23/07/2013
White House Down - Olympus has fallen
Panique à la Maison-Blanche
A quelques mois d'intervalle, deux films US traitent le même thème (pas une première), soit le plus grand cauchemar des américains - obnubilés par la puissance incontestable et incontestée de l'Amérique -, une invasion de la Maison-Blanche, thème popularisé sur petit écran par la saison 7 de 24 (2009).
Qui plus est, les deux titres sont presque similaires, comprenant tous les deux l'idée de chute (down/fallen), avec tout de même un brin de présomption (le mot est faible) pour ceux qui comparent le "centre mondial" du pouvoir aux dieux de l'Olympe. Les deux ont également pour point commun de mettre en scène deux Etats déclarés ennemis des Etats-Unis, l'Iran (White House Down) et la Corée du Nord (Olympus has Fallen), après que deux autres longs métrages, sortis presque simultanément, traitaient aussi de l'Iran (Argo, 2012), et d'un autre ennemi, Oussama Ben Laden (Zero Dark Thirty, 2012).
Il ne s'agit pas d'attaque iranienne dans White House Down mais d'une frange américaine d'extrême droite prenant les commandes et désireuse d'atomiser le régime des Ayatollah. Habitué des grosses productions hollywoodiennes et aux rôles de "warrior" (1), Channing Tatum, caressant l'espoir d'intégrer le prestigieux Secret Service, est ce sans-grade qui sauve le président (Jamie Foxx). Place donc aux héros, à la tolérance mode US (un président noir qui lit Nelson Mandela...), et à l'humour (un président assiégé qui fait des blagues...). Le tout est bien pompeux.
Chez Antoine Fuqua, spécialiste de la castagne (2), le scénario est plus direct, sans fioritures. Après une scène de fusillade trépidante (qui n'est pas sans égaler le maître en la matière, Michael Mann) sur fond de bande son tonitruante, les kamikazes nord-coréens s'emparent du bunker sous la Maison Blanche et entendent eux-mêmes atomiser le territoire US. Un repenti du Secret Service (l'image du sans grade est toujours omniprésente), Gerard Butler, va leur donner du fil à retordre et tenter lui aussi de sauver le président (Aaron Eckhart).
Si les deux films sont encombrés de rebondissements prévisibles, partagent la même thématique - l'Amérique se relève toujours -, et ont pour objectif de regonfler une société américaine déboussolée (les attentats du 11 septembre 2001 et la crise économique de 2008 y sont pour quelque chose), Antoine Fuqua se passe de débordements sentimentaux convenus. Entre son univers sans consession et le cinéma bien pensant de Roland Emmerich (qui ne se souvient pas d'Independence Day ?), nous n'hésitons franchement pas à pencher du côté du premier cité. Idem pour la paire d'acteurs. Entre les jolis minois (Jamie Foxx/Channing Tatum), et les gueules de chiens battus (Aaron Eckhart/Gerard Butler), nous optons pour les seconds. J. N
White House Down (Roland Emmerich, USA, 2012, 130 min). Avec Channing Tatum, Jamie Foxx, James Woods, Maggie Gylllenhaal, Jason Clarke, Richard Jenkins.
Olympus has Fallen (Antoine Fuqua, USA, 2013, 120 min). Avec Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Melissa Leo, Angela Bassett.
(1) Stop-Loss (2008), G.I Joe (2009, 2012), Eagle (2011).
(2) Training Day (2001), Tears of the Sun (2003), King Arthur (2004), Shooter (2007), Brooklyn's Finest (2009).
21:07 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jason clarke, jamie foxx, james woods, melissa leo, morgan freman, maison-blanche, white house down, olympus has fallen, antoine fuqua, roland emmerich, gerard butler, aaron eckhart, channing tatum
01/09/2008
The Dark Knight
Par rapport au premier volet (1) qui tenait la route mais était peut-être un peu trop "grand public", Christopher Nolan a proposé ici (et c'est une bonne chose) un film plus sombre, qui colle plus à l'atmosphère qui règne autour de Batman. Notons au passage également l'éviction de Katie Holmes (piètre actrice dans le premier opus) au profit de Maggie Gyllenhaal. Mais ce qu'il faut retenir au delà d'un bon film d'action au scénario plus que convaincant est que le réalisateur de Memento a réussi à revisiter le genre classique de film de super-héros (souvent des ratages) en élargissant l'intrigue à de nombreux thèmes : corruption policière, conflits d'intérêts, obsession sécuritaire... Par contre, l'intrigue, aux ramifications interminables, conjuguée à une durée un peu trop longue (02h30), est très fatiguante. Mais bon, ça a le mérite d'être honnête puisque annoncé dès la première séquence d'un braquage de banque chaotique. Enfin, saluons la performance exceptionnelle dans le rôle du joker du défunt Heath Ledger.
The Dark Knight (Christopher Nolan, USA, 2008, 147 mins). Avec Christian Bale, Heath Ledger, Aaron Eckhart, Michael Cane, Gary Oldman, Maggie Gyllenhaal, Morgan Freeman.
(1) Batman begins (2005).
20:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the dark knight, christopher nolan, christian bale, heath ledger, michael caine, aaron eckhart, gary oldman, morgan freeman, maggie gyllenhal, oscars 2009, batman, batman begins, joker
29/11/2006
A propos du Dahlia
Eh ben non, nous n'avons pas du tout été convaincus par l'adaptation faite par Brian De Palma. La première raison est bien entendu le bafouement total du roman explosif de James Ellroy. Comme pour Le Parfum (le chef-d'oeuvre de Patrick Süskind), adapté par Tom Tykwer, tout dépend du fait qu'on ait lu ou pas le livre. "La fidelité au matériau d'origine est ici parfaitement bafouée, et les Ellroyistes intégristes ne manquerons pas de condamner le bon Brian au bûcher (des vanités ?)", déclare l'excellent magazine Mad Movies (n° 191, nov 2006, "Le Dahlia noir de Brian De Palma - Mission impossible ?, de Fausto Fasulo). En dépit du fait d'avoir vu le film juste après avoir finis le livre (le lendemain même), nous ne nous considérons pas comme des fanatiques d'Ellroy et ne considérons pas que le film ne s'analyse qu'à l'aune de la structure et du contenu du roman. Nous n'entrerons pas non plus dans une analyse détaillée, nous ne sommes pas assez "calés" pour cela. D'ailleurs, les critiques en ont beaucoup parlé déja, certains à tort et à travers d'ailleurs. ex : on reproche un scénario trop complexe. Mais l'intrigue du livre est justement complexe et possède des ramifications aussi tentaculaires que confuses.
Un livre n'est jamais parfaitement adapté, cela est impossbile, nous l'avions compris. Seulement, un minimum doit être respecté. Ce minimum chez Ellroy, c'est l'inventivité verbale crue et acide. Elle façonne les dialogues et constitue un élément-clé de la structure littéraire de l'oeuvre. Ces dialogues là stigmatisent l'atmosphère (tout le monde est corrompu et dépravé, flics, monde du cinéma...) régnante dans le L.A des années 40. Dans le film justement, les dialogues sont baclés. Où sont passés tous ces interrogatoires et ces entretiens "destroy" ? Ensuite, l'oeuvre est fondée sur la relation ambigue qui lie Bucky Bleichert et Lee Blanchard, amis, adversaires sur le ring et inspecteurs-partenaires. Ceci n'est pas vraiment exploité dans le film, tout comme la complexité du personnage interprété par Josh Hartett (Bleichert), homme de principes, mais qui en torture plus d'un lors d'interrogatoires bien musclés (curieusement absents du film). Idem pour le triangle amoureux (Hartnett - Johansson - Eckhart aka Bleichert - Lake - Blanchard) dont on entrevoit qu'une simple esquisse.
Malgré une consistance grandissante acquise de film en film (génial dans Lucky number Slevin), Josh Hartnett était peut-être trop jeune pour interpréter ce personnage très complexe. C'est d'ailleurs Mark Wahlberg qui devait tenir ce rôle mais suite à une embrouille avec la production, il y a renoncé. On explique que Brian De Palma serait le réalisateur idéal, n'est-il pas le maître du film noir ? (Body double, Blow Out, The untouchables). Cette période est certainement révolue et nous pouvons rappeler quelques ratés récents à son actif (Mission to Mars, Femme Fatale). Peut-être que la créativité des scénarios de David Fincher, prévu initialement pour diriger le film, aurait abouti à un résultat plus original et plus solide. Mais ce dernier voulait tourner le film en 3 heures et en noir et blanc, ce qui a fait flipper les producteurs !!
Pourtant, la complexité de l'intrigue du livre, ses inextricables et lointaines ramifications (jusqu'à la frontière du Méxique), le nombre incalculable de personnes qui y sont mêlés de près ou de loin, font que 3 heures n'auraient pas été de trop. Entièrement d'accord avec l'article de Mad Movies, nous nous demandons comment James Ellroy a pu affirmer avec tant d'enthousiasme et de conviction que le film était très réussi (dans la post-face du livre, aux éditions Payot - Rivaves/Noir). Mais après tout, on l'a payé pour ça non ? Sur 20 ans, il a perçu 25.000 dollars/an pour les droits d'adaptation de son roman au cinéma...
The Black Dahlia (Brian De Palma, USA, 2006, 120 mins). Avec Josh Hartnett, Scarlett Johansson, Aaron Eckhart, Hilary Swank, Mia Kirshner, Mike Starr, Patrick Fischler, John Kavanagh, Fiona Shaw.
- En compétition - Festival international de Venise 2006.
- 1 nomination aux Oscars 2006 (Meilleure mise en scène).
- 2 nominations aux Satellite Awards 2006.
12:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : the black dahlia, brian de palma, josh hartnett, james ellroy, scarlett johansson, aaron eckhart
20/09/2006
Thank you for smoking
Pas mal du tout cette satire qui raconte comment le très doué Nick Naylor (Aaron Eckart), travaillant pour le lobby du tabac, s'arrange à chaque fois pour contrer les politiques de prévention du tabagisme. Cynique mais séduisant, gros baratineur (un vrai sophiste), Nick a toujours le dernier mot (même lorsqu'il faillit crever, le tabac le sauve) car comme il l'a dit, l'essentiel n'est pas l'essence de ce que l'on dit mais comment on arrive à le rendre crédible (à l'aide d'arguments aussi solides que fallacieux) face à un interlocuteur. Il parvient même à serrer la main d'un cancereux (du tabac) de 15 ans.
Adaptée du roman homonyme de Christopher Buckley, cette comédie drole et efficace met en avant les effets du lobbying sur les processus décisionnels. Difficile de nos jours de défendre la consommation de tabac et pourtant, la proposition du sénateur Finistirre (William H. Macy) d'apposer aux boîtes de cigarettes la photographie d'un crâne de mort (représentant les dangers que fumer cause) sera battue en brêche... Dans le même style, souvenons-nous de Wag the dog (Barry Levinson, 1997), satire sur la manipulation des médias.
Pas mal de clichés mais beaucoup de dialogues intéressants comme cette discussion entre Nick et des 2 "amis" (Maria Bello, David Koechner) des lobbies de l'alcool et des armes, "les marchands de mort". Chacun se vante de tuer un maximum de gens. Mais c'est Nick qui remporte la palme : 1200 morts/jour à cause du tabac. Les armes à feu : 11.000/an. L'alcool ? ses statistiques sont bien plus faibles..., ou encore les conseils que donne Nick à son fils, comment répondre à une question (il n'y a jamais de vérité absolue) par différentes façons et par différents arguments.
Le beau Aaron Eckart (Erin Brockovich, Any given sunday, Paycheck) est exellent dans son rôle. L'inoxydable William H. Macy (Boogy nights, Magnolia, Fargo, The cooler) est toujours aussi bon. Par contre, Katie Holmes est aussi peu convaincante dans ce rôle de journaliste véreuse, prête à tout pour son scoop, que dans celui de jeune avocate ambitieuse (Batman begins, 2005). Il est vrai que quand on sort avec Tom Cruise, toutes les portes sont ouvertes. On remarquera aussi le très bon J.K Simmons dans le rôle du boss insupportalbe (il joue le légendaire J. Jonas Jameson dans Spider Man).
THANK YOU FOR SMOKING (Jason Reitman, USA, 2005, 92 mins). Avec Aaron Eckart, Maria Bello, Cameron Bright, Adam Brody, Sam Elliott, Katie Holmes, David Koechner, Rob Low, William H. Macy, Robert Duvall, J.K Simmons.
14:15 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thank you for smoking, aaron eckhart, maria bello, jason reitman, j. k. simmons, william h. macy