboot du précédent) en août. Deadpool entrera en scène dès février 2016. Captain Amrica: Civil War (mai 2016) nous en dira plus sur le futur des Vengeurs. Enfin, X-Men: Apocalypse sortira également en mai 2016. Avec plusieurs milliers de super-héros et super-vilains, Marvel a de quoi faire pour les siècles prochains. J. N.
Avengers: Age of Ultron (Joss Whedon, USA, 2015, 141 min)
Cast : Robert Downey Jr., Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Chris Evans, James Spader, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Don Cheadle, Samuel L. Jackson, Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen, Paul Bettany, Anthony Mackie.
(1) Voir notre très long article sur Avengers dans la note suivante :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2012/07/12/the-avengers.html
(2) Fondés en novembre 2004 (The New Avengers n° 1), les New Avengers comprenaient au départ Captain America, Iron Man, The Sentry, Dr Strange et Spider-Woman.
(3) Cf. L'Encyclopédie Marvel, Semic, Marvel, 2007, p. 98.
(4) Produite par Netflix (House of Cards, Orange is the New Black).
17:57 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avengers: age of ultron, avengers, vengeurs, joss whedon, chris evans, james spader, robert downey jr., mark ruffalo, scarlett johansson, jeremy renner, don cheadle, chris hemsworth, samuel l. jackson, elizabeth olsen, paul bettany, anthony mackie, ultron, scarlet witch, quicksilver, vision, marvel, marvel comics, marvel studios
26/01/2013
Lincoln
Dans ce qui est une sorte de suite d'Amistad (1997), le grand réalisateur américain Steven Spielberg adapte le roman de Doris Kearns Goodwin, Team of Rivals : The Political Genius of Abraham Lincoln (2005). L'histoire se situe environ 25 ans après celle de son précédent film qui porte sur le même thème. A l'époque du mandat du président démocrate Martin Van Buren (1837-1841), l'esclavage apparaissait déja comme véritable problème à résoudre. Là, il s'agit des quatre derniers mois de la vie du premier président républicain Abraham Lincoln (élu en 1861 puis réélu en 1864) qui coîncident avec son combat pour, d'une part, faire voter le 13ème amendement (abolissant l'esclavage), et d'autre part, mettre fin à la Guerre de sécession, deux objectifs a priori inconciliables selon son proche conseiller et Secrétaire d'Etat William Seward (David Strathairn). Mais c'est sans compter sur la détermination d'un président opiniatre, humaniste, grand orateur et surtout, fin stratège, qui parvient à rallier à sa cause la majorité du Congrès américain, nécessaire pour la validation de la loi qui allait mettre fin à l'esclavage. On retrouve donc le très rare et non moins brillant (le mot est faible) Daniel Day-Lewis qui habite carrément le personnage de Lincoln. L'acteur irlandais, un des rares à avoir déjà remporté deux oscars du meilleur acteur (avec Jack Nicholson, Tom Hanks et Sean Penn), vient de remporter le Golden Globe pour cette catégorie et est également nominé pour le rôle de meilleur acteur lors des prochains oscars. En cas de victoire, il serait le premier acteur à remporter 3 Oscars pour la dite catégorie. Quant au film, s'il est plus une pièce de théâtre - pas loin d'être shakespearienne - de par sa mise en scène, il demeure surtout, au delà du message humaniste et démocrate, thème de prédilection du réalisateur, une belle immersion, à coup de dialogues ciselés d'une main de maître, dans le monde des négociations politiques. Assurément l'un des meilleurs drames signés Spielberg. J. N
Lincoln (Steven Spielberg, USA, 2012, 150 in). Avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt, Michael Stuhlbarg, James Spader, David Strathairn, Jackie Earle Haley, Jared Harris, Bruce McGill, Hal Holbrook.
- 12 nominations - Oscars 2013
- Meilleur acteur dans un film dramatique (Daniel Day-Lewis) - Golden Globes 2013
- 6 nominations - Golden Globes 2013
- 10 nominations - BAFTA Awards 2013
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17:34 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abraham lincoln, peter mcrobbie, jared harris, bruce mcgill, james spader, jackie earle healy, hal holbrook, lincoln, steven spielberg, daniel day-lewis, joseph gordon-levitt, michael stuhlbarg, sally field, tommy lee jones, david strathairn