10/04/2021
Wu-Tang: An American Saga
Fallait bien une fiction sur notre groupe de Hip Hop préféré, le Wu Tang Clan, considéré par le site About.com comme "le meilleur groupe de hip-hop de tous les temps" ou par le magazine musical britannique New Musical Express (NME) comme le groupe musical "le plus influent de ces dix dernières années". Créé à New York en 1992, le groupe comprendra jusqu'à 10 membres (Ol' Dirty Bastard décèdera en 2004), tous originaires de Brooklyn et Staten Island. A l'origine de la formation de ce collectif, un homme (qui en deviendra également le producteur), Robert Diggs aka RZA. C'est lui qui choisira le nom du groupe, s'inspirant d'un film d'arts martiaux hongkongais de 1983 (Shaolin vs Wu Tang).
En pleine épidémie de crack à New York, "Bobby" Digs, DJ à ses heures, aspire à un avenir meilleur. Persévérant et visionnaire, il se bat sans relache afin de faire son trou dans le milieu difficile du hip hop newyorkais et va réussir à réunir une bande de lascars partagés entre la musique et le crime, et mettre en orbite la plus improbable "success story" musicale de tous les temps. Sans clichés, fan-service et autres ficelles narratives, le récit sur fond de constat social afro-américain désolant raconte lucidement la sortie du fond du sac de bonhommes voués à demeurer dans la misère socio-économique. Créateur de la déroutante The Handmaid's Tale, Hulu affectionne les drames sociaux (A Teacher, Mrs America, High Fidelity). Celui-ci en est un. Nous attendons avec impatience une saison 2 annoncée depuis janvier 2020. J N
Wu-Tang: An American Saga
(Saison 1 diffusée en sept-oct 2019)
Production : Hulu
Créateurs : RZA, Alex Tse
Cast : Ashton Sanders, Shameik Moore, Siddiq Saunderson, Julian Elijah Martinez, Marcus Callender, Erika Alexander, Zolee Griggs.
15:26 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hulu, hip-hop, wu-tang, wu-tang clan, bobby diggs, rza, robert diggs, new york, épidémie de crack, wu-tang: an american saga
14/11/2020
Baccano!
En voilà une que nous recommandons particulièrement. Baccano! ("Boucan"), ses personnages occidentaux, plus déjantés les uns que les autres, ses différentes temporalités, sa violence "scorseseienne" (qui ne se souvient pas de The Good fellas?), sa musique jazz (The Cotton Club, 1984), et son atmosphère Once upon a time in America (Sergio Leone, 1984). En effet, l'histoire se passe dans le milieu mafieux new-yorkais des années 1930, avec un réalisme qui n'est pas sans rappeler les productions cinématographiques les plus emblématiques.
Mais le scénario est beaucoup plus dense puisqu'il inclut des histoires se déroulant en 1711, 1930, 1931 et 1931 (sans ordre chronologique). Cela ne change pas le fait que les principaux protagonistes sont liés entre eux, d'une manière ou d'un autre, avec pour dénominateur commun : l'immortalité. Celle-ci fut acquise lorsqu'en 1711, un groupe d'alchimistes, embarquant pour l'Amérique sur le navire Advena Avis, invoqua un démon qui leur procura un elixir les rendant invulnérables et immortels. Tout ce beau monde se retrouve deux siècles plus tard pour régler des comptes, avec notamment un véritable feu d'artifice (le climax de la série) à bord du train "Flying Pussyfoot" (...).
Nous avons beaucoup aimé ce foisonnement de personnages et le développement de leur psychologie malgré leur nombre élevé. Entre le chef de gang sans aucun crédit, le mafieux intrépide et élégant (mention spéciale à Firo), les psychopates nigauds (mention spéciale aux deux imbéciles heureux que sont Miria et Isaac) ou sanguinaires (notamment Ladd Russo) et bien d'autres, on ne s'ennnuie guère. Cette panoplie de personnages "cliniques" (pour reprendre la formule de N.) tend probablement à accentuer cette atmosphère criseuse qui part dans tous les sens. Enfin, le croisement entre fantasy et mafia italienne de New York (auxquels s'ajoute une teinte d'humour) semble réussie, appréciée du moins. J N
Baccano!
(13 épisodes de 23 min)
Diffusion : 26 juillet - 1er novembre 2007
Studio : Brain's Brase
Réalisateur : Takahiro Omori
15:47 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baccano!, boucan, brain's brase, takahiro omori, fantasy, mafia italienne, new york, new york des années 1930
31/07/2020
Kusama Infinity
Après Erwin Blumenfeld, un autre documentaire court permettant de cerner l'oeuvre (et la personnalité) d'une grande artiste, en l'occurence la japonaise Yayoi Kusama. Peintre, sculptrice et écrivaine, celle-ci intégrera les mouvements art abstrait et pop art, à la suite de son installation à New York durant les années 1960. Son départ pour l'Amérique était d'ailleurs inéluctable vu qu'il était très rare dans un Japon traditionnel qu'une femme entame une carrière artistique. Sans entrer dans un long récit sur cette artiste hors-norme et active plus d'un demi-siècle, nous retiendrons deux éléments qui ont grandement influencé son parcours et l'essence de son oeuvre. C'est d'abord le poids du carcan familial et d'une société patriarcale qui pousse l'artiste à exprimer à travers son oeuvre un message anti-machiste et subversif. Kusama affirma:
"Au beau milieu d’une famille aussi toxique que celle-ci, la seule chose pour laquelle je vivais était mon art. Et comme je manquais de sens commun dans mon rapport aux gens et à la société, les conflits avec mon entourage se sont aggravés plus encore. La pression mentale et mon anxiété naturelle se faisaient de plus en plus présentes à mesure que les critiques me visaient, et l’avenir commença à me paraître sombre et répugnant".
Ensuite, Kusama est "victime" d'hallucinations dès l'âge de dix ans. Sa production artistique constituera par conséquent une sorte de catharsis, l'ensemble de ses productions lui servant d'exutoire, et lui permettant de sortir de sa névrose, de ses angoisses. Dans ce sens, elle affirmera qu'elle fait de "l'art psychosomatique". Son concept central qui transparaît à travers ses productions est celui de la "self-obliteration", soit la perte d'individualité des êtres humains (qui se rapproche, à notre sens, des thèmes littéraires développés par Franz Kafka). Kusama affirme dans ce sens que "nous sommes plus que des misérables insectes dans un univers incroyablement vaste".
Il serait sans doute judicieux de se replonger dans l'oeuvre de Kusama (consacrée par des restrospectives durant les années 2010 en Angleterre, aux Etats-Unis et en France), à l'heure où les humains sont de plus en plus désemparés dans un monde cruel, injuste et qui va très (trop?) vite. J N
Kusama: Infinity (Heather Lenz, 2018, USA, 76 min)
14:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kusama infinity, japon, kusama, yayoi kusama, self-obliteration, art abstrait, new york, pop art, perte d'individualité, art, peinture, sculpture, etats-unis, heather lenz
16/04/2020
Fortune Global 500
Le deuxième plus ancien magazine américain consacré à l'économie, Fortune (fondé en 1930 et édité à New York), publie chaque année, parmi d'autres classements économiques, la liste des 500 premières firmes multinationales selon le chiffre d'affaire, le Fortune Global 500. Cette note survient maintenant car pour la première fois - en 2019 - le nombre d'entreprises chinoises du TOP 500 (129) dépasse celui des entreprises américaines, témoin d'une montée en puissance économique de la Chine qui se poursuit et symbole d'une concurrence américano-chinoise à son comble et certainement amplifiée par la pandémie actuelle du Coronavirus/Covid-19.
A cette statistique édifiante, il faut également souligner que l'évolution du classement depuis 2001 permet de constater que la part de l'Amérique du Nord dans celui-ci a sensiblement baissé tandis que celle de l'Asie orientale a ostensiblement augmenté, symbole là aussi d'une montée en puissance d'une région qui s'affirme grâce à ses ports mondiaux (Shanghai, Singapour, Shenzhen), sa double façade maritime (Chine-Japon) et ses gigantesques métropoles (constituant également des places boursières importantes comme Hong Kong ou Tokyo) dont nombreuses figurent en 2019 aussi bien dans le TOP 10 des villes plus chères que dans celui des Villes abritant le plus de milliardaires.
Classement par pays
1. Chine 129 (25.8%)
2. Etats-Unis 121 (24.2%)
3. Japon 52 (10.4%)
4. France 31 (6.2%)
5. Allemagne 29 (5.8%)
6. Royaume-Uni 17 (3.4%)
7. Corée du Sud 16 (3.2%)
8. Suisse 14 (2.8%)
9. Canada 13 (2.6%)
10. Pays-Bas 12 (2.4%)
Autre manifestation de la puissance économique chinoise, la présence dans le TOP 5 (voir ci-dessous) de trois firmes chinoises dont Sinopec (pétrole) en 2ème position. Si la Chine, première, occupe un quart du classement, les 9 pays suivants représentent 61% des Firmes. Fort logiquement, les pays "du nord" occupent le trois quart du classement puisque Singapour, Taïwan, l'Italie, l'Espagne, l'Australie et l'Irlande placent plusieurs FMN. Aux 10 premiers Etats viennent s'ajouter 23 autres (soit 32 Etats reconnus + Taïwan qui n'est pas membre de l'ONU). Parmi ces 23, figurent 9 pays "du sud" dont la situation économique s'est considérablement améliorée sur les 30-40 dernières années, rappelant au passage que désormais on ne peut plus parler d'un sud unitaire, les situations étant très contrastées.
13 pays placent une seule firme dans ce dernier classement : la Norvège (Equinor, 113e), le Luxembourg (Arcelor-Mittal, 120e), la Thaïlande (PTT, 130e), la Malaisie (Petronas, 158e), l'Indonésie (Pertamina, 175e), la Belgique (Anheuser-Busch InBev, 192e), la Suède (Volvo, 253e), le Danemark (Maersk Group, 294e), la Pologne (PKN ORLEN Group, 410e), la Turquie (Koç Holding, 423e), l'Autriche (OMV Group, 459e), la Finlande (Nokia, 466e) et les Emirats Arabes Unis (Emirates Group, 476e).
R. H, J. N
TOP 20 des firmes multinationales
1. Walmart (USA)
2. Sinopec (Chine)
3. Royal Dutch Shell (Pays-Bas)
4. China National Petroleum (Chine)
5. State Grid (Chine)
6. Saudi Aramco (Arabie Saoudite)
7. BP (Royaume-Uni)
8. Exxon Mobil (USA)
9. Volkswagen (Allemagne)
10. Toyota (Japon)
11. Apple (USA)
12. Berkshire Hathaway (USA)
13. Amazon.com (USA)
14. UnitedHealth Group (USA)
15. Samsung Electronics (Corée du Sud)
16. Glencore (Suisse)
17. McKesson (USA)
18. Daimler (Allemagne)
19. CVS Health (USA)
20. Total (France)
Classement complet
21:02 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fortune, fortune global 500, new york, etats-unis, firmes multinationales, firmes transnationales, chine, france, pays-bas, allemagne, royaume-uni, japon, corée du sud, suisse, canada, australie, irlande, singapour, taïwan, sinopec, saudi aramco, walmart, volkswagen, toyota, maersk, total, royal dutch shell, daimler, bp, amazon, amazon.com, apple, berkshire hathaway, unitedhealth group, samsung, samsung electronics, glencore, exxon mobil, mckesson, cvs health, china national petroleum, state grid
09/08/2019
Liste des villes les plus chères
En termes de coût de la vie (ça ne s'arrange nulle part, semble-t-il), les facteurs pris ont compte pour évaluer cette donnée (pour les expatriés) sont, entre autres, la valeur monétaire, la confiance des consommateurs, les taux d'intérêts, les investissements...etc. Plusieurs organismes effectuent ce type d'étude, parmi les plus connus, Mercer (plus grand cabinet de conseil en ressources humaines au monde), Economist Intelligence Unit (think tank rattaché à The Economist) et ECA International (organisation spécialisée dans la mobilité internationale). Est pris en compte ici le classement de Mercer (celui de Economist Intelligence Unit ne prend pas en compte le coût du logement).
A l'instar de la liste des villes comprenant le plus de milliardaires, celle-ci est constituée également d'une majorité de villes d'Asie du Sud-Est (ce qui est logique somme toute), soit 70% du TOP 10. A cinq villes asiatiques de la liste précédemment citée (exit Mumbaï), viennent s'ajouter Tokyo (régulièrement classée ville la plus chère au monde), Singapour et Achgabat. Avec cette dernière, cela fait 8 villes Asiatiques. La palme revient à Hong Kong, place financière de grande envergure. Symptomatique de cette montée en puissance inexorable de l'Asie du Sud-est, ce classement rappelle de même ce que certains économistes ont appelé le "vol d'oiseaux sauvages": dans ce modèle de développement économique, un pays initie le processus d'industrialisation sur un produit à faible technicité, en devient exportateur puis l'abandonne pour un produit à plus haute valeur ajoutée. Ce abandon permet à un autre pays d'entamer son propre processus d'industrialisation. Chronologiquement, ce processus s'est manifesté de la sorte :
- Années 1950 : Japon (taux de croissance moyen de 10% entre 1955 et 1973) - représenté ici par Tokyo.
- Années 1960 : Corée du Sud, Singapour, Hong Kong, Taïwan (les "dragons", première génération des "Nouveaux pays industrialisés) - représentés ici par Séoul, Singapour et Hong Kong.
- Années 1970 : Malaisie, Indonésie, Philippines, Thaïlande, Vietnam (les "Tigres", 2ème génération des NPI).
- Années 1980 : Chine (croissance très élevée à partir du début des années 1980) - représentée ici par Pékin, Shanghai et Shenzhen (Hong Kong est à la fois un cas chinois et à part).
On s'étonnera peut-être de retrouver dans ce TOP 10 Ashgabat, capitale du Turkménistan. Celui-ci, un des pays les plus autoritaires au monde (démocratie et droits de l'homme au niveau 0), autoproclamé isolationniste (les journalistes étrangers sont interdits de séjour), a un taux de chômage avoisinant les 40%. Quant à la population en dessous du seuil de pauvreté, elle atteint 50%. En 2013, Ashgabat a été incluse dans le livre Guiness des records comme la plus grande concentration au monde de bâtiments en marbre blanc.
La présence de Zurich n'étonne pas (même si c'est souvent Oslo qui est qualifiée de ville européenne la plus chère). Capitale économique de la Suisse, elle est le 6ème centre bancaire et financier mondial (après Londres, New York, Hong Kong, Singapour et Tokyo) et héberge 40% des sièges sociaux des entreprises suisses. La ville de Singapour est connue depuis longtemps pour être très chère. Elle est la capitale d'un Etat qui porte le même nom et qui constitue une plaque tournante du commerce international (2ème port mondial après Shanghai). J. N
TOP 10 des villes les plus chères
1. Hong Kong
2. Tokyo
3. Singapour
4. Séoul
5. Zurich
6. Shanghai
7. Ashgabat
8. Beijing
9. New York
10. Shenzhen
02:41 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hong kong, séoul, singapour, tokyo, zurich, shanghai, pékin, beijing, new york, shenzhen, corée du sud, japon, chine, suisse, turkménistan, villes les plus chères, asie, asie du sud-est, europe, etats-unis