30/05/2009
How Hitler lost the war
Ou comment Hitler a perdu la guerre. Une question que se sont longtemps posé les historiens et spécialistes. Ce documentaire s'attarde donc sur cette question. Il n'est pas tout à fait récent puisqu'il remonte à 1989. Mais la date est assez éloignée du conflit le plus sanglant du XXème siècle et par conséquent n'enraye en rien la pertinence du documentaire. Celui-ci propose la superposition d'images d'archives à des interviews d'éminents historiens et de vétérans allemands et anglais de la seconde guerre mondiale. Longtemps, les spécialistes ont affirmé sans aucun doute que Hitler a perdu la guerre en raison du débarquement américain en Normandie. Mais était-ce uniquement le cas ? Aujourd'hui, nous nous accordons sur une version plus nuancée. A partir du moment où le IIIème Reich ouvrit le front de l'Est contre l'URSS de Staline (la fameuse opération Barbarossa), la guerre était définitivement perdue. Le prélude de cette défaite, nous affirme ce documentaire efficace (1 heure) se situe dans la conquête de la Biélorussie et de l'Ukraine. Au lieu d'accorder une certaine indépendance à ces 2 pays occupés (ce qui aurait pu en faire des alliés face à l'URSS), le régime nazi a systématiquement appliqué une politique de terreur, les vidant de leurs ressources naturelles et décimant des centaines de milliers d'individus, ce qui a retourné la population locale contre les nazis. Ces derniers avaient d'abord été accueillis chaleureusement. 1ère erreur donc de la part de Hitler puis erreur fatale avec la marche vers Stalingrad. Pour une analyse plus détaillée du cours politico-militaire de la Seconde Guerre mondiale, le brillant De Nuremberg à Nuremberg (1987) retrace magistralement une fresque sombre. J. N
How Hitler lost the war (1989, 67 mins)
15:00 Publié dans Documentaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : seconde guerre mondiale, hitler, iiième reich, barbarossa, stalingrad
10/08/2008
Valse avec Bachir
Le réalisateur israélien Ari Folman revient dans cette autobiographie sous forme d'animation sur un événement sanglant de la guerre civile au Liban (1975-1990), survenu en 1982. En représailles à l'assassiant de Bachir Gemayel, les milices phalangistes, aidées par l'armée israélienne pénétrèrent dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila et massacrèrent environ 3000 personnes (les chiffres varient selon les estimations, de 1000 à 5000). Présent avec Tsahal au Liban, Folman affirme avoir eu une sorte de traumatisme après le départ de Tsahal. Il a perdu la mémoire et ne se souvient plus de rien. Il part donc questionner ses anciens compagnons de l'armée. Que s'est-il donc réellement passé cette nuit du 16 septembre 1982 ? Et quel est le dégré de responsabilité de l'armée israélienne ? Si les témoignages et archives ont montré que Tsahal a clairement couvert les milices phalangistes qui entrèrent et dévastèrent tout (hommes, femmes, enfants) sur leur passage, cette version n'est pas expréssement stipulée dans le film. La responsabilité de Tsahal est nuancée : si des images en animation de fusées éclairantes lancées par les soldats israéliens reviennent en leitmotiv, les témoignages d'anciens militaires affirment par contre que ces derniers n'étaient au courant de rien. D'aucuns (libanais en l'occurence) s'en plaindront. Mais faut-il vraiment s'en étonner ? Car les témoignages récoltés par Folman sont finalement à l'image de la position officielle israélienne. L'Etat hébreu a toujours nié avoir eu une responsabilité directe dans le massacre de Sabra et Chatila quand bien même les faits prouvent le contraire (d'ailleurs Ariel Sharon, ministre de la défense à l'époque, avait du démissionner en raison du scandale). Et il ne faut pas oublier que le réalisateur est israélien. Valse avec Bachir est un film orienté avant tout vers un public israélien. Mais ce qu'il convient de souligner est que c'est un film très personnel, où le réalisateur cherche avant tout à exorciser ses démons. Sans doute, revenir sur un acte aussi barbare que "Sabra et Chatila" par le biais de l'animation est un pari fort osé. Et l'adjonction à ce schéma d'un twist final plus que poignant (le mot est faible) est une idée brillante. J N
Valse avec Bachir (Ari Folman, Israël, 2008, 90 min). Avec (voix) Ari Folman, Ori Sivan, Ronny Dayag, Shmuel Frenkel.
- En compétition (Palme d'or) - Festival de Cannes 2008.
- 1 nomination (Meilleur film de langue étrangère) - Oscars 2009.
- Meilleur film de langue étrangère - Golden Globe 2009.
- Meilleur film étranger - Césars 2009.
- Meilleure musique (Max Richter) - European Film Awards 2008.
- Meilleur film - Israel Awards 2008.
- 4 nominations - Annie Awards 2009.
- 2 nominations - BAFTA Awards 2009.
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21:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valse avec bachir, ari folman
27/05/2008
L'avocat de la terreur
Plus qu'une biographie de Jacques Verges, ce documentaire explosif de Barbet Schroder est une histoire du terrorisme international qui épouse une période (années 50-80) particulièrement marquée par les bouillonements idéologiques. Fils d'un père réunionnais et d'une mère vietnamiène, Jacques Vergès est né "colonisé" comme le dira un journaliste dans ce documentaire. Le très controversé avocat français (et fort détesté par certains) est connu pour avoir "défendu des causes indéfendables". Son premier procès médiatisé débute en Algérie, encore colonisée par la France, lorsqu'il prend la défense de Djamilah Bouhired, condamnée à mort mais finalement graciée. Il défendra ensuite le FLN, Carlos, Magdalena Kopp, Anis Naccache... et bien d'autres (pour ne citer que ceux-là : Milosevic, Omar Bongo, Kieu Samphan, Tarek Aziz, Bernard Bonnet...) dont le tortionnaire nazi Klaus Barbie (décédé en prison en 1991).
De 1970 à 1978, Verges disparaît et on ne sait toujours pas où il se trouvait : Cambodge ? (il était proche de Pol Pot), Chine ? Vietnam ? URSS ? Liban ? Difficile de savoir. Vergès entretient toujours le mystère. On sait que durant sa disparition, les mouvements palestiniens de libération (FPLP, FDLP) montent en puissance et Verges avait défendu des membres de ces organisations. L'avocat de la terreur est un documentaire-thriller puissant, riche en instructions et déroutant de par les connexions invraisemblables qu'il met en lumière. Minuscule défaut : le docu diverge par moments du sujet principal pour s'égarer dans des détails secondaires (comme par exemple lorsque le cas Wadi Haddad est abordé pendant 20 minutes). Mais l'essentiel est là. Schroeder distille à la fois une double reflexion sur un personnage énigmatique et complexe, et une époque riche en jalonnements politiques et idéologiques, à laquelle il est intimement lié. Un documentaire précieux, fort justement récompensé à la dernière cérémonie des Césars. J N
L'avocat de la terreur (Barbet Schroeder, France, 2007, 145 min)
- Sélection officielle - Un certain regard - Festival de Cannes 2007.
- Meilleur documentaire - Césars 2008.
- Meilleur documentaire - Etoiles d'or 2008.
- Présenté - Festival de Londres 2007.
- Présenté - Festival de Toronto 2007.
- Présenté - Festival de San Sebastian 2007.
- Présenté - Festival de Vancouver 2007.
- Présenté - Festival de Rotterdam 2008.
12:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'avocat de la terreur, barbet schroeder, jacques verges, carlos, klaus barbie
15/11/2007
Mon meilleur ennemi
Après la tuerie des Jeux Olympiques de 1972 (One day in september, 99 - Oscar du meilleur documentaire) et Idi Amin Dada (The last king of Scotland, 06), Kevin MacDonald s'attaque au cas Klaus Barbie. Chef de la Gestapo à Lyon durant la Seconde Guerre mondiale, surnommé "le boucher de Lyon", Barbie fut notamment responsable de la mort de Jean Moulin. Grâce à des connexions, il fuit après la fin des hostilités et part pour l'Amérique du Sud. En 1983, la Bolivie l'expulse en France. Il est jugé en 1987 pour crimes de guerre et est condamné à la prison à perpétuité. Il décède d'un cancer en 1991, à l'âge de 77 ans. Ce documentaire intelligent ne relate pas une chronologie des atrocités effectuées par le tortionnaire nazi mais montre plutôt par quels moyens et pourquoi ce dernier a pu fuir l'Europe et se réfugier en Bolivie. Pour les mêmes personnes qui ont gagné la guerre, Klaus Barbie était précieux. Agent redoutable de repression anti-communiste, il alllait aider la CIA dans la mise en place de régimes politiques dictatoriaux en Amérique du Sud (et notamment l'exécution de Che Guevara). Barbie est finalement capturé dans les années 80 et ramené en France pour être jugé.
La partie du procès est un peu courte dans le documentaire mais l'essentiel est dit, pourquoi le condamner si longtemps après ? pourquoi lui et pas d'autres ? Loin des abrutis fans du Front National que l'on a vu dans le film réclamer la libération de Klaus Barbie (on voit même un interviewé cracher implicitement sur le génocide des Juifs), le message du réalisateur est le suivant : c'est le même "establishment politique" jugeant Barbie en 1987, qui lui avait permis de fuir l'Europe en toute impunité à la fin du Second conflit mondial. C'est l'hypocrisie des hommes politiques qui y est stigmatisée et plus particulièrement les agissements de la CIA, soucieuse d'utiliser les services de Barbie dans sa lutte idéologique contre l'URSS (la Guerre Froide succède à la Seconde Guerre Mondiale). Si le film suscite des polémiques concernant la véracité de certains faits énoncés et la tonalité de son message, cela n'a rien de surprenant. Un documentaire politique ne peut être totalement objectif. J N
Mon meilleur ennemi (Kevin MacDonald, UK/France, 2007, 90 min)
- Présenté - Festival de Toronto 2007.
16:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kevin macdonald, klaus barbie, mon meilleur ennemi, seconde guerre mondiale
16/08/2007
Viva Zapatero !
Célèbre humoriste italienne, Sabina Guzzanti a vu son show satirique sur l'ex-premier ministre Silvio Berlusconi, censuré par la Rai. Les raisons : indécence, vulgarité, propos insultants. Elle va donc mener enquête, sur un ton mi-sérieux mi-drôle, auprès d'hommes politiques et de représentants des médias. Le sujet : que reste-il de la Démocratie et de la liberté de la presse en Italie ? Et qu'en est-il dans le reste de l'Europe ? J N
Viva Zapatero! (Sabina Guzzanti, Italie, 2005, 80 mins). Avec Sabina Guzzanti, Alberto Nerazzini, Rory Bremmer, Danielle Luttazzi, Michael Santoro, Lucia, Annunziata, Enzo Biagi.
- 1 nomination (Meilleur documentaire) - European Film Awards 2005.
- 1 nomination (Meilleur documentaire) - Italian National Syndicate of Film Journalists 2006.
- 1 nomination (Grand prix du Jury) - Sundance Film Festival 2006.
- Présenté - Festival de Venise 2006.
- Présenté - Festival de Tribeca 2006.
20:23 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : viva zapatero!, sabina guzzanti, silvio berlusconi