31/07/2019
En finir avec Netflix (ou du moins, rester nuancé)
A force d'avoir entendu dire que l'entreprise pionnière dans le secteur de la vidéo-à-la-demande proposait des séries TV (la première diffusée fut House of Cards en 2013) de meilleure qualité que les autres chaînes de TV américaines, il nous a semblé qu'une certaine mise au point était nécessaire. En effet, ce serait faire insulte à d'excellentes séries récentes ou anciennes qu'aucune série made in Netflix n'égale. Pour ne citer que ceux-là : The Wire, Big Love, Deadwood, The Sopranos, Band of Brothers, Six Feet Under, Westworld (HBO), Breaking Bad, The Walking Dead, Mad Men, Hell on Wheels (AMC), Black Sails (Starz)...etc. Comme ces chaînes ne proposent pas de séries à télécharger sur internet (et en intégralité, comme Netflix), elles sont moins accessibles que celles de Netflix qui a justement bâti sa puissance sur cette fonctionnalité révolutionnaire. Les aficionados exclusifs de Netflix n'ont en fait pas de panel assez large de séries regardées pour porter un jugement pertinent sur les productions Netflix et autre.
Certes, celle-ci produit de la qualité mais pas nécessairement meilleure que ce que proposent d'autres chaînes (ou sites comme Amazon). De même, à force de produire des séries à tire-larigot, on finit par réaliser nombreuses séries assez moyennes (que nous ne listons pas ici). Enfin, au niveau innovation justement, force est de constater que nombreuses séries sont des adaptations de livres ou d'anciennes séries, ou encore, reprennent des thèmes déjà traités par les autres studios. Quelques exemples :
Orange is the new black (2013-2019) : version soft et féminine de OZ (HBO, 1997-2003).
Ozark (2017- ) : quasi-copie conforme du cultissime Breaking Bad (AMC, 2008-2013). Le protagoniste principal ne fabrique pas de drogue mais blanchit tout simplement l'argent d'un cartel mexicain.
Godless (2017) : soit le western en série après Deadwood (HBO, 2004-2006), Hell on Wheels (AMC, 2011-2016) et, d'une certaine manière, Westworld (HBO, 2016- ).
Lost in Space (2018- ) : adaptation de la série des années 1960 qui porte le même nom.
The Crown (2016- ) : adaptation de The Queen (2006) et The Audience (2013), les deux films consacrés à Elizabeth II.
House of Cards (2013- en cours) : une vision (très)brutale du pouvoir politique, déjà vue dans Boss (Starz, 2011-2012).
Black Summer (2019- ) : pâle copie de The Walking Dead (AMC, 2010- )...
Altered Carbon (2018- ) : version série de Blade Runner.
The Society (2019- ) : version contemporaine de l'oeuvre de William Golding, Lord of the Flies (1968).
Mindhunter (2017- ) : adaptée d'un livre qui porte le même nom et traitant d'un thème déjà vu dans Silence of the Lambs (1993) et dans la série produite par Discovery, Manhunt: the Unabomber, diffusée quelques mois avant Mindhunter...
1983 (2018- ) : uchronie. Déjà fait avec The man in the high castle (Amazon, 2015- ).
The Haunting of Hill House (2018- ) : histoire de maison hantée...
Marco Polo (2014-2016) : biopic d'époque mélangeant réalité et fiction et qui n'est pas sans rappeler Da Vinci's Demons (Starz, 2013-2015). XIIIème siècle vs XVème.
Disjointed (2017-2018) : version sitcom de Weeds (Showtime, 2005-2012).
J.N
09:00 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries tv, netflix, house of cards, the wire, breaking bad, the walking dead, mad men, deadwood, the sopranos, band of brothers, mindhunter, altered carbon, 1983, the haunting of hill house, marco polo, disjointed, ozark, godless, lost in space, the crown, black summer
13/01/2014
Golden Globes 2014
Considérés comme l'antichambre des Oscars (rayon cinéma), les Golden Globes 2014 ont consacré American Hustle et Dallas Buyers Club. Côté séries, Breaking Bad est enfin récompensé.
La comédie musicale de David O. Russell, et son casting haut de gamme (Jennifer Lawrence, Jeremy Renner, Amy Adams, Christian Bale...) repart avec 3 récompenses (sur 7 nominations). La nouvelle star Jennifer Lawrence remporte le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle, elle qui avait déjà remporté l'an passé celui de la meilleure actrice pour son rôle dans Silver Linings Playbook, réalisé par.... David O. Russell. Réalisateur à suivre, celui-ci avait également été récompensé en 2011 pour Fighter, ce dernier remportant, catégorie acteurs, 2 golden globes et 2 oscars.
Le nouveau film de Steve McQueen, 12 years a slave, est le "perdant" de cette édition, ne repartant qu'avec une seule récompense (sur 7 possibles), mais pas des moindres puisqu'il s'agit de celle du meilleur film dramatique. Multipliant dernièrement les excellentes prestations (Killer Joe, Magic Mike, Mud), Matthew McConaughey et son sympathique accent texan repart avec le trophée du meilleur acteur dans un film dramatique (Dallas Buyers Club). Il est actuellement à l'affiche dans la nouvelle série policière de HBO, True Detective. Performance identique pour Leonardo DiCaprio dans le délirant The Wolf of Wall Street. Au coude à coude, les deux acteurs s'en sortent puisque le film de Scorsese a été placé dans la catégorie 'Film musical ou comique'. Par contre, pour les prochains oscars, il n'y aura qu'un seul vainqueur...
Côté séries TV, nous avons enfin eu le plaisir de voir la déjà culte Breaking Bad primée. Nommé pour la quatrième fois consécutive pour le Golden Globe du meilleur acteur dans une série dramatique, Bryan Cranston repart avec cette récompense pour son interprétation époustouflante du désormais célèbre Walter White. La série créée par Vince Gilligan est également consacrée meilleure série dramatique devant Masters of sex (Showtime), Downton Abbey (ITV1), The Good Wife (CBS), et House of Cards (Netflix). Cette dernière est la première série "hors-TV" à remporter un Golden Globe (Meilleure actrice pour Robin Wright), après avoir été la première de même à être primée aux Emmy Awards (3 récompenses l'an passé). J. N.
Palmarès de la 71ème cérémonie des Golden Globe, tenue le dimanche 14 janvier :
CINEMA
Meilleur film dramatique : Twelve years a slave (Steve McQueen).
Meilleur réalisateur : Alfonson Cuaron (Gravity).
Meilleure actrice dans un film dramatique : Cate Blanchett (Blue Jasmine).
Meilleur acteur dans un film dramatique : Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club).
Meilleur film comique ou musical : American Hustle (David O. Russell).
Meilleure actrice - comédie/musical : Amy Adams (American Hustle).
Meilleur acteur - comédie/musical : Leonardo DiCaprio (The wolf of Wall Street).
Meilleure actrice dans un second rôle : Jennifer Lawrence (American Hustle).
Meilleur acteur dans un second rôle : Jared Leto (Dallas Buyers Club).
Meilleur scénario : Her (Spike Jonze).
Meilleur film etranger : La Grande Bellezza (Paolo Sorrentino / Italie).
Meilleure musique : Alex Ebert (All is lost).
Meilleure chanson : Ordinary Love (U2 - Mandela: Long walk to freedom).
Meilleure film d'animation : Frozen (Chris Buck, Jennifer Lee).
TELEVISION
Meilleure mini-série ou meilleur mini-film : Behind the Candelabra (HBO).
Meilleure série télévisée dramatique : Breaking Bad (AMC).
Meilleure série musicale : Brooklyn Nine-Nine (Fox).
Meilleure actrice dans une sérié télévisée dramatique : Robin Wright (House of Cards).
Meilleur acteur dans une série télévisée dramatique : Bryan Cranston (Breaking Bad).
Meilleure actrice dans une série musicale ou comique : Amy Poehler (Parks and Recreation).
Meilleur acteur dans une série musicale ou comique : Andy Samberg (Brookyn Nine-Nine).
Meilleure actrice dans une mini-série : Elisabeth Moss (Top of the Lake).
Meilleur acteur dans une mini-série : Michael Douglas (Behind the Candelabra).
Meilleur acteur dans un second rôle (série, mini-série ou TV) : Jon Voight (Ray Donovan).
Meilleure actrice dans un second rôle (série, mini-série ou TV) : Jacqueline Bisset (Dancing on the Edge).
14:52 Publié dans Film, Series | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : golden globes, golden globes 2014, leonardo dicaprio, breaking bad, bryan cranston, american hustle, jennifer lawrence, house of cards, robin wright, steve mcqueen, matthew mcconaughey, the wolf of wall street, gravity, 12 years a slave, cate blanchett, david o. russell, amy adams, alfonso cuaron, jared leto
31/08/2013
House of Cards
La série dont on a beaucoup parlé cette année (légèrement moins que Game of thrones et Breaking Bad tout de même) nous vient de David Fincher. Adaptée de la série britannique qui porte le même nom (1990), elle-même adaptation du roman au titre éponyme de Michael Dobbs, et diffusée gratuitement sur le site internet Netflix, House of cards (1) est centrée autour de Frank Underwood (Kevin Spacey), membre démocrate du Congrès et whip (2) à la Chambre des représentants (3).
Pour avoir aidé Garrett Walker à accéder à l'investiture suprême, Underwood devait être nommé Secrétaire d'Etat, comme promis. Mais finalement cette promesse n'est pas tenue, Underwood étant trop précieux dans ses fonctions actuelles. Furieux de cette "trahison", il décide de se venger de ceux qui l'ont trahis. Pour cela, il va mettre en place un échiquier, centré autour de deux pions principaux, le député de Pensylvanie, Peter Russo (Corey Stoll), et une jeune journaliste ambitieuse, Zoe Barnes (Kate Mara) ; et va s'évertuer ainsi à faire tomber les cartes l'une après l'autre...
House of Cards s'inscrit donc dans cette catégorie de séries US politiques. Il faut souligner dans cette optique que si le pouvoir exécutif a longtemps tenu le haut de l'affiche (comme par exemple l'excellente The West Wing de NBC), les autres formes de pouvoir ont pris le dessus depuis une dizaine d'années. Si The Wire (2002-2008), Boss (Starz, 2011-2012), et The Killing (AMC, 2011 - ), traitaient du pouvoir au niveau municipal (4), la première série d'un Fincher poursuivant son oeuvre désenchantée sur la société contemporaine (5), décortique les jeux de pouvoir au niveau du pouvoir législatif. Entre manipulation, compromis et compromissions, abus de pouvoir, et coups bas, cette réflexion politique n'est pas très loin d'égaler les modèles du genre, entre autres The Wire et Rome (tous deux produits par HBO). On attend la suite. J. N
House of Cards
(Netflix, 2013 - saison 1, 13 épisodes)
Avec Kevin Spacey, Robin Wright, Michael Kelly, Kate Mara, Kristen Conolly, Sakina Jeffrey, Corey Stoll, Michael Gill, Sandrine Holt.
(1) Première série en ligne à obtenir des nominations aux Emmy Awardx (dont la cérémonie sera tenue le 22 septembre prochain à Los Angeles).
(2) Le whip est un membre du parti, élu au Parlement, et chargé de donner des consignes aux membres du Parti.
(3) Le Congrès américain est composé du Sénat et de la Chambre des représentants.
(4) En l’occurrence et respectivement, les villes de Baltimore, Chicago, et Seattle.
(5) Seven (1995), The Game (1997), Fight Club (1999), Zodiac (2007), Millenium (2011)...etc.
17:40 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kristen connolly, sakina jaffrey, michael gill, netflix, house of cards, david fincher, kevin spacey, robin wright, kate mara, corey stoll, michael kelly, politique, jeux de pouvoir