24/04/2021
The Mystery of D.B. Cooper
Les Etats-Unis et leurs affaires rocambolesques... En plus d'être le pays spécialisé en tueurs en série (et concentrant également 25% de la population carcérale mondiale), la première puissance au monde a également son nombre élevé de pirates de l'air. Celui-ci a la double particularité de n'avoir pas été appréhendé et de n'avoir pas donné de signe de vie ou de mort par la suite. L'Affaire D.B. Cooper est par conséquent la seule affaire de piratage d'avion aux Etats-Unis non résolue, dossier abandonné officiellement par le FBI le 12 juillet 2016.
Le documentaire nous a par ailleurs rappelé The Assassination of Richard Nixon (2004) qui relatait un fait similaire, la tentative de détournement d'un avion à l'aéroport de Baltymore-Washington par Samuel Byck (Sean Penn) qui avait pour objectif de le faire s'écraser sur la Maison-Blanche. Dans le film, le protagoniste fut abattu par la police. Dans l'histoire réelle, il se suicida, constatant l'échec de sa tentative. L'affaire D.B. Cooper débutait le 24 novembre 1971 à 16h35 lorsqu'un homme à bord du vol 305 d'un Boeing 727-051 décollant de Portland menaçait de faire sauter une bombe se trouvant dans sa malette. Ayant obtenu gain de cause (200.000 dollars US et 4 parachutes), il relachait les passagers à 17h45 à l'aéroport de Seattle (la destination originellement prévue). A 19h45, il ordonnait à l'équipage de prendre la direction de Mexico mais sautait en parachute en début de trajet (vers 20h11 et au dessus de la région de Portland, dans l'Etat de Washington d'après les autorités américaines). Et puis plus rien, aucune trace de Dan Cooper...
Ce documentaire HBO Max revient donc sur l'affaire, reconstituant le déroulement du piratage de l'avion, et avec pour point focal la question suivante : qui aurait pu être D.B. Cooper? Pour cela, sont examinés les cas de quelques suspects potentiels (les plus plausibles) : Richard McCoy, Duane Weber, John List et Barbara Dayton (leur histoire, leur profil, des interviews de proches...etc.). Finalement, on n'est pas plus avancé que cela. Si certains suspects pencheraient plus que d'autres pour être Cooper (au vu des éléments avancés), rien n'est moins sûr puisque c'est bien connu, dans la vie, les choses ne sont, souvent, pas ce qu'elles semblent être et par conséquent, D.B. Cooper pourrait être n'importe qui. In fine, hormis proposer une réflexion sur un crime non élucidé (et qui ne le sera problablement jamais), le documentaire n'apporte rien de bien incisif. C'est là que selon un article du site Roger Ebert, le docu s'est éloigné de sa mission initiale qui aurait du être de se poser la question suivante : pourquoi cette histoire fascine tellement aux Etats-Unis?
Pour preuve, D.B. Cooper fait partie depuis un moment déjà de la culture populaire (musique, romans, bandes dessinées, références ou clins d'oeil au personnage dans plusieurs séries TV, notamment Prison Break, Twin Peaks, Breaking Bad...). Il aurait sans doute été intéressant de croiser ce thème à l'angle d'attaque précédemment cité. Ou tout simplement, l'histoire fascine en raison du mystère qui persiste... J N
The Mystery of D.B. Cooper (John Dower, USA, 2020, 85 min)
- 1 nomination (Grand Prix du Jury) - Nashville Film Festival 2020
08:59 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hbo, the mystery of d.b. cooper, hbo max, pirate de l'air, etats-unis, d.b. cooper, dan cooper
02/01/2021
The Flight Attendant
Face à la concurrence féroce du streaming (Netflix, Apple+, Primevideo), il a bien fallu que la culte HBO que nous avons cité ô combien de fois et qui est toujours dépositaire de la meilleure série de tous les temps (The Wire, 2002-2008) mais aussi d'autres productions incontournables (The Sopranos, Game of Thrones, Deadwood, Westworld pour ne citer que celles-ci), ne se lance dans la tendance actuelle (depuis le 27 mai 2020).
Après la science-fiction cérébrale et l'étonnante Raised by Wolves, place à l'humour noir et The Flight Attendant, qui est la deuxième série originale proposée par la petite soeur d'HBO. La série fait parler d'elle car c'est le premier rôle principal de Kaley Cuoco, l'ex-actrice télé la mieux payée, qui connut la notoriété grâce à son interprétation de Penny dans la sitcom The Big Bang Theory.
Comme nous n'apprécions pas spécialement ni les comédies, ni les sitcoms et que nous ne n'avions jamais vu l'actrice/mannequin à l'écran, l'engouement n'était pas spécialement de mise. Mais la curiosité de découvrir ce que mijotent les concurrents de l'empire Netflix l'a emporté. L'histoire? Une hotesse de l'air un peu délurée qui se réveille - gueule de bois - dans un hotel de Bangkok près d'un cadavre avec qui elle avait passé la nuit à batifoler. Comme si de rien n'était, elle retourne à New York mais les ennuis commencent avec le FBI qui s'intéresse de près à elle...
Niveau scénario, du classique : enquête rocambolesque et interminable (normal, faut que l'histoire se poursuive), personnages malfaisants qui apparaissent au fur et à mesure que la trame se poursuit, situations complexes...etc et des flashbacks un peu trop nombreux. Mise en scène endiablée mais qui devient rapidement redondante. Sinon, il faut aimer le mix comédie/drame (pas vraiment notre sauce). Il y a une chose qui nous a extrêmement agacé : la mimique de la principale intéressée (c'est ce que ça donne logiquement quand on est hystérique, plutôt nympho et alcoolique), pleine de manières et de grimaces et qui n'est pas sans rappeler les bimbos écervelées de la série Beverly Hills 90210. L'actrice est née dans l'agglomération de Los Angeles. Ca explique... Les amateurs apprécieront (à leur plus grand bonheur, une saison 2 est prévue), pas nous. J N
The Flight Attendant
(8 épisodes diffusées du 18 novembre au 17 décembre)
Production : HBO Max
Créateur : Steve Yockey
Cast : Kaley Cuoco, Michiel Huisman, Zosia Mamet, Colin Woodell, Michelle Gomez, Griffin Mattews.
10:00 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hbo max, the flight attendant, kaley cuoco, streaming, hbo
17/12/2020
The Perfect Weapon
Vu le début du documentaire, nous pensions que celui-ci traitait du même sujet que Zero Days (2016). Les premières images et paroles concernaient en effet l'affaire du virus Stuxnet qui détruisit en 2009 une partie du complexe nucléaire de Natanz en Iran, complot dans lequel étaient hautement impliqués les Etats-Unis et cette affaire était décryptée dans l'autre documentaire, réalisé par le prolifique Alex Gibney. Mais nous constations assez rapidement que c'est en fait une suite/conséquence de Zero Days. L'affaire Natanz n'était pas sans conséquences pour les Etats-Unis puisque l'Iran répliquait en infectant le système électronique d'un géant du casino à Las Vegas. 2ème cas abordé : la Corée du Nord s'attaquant au système électronique de firme Sony en raison d'un film américain en production et dans lequel Kim Jong-un devait être assassiné par un commando américain. 3ème cas, le GRU (les services de renseignements de l'armée russe s'attaquaient au quartier général du Comité national démocrate (à Washington), l'organisme américain chargé de diriger le Parti démocrate au niveau national.
La Russie n'était pas en reste puisqu'elle interférait par la suite dans la campagne présidentielle américaine de 2016, en inondant les réseaux sociaux de désinformation ternissant l'image de la candidate démocrate Hillary Clinton. Finalement, comme Zero Days, même s'il se concentre sur la première puissance mondiale, ce documentaire - basé sur l'ouvrage éponyme de David E. Sanger et diffusé le 16 octobre dernier sur HBO - a le mérite de mettre en exergue un phénomène récent : la place de plus en plus importante de la cyberguerre (la guerre "silencieuse") dans les guerres intertétatiques. De même, l'abord du cas de la présidentielle américaine et de la désinformation (abordés également dans les documentaires The Great Hack et The Social Dilemma) soulève une nouvelle question géopolitique fondamentale : l'impact de la cyberguerre sur la souveraineté des Etats. J. N et C. A
The Perfect Weapon (John Maggio, USA, 2020, 97 min)
21:08 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : john maggio, the perfect weapon, hbo, hbo max, cyberguerre, cybercriminalité, russie, corée du nord, gru, etats-unis, natanz, iran, souveraineté des etats
21/11/2020
Raised by Wolves
Il faut reconnaître qu'on ne s'attendait pas à grand chose d'une série de science-fiction liée à Ridley Scott (producteur exécutif et réalisateur des épisodes 1 et 2 tandis que son fils Luke a réalisé les épisodes 3, 4 et 10), vu que le réalisateur des cultes Alien et Blade Runner est sur le déclin depuis un bon moment déjà (vu ses 82 ans, c'est compréhensible) et que ses derniers opus SF n'étaient pas spécialement incisifs (Prometheus (2012), Alien: Covenant (2017). Mais au final, nous avons été agréablement surpris par cette série diffusée par le nouveau service de vidéo à la demande, affilié à HBO, HBO Max (il va bien falloir tenir la concurrence face à Netflix, Amazon, Apple+ et les autres).
XXIIème siècle. Tandis que la Terre a été détruite par la Grande guerre, deux androïdes - Mother and Father - élèvent des enfants sur la planète Kepler-22-b. Mais la colonie humaine débarque et son fanatisme religieux mortifère n'annonce rien de reluisant... Dans cette atmosphère minimaliste et aseptisée (des classiques de la SF), arride et hostile, l'angle d'attaque est osé mais plutôt réussi : soit la confrontation entre la dystopie humaine et l'utopie cybernétique. On retrouve ici la patte de Ridley "Blade Runner" Scott, où ces deux machines sont finalement plus attachantes que les envahisseurs humanoïdes, incapables de s'extirper de cet "opium des peuples" (ce qui explique peut-être que la psychologie des personnages est peu travaillée). La vision de l'avenir est sombre, fascinante et brutale, et nous y adhérons pleinement.
Petit bémol : après avoir couvert beaucoup de terrain durant les premiers épisodes, le scénario s'essoufle vers la fin. C'est dommage. Mais cela n'empêche pas ce récit complexe et cérébral d'apporter un vent de fraîcheur à l'univers de la science-fiction. Malgré ses imperfections, la série vaut largement le détour et nous attendons la suite avec curiosité. J N
Raised by Wolves
(10 épisodes diffusiés du 3 septembre au 1er octobre 2020)
Production : HBO Max
Création : Aaron Guzilowski
Cast : Travis Fimmel, Amanda Collin, Abubakar Salim, Winta McGrath, Niamh Algar, Jordan Loughran.
22:14 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raised by wolves, hbo max, science-fiction, ridley scott, luke scott, dystopie, blade runner, aaron guzilowski, travis fimmel, amanda collin, abubakar salim, winta mcgrath