03/07/2021
EURO 2020 - 1/4 : Belgique - Italie 1-2
La Squadra Azzura mate les Diables Rouges
La grosse affiche des quarts de finale a tourné à l'avantage de l'Italie qui dans un match enlevé a dominé d'un petit écart mais solidement la Belgique (2-1). Les Transalpins enchaînent un 32ème match sans défaite et retrouveront l'Espagne en demi-finale.
N K, J N
De l'intensité et des buts. La première grande affiche de cet Euro, opposant deux prétendants sérieux au sacre final, a tenu ses promesses. Comme lors de leur 8ème (respectivement contre l'Autriche et le Portugal), Italiens et Belges ont souffert mais un seul est passé, celui qui a le mieux défendu, c'est-à-dire l'Italie, bien réputée dans son domaine. Aux rocs que sont ses centraux turinois, elle possède également un des meilleurs gardiens du monde, Donnarumma, auteur de grandes parades en première mi-temps (De Bruyne, 22e, Lukaku, 26e), permettant à son équipe de rester à flots durant les 25 premières minutes.
Mais la nouvelle Squadra Azzura sait également attaquer (et dans un style léché s'il vous plaît). Tournant à une moyenne de 2 buts depuis le début du tournoi, c'est le tarif qu'elle a également administré à des Belges un peu naïfs sur le coup. C'est avec beaucoup de culot que Barella effaçait 3 défenseurs après un mauvais renvoi de Vertonghen avant de fixer Courtois (0-1, 31e). C'est ensuite le feu follet/dribbleur hors-norme Insigne qui mystifait Tielemans aux 40 mètres avant de repiquer vers l'axe. Aidé par les mauvais placements d'Alderweireld et de Vermaelen, il envoyait des 20 mètres une superbe frappe enroulée sous la lucarne gauche d'un Courtois impuissant (0-2, 44e). La réduction du score par Lukaku sur penalty (1-2, 45e+2) relançait le match.
Aternant faux rythme et grosse intensité, la seconde mi-temps était marquée par de grosses occasions belges (61e, 66e) auxquelles répondait l'excellent Spinazzola dont la frappe passait à côté (71e). Incapable de percer le verrou italien, la Belgique s'en remettait aux frappes de loin mais aucune ne trouvait le cadre. Comme à son habitude, l'Italie jouait à perdre du temps en toute fin de match, histoire également d'agacer son adversaire. Absente de la dernière Coupe du monde, elle atteint les demi-finales où elle devra passer un autre obstacle sérieux, l'Espagne.
Encore raté pour la Belgique
Présentée comme candidat très sérieux pour un sacre continental ou mondial depuis plusieurs années, a quelque peu raté son match, manquant de justesse technique sur les phases offensives et étonnamment friable sur le plan défensif. Contre le Portugal en 8ème (1-0), elle avait bien assimilé que pour gagner, le talent ne suffit, il faut bien défendre. Contre l'Italie, les deux ont manqué. Cet Euro était considéré comme la dernière occasion pour cette génération brillante de remporter un trophée. Entre un Eden Hazard systématiquement blessé depuis un bon moment et qui a passé la trentaine et un trident défensif âgé de plus d'un siècle, il semblerait en effet que le cycle penche vers le renouvellement.
La leçon italienne
L'Italie n'a jamais vraiment réussi à la Belgique. En 23 confrontations, elle ne s'est imposée que 4 fois pour 15 défaites. En matchs officiels, elle ne l'a emporté qu'une seule fois, c'était en éliminatoires de l'Euro 1972 (2-1 à Bruxelles). 5 autres rencontres concerneront l'Euro. A celui se déroulant chez elle (et au Pays-Bas) en 2000, elle se casse les dents sur le système ultra-défensif de la Squadra Azzura qui fait parler le réalisme à l'italienne (2-0). Toujours au premier tour mais en 2016, c'est le schéma tactique d'Antonio Conte qui découpe le jeu belge pour une victoire quasi-identique (2-0, 1 but par mi-temps également). La même chose semble s'être produite en 2021. Plus incisive sur le plan offensif et plus solide dans le repli défensif, elle marque à nouveau deux buts. Les années passent et la tendance se maintient. De l'équipe belge de 2021, 7 joueurs avaient également débuté la rencontre de 2016. En face, seuls Chiellini et Bonucci avaient débuté et Immobile était entré en cours de jeu.
Buts : Lukaku (45e+2, s.p) pour la Belgique ; Barella (31e), Insigne (44e) pour l'Italie.
Avertissements : Tielemans (21e) pour la Belgique ; Verratti (20e), Berardi (90e) pour l'Italie.
Belgique : Courtois - Alderweireld, Vermaelen, Vertonghen (cap.) - Meunier (Chadli, 70e) (Praet, 74e), Witsel, Tielemans (Mertens, 69e), T. Hazard - De Bruyne, Doku - Lukaku.
Italie : Donnarumma - Di Lorenzo, Bonucci, Chiellini (cap.), Spinazzola (Emerson, 80e) - Barella, Jorginho, Verratti (Cristante, 74e) - Chiesa (Toloi, 90e), Immobile (Belotti, 74e), Insigne (Berardi, 79e).
02:00 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2020, euro 2021, euro, belgique, italie, belgique-italie, barella, insigne, lukaku, hazard, vertonghen, vermaelen, alderweireld, belgique-italie 1-2
12/06/2021
EURO 2020 - Groupe A
L'Italie se balade, la Suisse s'en mord les doigts
En match d'ouverture (vendredi), la Squadra Azzura a confirmé toutes les attentes placées en elle et a etrillé une Turquie frisant le ridicule (3-0). Dans le second match (samedi), une Suisse globalement dominatrice a fini par bafouer son football et se faire rejoindre par le Pays de Galles (1-1).
Etrange coïncidence, la dernière confrontation officielle entre la Turquie et l'Italie avait également eu lieu un 11 juin. C"était lors du premier tour de l'Euro 2000 (Groupe B), premier championnat d'Europe auquel participait la Turquie et son attaquant vedette, Hakan (suivront les éditions suivantes hormis celle de 2012). Si la bande à Filippo Inzaghi (buteur sur penalty) l'avait difficilement emporté (2-1), il en fut tout autre hier soir en match d'ouverture d'un Euro 2020 devenu Euro 2021. Annoncée comme outsider avant la compétition vu le renouveau de son effectif (des joueurs très talentueux jouant pour la plupart dans les grands clubs italiens) et de son jeu (plus offensif), l'Italie de Roberto Mancini était la grande favorite de cette rencontre malgré l'absence de plusieurs joueurs (Verratti blessé pour la première rencontre ; Sensi et Pellegrini, blessés en début de semaine et rentrés à la maison).
Turquie - Italie 0-3
Elle n'a pas failli et a outrageusement dominé une rencontre où la Turquie n'a fait que de la figuration. On pensait celle-ci plus solide dernièrement au vu de sa large victoire contre les Pays-bas en mars (4-2) en éliminatoires de la Coupe du monde 2022 mais il n'en a rien été et c'était oublier que lors des compétitions officielles, elle a rarement proposé quelque chose en termes de fond de jeu. Venue défendre, elle a subi en première mi-temps les montées rageuses de l'arrière-gauche de la Roma Spinazzola (notamment aux 17e et 44e et qui auraient entraîner un penalty pour une main dans la surface). Alors que l'incisif Insigne (Naples) ratait le cadre après une jolie action (18e), la Squadra Azzura, incapable de briser le verrou turc, s'en remettait aux frappes de loin mais Bonucci (20e), Barella (29e) et Berardi (39e) rataient tous le cadre tandis que la frappe d'Immobile (après un joli slalom) était à nouveau détournée par une main (21e) et que sa tête passait de peu à côté (33e). Entretemps, une tête vicieuse de Chiellini sur corner (22e) était superbement détournée par Çakir pour la seule grosse occasion en première mi-temps.
Même scénario en seconde mi-temps et une délivrance qui survenait sur un csc. Un centre fort de Berardi était détourné au fond des filets par Demiral (53e), le défenseur de la Juventus. Suivront deux autres buts. Immobile reprenait à l'affût une frappe de Spinazzola relâchée par le gardien (66e) avant de servir idéalement Insigne (79e) pour l'estocade finale. L'Italie venait de marquer un but toutes les 13 minutes. En face, la Turquie n'a pas cadré un seul tir et n'a absoluement rien proposé. Désolant. L'Italie fait donc une entrée fracassante dans la compétition et son animation offensive fait déjà peur. Il faudra, toutefois, attendre les matchs suivants puis les rencontres à élimination directe pour voir si cette équipe est capable d'aller chercher le sacre.
Turquie : Çakir - Çelik, Demiral, Söyüncü, Meraş - Tufan (Ayhan, 64e), Yokuşlu (Kahveci, 65e), Yazici (Under, 46e) - Karaman (Dervişoğlu, 76e) - Yilmaz (cap.).
Italie : Donnarumma - Florenzi (Di Lorenzo, 46e), Bonucci, Chiellini (cap.), Spinazzola - Barella, Jorginho, Locatelli (Cristante, 74e) - Berardi (Bernardeschi, 85e), Immobile (Belotti, 81e), Insigne (Chiesa, 81e).
Les faits
- L'Italie enchaîne un 28ème match sans défaite (meilleure série en cours), soit depuis le 10 septembre 2018 (défaite 1-0 contre le Portugal en Ligue des Nations).
- Elle n'a plus encaissé de but depuis 9 rencontres (et autant de victoires).
- Elle inscrit pour la première fois 3 buts dans une rencontre d'un Euro.
- En 11 matchs joués contre la Turquie (dont 6 officiels), la Turquie n'a toujours pas perdu : 8 victoires (dont 5 en match officiel) et 3 matchs nuls.
Pays de Galles - Suisse 1-1
Entre le Pays de Galles et la Suisse, c'est un peu le contraste en termes de participation aux grandes compétitions. Les Dragons ont participé à leur premier Euro lors de la précédente édition et ont d'ailleurs constitué la grande surprise, atteignant le stade des demi-finales (défaite 2-0 contre le Portugal, futur vainqueur). Mais comme la Suède et la Bulgarie en 1994 (respectivement 3ème et 4ème au mondial américain) et la Turquie en 2002 (3ème), il n'y a pas eu de confirmation par la suite (absence à la Coupe du monde 2018). On connaît par ailleurs les limites de cette équipe et une statistique édifiante : sur les 26 joueurs retenus, 15 évoluent en division 2 anglaise (Championship)... Ces derniers ne constutent pas évidemment le 11 titulaire mais celui-ci n'est pas formé non plus de joueurs titulaires à part entière dans des grands clubs, y compris l'ex-star du Real Madrid, Gareth Bale.
En face, la Nati est devenue une nation plutôt solide et régulière depuis 1994 et sa participation au mondial américain (élimination en huitième contre l'Espagne). Elle n'a, depuis, manqué aucun rendez-vous (hormis la Coupe du monde 2002 et les Euros 2000 et 2012). Force est de constater de même que son ossature, très anglo-saxonne, est batie sur des joueurs évoluant en Bundesliga (11 joueurs) auxquels il faut ajouter 3 joueurs évoluant en Premier League (Newcastle, Arsenal et Liverpool). C'est donc un match physique qui s'annonçait entre deux équipes dont le parcours récent est également contrasté. Les Helvètes viennent d'enchaîner 5 victoires (3 amicaux, 2 en éliminatoires de la Coupe du monde 2022) tandis que les Gallois affichent un bilan très moyen (2 victoires, 2 défaites, 1 nul). Entre les deux (5 matchs), le Pays de Galles ne l'avait emporté qu'un seule fois, en amical (en 1951...), les 3 dernières rencontres étaient toutes des qualifications pour des Euros (2000 et 2012) et la Suisse l'a toujours emporté (4-1 la dernière fois, le 12 octobre 2010). La Nati partait donc favorite.
Mais c'était oublier que le football ce n'est pas uniquement des statistiques et des tendances. La Suisse a en effet globalement dominé la rencontre (après un premier quart d'heure gallois) mais s'est finalement faite rejoindre en fin de rencontre (1-1). C'est bien connu, à force de rater des occasions et de ne pas faire le break, c'est la punition pour sûr. En première mi-temps, c'est comme souvent Seferovic qui multipliait les maladresses dont un raté incroyable (45e+1). Mais la plus grosse occasion était pour le défenseur Schär qui réalisait une talonnade culottée sur corner et stoppée par le gardien d'un joli arrêt réflexe (20e). De retour des vestiaires, la domination helvète était concrétisée par Embolo (excellent) qui marquait de la tête sur corner (52e). Alors que ce même Embolo frolait le cadre et le 2-0 (66e) et que la Suisse reculait curieusement, la bande à Gareth Bale, pleine d'abnégation, égalisait grâce à Moore (qui avait déjà failli ouvrir le score à la 15e) qui plaçait une jolie tête hors de portée de Sommer (73e).
Tout reste donc à jouer pour les secondes places alors que l'Italie semble bien partie pour finir première du groupe. Si la Turquie, déjà passée par le couperet transalpin revoit son football et rehausse son niveau, elle sera capable d'inquiéter les deux autres équipes qui ne sont pas encore passées par la case italienne... J N
Pays de Galles : Ward - Roberts, Mephan, Rodon, B. Davies - Morrell, Allen, Ramsey (Ampadu, 90e) - Bale (cap.), Moore, D. James (Brooks, 75e).
Suisse : Sommer - Elvedi, Schär, akanji - Mbabu, Xhaka (cap.), Freuler, Rodriguez - Shaqiri (Zakaria, 66e) - Seferovic (Gavranovic, 84e), Embolo.
Classement Groupe A
1. Italie 3 pts (+3)
2. Suisse 1
3. Pays de Galles 1
4. Turquie 0
17:46 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, turquie, turquie-italie, roberto mancini, turquie-italie 0-3, immobile, insigne, berardi, barella, pays de galles-suisse 1-1, embolo, pays de galles, suisse, pays de galles-suisse, moore, euro 2021, euro