14/07/2014
Coupe du monde 2014 : finale, mondial, et stats
LA FINALE : Allemagne - Argentine 1-0 a.p
Il était dit que l'Allemagne remporterait ce 13 juillet 2014 sa 4ème Coupe du monde de football. Partant favorite face à une équipe argentine qui n'aura pas démérité, elle a été un poil au dessus et a fini par arracher la victoire au bout d'un match indécis. Celui-ci a étrangement ressemblé à la finale de 2010 entre Espagnols et Hollandais, qui s'était également achevé en fin de prolongation (1-0 pour l'Espagne, but d'Iniesta à la 117e), à la différence près que le match d'il y a quatre ans fut bien plus brutal (13 cartons jaunes, 1 rouge), et bien moins agréable à regarder que celui-ci.
Si l'Argentine, vaillante de bout en bout lors de ce mondial, n'a pas à rougir de cette défaite (on ne l'attendait pas à ce stade-là), l'Allemagne pour sa part est justement récompensée. Elle fut l'équipe la plus régulière du tournoi et la plus performante (18 buts marqués, 4 encaissés). Qui plus est, elle est également la plus régulière en coupe du monde, à un niveau très élevé (finaliste en 2002, demi-finaliste en 2006 et 2010) et à niveau légèrement moindre (elle a toujours atteint les quarts depuis 1954!).
La génération dorée du football allemand gagne enfin un titre mondial, elle qui fut toujours bien placée depuis des années et qui échouait systématiquement en fin de course (l'Allemagne fut également finaliste de l'Euro 2008 et demi-finaliste en 2012). Ce succès, on le doit essentiellement à l'entraîneur Joachim Löw. En poste depuis 2006, celui-ci a réussi à bâtir patiemment une équipe ultra-performante. La première ébauche de la redoutable machine mise en place fut l'équipe finaliste à l'Euro 2008. Les jeunes de l'époque (Lahm, Schweinsteiger) ont confirmé, ceux de 2010 (Müller, Boateng) et 2012 (Khedira, Hummels) également (sans oublier les autres). Même un vieux briscard comme Klose (36 ans) s'est arrangé pour inscrire 2 buts, battant le record absolu de buts marqués en coupe du monde (16). Le coach allemand a ainsi réussi la fusion entre les générations, mettant en place un collectif impressionnant de solidité et d'efficacité. La différence avec les années précédentes est que cette machine offensive a acquis en plus la rigueur défensive qui lui manquait.
De même, les joueurs sont devenus interchangeables. Contrairement à d'autres équipes souffrant d'une dépendance à un joueur (Brésil, Argentine), la Mannschaft a grandement bénéficié de la richesse de son banc de touche (et encore, Marco Reus, titulaire habituel mais blessé, n'était pas au mondial...). Cet avantage fondamental explique l'excellent coaching opéré par Löw : entrés en cours de jeu, Götze (buteur) et Schürrle (passeur) furent à l'origine du seul but marqué. Joker de luxe, Schürrle avait également marqué contre l'Algérie et le Brésil (doublé), après être entré en cours de match... Quant au capitaine Philip Lahm, présent lors de toutes les compétitions depuis l'Euro 2004, il est enfin récompensé pour sa constance. Lors de la finale de l'Euro 2008 (victoire de l'Espagne 1-0), il avait été remplacé à la mi-temps, après avoir été fautif sur le but espagnol. Une belle revanche.
J.N
Allemagne - Argentine 1-0
- But : Götze (113e).
- Avertissements : Schweinsteiger (29e), Höwedes (33e) ; Mascherano (64e), Agüero (65e).
- Allemagne : Neuer - Lahm (cap.), J. Boateng, Hummels, Höwedes - Kramer (Schürrle, 31e), Kroos, Schweinsteiger - Müller, Klose (Götze, 88e) - Ozil (Mertesacker, 120e).
- Argentine : Romero - Zabaleta, Demichelis, Garay, Rojo - E. Perez (Gago, 86e), Biglia, Mascherano, Lavezzi (Agüero, 46e) - Messi (cap.), Higuain (Palacio, 78e).
MATCH POUR LA 3ème PLACE (12 juillet) : Brésil - Pays-Bas 0-3
- Buts : Van Persie (3e s.p), Blind (17e), Wijnaldum (90e+1).
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AUTOUR DE LA FINALE
- L'Allemagne remporte sa 4ème Coupe du monde, après 1954, 1970, et 1990. En raison de sa 3ème victoire depuis le 3ème sacre brésilien de 1970, elle ramène chez elle le véritable trophée qui passe donc la main à un nouveau.
- Allemagne - Argentine est la 7ème finale à se poursuivre en prolongation, après 1934, 1966, 1978, 1994, 2006, et 2010.
- L'Allemagne égale le nombre de victoires (4) de l'Italie (1934, 1938, 1982, 2006).
- Elle remporte également sa 2ème finale contre l'Argentine. Celle-ci s'était imposé en 1986 (3-2) mais s'était incliné en 1990 (0-1).
- Mario Götze est le 10ème joueur allemand à marquer en finale, après Rahn et Morlock (1954), Haller et Weber (1966), Gerd Müller (1974), Breitner (1974 et 1982), Völler et Rümmenige (1986), et Brehme (1990).
- L'Allemagne est la première équipe européenne à remporter la Coupe sur le continent américain.
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LE MONDIAL
Cette édition 2014 aura tenu toutes ces promesses et est déjà considérée comme l'une des meilleures coupes du monde. Elle fut portée sur l'offensive (2,67 buts/match de moyenne) et récompensa l'équipe la plus méritante (Allemagne). Au niveau de la discipline, si certains gestes furent déplorables (notamment la morsure de Suarez), cela fut correct dans l'ensemble. Seulement 10 cartons rouges furent distribués en 64 matchs, un nombre faible. Il y a également eu du suspense (8 matchs sur 16 - après le premier tour - se poursuivant en prolongation) et des surprises. Le tenant du titre, l'Espagne, fut éliminé dès le premier tour, également accompagné de l'Italie, de l'Angleterre, et du Portugal. Dans le sens inverse, on ne s'attendait pas à voir l'Algérie atteindre les huitièmes ou le Costa Rica les quarts. La petite nation d'Amérique centrale constitue l'une des deux grandes surprises positives de la compétition. Éliminée aux tirs aux buts par les Pays-Bas, elle quitta la compétition sans perdre et en terminant avec la meilleure défense (2 buts encaissés).
L'autre belle surprise est la Colombie et son football chatoyant. Ses milieux offensifs Cuadrado et James Rodriguez nous régalèrent de leur technicité. Le second nommé fut élu meilleur joueur du premier tour et a terminé meilleur buteur du tournoi (6 buts). Fait rarissime, nous avons eu droit à des scores fleuves entre équipes de niveau plus ou moins égal : Espagne - Pays-Bas (1-5), Allemagne - Portugal (4-0), Suisse - France (2-5), Brésil - Allemagne (1-7), rien que ça. Niveau médiocrité, le Cameroun peut être considéré comme l'équipe la plus nulle de ce mondial, que ce soit au niveau des résultats (3 défaites, 9 buts encaissés, 1 seul marqué) ou du comportement de certains de ses joueurs. L'anti-foot total est à mettre au crédit de l'Iran et de la Grèce, équipes qui furent vraiment difficiles à regarder jouer. Saluons enfin la performance des équipes latino-américaines (7 furent présentes en huitièmes), des Pays-Bas (qui terminent troisièmes sans avoir perdu), d'une Belgique prometteuse, et d'une équipe de France retrouvée.
- Meilleur joueur du tournoi : Lionel Messi (Argentine).
- Meilleur espoir : Paul Pogba (France).
- Meilleur gardien : Manuel Neuer (Allemagne).
- Meilleur joueur du premier tour : James Rodriguez (Colombie).
- Meilleur buteur : James Rodriguez (Colombie, 6).
- Meilleure attaque : Allemagne (18).
- Plus mauvaise attaque : Iran, Honduras, Cameroun (1).
- Meilleure défense : Costa Rica (2 / 5 matchs).
- Plus mauvaise défense : Brésil (14 / 7 matchs), Cameroun, Australie (9 / 3 matchs).
- Buts : 171 (record de 1998 égalé (Coupe du monde à 64 matchs)).
- Moyenne de buts : 2,67 - meilleure moyenne - avec 1998 - depuis 1982 (2,81).
- Cartons rouges : 10 : Song (Cameroun), Palacios (Honduras), Rebic (Croatie), Marchisio (Italie), L. Valencia (Equateur), M. Pereira (Uruguay), Katsouranis (Grèce), Pepe (Portugal), Defour (Belgique), Duarte (Costa Rica).
Le record appartient à l'édition 2006 (28).
LES PREMIÈRES
- Premier but (Vedad Ibisevic, Argentine, 1-2) et première victoire (3-1, Iran) pour la Bosnie en Coupe du monde (première participation).
- Premier doublé pour un joueur nigérian (Ahmad Musa, Nigeria - Argentine 2-3).
- 4 buts inscrits par l'Algérie (4-2 contre la Corée du Sud).
- Première qualification en huitièmes pour l'Algérie.
- Première qualification en huitièmes pour la Grèce.
- Première qualification en quarts pour le Costa Rica.
- Première qualification en quarts pour la Colombie.
- Première utilisation de la Goal-Line Technology (France - Honduras 3-0).
- Plus large défaite du Portugal (0-4, Allemagne).
- Plus large défaite du Brésil (1-7, Allemagne).
- Plus large victoire de l'Allemagne (7-1, Brésil).
- 8 équipes américaines en huitièmes de finale.
- 7 équipes latino-américaines en huitièmes de finale.
- 5 huitièmes de finale se terminant en prolongation.
- L'entraîneur néerlandais Louis van Gaal a utilisé ses 23 joueurs sur l'ensemble des 7 matchs joués par les Pays-Bas. Lors du dernier match pour la 3ème place (Brésil - Pays-Bas), il fit rentrer dans les arrêts de jeu le 3ème gardien Vorm.
- Ce même van Gaal est également l'auteur d'une autre première. A 40 secondes de la fin de la 2ème prolongation de Pays-Bas - Costa Rica (0-0), il fit rentrer le second gardien, Tim Krul, en vue de la séance de tirs aux buts (du jamais vu). Bien lui en a pris, le portier de Newcastle a stoppé deux tirs aux buts, envoyant son équipe en demi-finale.
LES SÉRIES
- 6ème qualification consécutive en huitièmes pour le Mexique.
- 6ème qualification consécutive en quarts pour le Brésil.
- 4ème qualification consécutive en demi-finale pour l'Allemagne.
- Qualification pour les quarts (ou leur équivalent - deuxième tour - jusqu'en 1982) pour l'Allemagne depuis 1954.
- 6ème défaite consécutive pour le Cameroun en Coupe du monde (2002, 2006, 2014). Le record est détenu par le Mexique (9).
- 3ème élimination consécutive au premier tour pour la Croatie (2002, 2006, 2014).
- 3ème élimination consécutive au premier tour pour la Côte d'Ivoire (2006, 2010, 2014).
RECORDS
- La demi-finale Brésil - Allemagne (1-7) constitue un record à plusieurs niveaux. Il s'agit de la plus lourde défaite du Brésil et de la plus large victoire allemande. C'est de même le record de buts inscrits dans le dernier carré pour une seule équipe. En demi-finale, en 1930, l'Argentine et l'Uruguay s'étaient imposés 6-1, respectivement contre les Etats-Unis et la Yougoslavie. En 1954, l'Allemagne battait l'Autriche sur le même score également et en 1958 était étrillée par la France lors du match comptant pour la troisième place (3-6).
- Le Brésil enregistre de même un triste record. Défait par l'Allemagne (1-7) puis les Pays-Bas (0-3, match pour la 3ème place), il perd pour la première fois en Coupe du monde 2 matchs d'affilée, qui plus est à domicile.
- Miroslav Klose (Allemagne) égale puis dépasse le record de buts marqués en Coupes du monde, détenu jusque là par le seul Ronaldo (15, Brésil), en inscrivant des buts contre le Ghana et le Brésil, ses 15ème et 16ème but (5 en 2002, 5 en 2006, 4 en 2010, 2 en 2014).
- En effectuant 16 arrêts contre la Belgique (1-2), la gardien américain Tim Howard (35 ans) a battu le record du gardien Ramon Quiroga, auteur de 13 parades face aux Pays-Bas en 1978 (les statistiques s'arrêtent à 1966).
- Le néerlandais Memphis Maupay réalise un double record. Il devient le plus jeune buteur de son pays en Coupe du monde, à 20 ans et 4 mois, en marquant le troisième but de son équipe face à l'Australie (3-2), et le premier à inscrire un but et délivrer une passe décisive après être entré en cours de jeu (Pays-Bas - Chili 2-0).
PALMARÈS DE LA COUPE DU MONDE
- 5 titres : Brésil (1958, 1962, 1970, 1994, 2002)
- 4 : Allemagne (1954, 1974, 1990, 2014), Italie (1934, 1938, 1982, 2006)
- 2 : Argentine (1978, 1986), Uruguay (1930, 1950)
- 1 : Espagne (2010), France (1998), Angleterre (1966)
LES MEILLEURS BUTEURS DES COUPES DU MONDE
- 16 buts : Miroslav Klose (Allemagne, 2002, 2006, 2010, 2014).
- 15 : Ronaldo (Brésil, 1998, 2002, 2006).
- 14 : Gerd Müller (Allemagne, 1970, 1974).
- 13 : Just Fontaine (France, 1958).
- 12 : Pelé (Brésil, 1958, 1962, 1966, 1970).
- 11 : Sandor Kocsis (Hongrie, 1954), Jürgen Klinsmann (Allemagne, 1990, 1994, 1998).
- 10 : Helmut Rahn (Allemagne, 1954, 1958), Teofilo Cubillas (Pérou, 1970, 1978), Grzegorz Lato (Pologne, 1974, 1978, 1982), Gary Lineker (Angleterre, 1986, 1990), Gabriel Batistuta (1994, 1998, 2002), Thomas Müller (Allemagne, 2010, 2014).
- 9 : Jairzinho (Brésil, 1970, 1974), Vava (Brésil, 1958, 1962), David Villa (2006, 2010, 2014), Roberto Baggio (1990, 1994, 1998), Paulo Rossi (Italie, 1978, 1982), Christian Vieri (Italie, 1998, 2002), Eusebio (Portugal, 1966),
03:38 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, allemagne, argentine, colombie, costa rica, cameroun, iran, grèce, philipp lahm, joachim lpöw, allemagne - argentine 1-0 a.p, brésil, espagne, italie, angleterre, miroslav klose, mario götze, götze, van gaal
06/07/2014
Coupe du monde : le dernier carré
Si les quarts de finale furent âprement disputés, sans toutefois déboucher sur une surprise (voir les résultats ci-dessous), les demi-finales nous offrent également deux belles affiches. Y figureront trois vainqueurs de l'épreuve représentant 50% des victoires en Coupe du monde, et le finaliste de 2010. Seule ombre au tableau, l'absence de la star brésilienne Neymar, victime d'un "attentat" contre la Colombie, et à un degré moindre, celle d'Angel Di Maria (également blessé), meilleur joueur argentin (avec Messi) depuis le début du tournoi.
BRÉSIL - ALLEMAGNE (8 juin)
Nombreux espèrent à chaque Coupe du monde une affiche entre ces deux-là. On les comprend. Il aura fallu attendre l'épreuve de 2002 pour que les deux équipes les plus régulières du tournoi se retrouvent pour la première fois, et en finale. L'invincible armada, emmenée notamment par le trident d'attaque Rivaldo - Ronaldinho - Ronaldo avait largement dominé (2-0, doublé de Ronaldo) une Manschaftt arrivée en finale grâce à un parcours facile. Son accession à la finale masquait en fait la faiblesse d'une équipe encore marquée par un Euro 2000 désastreux (éliminée au premier tour, elle finit dernière d'un groupe comprenant l'Angleterre, le Portugal, et la Roumanie) et un Mondial 98 mitigé (élimination frustrante en quart contre la Croatie). Bref, cette seule confrontation ne fut pas un grand match.
Ce nouveau choc est donc le bienvenu. Il oppose l'équipe la plus présente en coupe du monde (20 éditions sur 20 possibles) et la plus titrée (5 coupes du monde, soit 25% de victoire) à la plus régulière (3 coupes du monde et une participation aux quarts sans discontinuité depuis 1954 pour l'Allemagne). Hormis 2002, le Brésil s'est également imposé deux fois en Coupe des Confédérations, largement en 1999 (4-0 au premier tour) et plus difficilement en 2005 (3-2 en demi-finale). Il totalise donc 100% de victoires en match officiel. En matchs amicaux (le premier le 5 mai 1963, victoire 2-1 du Brésil à Hambourg), la tendance est similaire, le Brésil ayant remporté 9 matchs, pour 4 défaites et cinq nuls. Il totalise donc - tous matchs confondus - 12 victoires en 21 matchs.
Si l'Allemagne n'enregistre que 19% de victoires (le Brésil 57%), elle aborde néanmoins cette demi-finale historique dans la peau du favori. En effet, les deux équipes ont alterné le bon et le moins bon en cinq rencontres disputées, l'Allemagne possédant des statistiques légèrement meilleures que celles du Brésil : 4 victoires et 1 nul contre 3 victoires et 2 nuls , et 3 buts encaissés contre 4 (les deux équipes ont marqué chacune 10 buts). Mais au-delà de ces chiffres qui n'ont de portée que théorique, les absences, côté brésilien, du capitaine et patron de la défense Thiago Silva (suspendu) et du principal détonateur offensif Neymar (blessé) fragilisent considérablement la Seleçao, d'autant plus que les Allemands ont affiché contre l'Algérie en huitième (2-1 a.p) et contre la France en quart (1-0) une solidité physique impressionnante.
PAYS-BAS - ARGENTINE (9 juin)
Une demi-finale entre les petits frères de Johan Cruijff et ceux de Diego Maradona constitue également un choc au sommet, même si l'Albiceleste n'a plus brillé en Coupe du monde depuis 1990 et une finale perdue contre la RFA (0-1). Par la suite, les Argentins ont été trois fois éliminés en quart (1998, 2006, et 2010), une fois en huitième (1994) et même une fois sortis au premier tour (2002, une première depuis 1962). Les Bataves, pour leur part, connurent également des fortunes diverses, mais furent finalistes lors de la dernière édition. Ils furent sinon demi-finalistes en 98, absents en 2002, et huitièmes de finaliste en 2006. Là encore, l'âge d'or des années 70 semble bien loin. Ces deux équipes sont en fait à la recherche d'une confirmation. L'Argentine veut enfin briller avec sa "génération Messi" et les Pays-Bas montrer que leur accession à la finale de 2010 ne fut pas fortuite, voire remporter le mondial après trois tentatives infructueuses (1974, 1978, 2010).
Au mondial 1974 (en Allemagne), la meilleure génération hollandaise de tous les temps avait étrillé son futur adversaire en demi, lors du second tour (4-0). Mais la bande à Cruijff, un poil trop sûre d'elle, s'était inclinée en finale (1-2) face à Beckhenbauer et compagnie. Quatre ans plus tard, sans Cruijff, elle ne pouvait rien faire en finale face à une Argentine programmée pour gagner "son mondial". Avec l'attaquant Mario Kempes (meilleur buteur du tournoi avec 6 buts), l'équipe entraînée alors par César Luis Menotti prenait sa revanche (3-1 a.p). Les deux équipes se retrouveront également en quart de finale du mondial 98. Serrée, la rencontre bascula en toute fin de match avec un bijou de l'ancienne gloire Dennis Bergkamp. Sur une longue transversale de Frank De Boer, il réalisait dans la surface un superbe enchaînement contrôle/crochet sur le défenseur Ayala et crucifiait le gardien d'un extérieur du pied dans la lucarne (89e, 2-1).
Au premier tour en 2006, le duel Messi-Tevez / Robben-Van Persie se solda par un match nul (0-0) dans une rencontre dont le seul enjeu était la première place du groupe. Sinon, en quatre matchs amicaux, les Pays-Bas se sont imposés deux fois (1974, 2003), pour deux matchs nuls. Poussive au début du tournoi, l'Argentine a toutefois remporté tous ses matchs. S'imposant à chaque fois d'un écart d'un but, elle frôla même les tirs aux buts contre la Suisse en huitièmes (1-0 a.p). Dans un groupe plus difficile, les Pays-Bas remportèrent également tous leurs matchs, inscrivant la bagatelle de 10 buts. Malmenés contre le Mexique en huitième, ils durent s'arracher pour marquer deux buts dans les derniers instants (2-1). Contre le Costa-Rica, ils ne purent éviter ni la prolongation ni la séance des tirs aux buts qu'ils gagnèrent grâce à un coup de génie de Louis Gaal. Le coach expérimenté a fait rentrer à 40 secondes de la fin des prolongations le gardien n°2 Tim Krul qui stoppa deux tirs...
Ayant connu tous types de scénarios (ils écrasent également le tenant du titre lors de leur premier match), les Oranje ont également évolué dans trois schémas tactiques différents (5-3-2, 4-3-3, 3-4-3), montrant ainsi qu'ils ont plusieurs cordes à leur arc. Avec trois buts encaissés seulement (comme les Pays-Bas), l'Argentine est néanmoins un poil au dessous au niveau de son jeu collectif. Si elle possède un génie en la personne de Messi, elle devrait vraisemblablement être privée de Di Maria (blessé contre la Belgique), alors que Kun Aguero est toujours sur la touche. Quant à la Hollande, elle devra faire sans sa tour de contrôle au milieu Nigel de Jong, blessé pour le reste de la compétition. Le match aurait dû être un duel entre les tridents Higuain-Messi-Di Maria et Sneijder-Robben-Van Persie. Mais sans Di Maria, l'Albiceleste part fragilisée. La Hollande est donc favorite. J. N.
Résultats des quarts de finale
France - Allemagne (4 juin) 0-1 : Hummels (13e).
Brésil - Colombie (4 juin) 2-1 : Thiago Silva (7e), David Luiz (68e) ; James Rodriguez (80e s.p).
Pays-Bas - Costa Rica (5 juin) 0-0 a.p (4-3, tirs aux buts).
Tirs aux buts : Van Persie, Robben, Sneijder, Kuyt ; Borges, Ruiz (raté), Gonzalez, Bolanos, Umana (raté).
Argentine - Belgique (5 juin) 1-0 : Higuain (8e).
15:04 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, allemagne, france, brésil, colombie, pays-bas, costa rica, argentine, belgique, pays-bas - argentine, ronaldo, messi, neymar, di maria, louis van gaal, bergkamp, johan cruijff, mario kempes
05/07/2014
Colombie - Equateur - Venezuela
Si le drapeau de la Colombie (tout récent quart de finaliste surprise de la Coupe du monde de football) et de l'Equateur sont presque identiques, ce n'est pas dû au hasard (ce qui peut être le cas pour d'autres pays). Avec le Venezuela (dont le drapeau est également similaire, voir plus bas), ces deux Etats formèrent la République de Colombie (ou Grande Colombie) de 1821 à 1831. Celle-ci constitua en Amérique du sud une des premières indépendances vis-à-vis de l'Espagne et fut dirigée jusqu'à sa dissolution par l'emblématique Simon Bolivar (1783-1830). En 1830, la Grande Colombie sera scindée en trois Etats, la Colombie, l'Equateur, et le Venezuela. Faisant partie de la Colombie, le Panama sera détaché de celle-ci en 1903. On doit les trois couleurs du drapeau au général vénézuélien Francisco de Miranda (1750-1816), un des précurseurs de l'indépendance latino-américaine, et qui avait créé ce drapeau en 1801 et qui l'avait déployé à bord de son brigantin lors de l'attaque du port de Coro (Venezuela) le 12 mars 1806. Le jaune représente l'Amérique, le rouge l'Espagne, les deux séparés par l'Océan atlantique (bleu). La disposition actuelle des trois couleurs (la bande jaune faisant le double de chacune des autres bandes) est adoptée officiellement le 26 novembre 1861.
La signification actuelle des couleurs est la même pour la Colombie (1.141.748 km² ; 47 millions d'habitants) et l'Equateur (283.520 km² ; 15 millions d'habitants). Le jaune symbolise l'or et les richesses naturelles et le rouge le sang versé pour l'indépendance. Une petite nuance concerne toutefois le bleu. Dans le cas équatorien (adoption officielle le 26 septembre 1860), il renvoie au ciel et à l'Océan Pacifique tandis que pour la Colombie, mis à part le ciel couvrant la Patrie, il concerne aussi l'Atlantique puisque ces deux océans bordent le littoral colombien. Le drapeau de l'Equateur (deuxième drapeau) comporte également les armoiries au milieu. Les couleurs du drapeau du Venezuela ont également la même signification que celles des deux autres pays. Toutefois, il comporte trois bandes horizontales de taille égale, ainsi que 7 étoiles représentant les 7 provinces signataires de l'acte de l'indépendance de 1811 (Barcelona, Baranas, Caracas, Cumanà, Margarita, Mérida, Trujillo). Adopté pour la première fois le 14 juillet 1811, le drapeau fut modifié le 12 mars 2006 à la demande d'Hugo Chavez (1954-2013). Fut ajoutée une 8ème étoile faisant honneur à la province historique de Guyane vénézuélienne (sud-est), ayant elle aussi contribué à l'indépendance. J. N
Venezuela
Grande Colombie (1821-1831)
Drapeau de Francisco de Miranda (1801)
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02/07/2014
Coupe du monde : les quarts en question
Mis à part Colombie - Uruguay (2-0), les huitièmes de finale (voir les résultats plus bas) nous ont offert des matchs spectaculaires et disputés, de bout en bout (aucun 0-0). Et pour cause, cinq rencontres se sont terminées sur une prolongation (deux sur les tirs aux buts), ce qui bat le précédent record de 1990 pour ce même stade de la compétition (4). Les quarts de finale qui s'annoncent de même palpitants nous proposent un duel latino entre l'organisateur du tournoi (Brésil) et l'équipe la plus séduisante du moment (Colombie), un match déséquilibré a priori entre le finaliste de 2010 (Pays-Bas) et l'équipe surprise (Costa Rica), une partie d'échecs entre de vieilles connaissances (France - Allemagne), et un choc entre une Argentine sur les traces de Maradona et une Belgique en devenir.
BRÉSIL - COLOMBIE (4 juillet)
NEYMAR vs JAMES
Impressionnants d'aisance technique, les Cafeteros ont littéralement croqué en un Uruguay manifestement atteint par la suspension de son buteur Luis Suarez (2-0), tandis que les Auriverdes ont peiné à sortir le Chili (aux tirs aux buts après que ce dernier eut touché le poteau dans les dernières secondes de la prolongation). Jamais opposées en Coupe du monde, les deux équipes se sont affrontées 24 fois, avec un large avantage pour le Brésil (15 victoires, pour 2 colombiennes). En 9 matchs de Copa America, la Seleçao s'est imposé à 8 reprises. La seule victoire colombienne dans cette compétition (en juin 1991) est la dernière en date contre un adversaire qui ne lui a jamais réussi. En 10 matchs de qualification pour la Coupe du monde (1970, 1978, 2006, 2010), elle ne s'est jamais imposée. A noter que dans cette catégorie de matchs, les trois dernières rencontres se sont soldées par un score nul et vierge.
Décrié pour son animation collective manquant cruellement de liant, le Brésil n'a pas rassuré face au Chili. Neymar a beaucoup tenté mais fut surtout esseulé sur le front de l'attaque où Fred (encore une fois) et Oscar furent aux abonnés absents. Après un premier tour sans faute (3 victoires), la Colombie, elle, a régalé face à l'Uruguay. Désigné meilleur joueur de la première phase, le génial meneur de jeu James Rodriguez a marqué un but magnifique (contrôle orienté, volée de l'extérieur de la surface sous la barre), avant d'en inscrire un second à la suite d'un mouvement collectif brillant. Déjà auteur de 5 buts (il a marqué dans tous les matchs) et 2 passes décisives, il constituera avec son coéquipier Cuadrado (dribbleur invétéré, auteur de 4 passes décisives) le principal danger pour le Brésil. Celui-ci semble devoir à nouveau se tourner vers Neymar, sa seule satisfaction offensive pour le moment.
Sixième meilleur buteur de la Seleçao à seulement 22 ans (35 buts en 53 sélections), le joueur de Barcelone ne pourra pas toujours tout faire seul. Si le Brésil rééditait la performance de son match précédent, il ne passerait pas, d'autant plus que les Cafeteros, aussi à l'aise techniquement que les Auriverdes, sont plus rapides.
FRANCE - ALLEMAGNE (4 juillet)
DES RETROUVAILLES TRÈS ATTENDUES
On se souvient bien entendu du fameux RFA - France (3-3 a.p ; 5-3 tirs aux buts), demi-finale de la Coupe du monde 1982, jouée à Séville. L'agression du gardien de but allemand Harald Schumacher sur Patrick Bastiston, le retour de l'Allemagne après les deux buts magnifiques de Marius Trésor et Alain Giresse, et la défaite finale aux tirs aux buts (première rencontre de Coupe du monde à se terminer sur ce coup de poker) laissèrent pendant très longtemps des traces dans la conscience collective française. D'autant plus que les deux équipes se retrouvèrent à nouveau au stade des demis en 1986, pour une nouvelle victoire allemande (2-0). Depuis ces deux désillusions françaises, elles ne se rencontrèrent plus en match officiel. En 1958, lors du match comptant pour la troisième place, la France corrigea son adversaire (6-3), avec notamment un quadruplé de Just Fontaine, recordman du nombre de buts marqués lors d'une phase finale (13).
En amical par contre, selon une tradition établie depuis longtemps, Français et Allemands se rencontrèrent 22 fois, avec un léger avantage aux Tricolores (10 victoires pour 7 défaites, 5 matchs nuls). Les deux derniers matchs se soldèrent par une victoire de part et d'autre à l'extérieur. La France s'impose en février 2012 à Brême (2-1) mais s'incline un an plus tard à Saint-Denis (1-2). Comme les Pays-Bas et le Costa Rica, ces deux équipes ont cravaché dur pour passer les huitièmes. Bousculée par un Nigéria généreux, la France, incapable de mettre du rythme à son jeu collectif a dû son salut aux infortunes de son adversaire. C'est d'abord un but d'Emenike (19e) qui fut injustement invalidé (pour cause de hors-jeu), puis une faute de Matuidi sur Onnazi (54e) qui sortait sur blessure (le français aurait du avoir un carton rouge), et enfin une sortie complètement raté d'Enyeama sur corner qui permettait à Pogba de délivrer les siens (19e). Le second but, marqué dans les arrêts de jeu (90e+2), fut anecdotique.
Pour l'Allemagne, ce fut une autre paire de manches. Positionnée très haut, la Mannschaft s'attendait à avoir affaire à un adversaire jouant regroupé. Mais l'Algérie de Vahid Halilodzic a bluffé tout le monde et joué crânement sa chance et a également tablé sur l'offensive, effectuant en première mi-temps un pressing constant. Le score aurait bu basculer d'un côté comme de l'autre avant la pause. Les Allemands prirent l'ascendant en seconde mi-temps mais tombèrent sur un gardien en état de grâce. Leur expérience (l'Allemagne a toujours atteint les quarts depuis 1954...) a finalement payé en prolongation (2-1). L'Algérie a fait le match de sa vie et quitte le tournoi la tête haute.
Difficile d'établir un pronostic pour ce quart de finale le plus alléchant. La France et l'Allemagne font partie des quatre équipes (avec les Pays-Bas et la Colombie) qui ont le mieux joué jusqu'ici. Toutefois, après un début canon, elles sont rentrées dans le rang. Balayant Honduriens (3-0) et Suisses (5-2), les Tricolores ont concédé le nul avec l'Equateur (0-0) et gagné difficilement leur huitième. Idem pour l'Allemagne qui après avoir atomisé le Portugal (4-0), a été bousculée par le Ghana (2-2) avant de s'imposer sur la plus petite des marques face aux Etats-Unis (1-0), et de jouer une prolongation éprouvante face à l'Algérie. Le match devrait être très serré, entre deux équipes très solides physiquement et évoluant dans un schéma tactique (4-3-3 sans meneur axial) identique. A noter que les deux milieux défensifs français Blaise Matuidi et Paul Pogba sont sont le coup d'une suspension en cas de carton jaune (Höwedes et Lahm côté allemand).
PAYS-BAS - COSTA RICA (5 juillet)
DAVID contre GOLIATH
Ne s'étant jamais rencontrées en match officiel ou amical, Hollandais et Costaricains ont pour point commun immédiat avoir failli ne jamais accéder aux quarts. Les circonstances sont toutefois différentes. Éliminés jusqu'à la 88ème minute, les Pays-Bas sont revenus de très loin, la faute à un adversaire - le Mexique - qui n'a cessé de reculer, et grâce une nouvelle fois à ses joueurs d'expérience. Suite à un remise de Huntelar, Sneijder (meilleur néerlandais lors du mondial 2010) expédiait des 16 mètres une demi-volée puissante qui ne laissait aucun à l'excellent gardien mexicain Ochoa, qui ne pouvait rien faire sur ce coup-ci. Il faut d'ailleurs noter la prestation brillante des gardiens latinos (Ochoa, Navas, Bravo, Julio Cesar). Dans les arrêts de jeu, Robben se faisait faucher dans la surface (simulation ?) par Marquez. Le penalty était transformé par Huntelaar (90e+4).
Éliminés à deux minutes près, les joueurs de Louis Van Gaal se qualifiaient en évitant la prolongation, à laquelle ne put échapper par contre le Costa Rica. Légèrement supérieur à une Grèce qui jouait en reculant, celui-ci prenait l'avantage grâce à son capitaine Bryan Ruiz (52e) et contrôlait le match . L'expulsion du défenseur Duarte pour un second avertissement (66e) allait changer la donne, déstabilisant complètement le schéma tactique (3-5-2) mis en place par. Épuisés, les Ticos était finalement rejoints à la 91ème minute et voyaient se profiler une prolongation compliquée. L'incroyable maladresse des Grecs (une action à 5 contre 2 était gâchée à la 112e) leur permettait d'accéder aux tirs aux but qu'ils remportèrent grâce à un 5/5 et un arrêt de l'excellent Kevin Navas.
Ce match inédit mettra donc aux prises une équipe ayant inscrit deux buts dans le money time à une autre s'étant faite rejoindre dans les arrêts de jeu et ayant disputé une éreintante prolongation (ce qui pèsera certainement dans la balance). Pays-Bas - Costa Rica sera surtout un duel entre une équipe de classe mondiale possédant la meilleure attaque actuelle (10 buts sur 12 marqués en 2ème mi-temps) et finaliste du dernier mondial, et le petit poucet de la compétition qui lui, participe à sa quatrième Coupe du monde et son premier quart de finale. Les Pays-Bas sont largement favoris.
ARGENTINE - BELGIQUE (5 juillet) :
DANS L'OMBRE DES ILLUSTRES PRÉDÉCESSEURS
Les Albicelestes et les Diables Rouges ont également dû jouer une prolongation pour se défaire de leurs adversaires respectifs. Dominée par la Suisse en première mi-temps, l'Argentine a ensuite entièrement dominé les débats et est tombée sur un excellent gardien (décidément...) qui a réalisé 18 arrêts sur l'ensemble du match. Alors qu'on se dirigeait vers les prolongations, Angel Di Maria, meilleur joueur du match marquait d'un plat du pied suite à une action lumineuse de Messi (118e). Egalement dominateurs face à une Team USA moins fringante que lors de ses matchs précédents, la Belgique a également buté sur un grand gardien (Tim Howard) qui repoussa longtemps l'échéance. Comme pour Allemagne - Algérie, nous avons eu droit à des prolongations d'anthologie. Et c'est à nouveau un remplaçant belge (après Fellaini, Mertens, et Origi au premier tour) qui fit la différence, en la personne de Lukaku. Il décalait d'abord De Bruyne qui contournait deux défenseurs avant de marquer dans un angle fermé (93e), puis servi par ce même De Bruyne, il battait de près son coéquipier à Everton (105e). Julian Green redonnait espoir aux siens (107e) mais ces derniers n'avaient plus assez de jus pour revenir malgré une énorme occasion de Dempsey (114e).
Argentins et Belges se sont déjà affrontés deux fois en Coupe du monde. Contre toute attente, la Belgique s'imposait en 1982 au premier tour (1-0). Quatre ans plus tard, elle se faisait crucifier par Maradona, auteur d'un doublé (2-0), en demi-finale. Les deux équipes ne se reverront plus par la suite (en match amical non plus) et ne connaîtront plus de génération prodigieuse depuis la bande à Enzo Scifo et celle de Diego Maradona. Mais l'Argentine a désormais Lionel Messi, capable à lui seul de débloquer un match, et la Belgique a justement sa meilleure génération depuis les années 80. Là encore, les deux équipes partent à égalité. Elles ont toutes les deux prouvé qu'elles étaient capables d'arracher des victoires en fin de rencontre et sont aguerries au niveau des duels physiques. Possédant plus de joueurs techniques et un banc de touche mieux fourni, alors que l'Argentine fera sans Aguero, blessé pour le reste de la coméptition, la Belgique pourrait toutefois pâtir d'une équipe plus jeune et donc moins expérimentée. Elle a surtout 5 joueurs (dont 4 titulaires) sous la menace d'un carton jaune entraînant une suspension en cas de qualification et pourrait ne pas défendre de manière optimale. Ce match pourrait également constituer un duel à distance entre Messi et Eden Hazard. Mais le joueur de Chelsea, décevant jusque-là, devra élever son niveau de jeu.
J. N
HUITIEMES DE FINALE
Brésil - Chili (28 juin) 1-1 a.p (3-2, tirs aux buts) : David Luiz (18e) ; Alexis Sanchez (32e).
Tirs aux buts : David Luiz, Willian (raté), Marcelo, Hulk (raté), Neymar ; Pinilla (raté), A. Sanchez (raté), Aranguiz, Diaz, Jara (raté).
Colombie - Uruguay (28 juin) 2-0 : James Rodriguez (28e, 50e).
Pays-Bas - Mexique (29 juin) 2-1 : Sneijder (88e), Huntelaar (90e+5) ; Dos Santos (48e).
Costa Rica - Grèce (29 juin) 1-1 a.p (5-3, tirs aux buts) : B. Ruiz (52e) ; Papasthatopoulos (90e+1).
Tirs aux buts : Borges, Ruiz, G. Gonzalez, J. Campbell, Umana ; Mitroglou, Christodoulopoulos, Holebas, Gekas (raté).
France - Nigeria (30 juin) 2-0 : Pogba (79e), Yobo (90e+2 c.s.c).
Allemagne - Algérie (30 juin) 2-1 a.p : Schürrle (92e), Ozil (120e) ; Djabou (120e+1).
Argentine - Suisse (1er juillet) 1-0 a.p : Di Maria (118e).
Belgique - Etats-Unis (1er juillet) 2-1 a.p : De Bruyne (93e), Lukaku (105e) ; Green (107e).
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27/06/2014
Coupe du monde : les huitièmes en question
LE RETOUR DES LATINOS
Avec les derniers matchs, hier, des groupes G et H, le premier tour d'une Coupe du monde portée sur l'offensive a livré son verdict final. Pour la première fois, sept équipes d'Amérique Latine s'en sont extirpées. Passage en revue des huit affiches.
Pour la première fois depuis bien longtemps, il y aura 7 équipes latino-américaines en huitièmes de finale (6 en 2010, 4 en 2006). Éliminé, l'Equateur n'était également pas loin d'en faire partie. C'est une première puisque depuis l'instauration des huitièmes en 1986, jamais plus de 6 équipes n'avaient atteint ce stade de la compétition (jusqu'en 1982, le premier tour était suivi d'un second, donnant accès aux quarts de finale). De ces 7 équipes, deux ne seront plus là au tour suivant.
Brésil - Chili et Colombie - Uruguay constituent d'ailleurs les affiches les plus attendues et les duels les plus âpres tant ces quatre équipes ont montré de belles choses au tour précédent. C'est une belle revanche de l'Amérique Latine, habituée - à l'exception du Brésil - aux accessits, sur le football européen. Décomplexée, joueuse, et rigoureuse sur le plan tactique, elle semble avoir également bénéficié d'une meilleure préparation, les championnats locaux se terminant avant leurs équivalents européens. Avec la qualification des Etats-Unis, l'Amérique dans son ensemble aura 8 représentants, soit deux de plus que l'Europe, une première.
Les surprises
L'absence du champion en titre, l'Espagne, constitue bien entendu le forfait le plus inattendu. A celui-ci, s'ajoutent ceux de l'Italie (2ème élimination de suite au premier tour, après 2010) et dans une moindre mesure de l'Angleterre (ce qui va relancer le débat sur la faible présence de joueurs anglais dans les grosses cylindrées de Premier League). Ces deux équipes ont eu le malheur de tomber dans le groupe de la mort (le Costa-Rica et l'Uruguay leur ont volé la vedette). On attendait mieux du Portugal mais une entame catastrophique (0-4 contre l'Allemagne, expulsion de Pepe), de nombreux blessés, et une dépendance maladive à un Cristiano Ronaldo au bout du rouleau ont coûté cher à la Selecçao.
Au niveau des présences, celle - historique - de l'Algérie, seul représentant du monde arabe, constitue sans contestation possible la plus grande surprise. Le Costa Rica a également réalisé un sacré coup. Pas attendu à pareille fête, il a terminé premier du groupe de la mort sans perdre et battant au passage l'Uruguay et l'Italie. Rien que ça. Enfin, la présence des Etats-Unis n'est pas une surprise en soi mais les joueurs de Jürgen Klinsmann ont du se frotter à l'Allemagne, au Portugal, et au Ghana. Terminer deuxième n'était pas évident.
Au total, 7 équipes représentent l'Amérique Latine (le Mexique compris), 6 l'Europe, 2 l'Afrique, et 1 l'Amérique du Nord. La Belgique est le plus petit Etat (30.528 km²).
BRÉSIL - CHILI (28 juin)
Lors de ses deux dernières coupes du monde (1998, 2010), le Chili s'était déjà retrouvé face au Brésil à ce stade de la compétition. Étrillée la première fois (4-1), la Roja s'inclinait lourdement à nouveau en 2010 (3-0). Entre-temps, la Selaçao avait écrasé son adversaire (6-1) en quart de finale de la Copa America 2007. Dans cette compétition d'ailleurs, les confrontations ont presque toujours tourné à l'avantage des brésiliens : victoires lors du tour final en 1991 (2-0), lors du premier tour en 1999 (1-0) et deux fois en 2004 (3-0 au premier tour, 1-0 en quarts). En éliminatoires de la Coupe du monde 2010, le Brésil s'est également imposé deux fois (3-0 au Chili, 4-2 à domicile). Il faut en fait remonter à août 2000 pour une victoire chilienne (3-0, éliminatoires de la Coupe du monde 2002). En novembre dernier, le Brésil s'imposait également en amical (2-1).
Au total, le Brésil a remporté 48 des 68 rencontres officielles ou amicales (pour 13 nuls et 7 défaites), soit 70.5%. Ces statistiques seront-elles déterminantes ? Entre un Brésil dont les performances jusqu'ici ne sont pas simples à évaluer (la défense n'est pas toujours rassurante et l'animation collective a souvent été désordonnée) et un Chili solide collectivement mais inefficace contre les Pays-Bas (0-2), les débats devraient être très serrés. Les Auriverdes pourront compter sur leur pépite Neymar (4 buts) alors que du côté chilien, on attend beaucoup de l'association Vidal - Sanchez. Jouer à domicile pourrait faire pencher la balance du côté brésilien.
COLOMBIE - URUGUAY (28 juin)
Il faut remonter loin dans le temps pour trouver trace d'une confrontation en Coupe du monde entre ces deux équipes, ce qui est normal vu que la Colombie ne dispute que sa 5ème coupe du monde (l'Uruguay sa 12ème). En 1962 (au Chili), la Celeste s'était imposée (2-1) au premier tour, les deux équipes ne dépassant pas ce stade de la compétition.
En Copa America, les deux équipes ne se sont croisées qu'une fois ces dix dernières années. Lors de l'édition 2004, l'Uruguay remportait le match pour la 3ème place (2-1). En éliminatoires de la Coupe du monde actuelle, la Colombie s'imposait très largement à domicile (4-0) en septembre 2012, avant de s'incliner un an plus tard à Montevideo (0-2). Pour celles de 2010, l'Uruguay s'était deux fois imposé (1-0 à Bogota, 3-1 à domicile). Au vu des prestations du premier tour, la Colombie semble légèrement plus solide que l'Uruguay, d'autant plus que ce dernier est désormais orphelin de son buteur Luis Suarez, suspendu pour 9 matchs suite à son agression sur l'italien Chiellini. Mais les joueurs d'Oscar Tabarez étaient tombés dans un groupe bien plus compliqué que celui de la Colombie et savent se transcender dans les matchs à couperet (victoires contre l'Angleterre et l'Italie après une première défaite).
Cette affiche s'annonce en fait comme la plus équilibrée. Rapide et technique, la Colombie se frottera à une équipe très rugueuse. Le match constituera de même un duel à distance entre le monégasque James Rodriguez et le parisien Edison Cavani.
PAYS-BAS - MEXIQUE (29 juin)
Ces deux équipes se sont rencontrées une seule fois en Coupe du monde, leur seule confrontation officielle. Elles avaient fait match nul en 1998, lors du premier tour (2-2). En amical, elles ne furent opposées que 5 fois. Le Mexique s'est imposé en 1960 et 1961 (3-1 ; 2-1) mais s'est incliné en février 1998 (2-3), en 2006 (1-2), et en 2010 (1-2). Il n'a donc plus battu son adversaire des huitièmes depuis plus de 50 ans. Si le Mexique a toujours atteint ce stade de la compétition depuis 1994, il ne la cependant jamais dépassé (la Tri tomba sur l'Argentine en 2006 et 2010, et sur l'Allemagne en 1998).
Les Pays-Bas, quant à eux, atteignirent les quarts en 1994, les demis en 1998, et la finale en 2010. Ils partent donc avec un léger avantage. Ce match opposera deux styles différents, une attaque détonante (10 buts inscrits par les Oranje) et une défense de fer pourvue d'un excellent gardien (1 but encaissé). Très physiques (voire brutaux) également, les Pays-Bas partent légèrement favoris.
COSTA RICA - GRECE (29 juin)
Jouant respectivement leur 4ème et 3ème Coupe du monde, le Costa Rica et la Grèce ne se sont jamais rencontrés, aussi bien en compétition officielle qu'en match amical. Séduisants au premier tour durant duquel ils se sont extirpés du groupe de la mort sans perdre , les Ticos tableront sur leur rigueur tactique et leur solidité défensive (1 seul but encaissé, sur penalty), et partent favoris. L'équipe surprise du tournoi pourrait toutefois se casser les dents contre une équipe qui joue habituellement regroupée (ce qui ne l'a toutefois pas empêché d'encaisser 5 buts en 3 matchs).
FRANCE - NIGERIA (30 juin)
Lors de ses quatre autres coupes du monde (1994, 1998, 2002, 2010), le Nigeria n'a jamais dépassé le stade des huitièmes qu'il avait atteint en 94 (Italie, 1-2 a.p) et 98 (Danemark, 1-4). Chose qui peut paraître étrange, les deux équipes ne se sont affrontées qu'une seule fois en amical, en 2009, pour une victoire nigériane à Saint-Etienne (1-0). Au vu du niveau de jeu affiché jusqu'ici, la France part largement favorite. Attention toutefois aux Super Eagles, très rapides en contre. L'Argentine et la Bosnie l'ont apprises à leurs dépens. Néanmoins, ils n'abordent pas cette rencontre dans les meilleures conditions. En conflit avec leur fédération au sujet des primes de match (c'est une habitude dans les sélections africaines), les joueurs ont boycotté hier l'entraînement...
ALLEMAGNE - ALGÉRIE (30 juin)
L'invité surprise des huitièmes de finale n'est pas verni puisqu'il affrontera l'Allemagne, un des grands favoris pour la victoire finale. Cette rencontre fait évidemment penser au "match de la honte" de la Coupe du monde 1982, arrangé entre Allemands et Autrichiens (victoire de la RFA 1-0) afin de passer tous deux le premier tour, ce qui éliminait l'Algérie qui avait justement réalisé la grand exploit de battre la Mannschaft (2-1). A l'époque, les derniers matchs du premier tour ne se jouaient pas en même temps et c'est depuis cette infamie justement qu'ils se jouent simultanément afin d'éviter que cela ne se reproduise.
Fort logiquement, les deux équipes ne se sont plus rencontrées depuis. Précédemment, l'Allemagne l'avait emporté en amical (2-0), en 1964. Compte tenu du niveau affiché jusqu'ici par l'Allemagne, du fait qu'elle a toujours atteint au minimum les quarts de finale depuis 1982 (également 4 fois finaliste et 3 fois demi-finaliste), et du fait que l'Algérie est néophyte à ce stade de la compétition, les joueurs de Joachim devraient l'emporter sans surprise.
ARGENTINE - SUISSE (1er juillet)
Lors de la Coupe du monde 1966, l'Albiceleste battait la Nati au premier tour (2-0). Les deux équipes se sont ensuite retrouvées cinq fois en amical (de 1980 à 2012), pour trois victoires argentines et deux matchs nuls. Sur ces cinq matchs, quatre se déroulèrent en Suisse. Lors du dernier (février 2012), l'Argentine l'emportait 3-1. Habituée à franchir le cap des huitièmes, elle devrait logiquement s'imposer face à son adversaire, qui lui n'a pas atteint les quarts depuis 1954. Tandis que l'Argentine est progressivement montée en puissance, avec un Lionel Messi en grande forme (4 buts), la Suisse a montré pour sa part un style de jeu assez anarchique.
BELGIQUE - ETATS-UNIS (1er juillet)
Lors de la première Coupe du monde de l'histoire (1930), les Etats-Unis s'imposaient largement au premier tour (3-0). Il faudra attendre les années 90 pour que les deux équipes se retrouvent, les Diables Rouges l'emportant cinq fois en amical (1995, 1998, 2011, 2013). Si elle a remporté ses trois matchs du premier tour, la Belgique n'a pas brillé pour autant, face à des adversaires moyens (Algérie, Russie, Corée du Sud) qu'elle battit sur le fil. Efficace contre le Ghana (un but marqué à la première minute, le deuxième en toute fin de match), impressionnante de combativité contre le Portugal (2-2), la Team USA n'a rien pu faire contre la déferlante allemande (0-1). Supérieurs techniquement, les Belges partent favoris.
J. N
18:10 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, brésil - chili, colombie - uruguay, pays-bas - mexique, costa rica - grèce, grèce, costa rica, pays-bas, mexique, uruguay, colombie, brésil, chili, argentine, france, nigeria, etats-unis, allemagne, suisse, belgique, algérie, espagne, italie, angleterre, portugal, france - nigeria, allemagne - algérie, argentine - suisse, belgique - etats-unis