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16/11/2006

Au coeur de l'echo

medium_9782207301449.gifEn 1986, le désarmement mondial est accompli, ou presque. Les armes nucléaires soviétiques sont stockées sur la lune, les américaines sur mars. Toutefois, les américains possèdent un atout non négligeable, le transmetteur de matière, inventé par le mathématicien polonais Panofsky. Cet engin permet de multiplier à volonté des êtres humains. Pour perpétrer un massacre de masse ?

Un seul mot : inoubliable. 

Né en 1940 à Des Moines (Iowa), Thomas M. Dish est un éminent écrivain américain de science-fiction. Très cynique, il se moque et porte un jugement sans appel sur l'humanité et ses tares. Dans Poussière de lune (Edition Denoël, Collection Présence du Futur, n° 172), son récit pousse jusqu'à l'horreur. Génocides et Camp de concentration sont également des chefs-d'oeuvre.

Thomas Michael Dish, Au coeur de l'echo, Denoël, Présence du Futur, n° 144, 224 p. 

 

11/11/2006

The Black Dahlia

medium_9782743615871.gifA l'occasion de la sortie en salle de "The Black Dahlia", réalisé par Brian De Palma, le roman de James Ellroy (écrit en 1987) a été reédité aux Editions Payot, Collection Rivages / Noir. Avant le film, parlons donc du livre : un roman très noir, à l'image de la vie de son auteur : drogue, alcool, dix années sans domicile fixe... Nous n'allons pas partir dans une biographie détaillée de l'auteur. Voir pour cela www.wikipedia.fr. En 1947, Elizabeth Short, surnommée "le Dahlia noir" et personnage réel est sauvagement assassinée à Los Angeles, le meurtrier ne sera jamais retrouvé. En 1948, la mère de J. Ellroy est assassinée. Idem, le tueur n'est pas appréhendé. Obsédé par ces deux crimes non résolus, l'auteur va exorciser son passé en écrivant ce chef d'oeuvre : "Le Dahlia noir, le film comme le roman, ne saurait exister sans l'histoire personnelle qui me lie inextricablement à deux femmes sauvagement assassinées à onze années d'intervalle. Deux femmes qui constituent le mythe central de mon exitence."  Et qui constituent la pierre angulaire de l'ensemble de l'oeuvre de l'écrivain.

Cet extrait est tiré de la post-face du livre (présente dans la collection citée plus haut), écrite par Ellroy lui-même. Post-face de 12 pages, explosive (c'est le moins que l'on puisse dire) et qui donne froid dans le dos. L'auteur y effectue une mise au point sur son roman, "sans compromis", selon ses propres dires. Il y parle également du film et du jeu des acteurs, ne tarissant pas d'éloges sur Josh Hartnett, personnage central (agent Bucky Bleichert) et narrateur du film. Cette mise en lumière d'Ellroy ? la lire et la relire autant de fois que l'on peut...

Pourquoi un meurtre à Los Angeles, ville "où on peut, affirme Bret Easton Ellis, disparaître [...] sans même s'en apercevoir" ? "C'est un univers [...] où le danger apparaît accidentel et où la corruption gagne sans cesse. C'est une ville champignon peuplée de désaxés psychiquement estropiés fuyant la Seconde Guerre mondiale. Là où prospèrent les démons." [...]

Le roman même : inventivité verbale crue et acide, admirez donc :  

[...] "J'ai un alibi, juste au cas où vous pensez que c'est moi. Un alibi comme du béton, plus serré qu'un con de pucelle. Pas moyen d'y mettre le doigt !"

"Le bar était une auge d'urinoir. Marines et matelots se masturbaient dedans tout en jouant à chasse-chagatte sur les nanas à poil, accroupies sur le bar. Les pompiers ça y allait à tout va sous les tables, sur l'avant de la pièce et face à l'estrade d'orchestre. Un mec en costume de Satan s'embourbait une femme grasse sur un matelas." [...]

[...] "Seule la nourriture que je mâchonnais m'empêcha d'éclater d'un rire tonitruant. Je songeais à la raclure de bidet complètement pourrie que j'allais me sauter un peu plus tard dans la soirée et à sa mère qui souriait bêtement de l'autre côté de la table."

James Ellroy, Le Dahlia noir (The Black Dahlia), Payot, Rivages/Noir, 2006, 505 p.

Un site dédié à l'oeuvre de l'auteur : http://www.edark.org/

09/11/2006

La mémoire dans la peau

medium_9782253031444.gifComment traquez-vous un homme lorsque lui-même vous traque ?

C'est ce que vous découvrirez en lisant ce roman d'espionnage haletant et génial. Près de Marseille, un homme grièvement blessé et inconscient est repêché. Sur l'île de Port-Noir, un médecin anglais, alcoolo à ses heures, le sauve. L'homme survit mais a perdu la mémoire, il ne se souvient de rien, même pas de son identité. Un seul indice : un microfilm implanté dans sa hanche et contenant un numéro de compte bancaire à Zurich. Départ donc pour la Suisse où il apprend qu'il se nomme Jason Bourne (le titre original du livre, en anglais, est The Bourne Identity), et où il découvre très vite qu'il est traqué par nombreux tueurs. Mais qui donc peut-il bien être ? et que signifie ce leitmotiv lancinant qui lui revient sans cesse : "Delta est pour Charlie et Charlie est pour Caïn" ? Il mène l'enquête, au péril de sa vie, passant par Paris et New York, pour décourvir qui il est.

Ecrit en 1980 par Robert Ludlum (1927-2001), le maître de l'espionnage, ce roman a obtenu le prix Mystère du meilleur roman étranger 1982. Le premier roman de l'auteur, L'héritage Scarlatti (The Scarlatti Inheritance, 1971) fut imédiatement un succès. R. Ludlum a écrit 26 romans d'espionnage et vendu 210 millions de livres. Son oeuvre est traduite dans 32 langues.

Le roman a inspiré la bande dessinée XIII, dessinée par William Vance, sur un scénario de Jean Van Hamme (scénariste également de Thorgal et Largo Winch).

La trilogie comporte 2 autres volets : La mort dans la peau (1987, The Bourne supremacy) et La vengeance dans la peau (1990, The Bourne ultimatum).

A l'écran, le livre est d'abord adapté par Roger Young en feuilleton télévisé (durée 3 heures), Richard Chamberlain incarnant Jason Bourne, puis en long-métrage, en 2002, par Doug Liman (Go). Jason Bourne est cette fois-ci incarné par l'excellent Matt Damon (Good will hunting, The talented Mr. Ripley, Ocean's 12, Syriana...). On retrouve dans le rôle de Marie, la compagne de Jason, Franka Potente (Run Lola run), et Chris Cooper dans le rôle d'Alexander Conklin.

Même si le feuilleton est beaucoup plus proche de l'histoire du roman, il demeure assez moyen, il faut dire qu'il est réalisé en 1988 et les moyens n'étaient pas encore au point (effets spéciaux). L'image n'est pas très bien évidemment, une scène d'amour très kitch, musique qui ne fait pas penser à un film d'espionnage... Et puis ça reste un produit prévu initialement pour la télévision. Le "Bourne identity" de 2002 chamboule complètement le livre. Normal, un polar de 600 pages ne peut être que difficilement transposable en film d'espionnage moderne. D'abord l'histoire se passe au XXIème siècle et non en 1980, ce qui veut dire déja que les téléphones portables existent. Le film de Doug Liman est très efficace, avec un suspense mené à un train d'enfer, pas le temps de refléchir, ni de respirer. Un peu linéaire mais cela permet de ne pas tomber dans une certaine complaisance avec le spectateur et d'éviter toute refléxion morale. Car dans le monde des espions, il n'y a pas de place pour l'ethique et les moindres hésitations d'ordre émotionnel.

Le 2ème volet, La mort dans la peau, est sorti en 2004, réalisé par Paul Greengrass (Bloody sunday, 2002). Moins bon que le précédent car cette fois-ci le suspense est bien moins maîtrisé et les coups de théâtre sont prévisibles. Bourne est toujours en quête de retrouver son identité. Pour cela il doit passer par Goa, Berlin et Moscou. Le 3ème volet, La vengeance dans la peau, toujours avec Matt Damon alias Bourne, est prévu pour 2007. La réalisation devrait être confiée à Paul Greengrass.

Robert Ludlum, La mémoire dans la peau, Lgf, 1983, 667 p.

04/11/2006

All the king's men

2100773ef97d08eb126860f27914b08c.jpgAll the king's men (Les fous du roi - titre français) est l'adapatation du roman homonyme de Robert Penn Warren, pour lequel il obtint le Prix Pulitzer en 1947. C'est l'histoire de l'ascension fulgurante puis de la chute (aussi brutale) de Willie Stark (Sean Penn), gouverneur de l'Etat de Louisianne (nous sommes dans les années 50). Corruption, manipulations, mensonges, trahison, démagogie, cynisme : une jolie panoplie du parfait politicien, ne trouvez-vous pas ? Le film se veut ambitieux, vu le casting de choc, on pouvait s'attendre à un film à oscars, le problème est que la mise en scène laisse à désirer. Autour du politicien ambitieux, virevoltent nombreux personnages et nombreuses histoires, pas tous et toutes lui sont tout à fait reliés. Nous ne savons donc pas par moments quoi  suivre et qui suivre, il n'y a pas de fil conducteur réel. Ce qui ne veut pas dire que dans un film, il ne doit y avoir qu'un seul personnage central et que tout doit être orienté sur lui (respect total, par ailleurs, pour la très grande performance de Sean Penn). Seulement, la structure du film ne permet pas de saisir la complexité des personnages (ceux de Kate Winslet et de Jude Law par exemple). Dommage également que le film soit bercé en permanence par une musique évoquant une certaine grandeur (syndrome de Hollywood oblige), accompagnant à tous les coups les discours galvanisants du gouverneur. Ce qui est intéressant et novateur par contre est que ce dernier ne sombre pas progressivement dans la corruption, comme ses prédecesseurs (et ses pairs aussi), ce qui arrive souvent dans les longs métrages américains (ex : Nixon, de Oliver Stone, 1995). Idéaliste à la base, il devient pourri comme les autres, sans transition aucune. Sa femme lui interdit toute boisson alcoolisée, il ne prend que du jus d'orange ; mais on le voit boire du whisky, comme si c'était de l'eau. Il n'a jamais été différent des autres en fait. Ce qui nous amène à nous poser la question, si banale et si compliquée à la fois : quel regard devons-nous désormais porter sur la politique ?

Le film est également un remake de celui qui porte le même nom, réalisé par Robert Rossen (1947), et qui remporta 3 0scars (dont meilleur acteur à Broderick Crawford) et 4 Golden Globe.



ALL THE KING'S MEN (Steven Zaillian, 2006, USA, 135 min).   Avec Sean Penn, Jude Law, Kate Winslet, Anthony Hopkins, James Gandolfini, Mark Ruffalo, Patricia Clarckson.

 -  Présenté au Festival international de Toronto - 2006.