31/08/2013
House of Cards
La série dont on a beaucoup parlé cette année (légèrement moins que Game of thrones et Breaking Bad tout de même) nous vient de David Fincher. Adaptée de la série britannique qui porte le même nom (1990), elle-même adaptation du roman au titre éponyme de Michael Dobbs, et diffusée gratuitement sur le site internet Netflix, House of cards (1) est centrée autour de Frank Underwood (Kevin Spacey), membre démocrate du Congrès et whip (2) à la Chambre des représentants (3).
Pour avoir aidé Garrett Walker à accéder à l'investiture suprême, Underwood devait être nommé Secrétaire d'Etat, comme promis. Mais finalement cette promesse n'est pas tenue, Underwood étant trop précieux dans ses fonctions actuelles. Furieux de cette "trahison", il décide de se venger de ceux qui l'ont trahis. Pour cela, il va mettre en place un échiquier, centré autour de deux pions principaux, le député de Pensylvanie, Peter Russo (Corey Stoll), et une jeune journaliste ambitieuse, Zoe Barnes (Kate Mara) ; et va s'évertuer ainsi à faire tomber les cartes l'une après l'autre...
House of Cards s'inscrit donc dans cette catégorie de séries US politiques. Il faut souligner dans cette optique que si le pouvoir exécutif a longtemps tenu le haut de l'affiche (comme par exemple l'excellente The West Wing de NBC), les autres formes de pouvoir ont pris le dessus depuis une dizaine d'années. Si The Wire (2002-2008), Boss (Starz, 2011-2012), et The Killing (AMC, 2011 - ), traitaient du pouvoir au niveau municipal (4), la première série d'un Fincher poursuivant son oeuvre désenchantée sur la société contemporaine (5), décortique les jeux de pouvoir au niveau du pouvoir législatif. Entre manipulation, compromis et compromissions, abus de pouvoir, et coups bas, cette réflexion politique n'est pas très loin d'égaler les modèles du genre, entre autres The Wire et Rome (tous deux produits par HBO). On attend la suite. J. N
House of Cards
(Netflix, 2013 - saison 1, 13 épisodes)
Avec Kevin Spacey, Robin Wright, Michael Kelly, Kate Mara, Kristen Conolly, Sakina Jeffrey, Corey Stoll, Michael Gill, Sandrine Holt.
(1) Première série en ligne à obtenir des nominations aux Emmy Awardx (dont la cérémonie sera tenue le 22 septembre prochain à Los Angeles).
(2) Le whip est un membre du parti, élu au Parlement, et chargé de donner des consignes aux membres du Parti.
(3) Le Congrès américain est composé du Sénat et de la Chambre des représentants.
(4) En l’occurrence et respectivement, les villes de Baltimore, Chicago, et Seattle.
(5) Seven (1995), The Game (1997), Fight Club (1999), Zodiac (2007), Millenium (2011)...etc.
17:40 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kristen connolly, sakina jaffrey, michael gill, netflix, house of cards, david fincher, kevin spacey, robin wright, kate mara, corey stoll, michael kelly, politique, jeux de pouvoir
30/01/2011
Fair Game
Les films sur la guerre en Irak sont désormais légion. Traitant indirectement ce sujet, Fair Game en fait partie et retrace l'affaire Valerie Plame. Rappel des faits : février 2002, à la demande de la CIA, Joseph Wilson, ancien ambassadeur US et époux de Valerie Plame (bossant pour la CIA) est envoyé au Niger pour enquêter sur un éventuel traffic d'uranium entre le Niger et le régime de Saddam Hussein. Les conclusions de son rapport sont négatives quant à un éventuel traffic. Nonobstant ces faits, George W. Bush défend cette théorie, lors de son discours sur l'état de l'union le 28 janvier 2003, afin de justifier l'invasion de l'Irak. A la suite de quoi, Wilson déclare le 6 juillet dans le New-York Times que l'invasion US de l'Irak s'est faite en s'appuyant sur des données falacieuses. Une semaine plus tard, l'identité de Valerie Plame est divulguée par plusieurs journalistes américains, mettant en péril sa carrière mais aussi sa vie. S'ensuivra un long combat de Valerie afin de défendre son intégrité mais surtout sauver sa carrière et sa famille. S'appuyant sur les mémoires de Plame et Wilson (2), Doug Liman, qui décidément aime bien les histoires d'espions (1) retrace ce feuilleton politique qui défraya la chronique. Sans révolutionner le genre mais avec l'énergie qu'on lui connait, le new-yorkais réalise un film solide et bien documenté, véritable plaidoyer pour la vérité et réquisitoire contre une Amérique bushiste qui décidément aura fait bien des dégâts tout azimut. Dommage toutefois que nous ayons eu droit en guise de dénouement au discours patriotique, Joseph Wilson (Sean Penn) déclarant que c'est "parce que nous aimons notre pays, les Etats-Unis, que nous nous battons pour que les libertés qu'elle met en avant soient respectées".
Fair Game (Doug Liman, USA, 2010, 106 min). Avec Naomi Watts, Sean Penn, Bruce McGill, Michael Kelly, Brooke Smith, Tye Burrell, Geoffrey Cantor, Noah Emmerich, David Andrews.
- Présenté - Festival de Cannes 2010.
- Freedom of Expression Award - National Board of Review 2010.
- 3 nominations - Satellite Awards 2010.
(1) The Bourne identity (2002), Mr. & Mrs. Smith (2005).
(2) The politics of truth (Wilson) et Fair Game (Plame).
11:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doug liman, sean penn, naomi watts, bruce mcgill, michael kelly, valerie plame, joseph wilson, irak, niger