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07/04/2021

After Truth

After Truth.jpgOu "après la vérité". Un documentaire sur les fake news vu il y a quelques mois et paru sur HBO en mars 2020. Nous avons l'habitude, dans notre enseignement de la spécialité en Première (Histoire-Géographie-Géopolitique-Science Politique) d'accompagner notre propos d'une affiche de film ou documentaire (vu bien entendu). Le chapitre "L'information à l'heure d'Internet" (Thème 4 - S'informer : un regard critique sur les sources et modes de communication) est très propice à cette pratique vu qu'il aborde dans sa section sur internet la question des lanceurs d'alerte, thème devenu à la mode à Hollywood, et le problème de la généralisation sur le web du complotisme et des fake news.

Abordant ce troisème thème, nous disions que "l'absence de contrôle et la rapidité de diffusion des informations sur les réseaux sociaux sont propices à la généralisation des fake news (information manipulée ou créée de toutes pièces, généralement avec un objectif de nuisance). Elles portent très généralement sur des sujets polémiques (politique, finance, immigration, guerre, terrorisme), touchent des millions d’internautes et sèment parfois le doute dans l’opinion publique. Tout individu maîtrisant les réseaux sociaux peut être à l’origine de fausses informations. Certains Etats en diffusent également à des fins propagandistes. La capacité des fausses nouvelles à induire en erreur entraîne une perception erronée de la vérité et, conséquemment, des jugements erronés relativement à des événements, actions et situations". L'adjonction de l'affiche du film avait pour but de faire le lien avec le paragraphe suivant : 

"Face à la multiplication de fausses informations et à l’heure de la « post-vérité », des outils de décodage ont fait leur apparition. Le fact checking (procédure qui consiste à vérifier la fiabilité d’une information) s’est généralisé à partir d’initiatives journalistiques".

fake news,complotisme,médias,post-vérité,after truth,HBOL'idée était de faire comprendre que nous sommes actuellement dans ce phénomène sociopolitique de "post-vérité", définie dans le manuel scolaire de manière simplifiée comme une "situation dans laquelle il est donné plus d'importance aux émotions et aux opinions qu'à la réalité des faits". Apparu selon certaines sources au début des années 2000 et selon d'autres dès 1992, ce néologisme désigne "une culture politique au sein de laquelle les leaders politiques orientent les débats vers l'émotion en usant abondamment d'éléments de langage et en ignorant (ou en faisant mine d'ignorer) les faits et la nécessité d'y soumettre leur argumentation, ceci à des fins électorales".

fake news,complotisme,médias,post-vérité,after truth,HBOLe problème aujourd'hui est que cette tendance ("être dans la post-vérité") touche un large éventail de personnes alors que les réseaux sociaux (la partie de la leçon sur internet concerne précisément ces réseaux sociaux) encourage cela en raison de leur large dimension émotionnelle en ce qui concerne la diffusion d'informations (un post est souvent accompagné d'un émoji...). Bref, on espère que cette leçon aura fait réflechir nos élèves. Il est certain par ailleurs qu'il est impératif de lutter contre ce phénomène mais à l'heure où le lien social est affaibli un peu partout et sachant que les humains dans leur majorité n'ont jamais été performants en matière de discernement et de recul, la tendance ne devrait pas faiblir. Quant au documentaire, centré sur ce qu'il se passe aux Etats-Unis, il examine certaines théories du complot locales et des affaires célèbres de fake news (comme le Pizzagate), rappelant (propos de notre leçon également) que fake news et complotisme ne sont pas récents mais sont considérablement amplifiés par les nouvelles technologies de l'information et de la communication.  J N

After Truth: Disinformation and the Cost of Fake News (Andrew Rossi, USA, 2020, 95 min)

17/11/2020

Active Measures

active mesures,jack bryan,donald trump,vladimir poutine,etats-unis,russie,urss,union soviétique,campagne présidentielle américaine de 2016,élection présidentielle américaine de 2016Diffusé il y a deux ans de cela, ce documentaire est le premier à mettre en avant une interférence politique russe dans la campagne présidentielle américaine de 2016 en faveur de l'ancien président US Donald Trump. Le raisonnement part du principe des "mesures actives" (nom du documentaire) qui sont les "techniques de guerre politique conduite par les services de sécurité en URSS puis en Fédération de Russie pour influencer le cours des événements mondiaux, en plus de collecter du renseignement" (Chritopher Andrew, Vasili Mitrokhin, The Mitrokhin Archive. The KGB in Europe and The West, 2018). Elles incluent la désinformation, la propagande, la contrefaçon de documents officiels...etc.

Le journaliste Jack Bryan fonde son raisonnement en démontrant les liens entre Trump et les milieux "économico-mafieux" russes au début des années 2000 après que le business de l'ex-locataire de la Maison-Blanche se soit trouvé dans le rouge durant les années 1990 (notamment des propriétés foncières acquises par l'oligarque russe David Bogatine). Que le documentaire montre à travers la collusion entre milieux économiques et sphère politique que l'élection de Trump n'était pas honnête (et que ce dernier baigne dans l'illégalité) est une bonne chose. On le savait déjà mais le réalisateur a le mérite d'établir pour le grand public tellement ignorant un récit pertinent et des images d'archives appuyant son propos principal. La pertinence est appuyée par l'expertise de nombreux interviewés (sauf que la plupart, politiques, hauts fonctionnaires, politologues (etc...) sont tous quasiment américains...).

active mesures,jack bryan,donald trump,vladimir poutine,etats-unis,russie,urss,union soviétique,campagne présidentielle américaine de 2016,élection présidentielle américaine de 2016Par contre, beaucoup moins intéressant et crédible est le discours complotiste, si nous partons du principe que cette vision des choses - synonyme de paresse intellectuelle - constitue une thèse selon laquelle des événements seraient secrètement planifiés par un groupe d'individus dans le but de conquérir politiquement et de dominer économiquement le monde. Discours complotiste, propagandiste et largement manichéen (une marque de fabrique purement américaine). On a un problème avec cette vision largement véhiculée par une certaine élite politique américaine qui consiste à dire "les politiques russes sont mauvais, ils complotent contre nous et déstabilisent des gouvernements". Le constat n'est probablement pas faux (et cette interférence russe a d'ailleurs inspiré la saison 7 de la série Homeland (2011-2020) et notamment l'épisode 5 intitulé "Active Measures"...) mais les autorités américaines ont fait de même, tout au long du XXème siècle par exemple, n'hésitant pas à déstabiliser en Amérique Latine des gouvernements démocratiquement élus et à financer des coups d'Etat.

Que le documentaire soit anti-russe et à charge n'est pas un problème en soi. Le souci est l'hypocrisie (ou simplement la myopie) du raisonnement. Plus intéressant est le fait que le documentaire nous enjoint à réflechir sur un thème récent, celui du lien entre cyberespace et souveraineté des Etats, que posait déjà un autre documentaire , traitant de cyberguerre, Zero Days (2016). J N

Active Measures (Jack Bryan, USA, 2018, 109 min)

20/12/2009

Zeitgeist

images.jpgZeitgeist, littéralement "l'esprit du temps" en allemand est ce documentaire libre de droit, réalisé en 2007 par Peter Joseph (1). En raison de son contenu polémique (il est "anti" beaucoup de choses semble-t-il), il a suscité beaucoup de controverse et de critiques concernant la véracité des faits qu'il met en avant. Le thème central est l'invention de mythes et leur exploitation par une minorité de "puissants" afin de contrôler les masses, ce qui le rend par définition complotiste.

Le documentaire se décompose en fait en 3 parties distinctes. La première, intitulée The greatest story ever told, nous explique que les systèmes de pensée théiste, et plus particulièrement le christianisme, pourraient bien n'être qu'une grosse supercherie. Le narrateur explique que bien des symboles chrétiens auraient été "empruntés" à de très anciennes civilisations qui étaient polythéistes (Egypte antique, Sumer...). Ce chapitre, de loin le plus intéressant, est une déconstruction méthodique et brillante du christianisme et du personnage de Jésus Christ.

La deuxième partie, intitulée All the world's a stage, remet en cause la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, en expliquant entre autre que la "théorie des crêpes" (les étages des immeubles s'écroulant les uns après les autres) n'est pas valable à moins qu'il n'y eut une explosion dans les deux tours après les crashs des avions. Théorie du complot ou pas, Peter Joseph s'appuie ici sur des analyses d'experts et des témoignages de personnes présentes sur le lieu du drame. Quant à l'avion qui se serait soit-disant écrasé sur le Pentagone, comment se fait-il qu'on n'en ai retrouvé aucune trace ?

La troisième partie, intitulée Don't mind the men behind the curtain, raconte l'histoire de la banque centrale américaine, ses liens présumés avec les cartels financiers et surtout, son rôle de catalyseur dans de nombreux conflits du XXème siècle (Seconde Guerre mondiale et autres). Le narrateur nous raconte de même comment le Krach boursier de 1929 aurait été causé volontaiement par les puissants de la finance...

Si les deux premiers volets nous semblent plus ou moins pertinents, en raison des faits historiques intangibles que la première met en avant et des faits scientifiques que la deuxième démontre, le troisième est à prendre avec des pincettes car il repose surtout sur une lecture subjective des faits historiques, même si bien entendu, nous n'ignorons pas les connections entre industries de guerre et cartels financiers mais aussi le fait que Prescott Bush, grand-père de George W. Bush, faisait commerce avec les nazis.

Si Zeitgeist a suscité critiques et controverse, il n'en demeure pas moins un documentaire intéressant qui n'hésite pas à rappeler, non pas que tout est fraude et complot mais qu'il convient de réaliser une bonne fois pour toutes qu'en gouvernance mondiale et autres formes de pouvoir, les choses ne sont jamais ce qu'elles paraissent être et que le pragmatisme prend toujours le pas sur l'ethique. Surtout, il invite à plus d'esprit critique, ce qui est une bonne chose.

Toutefois et gros bémol, le documentaire n'est pas dépourvu de défauts flagrants, comme tout simplement ne pas respecter les codes du documentaire : il ne cite pas les noms des personnes qui interviennent dans le docu, ni leur fonction (ou affiliation) et il n'indique pas les sources et dates des documents d'archives. Il est indéniable que la fiabilité des données concernant certains faits et phénomènes n'est pas évidente. J N

Zeitgeist (Peter Joseph, USA, 122 mins)

- Meilleur documentaire - 4th Annual  Artivist Film Festival and Artivist Awards - Hollywood - 2007.

(1) Afin de faciliter l'accès de son documentaire à un grand public, Peter Josephréalisateur et militant social, n'a pas doté son film de copyright. Zeitgeist est donc disponible gratuitement sur internet (Youtube, Torrent...).