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20/09/2021

L'homme stochastique

science-fiction,robert silverberg,l'homme stochastique,libre-arbitre,déterminisme,renaissance spirituelle,silverberg,prédire l'avenirIl faut dire que cela faisait un bail que nous n'avions plus lu un de nos auteurs fétiches de SF. Nous sommes tombés par hasard sur ce roman dans une librairie où nous ne nous attendions pas trouver de la science-fiction, découvrant au passage cette collection SF de Robert Laffont. Notre dernier commentaire sur Silverberg remontait tout de même à début 2015, avec Le Temps des changements, véritable tour de force à notre sens. Nos premiers commentaires concernaient deux romans cultes, L'oreille interne et L'homme dans le labyrinthe. Faute de temps, nous n'avons jamais pu nous atteler à la lecture du Cycle de Majipoor.

La stochastique, définie simplement comme l'art de conjecturer, est le talent que possède Lew Nichols. Cette prouesse lui permet d'être recruté comme conseiller politique de Paul Quinn qui vise la mairie de New York puis carrément la Maison-Blanche. Nichols a tout pour monter en grade mais voilà que fait irruption dans sa vie l'énigmatique Carvajal, capable tout simplement de lire l'avenir et prêt à lui transmettre ce don ô combien convoité...

Consacré Grand Maître de la science-fiction en 2003, Robert Silverberg propose ici une réflexion pertinente sur les concepts de déterminisme et de libre-arbitre, qui n'est pas sans rappeler Les chaînes de l'avenir de Philip K. Dick. Etrangement, le récit en soi, centré sur la stratégie politique, rappelle quant à lui, le premier roman de Dick, Loterie solaire (1955). Cette sorte de "mix" entre deux oeuvres de notre auteur préféré de SF ne nous a pas empêché de lire ce livre d'une traite et avec plaisir. J. N.

Robert Silverberg, L'homme stochastique, Robert Laffont, Pavillons Poche Imaginaire, 2019 (1977), 355 p.

Publié pour la première fois en 1975 sous le titre original The Stochastic Man.

15/12/2020

Les mondes de Philip K. Dick

MV5BYzk2ZTc3MDQtZGU4Yi00ZWZkLTgwMTAtYmExM2M2MWZjNGFhXkEyXkFqcGdeQXVyNTM3MDMyMDQ@._V1_UY268_CR9,0,182,268_AL_.jpgFait assez rare pour être cité, nous avons offert la semaine passée deux livres de Philip K. Dick (deux recueils de nouvelles, FOLIO SF) de notre collection sacrée à deux de nos élèves en Première HGGSP. J'avais eu l'agréable surprise de les entendre discuter à la pause du thème de la dystopie, terme que ne connait pas la quasi-majorité des ados de cette âge-lâ (génération d'écervelés par ailleurs). L'occasion de revenir sur ce documentaire consacré à Dick par ARTE en 2015.

On apprend ici sur la vie de Philip K. Dick, la psychose qui travaillait son œuvre, l'essence de celle-ci et l'apport inestimable qu'elle apporta au genre de la science-fiction, et son obsession avec l'intelligence artificielle. Nous ne revenons pas longuement sur son œuvre, l'ayant déjà effectué dans nos nombreux commentaires sur ses romans, notamment notre première note dont le point de départ était Substance mort.

Le documentaire est traversé par le témoignage de la seconde femme de Dick, Tessa, par des commentaires d'auteurs de SF comme David Brin qui affirme qu'"il n'écrivait pas des romans basés sur l'horreur mais plutôt sur la sinistre sensation que toutes nos certitudes sont bâties sur du sable", mais également par des citations (accompagnées d'extraits vidéos) des œuvres de Dick, notamment Blade Runner, Minority Report, Ubik, Le dieu venu du centaure, Le bal des schizos, Simulacres...etc.

Sans doute, c'est un peu court (55 min) mais cela demeure un très bon condensé de la vie et de l'œuvre de celui "dont l'œuvre a anticipé comme aucune autre le monde paranoïaque et technologique de notre XXIème siècle". Pour comprendre avec plus d'acuité la vie et toute la dimension du chef-d'oeuvre dickien, il faudra lire les biographies qui lui sont dédiées en anglais, ou celle, excellente et en français, d'Emmanuel Carrère, Je suis vivant et vous êtes mortsJ. N

Les mondes de Philip K. Dick (2016, 55 min)

Scénaristes : Yann Coquart, Ariel Kyrou

Production : ARTE Production, Nova Production

21/11/2020

Raised by Wolves

raised by wolvesIl faut reconnaître qu'on ne s'attendait pas à grand chose d'une série de science-fiction liée à Ridley Scott (producteur exécutif et réalisateur des épisodes 1 et 2 tandis que son fils Luke a réalisé les épisodes 3, 4 et 10), vu que le réalisateur des cultes Alien et Blade Runner est sur le déclin depuis un bon moment déjà (vu ses 82 ans, c'est compréhensible) et que ses derniers opus SF n'étaient pas spécialement incisifs (Prometheus (2012), Alien: Covenant (2017). Mais au final, nous avons été agréablement surpris par cette série diffusée par le nouveau service de vidéo à la demande, affilié à HBO, HBO Max (il va bien falloir tenir la concurrence face à Netflix, Amazon, Apple+ et les autres).

XXIIème siècle. Tandis que la Terre a été détruite par la Grande guerre, deux androïdes - Mother and Father - élèvent des enfants sur la planète Kepler-22-b. Mais la colonie humaine débarque et son fanatisme religieux mortifère n'annonce rien de reluisant... Dans cette atmosphère minimaliste et aseptisée (des classiques de la SF), arride et hostile, l'angle d'attaque est osé mais plutôt réussi : soit la confrontation entre la dystopie humaine et l'utopie cybernétique. On retrouve ici la patte de Ridley "Blade Runner" Scott, où ces deux machines sont finalement plus attachantes que les envahisseurs humanoïdes, incapables de s'extirper de cet "opium des peuples" (ce qui explique peut-être que la psychologie des personnages est peu travaillée). La vision de l'avenir est sombre, fascinante et brutale, et nous y adhérons pleinement.

Petit bémol : après avoir couvert beaucoup de terrain durant les premiers épisodes, le scénario s'essoufle vers la fin. C'est dommage. Mais cela n'empêche pas ce récit complexe et cérébral d'apporter un vent de fraîcheur à l'univers de la science-fiction. Malgré ses imperfections, la série vaut largement le détour et nous attendons la suite avec curiosité. J N

 

Raised by Wolves

(10 épisodes diffusiés du 3 septembre au 1er octobre 2020)

Production : HBO Max

Création : Aaron Guzilowski

Cast : Travis Fimmel, Amanda Collin, Abubakar Salim, Winta McGrath, Niamh Algar, Jordan Loughran.

23/04/2020

Ce qui mordait le ciel...

serge brussolo,science-fiction,sumar,thomoks,michel bussi,compagnie intergalactique de pompes funèbres,rite funéraireC'est lors d'un récent voyage qui nous a fait traverser la Tchéquie, la Pologne et la Slovaquie que nous avons lu notre quatrième roman de science-fiction - après Le syndrome du scaphandrier, Boulevard des banquises et La nuit du bombardier - de Serge Brussolo que nous considérons être un peu le Philip K. Dick de la SF made in France. Ce récit paru pour la première fois en 1984 raconte le périple de David. Au bord de la rupture et travaillant pour la Compagnie Intergalactique de Pompes Funèbres, celui-ci est dépêché d'urgence sur la planète Sumar. Sur celle-ci, a été expédié par erreur un produit destiné à développer autour du cadavre un agglomérat cristallin indestructible. Spécialisée dans les rites funéraires, la CIPF entend régler rapidement cette erreur de livraison, d'autant plus que ledit produit a vacciné des espèces de bêtes géantes, les thomocks, entraînant la dispersion dans l'espace de gigantesques masses cristallines. Cette situation dérègle au passage la vie des locaux qui doivent s'adapter tant bien que mal et David se retrouve au milieu de cette atmosphère de mutation hallucinée...

Nous devons reconnaître que nous avons eu un peu de mal à suivre le récit - moins aisé à lire que les œuvres citées - plus particulièrement après l'arrivée du principal protagoniste sur Sumar. Mais qu'importe, on retrouve ici l'imagination débordante qui a fait la notoriété de l'auteur, entre visions fantasmagoriques, situations lugubres et comportements morbides. On retrouve en fait les thèmes classiques de la SF de Brussolo : une société coupée du monde, un héros (ou anti-héros, c'est selon) au bord de la déchéance, l'humour noir, une humanité en décrépitude (que la pandémie actuelle du Covid-19 a, selon nous, mis en exergue...). S'il n'est pas notre roman SF préféré de l'auteur (mais nous n'en n'avons pas lu assez), une constatation nous vient tout de même à l'esprit : comment se fait-il que de telles oeuvres ne soient pas adaptées au cinéma (même constat pour le génial Christopher Priest) lorsque nous réalisons bien que la Science-Fiction n'a pas souvent fait d'éclats au cinéma? A ce propos, Michel Bussi déclare que Serge Brussolo "a un peu le statut d'artiste maudit, peut-être parce qu'il n'a pas été adapté au cinéma"...  J. N

Serge Brussolo, Ce qui mordait le ciel..., FOLIO SF, 2006 (1984), 216 p.

21/10/2019

Ad Astra

MV5BZTllZTdlOGEtZTBmMi00MGQ5LWFjN2MtOGEyZTliNGY1MzFiXkEyXkFqcGdeQXVyODk4OTc3MTY@._V1_UX182_CR0,0,182,268_AL_.jpgC'est avec retard que nous commentons ce film de science-fiction sorti il y a quelques semaines. Devenu un grand classique de la SF depuis 2001, A Space Odyssey (Stanley Kubrick, 1968), le thème des voyages dans l'espace se divise généralement en deux catégories : missions à haut risque (Apollo 13, 1995 ; Event Horizon, 1997 ; Gravity, 2013 ; The Martian, 2015) et sauver la Terre (Deep Impact, 1997 ; Armageddon, 1998 ; Red Planet, 2000 ; Sunshine, 2007 ; Moon, 2009 ; Interstellar, 2014). Les deux catégories peuvent, fort logiquement, se croiser ; et dans cette liste récente et loin d'être exhaustive, le traitement du thème (horrifique, esthétique, mainstream...etc) est très varié. Ad Astra (locution latine signifiant "vers les étoiles") se situe dans la seconde catégorie.

Astronaute de la NASA, Roy McBride (Brad Pitt) est responsable du maintien d'une antenne géante. Lorsque celle-ci est détruite par des surcharges électriques provenant de Neptune et mettant en péril la Terre, il est chargé de se rendre sur Neptune même, où son père - scientifique brillant mais fort controversé - semble se trouver, 16 ans après son dernier contact avec la Terre... Pour arriver à destination, le principal protagoniste effectuera un long périple, passant d'abord par la Lune et Mars. Dans un style élégant et sobre (magnifique course-poursuite sur la Lune) et teinté de mélancolie, James Gray nous livre le périple d'un homme qui doit se rendre au fin fond du système solaire pour renouer avec un père qu'il n'a jamais vraiment connu. Référence en terme de sang-froid (c'est sans gros souci qu'il échappe à des pirates de l'espace et qu'il se débarrasse d'un singe féroce et de tout un équipage), McBride se découvre des émotions au fur et à mesure que sa rencontre avec son père approche. Simple en apparence, le scénario est en fait un emboîtement de trois thèmes traités avec grande intelligence émotionnelle : la quête de soi, l'amour filial et le voyage interplanétaire. Une belle odyssée (rendant au passage hommage à Kubrick), apportant une fraîcheur certaine à l'univers intersidéral. J. N

Ad Astra (James Gray, USA, 2019, 120 min)

Cast : Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Donald Sutherland, Ruth Negga, Kimberly Elise.

 

- 1 nomination (Lion d'or) - Mostra de Venise 2019