11/07/2021
COPA AMERICA - FINALE : Argentine - Brésil 1-0
MESSI BRISE LA MALEDICTION, l'ARGENTINE ENFIN CHAMPIONNE
Dans une finale que ne retiendrons pas les annales, l'Argentine s'est imposée contre le Brésil (1-0) et a remporté sa première Copa America depuis 28 ans. Lionel Messi empoche, enfin, son premier trophée avec son pays, qui plus est sur les terres de l'ennemi juré. Retour sur ce moment historique et sur la grande rivalité entre les deux équipes.
J N
Messi peut mourir tranquille. Le sextuple Ballon d'or, meilleur joueur au monde de football sur la dernière décennie, collectionneur de trophées avec le FC Barcelone, a remporté un titre avec la sélection nationale. On n'y croyait plus. La pulga avait déjà perdu 3 finales de Copa America (2007, 2015, 2016) auxquelles il faut ajouter une finale de Coupe du monde (2014). Sans lui, l'Argentine n'avait guère fait mieux puisqu'elle s'était inclinée en finale contre le Brésil en 2004 et n'avait plus remporté la compétition depuis 1993. Cette année coïncide d'ailleurs avec sa dernière qualification contre le Brésil tandis qu'elle n'avait plus battu celui-ci dans le jeu (dans une grande compétition) depuis 1991 (lire l'historique des confrontations ci-dessous).
Peu séduisante, cette finale n'aura pas marqué les esprits. A défaut de beau jeu, c'est un match intense et une bataille tactique serrée qu'ont livré les 22 acteurs, transformée en bataille tout court durant la seconde mi-temps. Durant la première, c'est le Brésil qui menait la danse, fidèle à son football offensif. Mais le système de pressing haut mis en place par Lionel Scaloni (5 changements dans le onze de départ par rapport à la demi-finale) permettait de quadriller toute la largeur et de contrecarrer les percées brésiliennes. Mieux, la rigueur de la récupération et les relances propres permettaient même aux Albiceleste de s'approcher de la surface adverse. Une fera mouche. Sur une longue transversale plein axe de De Paul (meilleur joueur du match), l'arrière-gauche de l'Atletico Madrid Renan Lodi manquait son interception, permettant à Di Maria de partir défier Ederson et le battre d'un lob parfait (1-0, 22e).
Mieux revenu après la pause, le Brésil reprenait le contrôle de la partie. Plus tranchants, les Auriverde parvenaient enfin à casser les lignes. Richarlison marquait de près mais était signalé hors-jeu (53e). Une minute plus tard, sa frappe était repoussée par Martinez, solide sur sa ligne. Ce premier temps fort brésilien soulignait une défense adverse aux abois sur son flanc gauche (56e, 57e). Fatiguée après un premier acte intense et pilonnée par les offensives adverses, l'Argentine multipliait les fautes dans ce second acte qui se transformait inexorablement en match de boxe, comme l'avait annoncé Marquinhos avant la rencontre. L'arbitre distribuera 7 cartons jaunes dont un à Otamendi, auteur d'une intervention brutale menant à une échauffourée (81e). Impérial (et désigné meilleur gardien du tournoi), Martinez repoussait superbement une frappe sous la barre de Barbosa (88e). Sur le contre, Messi manquait étrangement la balle du break. Peu en vue sur l'ensemble du match, le capitaine argentin avait déjà gâché précédemment une occasion en or dans la surface adverse (66e).
Qu'importe pour lui, l'essentiel était de gagner la rencontre et le titre. Peu importe la manière. C'est finalement une Argentine peu flambloyante mais disciplinée, rugueuse et vaillante qui l'emporte "à l'Italienne" face à l'équipe qui a le mieux joué. Pour le Brésil, cette Copa America est à oublier au plus vite. Démarrée dans un contexte tendu avec la menace des joueurs brésiliens de boycotter le tournoi, cette Copa devait initialement se jouer en Colombie (recalée en raison de la crise sociale) et en Argentine (recalée en raison de la pandémie de Covid-19). Elle s'est finalement tenue au Brésil qui après un premier tour poussif s'incline à domicile contre son grand rival. L'affront total.
A contrario, le bonheur est quadruple pour l'Argentine. Hormis la première Copa America depuis 1993 et la première pour Messi, l'Albiceleste remporte son 15ème trophée (rejoignant l'Uruguay). Un trophée gagné contre le Brésil (pas battu depuis belle lurette - voir ci-dessous), au Maracana...
But : Di Maria (22e).
Avertissements : Paredes (33e), Lo Celso (51)e, De Paul (68e), Otamendi (81e), Montiel (89e) pour l'Argentine ; Fred (3e), Lodi (70e), Paqueta (72e), Marquinhos (82e).
Argentine : Emiliano Martinez - Montiel, Romero (Pezzella, 79e), Otamendi, Acuna - Di Maria (Palacios, 79e), De Paul, Paredes (G. Rodriguez, 54e), Lo Celso (Tagliafico, 63e) - Messi (cap.), L. Martinez (N. Gonzalez, 79e).
Brésil : Ederson - Danilo, Marquinhos, Thiago Silva (cap.), Lodi (Emerson, 76e) - Paqueta (Barbosa, 76e), Casemiro, Fred (Firmino, 45e) - Everton (Vinicius Junior, 63e), Neymar, Richarlison.
Une rivalité incontournable
Tout aficionado qui se respecte connaît bien cette concurrence entre ces deux géants du football, considérée comme une des plus grandes rivalités du football à l'échelle internationale. Elle est due, d'abord, au fait que ce sont les deux pays d'Amérique du Sud qui ont remporté à plusieurs reprises la Coupe du monde (2 pour l'Argentine, 5 pour le Brésil). Certes, l'Uruguay en a également deux à son compteur mais la seconde remonte à 1950 tandis que le second sacre argentin est enregistré en 1986. Elle s'explique également par le fait que les deux font systématiquement partie des meilleures sélections nationales au monde et par un bilan des confrontations très serré. Avant cette finale de 2021, le Brésil totalisait 42 victoires tandis que l'Argentine en affichait 40, le reste étant des scores de parité, pour plus d'une centaine de matchs.
Les années 1970-1980 étaient dominées par le Brésil. En 1974, au mondial allemand, le champion du monde en titre l'emporte (2-1) lors de la seconde phase de poules mais ce sont les Pays-Bas, vainqueurs des deux équipes qui terminent premiers et se qualifient pour les demi-finales.
Mais c'est l'Argentine qui remportait en 1978 sa première Coupe du monde. Toutefois, ce sacre mondial synonyme d'hégémonie incontestée est à considérer avec beaucoup de précaution. Dans un climat de dictature politique en Argentine, celle-ci a tout simplement triché. Dans la seconde phase de poules, qualifiant le premier de chaque groupe pour les demi-finales, les deux sont dans le même groupe et font match nul (0-0). Lors de la dernière journée, ils totalisent 3 points chacun mais alors que leurs deux rencontres doivent se dérouler en même temps, celle de l'Albiceleste est décalée. Le Brésil domine la Pologne (3-1). Possédant une différence de buts de +2 (+5 pour le Brésil), l'Argentine devait du coup gagner avec une différence de buts de +4 pour passer devant son rival. Elle l'emporte 6-0.... Sa victoire finale est une des plus grandes supercheries du football mondial.
Le Brésil prend sa revanche en 1982 lors du second tour également. Zico, Socrates, Junior et compagnie martîrisent le champion en titre (3-1). Durant cette rencontre, un jeune talent du nom de Maradona est expulsé à quelques minutes de la fin. Le futur crack controversé prendra sa revanche 4 ans plus tard en offrant à son pays le second sacre mondial. Puis en 1990, il se venge des Brésiliens en les éliminant en 8ème, distillant une passe brillante à Caniggia, buteur en fin de match (1-0), - faisant pleurer tout un peuple. L'Albiceleste prend également sa revanche en Copa America, tournoi qu'elle n'a plus remporté depuis 1959. Battue en 1989 par le Brésil (0-2) dans un format comprenant une poule finale à 4 équipes (elle termine 3ème), elle remporte en 1991 (même stade de la compétition) un match de folie (3-2), marqué également par 5 expulsions (2 argentins, 3 brésiliens), et s'adjuge le trophée.
Elle remet ça deux ans plus tard mais en quart de finale (1-1 ap, 6-5 tab). Suspendu en 1993 pour consommation de cocaïne, l'attaquant vedette Claudio Caniggia n'est pas là mais c'est l'autre star montante, Gabriel Batistuta, qui fait le boulot en finale (2-1 contre le Mexique), inscrivant un doublé.
1995 : le début ou la fin
Les deux se retrouvent en 1995, en quart de finale de la Copa America disputée en Uruguay. Revenu sur le devant de la scène avec son sacre mondial de 1994 (une première depuis 24 ans), le Brésil entend bien prendre sa revanche. Partant favori, il peine toutefois, dominé par une Albiceleste joueuse et solide. Menée 2-1, la seleçao égalise à la 81ème minute par l'attaquant Tulio qui fait naître une polémique (il contrôle le ballon de la main avant de marquer). Les Brésiliens l'emportent finalement aux tirs aux buts. Comme un signe du destin, ils s'inclinent également aux tirs aux buts en finale contre l'Uruguay, Tulio ratant sa tentative. Blacklisté, il ne reverra plus la sélection.
La suite en Copa est tout bénéf pour le Brésil et un long calvaire pour les Argentins. La seleçao de Ronaldo remporte les deux éditions suivantes. En 1997, l'Argentine perd contre le Pérou en quart (1-2), match durant lequel elle est sanctionnée de 3 cartons rouges... Le Brésil l'emporte facilement en finale contre la Bolivie (3-1). En 1999, un fait insolite marque la rencontre Argentine-Colombie au premier tour. L'attaquant argentin de Boca Juniors, Martin Palermo, rate 3 penalty et entre dans le guiness book des records. Le lendemain, les cours de Boca à la bourse s'effondrent. Battue séchement (0-3) l'Argentine termine seconde du groupe et retrouve donc le Brésil dès les quarts où elle s'incline (1-2) face au futur vainqueur de l'épreuve. En 2001, un Brésil très moyen (privé notamment de Ronaldo, gravement blessé au genou) et éliminé en quart par le Honduras (0-2) ne profite pas l'Argentine. Celle-ci a boycotté l'édition se tenant en Colombie en raison d'une situation sécuritaire qu'elle jugeait insuffisante.
L'ère des finales
L'édition 2004 de la Copa est marquée pour la première fois dans son nouveau format (en vigueur depuis 1993) par une finale entre Argentins et Brésiliens. Les seconds nommés l'emportent aux tirs au but (2-2). L'édition suivante (2007), ils battent sèchement un adversaire complètement dépassé (3-0). Pour ne rien arranger, le Brésil l'emporte entretemps en finale de Coupe des confédérations 2005, sur un score large également (4-1). Les deux ne se retrouveront plus avant un moment. En 2011, ils sont éliminés en quart aux tirs aux buts par le Paraguay (Brésil) et l'Uruguay (Argentine). Les malheurs brésiliens ne profitent pas à nouveau à l'Argentine. En 2015, le Brésil vit exactement le même scénario de 2011 ; en 2016, il est éliminé dès le premier tour, une première depuis 1987. L'aubaine pour l'Argentine mais celle-ci perd ses deux finales! Incapable à chaque fois de briser le catenaccio d'une équipe chilienne rugueuse (0-0), elle s'incline aux tirs aux buts. Enfin, lorsque le Brésil remporte le tournoi, il croise souvent l'Argentine. En reconquête en 2019 (victoire facile contre le Pérou (3-1)), il élimine précédemmnt l'Albiceleste en demi (2-0).
C'est dire par conséquent tout le sens que prend la victoire argentine en finale de Copa America 2021 et la teneur du signe indien vaincu. Une première pour Messi, une première contre le Brésil en grande compétition et en Copa America depuis 1993.
Argentine et Brésil en matchs officiels (l'équipe en caractère gras remporte le tournoi)
En Copa America depuis 1989
- 2021( finale) : Argentine - Brésil 1-0
- 2019 (demi) : Brésil - Argentine 2-0
- 2007 (finale) : Brésil - Argentine 3-0
- 2004 (finale) : Argentine - Brésil 2-2 ap (2-4 tab)
- 1999 (quart) : Brésil - Argentine 2-1
- 1995 (quart) : Brésil - Argentine 2-2 ap (4-2 tab)
- 1993 (quart) : Argentine - Brésil 1-1 ap (6-5 tab)
- 1991 (poule finale) : Argentine - Brésil 3-2
- 1989 (poule finale) : Brésil - Argentine 2-0
En Coupe du monde
1974 (second tour) : Argentine - Brésil 1-2
1978 (second tour) : Argentine - Brésil 0-0
1982 (second tour) : Argentine - Brésil 1-3
1990 (huitième) : Brésil - Argentine 0-1
En Coupe des Confédérations
2005 (finale) : Brésil - Argentine 4-1
En éliminatoires de la Coupe du monde
CM 2018
- Argentine - Brésil 1-1
- Brésil - Argentine 3-0
CM 2010
- Brésil - Argentine 0-0
- Argentine - Brésil 1-3
CM 2006
- Brésil - Argentine 3-1
- Argentine - Brésil 3-1
CM 2002
- Argentine - Brésil 2-1
- Brésil - Argentine 3-1
05:55 Publié dans Football, Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : copa america, copa america 2021, argentine, brésil, messi, rivalité footballistique, rivalité footballistique entre l'argentine et le brésil, angel di maria, de paul, di maria, argentine-brésil 2021, marcana, argentine-brésil, argentine-brésil 1-0
22/05/2018
Coupe du monde 2018 : les 23 argentins
Après avoir annoncé la semaine passée une pré-liste de 35 joueurs, le sélectionneur Jorge Sampaoli a réduit celle-ci ce lundi 21 mai à 23 joueurs. Comme pressenti, l'attaquant de l'Inter Milan, Mauro Icardi (co-meilleur buteur de Série A cette saison avec 29 buts) est finalement écarté. Il faut rappeler ici qu'il avait déjà été écarté de la sélection, nombreux joueurs de celle-ci ne voulant pas de sa présence. La cause ? Avoir chipé en 2014 à Maxi Lopez, ancien international argentin et coéquipier d'Icardi à la Sampdoria en 2012-2013, sa femme avec qui il est actuellement marié... Reste à savoir pourquoi il a été sélectionné dans une première liste (masquer la raison de sa non-sélection ?). Car sur le plan sportif, Icardi vaut au moins autant qu'Higuain ou Dybala.
Au milieu, les parisiens Lo Celso et Di Maria, pas titulaires à part entière en club, sont bel et bien présents, récompensés de leurs très bonnes prestations avec le PSG. Les joueurs écartés de la seconde liste sont rayés (voir ci-dessous).
Gardiens : Romero (Manchester United), Guzman (Tigres UANL), Caballero (Chelsea), Armani (River Plate).
Défenseurs : Mercado (Séville), Otamendi (Manchester City), Mascherano (Hebei China Fortune), Rojo (Manchester United), Salvio (Benfica), Fazio (Roma), Tagliafico (Ajax Amsterdam), Acuna (Sporting Portugal), Funes Mori (Everton), Pezella (Fiorentina), Ansaldi (Torino).
Milieux : Biglia (AC Milan), Banega (Séville), Lo Celso (PSG), Lanzini (West Ham), Pavon (Boca Juniors), Enzo Perez (River Plate), Meza (Independiente), Pablo Perez (Boca Juniors), Paredes (Zenith Saint-Pétersbourg), Pizarro (Séville), Battaglia (Sporting Portugal), Perotti (Roma), Di Maria (PSG), Centurion (Racing Club).
Attaquants : Messi (Barcelone), Higuain (Juventus), Dybala (Juventus), Icardi (Inter Milan), Agüero (Manchester City), Lautaro Martinez (Racing Club).
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06/07/2014
Coupe du monde : le dernier carré
Si les quarts de finale furent âprement disputés, sans toutefois déboucher sur une surprise (voir les résultats ci-dessous), les demi-finales nous offrent également deux belles affiches. Y figureront trois vainqueurs de l'épreuve représentant 50% des victoires en Coupe du monde, et le finaliste de 2010. Seule ombre au tableau, l'absence de la star brésilienne Neymar, victime d'un "attentat" contre la Colombie, et à un degré moindre, celle d'Angel Di Maria (également blessé), meilleur joueur argentin (avec Messi) depuis le début du tournoi.
BRÉSIL - ALLEMAGNE (8 juin)
Nombreux espèrent à chaque Coupe du monde une affiche entre ces deux-là. On les comprend. Il aura fallu attendre l'épreuve de 2002 pour que les deux équipes les plus régulières du tournoi se retrouvent pour la première fois, et en finale. L'invincible armada, emmenée notamment par le trident d'attaque Rivaldo - Ronaldinho - Ronaldo avait largement dominé (2-0, doublé de Ronaldo) une Manschaftt arrivée en finale grâce à un parcours facile. Son accession à la finale masquait en fait la faiblesse d'une équipe encore marquée par un Euro 2000 désastreux (éliminée au premier tour, elle finit dernière d'un groupe comprenant l'Angleterre, le Portugal, et la Roumanie) et un Mondial 98 mitigé (élimination frustrante en quart contre la Croatie). Bref, cette seule confrontation ne fut pas un grand match.
Ce nouveau choc est donc le bienvenu. Il oppose l'équipe la plus présente en coupe du monde (20 éditions sur 20 possibles) et la plus titrée (5 coupes du monde, soit 25% de victoire) à la plus régulière (3 coupes du monde et une participation aux quarts sans discontinuité depuis 1954 pour l'Allemagne). Hormis 2002, le Brésil s'est également imposé deux fois en Coupe des Confédérations, largement en 1999 (4-0 au premier tour) et plus difficilement en 2005 (3-2 en demi-finale). Il totalise donc 100% de victoires en match officiel. En matchs amicaux (le premier le 5 mai 1963, victoire 2-1 du Brésil à Hambourg), la tendance est similaire, le Brésil ayant remporté 9 matchs, pour 4 défaites et cinq nuls. Il totalise donc - tous matchs confondus - 12 victoires en 21 matchs.
Si l'Allemagne n'enregistre que 19% de victoires (le Brésil 57%), elle aborde néanmoins cette demi-finale historique dans la peau du favori. En effet, les deux équipes ont alterné le bon et le moins bon en cinq rencontres disputées, l'Allemagne possédant des statistiques légèrement meilleures que celles du Brésil : 4 victoires et 1 nul contre 3 victoires et 2 nuls , et 3 buts encaissés contre 4 (les deux équipes ont marqué chacune 10 buts). Mais au-delà de ces chiffres qui n'ont de portée que théorique, les absences, côté brésilien, du capitaine et patron de la défense Thiago Silva (suspendu) et du principal détonateur offensif Neymar (blessé) fragilisent considérablement la Seleçao, d'autant plus que les Allemands ont affiché contre l'Algérie en huitième (2-1 a.p) et contre la France en quart (1-0) une solidité physique impressionnante.
PAYS-BAS - ARGENTINE (9 juin)
Une demi-finale entre les petits frères de Johan Cruijff et ceux de Diego Maradona constitue également un choc au sommet, même si l'Albiceleste n'a plus brillé en Coupe du monde depuis 1990 et une finale perdue contre la RFA (0-1). Par la suite, les Argentins ont été trois fois éliminés en quart (1998, 2006, et 2010), une fois en huitième (1994) et même une fois sortis au premier tour (2002, une première depuis 1962). Les Bataves, pour leur part, connurent également des fortunes diverses, mais furent finalistes lors de la dernière édition. Ils furent sinon demi-finalistes en 98, absents en 2002, et huitièmes de finaliste en 2006. Là encore, l'âge d'or des années 70 semble bien loin. Ces deux équipes sont en fait à la recherche d'une confirmation. L'Argentine veut enfin briller avec sa "génération Messi" et les Pays-Bas montrer que leur accession à la finale de 2010 ne fut pas fortuite, voire remporter le mondial après trois tentatives infructueuses (1974, 1978, 2010).
Au mondial 1974 (en Allemagne), la meilleure génération hollandaise de tous les temps avait étrillé son futur adversaire en demi, lors du second tour (4-0). Mais la bande à Cruijff, un poil trop sûre d'elle, s'était inclinée en finale (1-2) face à Beckhenbauer et compagnie. Quatre ans plus tard, sans Cruijff, elle ne pouvait rien faire en finale face à une Argentine programmée pour gagner "son mondial". Avec l'attaquant Mario Kempes (meilleur buteur du tournoi avec 6 buts), l'équipe entraînée alors par César Luis Menotti prenait sa revanche (3-1 a.p). Les deux équipes se retrouveront également en quart de finale du mondial 98. Serrée, la rencontre bascula en toute fin de match avec un bijou de l'ancienne gloire Dennis Bergkamp. Sur une longue transversale de Frank De Boer, il réalisait dans la surface un superbe enchaînement contrôle/crochet sur le défenseur Ayala et crucifiait le gardien d'un extérieur du pied dans la lucarne (89e, 2-1).
Au premier tour en 2006, le duel Messi-Tevez / Robben-Van Persie se solda par un match nul (0-0) dans une rencontre dont le seul enjeu était la première place du groupe. Sinon, en quatre matchs amicaux, les Pays-Bas se sont imposés deux fois (1974, 2003), pour deux matchs nuls. Poussive au début du tournoi, l'Argentine a toutefois remporté tous ses matchs. S'imposant à chaque fois d'un écart d'un but, elle frôla même les tirs aux buts contre la Suisse en huitièmes (1-0 a.p). Dans un groupe plus difficile, les Pays-Bas remportèrent également tous leurs matchs, inscrivant la bagatelle de 10 buts. Malmenés contre le Mexique en huitième, ils durent s'arracher pour marquer deux buts dans les derniers instants (2-1). Contre le Costa-Rica, ils ne purent éviter ni la prolongation ni la séance des tirs aux buts qu'ils gagnèrent grâce à un coup de génie de Louis Gaal. Le coach expérimenté a fait rentrer à 40 secondes de la fin des prolongations le gardien n°2 Tim Krul qui stoppa deux tirs...
Ayant connu tous types de scénarios (ils écrasent également le tenant du titre lors de leur premier match), les Oranje ont également évolué dans trois schémas tactiques différents (5-3-2, 4-3-3, 3-4-3), montrant ainsi qu'ils ont plusieurs cordes à leur arc. Avec trois buts encaissés seulement (comme les Pays-Bas), l'Argentine est néanmoins un poil au dessous au niveau de son jeu collectif. Si elle possède un génie en la personne de Messi, elle devrait vraisemblablement être privée de Di Maria (blessé contre la Belgique), alors que Kun Aguero est toujours sur la touche. Quant à la Hollande, elle devra faire sans sa tour de contrôle au milieu Nigel de Jong, blessé pour le reste de la compétition. Le match aurait dû être un duel entre les tridents Higuain-Messi-Di Maria et Sneijder-Robben-Van Persie. Mais sans Di Maria, l'Albiceleste part fragilisée. La Hollande est donc favorite. J. N.
Résultats des quarts de finale
France - Allemagne (4 juin) 0-1 : Hummels (13e).
Brésil - Colombie (4 juin) 2-1 : Thiago Silva (7e), David Luiz (68e) ; James Rodriguez (80e s.p).
Pays-Bas - Costa Rica (5 juin) 0-0 a.p (4-3, tirs aux buts).
Tirs aux buts : Van Persie, Robben, Sneijder, Kuyt ; Borges, Ruiz (raté), Gonzalez, Bolanos, Umana (raté).
Argentine - Belgique (5 juin) 1-0 : Higuain (8e).
15:04 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, allemagne, france, brésil, colombie, pays-bas, costa rica, argentine, belgique, pays-bas - argentine, ronaldo, messi, neymar, di maria, louis van gaal, bergkamp, johan cruijff, mario kempes