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15/11/2007

Mon meilleur ennemi

c9a615a5df519faf91baa5b1d5df17a8.jpgAprès la tuerie des Jeux Olympiques de 1972 (One day in september, 99 - Oscar du meilleur documentaire) et Idi Amin Dada (The last king of Scotland, 06), Kevin MacDonald s'attaque au cas Klaus Barbie. Chef de la Gestapo à Lyon durant la Seconde Guerre mondiale, surnommé "le boucher de Lyon", Barbie fut notamment responsable de la mort de Jean Moulin. Grâce à des connexions, il fuit après la fin des hostilités et part pour l'Amérique du Sud. En 1983, la Bolivie l'expulse en France. Il est jugé en 1987 pour crimes de guerre et est condamné à la prison à perpétuité. Il décède d'un cancer en 1991, à l'âge de 77 ans. Ce documentaire intelligent ne relate pas une chronologie des atrocités effectuées par le tortionnaire nazi mais montre plutôt par quels moyens et pourquoi ce dernier a pu fuir l'Europe et se réfugier en Bolivie. Pour les mêmes personnes qui ont gagné la guerre, Klaus Barbie était précieux. Agent redoutable de repression anti-communiste, il alllait aider la CIA dans la mise en place de régimes politiques dictatoriaux en Amérique du Sud (et notamment l'exécution de Che Guevara). Barbie est finalement capturé dans les années 80 et ramené en France pour être jugé.

La partie du procès est un peu courte dans le documentaire mais l'essentiel est dit, pourquoi le condamner si longtemps après ? pourquoi lui et pas d'autres ? Loin des abrutis fans du Front National que l'on a vu dans le film réclamer la libération de Klaus Barbie (on voit même un interviewé cracher implicitement sur le génocide des Juifs), le message du réalisateur est le suivant : c'est le même "establishment politique" jugeant Barbie en 1987, qui lui avait permis de fuir l'Europe en toute impunité à la fin du Second conflit mondial. C'est l'hypocrisie des hommes politiques qui y est stigmatisée et plus particulièrement les agissements de la CIA, soucieuse d'utiliser les services de Barbie dans sa lutte idéologique contre l'URSS (la Guerre Froide succède à la Seconde Guerre Mondiale). Si le film suscite des polémiques concernant la véracité de certains faits énoncés et la tonalité de son message, cela n'a rien de surprenant. Un documentaire politique ne peut être totalement objectif. J N

Mon meilleur ennemi (Kevin MacDonald, UK/France, 2007, 90 min)

- Présenté - Festival de Toronto 2007.

 

16/08/2007

Viva Zapatero !

18456758.jpgCélèbre humoriste italienne, Sabina Guzzanti a vu son show satirique sur l'ex-premier ministre Silvio Berlusconi, censuré par la Rai. Les raisons : indécence, vulgarité, propos insultants. Elle va donc mener enquête, sur un ton mi-sérieux mi-drôle, auprès d'hommes politiques et de représentants des médias. Le sujet : que reste-il de la Démocratie et de la liberté de la presse en Italie ? Et qu'en est-il dans le reste de l'Europe ?  J N

Viva Zapatero! (Sabina Guzzanti, Italie, 2005, 80 mins).    Avec Sabina Guzzanti, Alberto Nerazzini, Rory Bremmer, Danielle Luttazzi, Michael Santoro, Lucia, Annunziata, Enzo Biagi. 

- 1 nomination (Meilleur documentaire) - European Film Awards 2005.
- 1 nomination (Meilleur documentaire) - Italian National Syndicate of Film Journalists 2006.
- 1 nomination (Grand prix du Jury) - Sundance Film Festival 2006.
- Présenté - Festival de Venise 2006.
- Présenté - Festival de Tribeca 2006.

03/04/2007

Itchkéri Kenti

medium_18709583.jpgLorsque l'Union soviétique s'effondre en 1991, la petite République de Tchétchénie (15.500 km², capitale : Grozny) profite du chaos et proclame son indépendance. Entre 1991 et 1994, ce petit pays montagneux bénéficie d'une indépendance de facto, durant laquelle illégalité et banditisme sont de mise. Moscou intervient finalement en décembre 1994, officiellement pour "restaurer l'ordre". S'ensuit une guerre violente entre indépendantistes tchétchènes et troupes russes. Moscou est incapable de remporter cette guerre d'usure (les montagnes tchétchènes sont imprenables) et se voit contrainte de négocier un accord (à Khassaviourt, au Daghestan) en août 1996, arrangé par le général Alexandre Lebed. Les clauses de l'accord sont floues mais une élection a quand même lieu en Tchétchénie en 1997 (supervisiée par l'OSCE). Aslan Maskhadov est élu président. La période 1997-1999 est marquée par le chaos politique, les dissenssions, et les kidnappings d'étrangers. En 1999, sous prétexte que la Tchétchénie est responsable d'attentats survenus dans plusieurs villes de Russie, Moscou intervient une seconde fois, sous la férule de Vladimir Poutine. En 2002, la situation est officiellement normalisée. Un gouvernement tchétchène pro-russe est mis en place. La guerilla continue depuis, contre les troupes russes mais elle est beaucoup moins organisée et coordonnée, en raison notamment du décès des leaders Aslan Maskhdov (mars 2005) et Chamil Bassaïev (juillet 2006). 

Un petit résumé rapide pour re-situer cet excellent documentaire filmé durant le premier conflit (1994-1996). L'auteur a monté son documentaire dix ans après l'avoir filmé dans des conditions difficiles. Difficiles car il l'a vécu aux cotés de civils tchétchènes, partageant leur quotidien, leurs douleurs et leurs angoisses. C'est ce qu'il faut retenir. L'auteur a risqué sa vie en réalisant un documentaire essentiel. Pas de discours anti-russe. Juste témoigner du quotidien misérable de gens qui n'ont rien à voir avec la politique. Essentiel mais aussi précieux car c'est le seul jusqu'ici qui a décrit la situation de la population locale, dans une région très fermée au monde extérieur, et surtout aux journalistes. D'autres ont payé un prix très élevé pour avoir mis les pieds en Tchétchénie...  Itchkérie signifie en tchétchène "Tchétchénie". C'était son appelation avant la conquête tsariste au 18ème siècle. Aujourd'hui, les indépendantistes continuent de l'appeler ainsi. "Kent" signifie jeune homme valeureux. "Les fils de l'Itchkérie". J N

Itchkéri Kenti (Florent Marcie, France, 2006, 145 min)

25/01/2007

S 21

18372960.jpgCe documentaire coup de poing revient sur une période sombre du Cambodge, celle qui vient après la prise du pouvoir par les Khmers rouges (ils d'emparent de la capitale Phnom Penh en 1975). D'anciens prisonniers, d'une part, et d'anciens tortionnaires d'autre part, témoignent ; les premiers de ce qu'ils vécurent dans les geôles khmères, les seconds, avec un réalisme terrifiant, du traitement inhumain qu'ils administrèrent aux détenus. A vous glacer de terreur...  J N

S 21 - La machine de mort Khmer rouge (Rithy Panh, Thaïlande, 2002, 100 mins).    Avec Vann Nath, Chum Mey, Kim Houy, Prak Khan, Sours Thi, Nhiem Ein, Khieu Ches.

- Prix François Chalais - Festival de Cannes 2003
- Meilleur documentaire - Chicago International Film Festival 2003.
- Prix spécial du Jury (Rithy Panh) - Copenhagen International Film Festival 2003.
- Human Rights Award (Rithy Panh) - Buenos Aires International Festival of Independent Cinema 2004.
- Meilleur documentaire - European Film Awards 2003.
- Humanitarian Award (Rithy Panh) - Hong Kong International Film Festival 2004.
- Prix Albert Londres (Rithy Panh) 2004.
- Prix FIPRESCI (Rithy Panh) - Leipzig DOK Festival 2003.
- Prix Italia 2003.
- Meilleur documentaire - Valladolid International Film Festival 2003.
- Présenté - New York Film Festival 2003.
- Présenté - Toronto International Film Festival 2003.

20:45 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : s 21

30/11/2006

Fast Food Nation

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Le dernier opus de Richard Linklater (Tape, School of rock, Before sunrise, Waking life, A scanner darkly), mi-fiction, mi-documentaire est l'adaptation du livre éponyme de Eric Schlosser, vendu à 1.4 million d'exemplaires dans le monde (disponible actuellement en France aux éditions Autrement au prix de 19 euros).

"I'm telling you that there is shit in the meat."

Un directeur marketing de Mickey's Burger (l'équivalent de Burger King, Mac Do, Quick et autres) découvre par l'intermédiaire de son supérieur hiérarchique que la présence de coliformes fécaux dans les burgers est attestée. Sidéré, il va remonter la chaîne jusqu'aux élevages de bovins et les abattoirs, découvrant les pratiques illicites du monde de l'industrie agro-alimentaire... Dans les usines, la chaîne étant trop rapide, les travailleurs n'ont pas le temps de bien "traiter la viande", ce qui fait qu'à tous les coups (tous les jours pratiquement), de la bouse de vache est mélangée à la viande qui sera ensuite mangée par les consommateurs. En gros, nous mangeons de la merde depuis belle lurette. Vous l'avez donc compris, un film qui vous donne envie de ne plus mettre les pieds au Mac Do (et chez les autres aussi). Soit dit en passant, on savait déja que le Fast food c'est de la très mauvaise nourriture non ?

Mais il n'y a pas que ça, le film dénonce également les divers dégâts collatéraux engendrés par l'univers impitoyable des grosses entreprises agroalimentaires : appel à des travailleurs immigrés (méxicains car ils coûtent moins cher que les autochtones), surexploitation de ces gens-là, conditions de travail dégoûtantes (à l'abattoir, on peut facilement perdre un bras ou une jambe). Richard Linklater : "Nous voulions des personnages représentant l'intégralité de l'industrie du fast food : les enfants qui travaillent, les ouvriers qui sont employés dans les usines de conditionnement de la viande, la communauté des ranchs... [...] Nous dénonçons les dégâts occasionnés, à tous les niveaux par les lobbies de l'agroalimentaire, autant sur la santé des gens que sur l'environnement."  Les nombreuses péripéties du film montrent que tout est relié : les travailleurs méxicains sont des immigrés clandestins, ils ne peuvent pas passer la frontière sans l'aide d'un passeur aussi impitoyable que les lobbiyistes des firmes multinationales, celles-ci, pour faire encore plus de bénéfices et supporter la concurrence des autres, achètent toutes les terres possibles, n'hésitant pas à chasser les propriétaires par le biais de procès qu'elles seront sûres de remporter, impossible par ailleurs de les stopper car comme toujours il y a collusion entre elles et les politiques. Dans le même registre que des films comme Traffic et Thank you for smoking, ce "semi-documentaire" stigmatise la bassesse et l'hypocrisie du business-marketing et porte un regard noir (non sans humour) sur l'état de ce qu'est devenu l'humanité. Un monde cupide, où tout est bon pour faire de l'argent. Car tout ceci après tout est le produit de l'esprit des hommes. J. N

 

Fast Food Nation (Richard Linklater, 2006, USA, 105 mins).   Avec Greg Kinnear, Catalina Sandino Moreno, Wilmer Valderrama, Luiz Guzman, Ana  Claudia Talancon, Kris Kristofferson, Bruce Willis, Ashley Johnsson, Ethan Hawk, Patricia Arquette, Avril Lavigne.

 - Festival de Cannes - 2006 - En compétition.

 - Festival de Londres - 2006 - Présenté.