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28/11/2011
Marseille terrasse Paris
Le clasico a tourné, hier dimanche (15ème journée de Ligue 1), largement à l'avantage des Olympiens, victorieux sans bavure (3-0). Malmené en championnat, l'OM revit. Sans victoires depuis trois matchs, le PSG pourrait entrer dans sa sempiternelle crise d'automne.
L'enjeu était gros pour les deux ennemis jurés de ligue 1. Englué dans le ventre mou du classement après un début de championnat catastrophique (l'OM était bon dernier après 6 journées) (1) et défait de manière pitoyable en ligue des champions à domicile contre l'Olympiakos (mercredi dernier), Marseille avait une chance unique de se faire pardonner ses pêchés, quoi de mieux pour se reconcilier avec son public et sauver la place d'un Didier Deschamps sur la selette qu'une victoire contre un PSG dominateur depuis le début de saison ?
A Paris, ambiance plus ou moins tendue également avant cette rencontre. Une défaite innatendue à domicile contre le mal classé Nancy (1-0), après un nul à Bordeaux (1-1) rappelaient que la crise parisienne intervient généralement à cette période de l'année. Comme Deschamps, Kombouaré est au pied du mur, certains médias l'annonçant sur un siège éjectable, les émirs qataris, proprios du club, désirant ramener un entraîneur plus prestigieux. Et pour couronner le tout, les parisiens perdaient samedi soir leur place de leader au profit d'une équipe de Montpellier décidément détonante, victorieuse à Sochaux (3-1) grâce à son canonier maison, Olivier Giroud (un triplé), meilleur buteur actuel du championnat. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour faire de la rencontre un match à gros enjeux dépassant largement la performance sur le terrain.
Sur le terrain justement, il n'a fallu que 9 minutes à Marseille pour ouvrir le score, Loïc Rémy décochant une tête croisée sur un centre impeccable d'Azpilicueta. C'est ensuite Jordan Ayew et Amalfitano qui mystifiaient une défense complètement aux abois pour finalement une belle frappe croisée du transfuge lorientais (2-0, 65e). Puis c'est encore Amalfitano qui centrait pour André Ayew qui marquait d'une tête déviée dans ses buts par Ceara (3-0, 83e). Sans rentrer dans les détails du match, une certitude est évidente, Marseille était supérieur à son rival, dans l'envie comme dans le jeu.
Au delà de l'ampleur du score, quelques enseignements sont à tirer. Même lorsqu'il est en difficulté et que son niveau de jeu est moyen, l'OM parvient toujours à se transcender contre Paris - du moins au Vélodrome - qui vient d'encaisser contre son rival sa 22ème défaite en 33 matchs de championnat. D'ailleurs, depuis la saison 2005-2006, soit 13 matchs de Ligue 1, le PSG n'a remporté que 2 matchs, pour 8 victoires olympiennes et 3 matchs nuls (2). Au rayon entraîneurs, si Didier Deschamps a désormais un sursis, Antoine Kombouaré est de plus en plus fragilisé et son éviction ne devrait pas tarder.
En tout état de cause, cette victoire psychologique d'un club moribond jusqu'ici contre un autre, dominateur (Paris est 2ème et compte 9 victoires en 15 matchs) laissera certainement des traces. L'OM a démontré hier à Paris qu'un investissement massif (150 millions d'euros "qataris" injectés) ne paye pas toujours ; il n'y a qu'à voir les notes attibuées par l'Equipe aux stars parisiennes alignées : 3 pour la "perle" argentine Pastore (insipide), même note pour Gameiro et Menez, 4 pour Nenê... seul Sissoko s'en sortant avec un très honorable 6. Côté marseillais, il faut souligner qu'aucun joueur n'est en dessous de 6, quatre joueurs affichent un 7 et le revenant Azpilicueta (3), décrochant un 8 (4).
Reste maintenant à savoir ce qui va vraiment changer du côté des deux clubs, c'est-à-dire si la crise va se poursuivre aux camps des loges et si l'OM va vraiment décoller au classement après ce gros regain de confiance. En tous les cas, Paris reste 2ème, à 3 points du leader et Marseille est à 9 points de son adveraire du jour... Mais comme les choses peuvent aller très vite en football, rien n'est sûr. Ce dernier mois de foot avant la trêve hivernale nous éclairera certainement sur la tendance à venir.
(1) Sur le début de championnat des Olympiens, voir la note suivante :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2011/09/19/rien-ne...
(2) Pour un détail des confrontations entre les deux clubs, voir la note suivante :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2011/03/23/om-psg....
(3) Il fut éloigné des terrains l'an passé pour une période de 6 mois en raison d'une rupture des ligaments croisés.
(4) http://www.lequipe.fr/Football/FootballFicheMatch34854_22...
21:44 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ligue 1, om, psg, marseille-paris 3-0, didier deschamps, antoine kombouaré, loïc rémy, amalfitano, paris, marseille, pastore, andré ayew, montpellier, gameiro, menez, néné, sissoko
27/11/2011
L'homme programmé
Paul Macy vient de quitter le Centre de Réhabilitation après quatre années de cure neuropsychiatrique. Sa mémoire a été complètement effacée. Nouvelle vie et surtout nouvelle identité. Et pour cause, l'ancien pensionnaire de son corps, Nat Hamlin, "psychosculpteur" de génie, a un jour pété un cable, devenu violeur en série. Pourtant, dès sa sortie du centre, une jeune femme, ancienne compagne de Hamlin, vient perturber sa nouvelle existence. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, une voix à l'intérieur de son crâne lui demande avec insistance de lui rendre son corps...
Faisant à écho à l'Oreille interne, écrit la même année et lauréat des prix Hugo et Nébula, "The Second Trip" (le titre en anglais) est tout aussi brillant. Après le thème de la télépathie comme source d'aliénation sociale, Silverberg aborde celui de la schizophrénie. Violent, plus sombre que L'Oreille interne, il n'en comporte pas moins une touche d'optimisme. Partie d'échecs psycho-tragique entre deux "moi", l'histoire n'est pas sans rappeler le déroutant Spider de Patrick McGratch ou encore le jubilatoire Fight Club de Chuck Palahniuk, tous deux postérieurs au roman de Silverberg mais plus connus car adaptés avec brio au cinéma (1).
Robert Silverberg, L'Homme programmé, Gallimard, Folio SF, 2008, 316 p.
Titre original : The Second Trip (publié pour la première fois en 1972).
(1) Ecrit en 1998, Spider est adapté en 2002 par David Cronenberg (Crash, A History of violence, Eastern promises). Quant à Fight Club, écrit en 1996, il est adapté par David Fincher (Alien 3, The Game, Zodiac, The social network) en 1998, avec pour principaux protagonistes Edward Norton et Brad Pitt.
13:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'homme programmé, the second trip, robert silverberg, science-fiction, patrick mcgrath, spider, fight club, chuck palahniuk, schizophrénie
26/11/2011
Drive
Jeune homme solitaire et détaché, The "Driver" (impeccable Ryan Gosling), est cascadeur le jour et chauffeur la nuit pour des malfrats. Mais voilà que malgré lui, il se retrouve embarqué dans une affaire louche dont le dérapage incontrôlé bouleversera son existence... Film d'action urbain, mêlant scène d'actions ultraviolentes et moments lyriques de toute beauté, Drive est le cinquième long-métrage de Nicholas Wending Refn (1). Dans la lignée du contemplatif Valhalla Rising (2010) et du très atypique Bronson (2009) (2), le réalisateur danois poursuit son exploration sans concession des recoins les plus sombres de l'esprit humain. Exercice de style réussi, auréolé d'une bande-son techno 80s savoureuse et d'une mise en scène brillante (primée fort justement à Cannes), Drive est ce qui s'est fait de mieux cet été. Ajoutons à cela un Ryan Gosling qui monte définitivement en puissance (3) et une Carey Mulligan bouleversante de sensibilité et tous les éléments sont réunis pour que le déplacement en vaille la peine. Quant à Refn, il confirme tout son talent et reste à surveiller de très près.
Drive (Nicholas Wending Refn, USA, 2011, 100 min). Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Ron Perlman, Oscar Isaac, Christina Hendricks.
- Prix de la mise en scène - Festival de Cannes 2011.
- En compétition (Palme d'or) - Festival de Cannes 2011.
- Présenté - Festival de Toronto - 2011.
- Meilleur actrice dans un second rôle (Carey Mulligan) - Hollywood Film Festival 2011.
(1) Réalisateur également de la trilogie Pusher (1996-2005).
(2) Voir notre critique pour ce film dans la note suivante :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2009/09/20/6aee293...
(3) Brillant également dans The ides of march (2011), réalisé par George Clooney.
15:29 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drive, ryan gosling, carrie, mulligan, oscar isaac, christina hendricks, ron perlman, bryan cranston