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14/07/2019

Coulez mes larmes dit le policier

philip k. dick,coulez mes larmes dit le policier,science-fictionStar de la télévision, suivi par 30 millions de téléspectateurs, Jason Taverner n'est plus reconnu par personne du jour au lendemain. Il semble tout simplement n'avoir jamais existé. Malheur pour lui car dans une Amérique transformée en Etat policier, ne pas posséder de papiers d'identité risque fortement de vous envoyer en camp de travail...   Ayant pour suite le chef-d'oeuvre Radio free Albemuth et accompagnant Philip K. Dick durant les dix dernières années de sa vie, ce roman marque de même un moment charnière, le passage à la phase d'écriture des années 1970 de l'écrivain. "Sa genèse a été très longue, pleine de rebondissements, de mystères et, plus tard, de révélations" (postface d'Etienne Barillier, p. 273). C'est un trip à la mescaline extrêmement intense qui lance Dick dans l'écriture de ce roman qui doit parler d'amour, sous toutes ses formes. Le manuscrit est écrit en quelques mois durant une période où Dick vit son quatrième divorce. Mais l'auteur y apporte des corrections en janvier-juillet 1973. Paru en 1974, Coulez mes larmes, dit le policier obtient le Prix John W. Campbell Memorial. En 1975, paraît la première traduction française (collection Le Masque Science), intitulée Le prisme du néant. Celle-ci ne comprend pas les coupes de 1973. Elle "comportait une petite vingtaine de pages supplémentaires, notamment un long développement sur les différentes formes de l'amour. Dans les rééditions suivantes, avec une traduction revue et un titre correct, les passages supplémentaires étaient signalés entre crochets" (Ibid, p. 277). L'ouvrage de la présente édition date de 1988 (ne comprenant pas les passages supplémentaires). Correspondant ainsi à la période la plus mystique de Dick (qui comprend également Substance mort et la Trilogie divine, Coulez mes larmes) combine délires psychédéliques, autobiographie, distorsion de la réalité et peur d'un monde totalitaire. L'écriture est fluide (ce qui n'est pas la tendance générale pour la période années 1970), l'histoire est touchante, et comme souvent beaucoup de choses ne sont pas claires. Au lecteur de se faire un trip. A lire et à relire. J. N

Philip K. Dick, Coulez mes larmes, dit le policier, Paris, J'ai Lu, 2013 (1988), 287 p.

Paru pour la première fois en 1974 sous le titre original Flow my tears, the policeman said.

13/01/2019

Le canal ophite

space opera,science-fiction,john varley,dystopie,le canal ophiteVoilà belle lurette que les humains ne vivent plus sur Terre. Chassés par des envahisseurs dont on ne sait quasiment rien, ils sont disséminés un peu partout dans le système solaire, notamment sur la lune. Depuis plus de quatre siècles, le Canal Ophite (un rayon laser dont nul ne connait la source) fournit aux humains des informations technologiques inestimables, leur permettant de survivre. Mais voilà qu'un jour, ceux qui envoient les fameux messages demandent rétribution, faute de quoi des sanctions terribles suivront... Sur Aquarius 14, Lilo, biologiste brillante, est sur le point d'être exécutée pour avoir mené des expériences interdites. Mais le gouvernement a besoin d'elle pour une mission de haute importance. C'est ainsi qu'elle sera clonée à de multiples reprises et tentera de briser l'énigme du Canal Ophite.

Avec celui-ci, John Varley (lauréat, entre autres, des prix Hugo, Nebula, Locus et Apollo) inaugurait sa série des Huit mondes (suivront Gens de la lune, Le système Valentine et Blues pour Irontown). La réflexion est intéressante et n'est pas sans rappeler Les enfants d'Icare d'Arthur C. Clarke, soit l'humanité à la merci d'extra-terrestres dont on ne connaît pas les réelles intentions... Réflexion de même sur l'eugénisme, l'avenir de l'humanité...etc. Si l'intrigue est complexe et la narration décousue par moments, le livre se lit quand même avec plaisir et d'une traite. La complexité des personnages ajoute au plaisir. Le degré d'imagination de Varley fait de ce croisement subtil entre space opera et dystopie une référence en matière de science-fiction. Reste désormais à lire le reste de la "tétralogie" des Huit mondes

John Varley, Le Canal Ophite, Folio SF, 2004, 343 p.

Publié pour la première fois en 1977 sous le titre original The Ophiuchi Hotline.

07/08/2018

Les joueurs de Titan

philip k. dick,les joueurs de titan,science-fictionDans un monde dépeuplé, après qu'un virus ait éradiqué la majorité de la population de la planète, les habitants sont tous quasiment stériles mais également immortels... Ces humains partagent la Terre avec une race extraterrestre, les Vugs. Ces derniers ont mis en place le Jeu, sorte de poker ultramoderne, vous permettant de posséder des régions entières ou de perdre votre femme. L'histoire n'est pas sans rappeler le premier roman de Philip K. Dick, Loterie solaire (1955), dans lequel une loterie géante vous permettait de devenir le Meneur de jeu, c'est-à-dire gouverner le monde.

Le point commun entre ces deux romans est l'imagination par Dick d'une société d'une part bâtie sur le divertissement, ou ce que Guy Debord avait appelé "La société du spectacle", et d'autre part qui proscrit les sentiments et a pour mots d'ordre cynisme et pragmatisme. Comme Loterie solaire, ce polar futuriste se lit d'une traite, et questionne au passage les thèmes de la télépathie et de l'usage de drogues chimiques. Surtout, de par les petites touches futuristes qui apparaissent en filigrane (des ascenseurs et des voitures qui parlent, des voitures volantes, des distances géographiques qui ne signifient plus vraiment grand chose), ce roman plus ou moins dystopique nous rappelle que le futur c'est déjà demain.  J. N

Philip K. Dick, Les joueurs de Titan, J'ai Lu, 2014, 255 p.

Paru pour la première fois en 1963 sous le titre original The Game Players of Titan.

11/07/2018

Ubik

41JsuE65Z2L._SX303_BO1,204,203,200_.jpg"Ubik est un vertige contagieux. On lit Ubik, et on devient bizarre. Le réel se dissout, l'imaginaire se répand partout, le monde se fait cosa mentale, c'est éprouvant et c'est ineffaçable. [...] Il serait pâlot de préciser que c'est un chef-d'oeuvre."

Evelyne Pieiller, Le Magazine littéraire

S'il faut lire un seul roman de Philip K. Dick (que nous avons lu à la plage), c'est bien celui-là... Sans doute, tout a été déjà dit... Dick y dépeint une société en dépérissement accéléré, victime de son ultra-consumérisme et dominée par une technologie omniprésente. Paranoïa permanente, bataille entre télépathes, mondes parallèles, réalité vs illusion, dose de mysticisme... Tous les thèmes chers à l'auteur se retrouvent dans ce roman cultissime. En 2005, le magazine américain Time le classait parmi les 100 romans les mieux écrits en anglais depuis 1923. Complexe, prenant (voire absorbant), déroutant, c'est un roman dont on ne sort indemne, si on s'intéresse à cette SF très personnelle. Le critique de Time, Lev Grossman a affirmé à propos du livre que c'est "une histoire d'horreur existentielle profondément troublante, un cauchemar dont vous ne serez jamais sûr de vous être réveillé".  J. N

Philip K. Dick, Ubik, Paris, 10/18, 2014, 285 p.

(publié pour la première fois en 1969)

25/06/2018

Les pantins cosmiques

51IJC7ZZjHL._SX306_BO1,204,203,200_.jpgEn vacances avec sa femme, Ted Barton se rend à Millgate, la petite ville où il a grandi jusqu'à l'âge de 9 ans. Stupeur quand ils se rendent sur les lieux. Tout a changé : noms des commerces et des rues, emplacement des bâtiments...etc. Le pire pour Ted est que personne ne se souvient de son existence à Millgate. Laissant sa femme dans un hôtel d'une ville voisine, il tente de percer le mystère de Millgate à l'aide de William Christopher, un riverain âgé et qui comme Ted semble se souvenir de l'ancienne Millgate...

CosmicPuppets(1stEd).jpgPublié pour la première fois en 1957 par Ace books (la plus ancienne maison d'édition de Science-fiction et Fantasy, fondée en 1952), ce roman correspond à la première période d'écriture de Philip K. Dick et par conséquent "ne restera pas dans les annales". En effet, le récit court, linéaire et finalement peu prenant, se lit très vite et ressemble plus à un essai. On comprend d'après l'histoire (où l'épilogue n'a, bien entendu, aucune importance) que le récit préfigure le thème (réalité / illusion ; mondes parallèles) qui fera la notoriété de celui qui ne vécut pas assez longtemps pour réaliser à quel point son oeuvre est considérée cultissime.  J. N

Philip K. Dick, Les pantins cosmiques, Paris, J'ai Lu, 2013 (1984), 188 p.

Paru pour la première fois en 1957 sous le titre original The Cosmic Puppets.