compteur eklektik : Archives free website counter html
free website counter html

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2006-10 | Page d'accueil | 2006-12 »

23/11/2006

Moins que zéro

medium_9782264010957.gif"Le psychiatre que je vois pendant les quatre semaines des vacances de Noël est jeune, barbu ; il conduit une 450 SL et possède une maison à Malibu. Je m'assois dans son cabinet de Westwood aux stores fermés, je garde mes lunettes noires, je fume des cigarettes, parfois au clou de girofle dans le seul but de l'agacer, et parfois je pleure. Je l'injurie aussi et il me renvoie les injures. Quand je lui dis que j'ai des fantasmes sexuels bizarres, je sens son attention croître notablement. J'éclate de rire sans raison, puis je me sens mal. Je lui mens parfois. Il me parle de sa maîtresse, des réparations en cours dans sa maison de Tahoe ; alors je ferme les yeux et allume une autre cigarette en grinçant des dents. Parfois je me lève tout simplement et je m'en vais."

"Il ne se passe jamais grand chose les jours de pluie. L'une de mes soeurs achète un poisson et le met dans le jacuzzi, mais le chlore et la chaleur de l'eau le tuent rapidement. Je reçois d'étranges coups de téléphone. D'habitude tard le soir, quelqu'un appelle mon numéro et quand je décroche, la personne à l'autre bout du fil ne dit strictement rien pendant trois bonnes minutes[...]."

Avant Les lois de l'attraction et American psycho, bienvenue dans l'univers littéraire de Bret Easton Ellis. Celui-ci n'a que vingt ans lorsqu'il publie Moins que zéro ("Less than zero" en anglais), son premier roman, considéré immédiatement comme un franc succès. Un roman sur Los Angeles, ville dure, impersonnelle, impitoyable, qui dévore et ravage. "On peut disparaître ici sans même s'en apercevoir", affirme Ellis. Un livre sur la jeunesse dorée et gâtée pourrie (jusqu'à la trame). Une jeunesse en mal de rêve, indolente, molassonne, qui s'ennuie, paumée et surtout complètement à la dérive. Un récit très fort.

Bret Easton Ellis, Moins que zéro, 10/18 Domaine Eranger, n° 1914, 2005, 250 p. Traduit de l'américain par Brice Matthieussent. Le roman a été publié pour la première fois en 1985.

22/11/2006

Hommage à Altman

medium_12m.jpgLe cinéma a perdu, lundi 20 novembre, un grand réalisateur, Robert Altman, décédé à l'âge de 81 ans dans un hôpital de Los Angeles. Son dernier film, The last show, sortira en France le 6 décembre. On lui devait notamment Mash, Short Cuts, The player, The Gosford park...

Après un diplôme d'ingénieur obtenu à l'université du Missouri, il s'engage dans l'armée et participe à la 2ème guerre mondiale. Attiré par le cinéma, il s'installe à Hollywood où il effectue toutes sortes de petits boulots (même toilettiste pour chiens). Après avoir travaillé comme chauffeur dans une maison de production, il commence à réaliser des courts métrages. En 1955, il réalise son premier long métrage, The Delinquents. Ce succès lui permet de se lancer dans la réalisation de séries télévisées. En 1963, il crée sa propre maison de production, Lion's Gate Films, puis réalise Countdown (avec James Caan et Robert Duval). En 1970, M.A.S.H, comédie loufoque sur la guerre du Vietnam, le revèle au grand public et lui fait acquérir une certaine notoriété : Grand prix du Festival de Cannes, Oscar du meilleur scénario, meilleure photographie (Golden Globe)... Un grand réalisateur est né. Suivront Mc Cabe & Mrs. Miller (1971), Images (1972), The long good-bye (1973), Nashville (1975), 3 women (1977).

Une critique de la société, à tous les niveaux 

Après quelques ratés, il s'installe à New-York et retourneà la télévision. Ce n'est que partie remise. Il revient en 1992 avec The Player, une satyre sur le milieu hollywoodien. Nouvelle consécration : Meilleur réalisateur et meilleur acteur (Tim Robbins) au Festival de Cannes et 3 nominations aux oscars. Après Hollywood, il s'attaque à la société américaine (Short Cuts, 1993, Lion d'or à Venise), puis au monde de la mode (Prêt-à-porter, 1994). Dans Gosford Park (2001), il porte un regard moqueur sur l'aristocratie anglaise, à travers une intrigue policière.

En 2002, Robert Altman reçut au Festival de Berlin un Ours d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre. C'est un très grand homme de cinéma qui vient de disparaître.

 

 

 

21/11/2006

The prestige

medium_18680370.jpgAprès Following (1998), Memento (2000), Insomnia (2002) et Batman begins (2005), c'est le 5ème long-métrage réalisé par le jeune (il a 36 ans) Christopher Nolan. Avec une moyenne d'un film tous les 2 ans, celui-ci acquiert un rythme bien soutenu puisque The Dark Knight (aka Batman 2) est prévu pour 2008. Le réalisateur de la "bombe" Memento devient ce que l'on appelle un réalisateur prolifique. Pour l'adapation du roman éponyme de Christopher Priest (qui a valu à l'auteur le World Fantasy Award), Nolan a collaboré pour la deuxième fois avec son frère Jonathan, scénariste du film, comme il le fut également pour Memento.

Dans l'Angleterre victorienne du XIXème siècle, deux amis et brillants apprenti-magiciens sont voués à un grand avenir. Mais la compétition qui les oppose va vite tourner à la rivalité (jalousie oblige) qui elle va se transformer en affrontement sans pitié.

Les fans de thriller  et de tours de passe-passe seront ravis. Le talentueux Christopher Nolan a su une nouvelle fois faire de son "produit" un savant mélange. Car si "Le prestige" est un film grand public, il n'en demeure pas moins une excellente refléxion sur les perversités cachées des hommes. Jusqu'où est-on prêt à aller lorsque la gloire, "le prestige" devient une quête obsessionnelle ? Au delà de perdre deux doigts d'une main, semble-t-il. La réponse est ici, à travers les tours de magie permettant aux deux malins et ex-comparses de subjuguer les foules, Nolan nous entraîne dans les arcanes de l'esprit humain, le tout conjugué à une intrigue faite de coups de théâtre et de fausse pistes surprenants. Normal, Nolan est un adepte du thriller (Insomnia, Memento). Impossible de savoir qui est qui et surtout qui l'emportera. Mais finalement, y aura-t-il un vainqueur dans ce jeu malsain ?

N'oublions pas de signaler aussi la prestation de l'excellent Christian Bale.

THE PRESTIGE (USA, Christopher Nolan, 130 mins).   Avec Christian Bale, Hugh Jackman, Michael Caine, Scarlett Johansson, Piper Perabo, Rebecca Hall, David Bowie.

18/11/2006

Pontesprit

medium_9782070316144.gifPetite annonce publiée dans tous les journaux importants du Nevada pendant la semaine du 4 au 11 mars 2052 :

MOUREZ EN GAGNANT DE L'ARGENT

On recherche : des autorisés au suicide

Si vous possédez un permis de suicide légal et si vous pouvez prouver votre bonne santé ainsi que votre équilibre mental, nous vous offrons l'occasion d'apporter votre contribution à la science tout en laissant un héritage important à vos héritiers. Le PROJET THANOS versera jusqu'à 10.000 dollars aux sujets agréés. La somme versée dépendra des résultats obtenus par le sujet à la suite d'une série de tests psychologiques. Le minimum sera de 2500 dollars. [...]

 

Dans la même lignée que La guerre éternelle, Joe Hadelman (déja présenté dans une note précédente) nous entraîne dans une nouvelle confrontation spatiale entre humains et individus venant de lointaines galaxies. Ces être dotés de facultés télépathiques tuent avec une rapidité inouïe, est-ce possible dès lors de pouvoir communiquer avec eux ?

Traitant implicitement du même thème - l'absurdité de la guerre - Pontesprit (Mindbridge en anglais) est moins marquant que le roman qui valut à l'auteur le Prix Hugo. Toutefois la complexité de la structure narrative du texte le rend d'autant plus intéressant.

Joe Haldeman, Pontesprit, Gallimard, Folio Science-Fiction, 2004, 297 p. Traduit de l'anglais par Bruno Martin. (la première version du roman est de 1976).

16/11/2006

Shortbus

medium_18682196.jpgBienvenue à Shortbus, boîte échangiste sympa new-yorkaise. Shortbus c'est le sexe filmé de façon drôle et intelligente. Une sexologue en mal d'orgasme, un couple gay, une maîtresse dominatrice, et bien d'autres. Tous se retrouvent régulièrement au "squat", dirigé par Justin Bond, un travesti. Tous en quête de sexualité débridée mais aussi de sentiments. Car si les "scènes de cul" sont assez osées, il ne s'agit pas seulement de sexe tout court ; le message est plus profond. Critique d'un certain mal être qui sévit au sein de la société américaine. Pimenter son quotidien afin de sortir de ce malaise. Le réalisateur John Cameron Mitchell s'exprime : " J'avais l'idée de tourner une comédie new-yorkaise pleine d'émotion qui serait sexuellement très franche, qui ferait réflechir et, si possible, qui serait drôle. Un film qui ne chercherait pas forcément à être érotique, mais qui essaierait plutôt d'utiliser le langage de la sexualité comme une métaphore des autres aspects des personnages. J'ai toujours considéré la sexualité comme la terminaison nerveuse des gens."

Après Hedwig and the angry inch (2001), John Cameron Mitchell nous propose une refléxion drôle et très intéressante sur le duo sexe-sentiments.

Shortbus (USA, John Cameron Mitchell, 100 mins).   Avec Sook-Yin Lee, Paul Dawson, Lindsay Beamish, P.J. Deboy, Raphael Barker.

 - Présenté au Festival de Cannes - Hors compétition - 2006.

 - Présenté au Festival international de Toronto - 2006.