10/10/2013
Séries US : fins et nouveautés - 1
Alors que deux séries cultes - Dexter (Showtime) et Breaking Bad (AMC) - se sont terminées il y a peu, avec respectivement 8 et 5 saisons, et un record d'audience de 10 millions de téléspectateurs pour l'épisode final de Breaking Bad (1) les productions de séries US continuent fort logiquement de fonctionner à plein régime, avec une année 2013 bien chargée, et ce pour notre plus grand plaisir.
Toujours chez Showtime - la chaîne où l'on voit le plus de seins à l'air (avec HBO), Ray Donovan a vu le jour le 18 juin dernier et s'est terminée le 22 septembre après 12 épisodes. L'histoire met en scène Ray Donovan (Liev Schrieber), un "fixer" renommé de Los Angeles, capable de faire disparaître n'importe quel problème d'une célébrité mais, revers de la médaille, incapable de gérer ses nombreux problèmes de famille... Renouvelée le 16 juillet 2013 pour une seconde saison, la série - divertissante et dynamique - se regarde sans déplaisir mais ne nous apprend pas grand chose.
Plus intéressante, Masters of Sex tourne autour du quotidien professionnel et sentimental de William Masters (Michael Sheen) et Virginia Johnson (Lizzy Kaplan), deux pionniers de la science des comportements sexuels dans les années 50. L'histoire, vraie et adaptée d'un roman de Thomas Maier par Michelle Ashford, contribua à la révolution sexuelle qui allait suivre. Lancée le 29 septembre dernier, la saison 1 comportera 12 épisodes également (comme souvent chez Showtime).
The White Queen (2013) aurait pu être également l'apanage de Showtime, déjà productrice de deux séries relatives au pouvoir royal en Europe à la fin du Moyen-Age (The Tudors, 2007-2010 ; The Borgias, 2011-2013), mais une fois n'est pas coutume, ce show mettant en scène la Guerre des Deux-Roses en Angleterre (1455-1485), est produit conjointement par BBC et Starz (Spartacus, 2010-2013 ; Magic City, 2012- ). La première saison s'est étalée sur 10 épisodes de juin à août 2013. Starz a par ailleurs affirmé qu'il n'y aurait pas de film TV comme suite de Boss (2011-2012), comme pressenti auparavant (2). La série avait été annulée après 2 saisons le 20 novembre 2012, ce qui est dommage, vu l'intelligence de ce scénario politique centré autour du maire de la ville de Chicago, qui n'est pas sans égaler House of cards (3).
Concurrente de Showtime et HBO, Starz lance également en 2014 deux nouvelles séries, Black Sails (4), une histoire de pirates prélude à "L'île au trésor" de Robert Louis Stevenson, et Outlander (5), qui suit Claire Randall, une soldate infirmière téléportée de 1945 à 1743.
Du côté d'AMC, Breaking Bad exit, demeurent les deux autres séries phares de la chaîne. La saison 4 de The Walking Dead reprend le 13 octobre tandis qu'une septième et ultime saison de Mad Men s'étalera sur 2014-2015 et prendra une trajectoire différente (6). Terminus par contre pour The Killing. Après deux premières saisons solides comprenant une même trame autour d'un meurtre sordide, sur fond d'élection municipale à Seattle, la troisième s'est complètement enlisé, prévisibilité oblige, et n'a enregistré qu'un million et demi de téléspectateurs. Les producteurs ont donc décidé d'arrêter (7).
La dernière nouveauté d'AMC se nomme Low Winter Sun. Les dix épisodes de la première saison sont déjà terminés (11 août - 6 octobre 2013). Remake de la mini-série britannique qui porte le même nom, cette série noire débute avec l'assassinat d'un flic par un autre flic. Au menu : meutres, manipulation, mensonges, corruption...etc. Elle tourne autour de deux flics à moralité floue, habités par les acteurs Lennie James (le fameux agent Robert Hawkins dans la série Jericho), et Mark Strong, habitué à jouer les caractères brumeux (8), et qui avait déjà joué le même rôle dans la version anglaise. A l'instar de The Killing, Low Winter Sun se plonge dans les bas fonds et dépeint une ville de Detroit peu reluisante. Entre constat social et personnages à la dérive, la série explore surtout une question essentielle : jusqu'où un flic est-il prêt à aller afin de sauvegarder ses intérêts ? Si la série n'apporte rien de nouveau au thème du "flic complexe", déjà traité de nombreuses fois sur grand écran (9), elle présente l'intérêt de le traiter sur une narration plus longue (ce qui plaira aux amateurs du genre), et puise principalement sa force dans la grande performance des acteurs, notamment les deux principaux protagonistes.
J. N
(3) Cf. notre note sur les séries politiques US dans le lien suivant :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2013/04/06/house-of-cards.html
(4) Cf. http://www.imdb.com/title/tt2375692/?ref_=fn_al_tt_1
(5) Cf. http://www.imdb.com/title/tt3006802/?ref_=nm_flmg_act_1
(7) Cf. http://www.thefutoncritic.com/news/2013/09/10/amc-cancels-the-killing-once-again-834524/10536/
(8) Welcome to the punch (2013), Tinker Tailor Solder Spy (2011), Sherlock Holmes (2009), Body of Lies (2008).
(9) Pour ne citer que ceux-là, sortis ces dernières années Brooklyn's finest (2010), Pride and Glory (2008), Street Kings (2008)...
18:52 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dexter, breaking bad, ray donovan, liev schieber, masters of sex, michael sheen, lizzy kaplan, the white queen, boss, showtime, starz, hbo, outlander, black sails, the killing, mad men, the walking dead, amc, low winter sun, mark strong, lennie james
30/12/2012
Dexter : saison 7
L'heure du changement
Au moment où la saison 7 de Dexter vient de s'achever (le 16 décembre 2012), nous n'avons pu nous empêcher de remarquer un changement ostensible - que nous attendions depuis longtemps - au niveau de la personnalité de "Dex". Nous noterons également au passage et à notre plus grand plaisir que la série produite par le studio Showtime (1) est parvenue à maintenir un niveau très solide malgré l'allongement des saisons (une 8ème et dernière est prévue en 2013), là où nombreuses séries se sont embourbées au fur et à mesure de l'avancement de l'intrigue (comme Lost par exemple).
L'article suivant dévoile les moments-clés de la série
Avant d'aborder le personnage, un petit rappel historique sur les saisons précédentes s'impose. Saison 1 : alors qu'il trucide régulièrement des tueurs (le fait constant de la série, comme si la ville de Miami était soudainement devenue le receptacle de tous les psychopates...), Dexter traque un tueur qui se plait à le "taquiner" et pour cause, il n'est autre que son frère et possède donc le même modus operandi. Saison 2 : la police de Miami (où notre protagoniste travaille comme expert scientifique), découvre l'existence du "Bay Harbor Butcher", qui n'est autre que... Dexter qui plus est doit faire face au redoutable sergent Doakes qui lui colle aux fesses. Saison 3 : pour la première fois, il est pris la main dans la sac par le procureur général qui devient son associé, soit une première entrave à sa manière traditionnelle d'opérer. Saison 4 : Dexter a l'occasion d'éliminer le tueur "Trinity" (John Lithgow) et rate l'occasion pour deux raisons essentielles : Trinity découvre son identité et l'agent spécial du FBI, Frank Lundy (Keith Carradine) le suspecte toujours d'être le Bay Harbor Butcher. La séquence finale de cette saison sera dramatique. Saison 5 : Dexter fait face à un groupe organisé de tueurs en série et prend pour associée, Lumen, victime survivante de la bande de raclures et soucieuse de se venger. Soit une deuxième fois où il prend à ses côtés une associée, à qui il apprend le métier de tueur. Lors de la séquence finale, il est à deux doigts de se faire pincer par sa soeur, qui n'est autre que sergent dans la même police de Miami. Saison 6 : aux trousses de Travis Marshall (Colin Hanks), un tueur fou de dieu, Dexter réussit dans sa mission mais ce qui devait inéluctablement arriver arriva et sa soeur (désormais lieutenant) lui tombe dessus lors de la séquence finale.
Mais revenons donc au personnage. Si le changement drastique s'est fait lors de cette saison 7, il n'est toutefois pas apparu ex-nihilo. Déja lors de la saison 4 et le chassé-croisé avec Trinity aka Arthur Mitchell, Dexter s'était une première fois complètement planté en retardant l'échéance. Il aurait pu sans coup férir (avant de louper sa première occasion) se débarasser du tueur mais fasciné par le fait que celui-ci possède une famille (comme lui), il devient curieux (comme tout être humain normalement constitué) et s'intéresse de près au personnage. Cette erreur "humaine" lui coûtera sa femme. En début de saison 5, il se retrouve pour la première fois confronté au deuil d'un proche et doit faire un effort surhumain pour exprimer de la tristesse envers le décès de Rita. Il arriva même en retard à son enterrement. Par la suite, il prend pour acolyte - après moult hésitation - Lumen (Julia Stiles), victime rescapée des sévisses de ses tortionnaires, soit un deuxième accroc à sa manière de fonctionner. Il tombe même amoureux d'elle - une première - mais ne peut la garder car n'étant pas née dans le sang, comme lui, une fois sa vengeance assouvie, elle se doit de reprendre le cours normal de sa vie. S'il n'y a rien de particulier à noter au niveau de la psychologie de Dex lors de la saison 6 - hormis qu'il entend donner une vie normale à son fils, l'inscrivant dans une école catholique - il faut toutefois noter qu'il se fait attraper par sa soeur la main dans le sac (ultime séquence) et que désormais les choses ne seront plus jamais comme elles le furent jadis.
Le changement fondamental intervient donc dans cette saison 7 mais il ne s'agit pas des nombreuses négligences de Dexter, devenant de plus en plus faillible, car cela était déja le cas dans les saisons précédentes. Poursuivant régulièrement son hobby sanglant, il n'y a rien de plus normal que l'étau se resserre autour de lui. N'est-il pas un être "humain" après tout ? Qu'il se mette à tuer, non pas des tueurs, mais tout simplement pour sauver sa peau est également dans la logique des choses. Par contre, qu'il épargne la tueuse Hannak McKay (Yvonne Strahovski) car il est irrésistiblement attiré par celle-ci - alors qu'il n'avait pas hésité dans la saison 2 à éliminer une autre "méchante" (2) avec qui il avait une connexion - est du jamais vu et bafoue complètement son code du tueur froid. Soit l'exception à la règle. Hannak McKay, spécialiste de l'empoisonnement, parviendra même à le persuader que son "dark passenger" (autrement dit sa part d'ombre), ce deuxième "moi" qui le rend accroc au meurtre, n'existe pas et n'est que le fruit de son imagination.
Bon gré mal gré, Dexter sera systématiquement couvert par sa soeur même si celle-ci perd les pédales lorsqu'elle apprend sa relation avec Hannah. En contrepartie, lorsque celui-ci découvre que la blonde fatale représente un danger pour sa soeur, il l'envoie en prison, ne pouvant toujours pas se résigner à la liquider. Erreur fatale car que va-t-il se passer maintenant que celle-ci, évadée de prison, rôde à nouveau autour d'eux ? Premier point d'interrogation. Le capitaine Laguerta out (cela devait arriver puisque celle-ci s'intéressait de (trop) près à Dexter), se pose également le problème de la succession au sein de la police de Miami. Debrah Morgan va-t-elle monter en grade et se compliquer encore plus la vie ? Ou bien le sergent Batista (3), vieux baroudeur, va être rappelé de sa fraîche retraite ? Autant de questionnements qui annoncent une dernière saison compliquée et peut-être un final explosif.
Dunia Achcar et Jihad Naoufal
(1) Qui produit également les séries Califonication, The Tudors, et The Borgias.
(2) Lila Tournay, interpétée par l'actrice anglaise Jaime Murray.
(3) Interprété par David Zayas, vu dans un rôle de premier plan dans la série OZ (HBO).
15:18 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arthur mitchell, travis marshall, julia stiles, dexter, dexter season 7, dexter morgan, debrah morgan, laguerta, trinity, john lithgow, yvonne strahovski, hannah mckay, keith carradine, colin hanks, bay harbor butcher, doakes, julia