15/07/2014
Coupe du monde 2014 : ce qu'on n'a pas aimé
Si cette cuvée 2014 fut dans l'ensemble une grande réussite (jeu porté sur l'offensive, faible nombre de cartons rouges, scores fleuves...etc), elle a eu, comme les précédentes éditions, son lot de gestes, décisions ou attitudes déplorables. Passage en revue des principaux comportements que nous n'avons pas aimé.
- Comment ne pas débuter par l'assaut genou en avant du gardien allemand Manuel Neuer sur l'attaquant argentin Gonzalo Higuain ? Ce geste très dangereux, qui rappelle bien évidemment celui de Schumacher sur Battiston en 1982, n'a pas été sanctionné par l'arbitre. Pire, la faute fut accordée à l'Allemagne qui remporte par la suite la finale (1-0). Et encore pire, "Robocop" a été élu meilleur gardien du tournoi.
- Toujours dans le sillage de la finale Allemagne - Brésil, l'octroi à Lionel Messi du titre de meilleur joueur du tournoi. On aime bien l'Argentin mais pour être honnête, des joueurs comme James Rodriguez, Arjen Robben, Philipp Lahm et Thomas Müller méritaient plus cette distinction. On sait que la FIFA aime les stars (les Ballons d'or de Messi en 2010 et de Ronaldo en 2103 n'étaient pas mérités) mais surtout que le foot marketing est supuissant. Depuis 1998, c'est un joueur sponsorisé par ADIDAS qui reçut cette récompense...
sinon...
- L'arbitrage scandaleux du match d'ouverture Brésil - Croatie (3-1), accordant deux buts non valables aux Auriverdes, dont un penalty imaginaire au "plongeur" Fred. Mais aussi, les très nombreuses erreurs d'arbitrage tout au long du mondial.
- L'attitude du défenseur camerounais Assou-Ekotto prenant à parti son coéquipier Moukandjo et tentant de lui asséner un coup de tête, lors de Cameroun - Croatie (0-4).
- Le cou de coude "inexplicable" du milieu Alexandre Song dans le dos du croate Mario Mandzukic (carton rouge), lors de Cameroun - Croatie (0-4).
- Le jeu un peu trop musclé des joueurs honduriens lors de France - Honduras (3-0).
- Le coup de crampon (involontaire) d'Olivier Giroud sur le visage de Steve von Bergen (Suisse - France 2-5), blessé et forfait pour le reste du mondial. Pas de sanction de la part de l'arbitre.
- Les deux erreurs de l'arbitre de Mexique - Cameroun (1-0), invalidant deux buts mexicains pour des hors-jeu imaginaires. Il sera "viré" du mondial par la FIFA.
- Le traitement accordé à Neymar par les défenseurs camerounais (Cameroun - Brésil 1-4).
- La fameuse morsure de Luis Suarez sur le défenseur italien Giorgio Chiellini (Italie - Uruguay 1-0), qui échappa à l'arbitre, mais pas à la FIFA (9 matchs de suspension).
- Le coup de coude volontaire asséné par Mamadou Sakho à Oswaldo Minda (Equateur - France 0-0), échappant à l'arbitre, et non sanctionné par la FIFA après visionnage de la vidéo.
- L'expulsion stupide du défenseur portugais Pepe, assénant un coup de tête à Thomas Müller après l'avoir envoyé au sol (Allemagne - Portugal 4-0).
- La boulette monumentale du gardien russe Igor Akinfeev lors de Russie - Corée du Sud (1-1).
- Le laser dirigé vers le visage de ce même Akinfeev au moment où il manque sa sortie et encaisse un but lors de Russie - Algérie (1-1).
- Le plongeon (et ce n'est pas nouveau) d'Arjen Robben lors de Pays-Bas - Mexique (2-1), synonyme de penalty transformé par les Oranje dans les arrêts de jeu.
- Le tacle assassin de Blaise Matuidi sur le défenseur nigérian Ogenyi Onazi, blessant ce dernier mais sanctionné uniquement d'un carton jaune.
- Le coup de genou du défenseur colombien Juan Zuniga sur Neymar (fissure d'une vertèbre lombaire), en quart de finale (Brésil - Colombie 2-1), non sanctionné par l'arbitre et mettant fin au mondial de la star brésilienne.
- Thiago Silva en pleurs au moment de la séance de tirs aux buts de Brésil - Chili (1-1 ; 3-2 tirs aux buts). Effarant lorsqu'on est capitaine d'une sélection.
- La semelle de l'Allemand Höwedes sur le genou de Pablo Zabaleta - lors de la finale -, sanctionnée d'une carton jaune, là où ça valait largement un rouge...
et aussi...
- Le comportement général de Mario Balotelli lors des matchs de l'Italie contre le Costa Rica et l'Uruguay.
- L'anti-football prôné par la Grèce et l'Iran.
- La débandade brésilienne face à l'Allemagne (1-7) et aux Pays-Bas (0-3).
- Le fait que le sélectionneur Luis Felipe Scolari n'ait pas assumé ses responsabilités après le désastre brésilien. Critiqué tout au long du mondial pour ses choix, il n'a jamais rien remis en question et n'a même pas eu la décence de démissionner. La Fédération brésilienne de football s'en est chargée pour lui...
11:43 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde 2014, assou-ekotto, manuel neuer, fred, alexandre song, matuidi, mamadou sakho, luis suarez, neymar, messi, pepe, akinfeev, robben, juan zuniga, thiago silva, luiz felipe scolari, balotelli, iran, grèce, höwedes, arbitrage coupe du monde 2014
14/07/2014
Coupe du monde 2014 : finale, mondial, et stats
LA FINALE : Allemagne - Argentine 1-0 a.p
Il était dit que l'Allemagne remporterait ce 13 juillet 2014 sa 4ème Coupe du monde de football. Partant favorite face à une équipe argentine qui n'aura pas démérité, elle a été un poil au dessus et a fini par arracher la victoire au bout d'un match indécis. Celui-ci a étrangement ressemblé à la finale de 2010 entre Espagnols et Hollandais, qui s'était également achevé en fin de prolongation (1-0 pour l'Espagne, but d'Iniesta à la 117e), à la différence près que le match d'il y a quatre ans fut bien plus brutal (13 cartons jaunes, 1 rouge), et bien moins agréable à regarder que celui-ci.
Si l'Argentine, vaillante de bout en bout lors de ce mondial, n'a pas à rougir de cette défaite (on ne l'attendait pas à ce stade-là), l'Allemagne pour sa part est justement récompensée. Elle fut l'équipe la plus régulière du tournoi et la plus performante (18 buts marqués, 4 encaissés). Qui plus est, elle est également la plus régulière en coupe du monde, à un niveau très élevé (finaliste en 2002, demi-finaliste en 2006 et 2010) et à niveau légèrement moindre (elle a toujours atteint les quarts depuis 1954!).
La génération dorée du football allemand gagne enfin un titre mondial, elle qui fut toujours bien placée depuis des années et qui échouait systématiquement en fin de course (l'Allemagne fut également finaliste de l'Euro 2008 et demi-finaliste en 2012). Ce succès, on le doit essentiellement à l'entraîneur Joachim Löw. En poste depuis 2006, celui-ci a réussi à bâtir patiemment une équipe ultra-performante. La première ébauche de la redoutable machine mise en place fut l'équipe finaliste à l'Euro 2008. Les jeunes de l'époque (Lahm, Schweinsteiger) ont confirmé, ceux de 2010 (Müller, Boateng) et 2012 (Khedira, Hummels) également (sans oublier les autres). Même un vieux briscard comme Klose (36 ans) s'est arrangé pour inscrire 2 buts, battant le record absolu de buts marqués en coupe du monde (16). Le coach allemand a ainsi réussi la fusion entre les générations, mettant en place un collectif impressionnant de solidité et d'efficacité. La différence avec les années précédentes est que cette machine offensive a acquis en plus la rigueur défensive qui lui manquait.
De même, les joueurs sont devenus interchangeables. Contrairement à d'autres équipes souffrant d'une dépendance à un joueur (Brésil, Argentine), la Mannschaft a grandement bénéficié de la richesse de son banc de touche (et encore, Marco Reus, titulaire habituel mais blessé, n'était pas au mondial...). Cet avantage fondamental explique l'excellent coaching opéré par Löw : entrés en cours de jeu, Götze (buteur) et Schürrle (passeur) furent à l'origine du seul but marqué. Joker de luxe, Schürrle avait également marqué contre l'Algérie et le Brésil (doublé), après être entré en cours de match... Quant au capitaine Philip Lahm, présent lors de toutes les compétitions depuis l'Euro 2004, il est enfin récompensé pour sa constance. Lors de la finale de l'Euro 2008 (victoire de l'Espagne 1-0), il avait été remplacé à la mi-temps, après avoir été fautif sur le but espagnol. Une belle revanche.
J.N
Allemagne - Argentine 1-0
- But : Götze (113e).
- Avertissements : Schweinsteiger (29e), Höwedes (33e) ; Mascherano (64e), Agüero (65e).
- Allemagne : Neuer - Lahm (cap.), J. Boateng, Hummels, Höwedes - Kramer (Schürrle, 31e), Kroos, Schweinsteiger - Müller, Klose (Götze, 88e) - Ozil (Mertesacker, 120e).
- Argentine : Romero - Zabaleta, Demichelis, Garay, Rojo - E. Perez (Gago, 86e), Biglia, Mascherano, Lavezzi (Agüero, 46e) - Messi (cap.), Higuain (Palacio, 78e).
MATCH POUR LA 3ème PLACE (12 juillet) : Brésil - Pays-Bas 0-3
- Buts : Van Persie (3e s.p), Blind (17e), Wijnaldum (90e+1).
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AUTOUR DE LA FINALE
- L'Allemagne remporte sa 4ème Coupe du monde, après 1954, 1970, et 1990. En raison de sa 3ème victoire depuis le 3ème sacre brésilien de 1970, elle ramène chez elle le véritable trophée qui passe donc la main à un nouveau.
- Allemagne - Argentine est la 7ème finale à se poursuivre en prolongation, après 1934, 1966, 1978, 1994, 2006, et 2010.
- L'Allemagne égale le nombre de victoires (4) de l'Italie (1934, 1938, 1982, 2006).
- Elle remporte également sa 2ème finale contre l'Argentine. Celle-ci s'était imposé en 1986 (3-2) mais s'était incliné en 1990 (0-1).
- Mario Götze est le 10ème joueur allemand à marquer en finale, après Rahn et Morlock (1954), Haller et Weber (1966), Gerd Müller (1974), Breitner (1974 et 1982), Völler et Rümmenige (1986), et Brehme (1990).
- L'Allemagne est la première équipe européenne à remporter la Coupe sur le continent américain.
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LE MONDIAL
Cette édition 2014 aura tenu toutes ces promesses et est déjà considérée comme l'une des meilleures coupes du monde. Elle fut portée sur l'offensive (2,67 buts/match de moyenne) et récompensa l'équipe la plus méritante (Allemagne). Au niveau de la discipline, si certains gestes furent déplorables (notamment la morsure de Suarez), cela fut correct dans l'ensemble. Seulement 10 cartons rouges furent distribués en 64 matchs, un nombre faible. Il y a également eu du suspense (8 matchs sur 16 - après le premier tour - se poursuivant en prolongation) et des surprises. Le tenant du titre, l'Espagne, fut éliminé dès le premier tour, également accompagné de l'Italie, de l'Angleterre, et du Portugal. Dans le sens inverse, on ne s'attendait pas à voir l'Algérie atteindre les huitièmes ou le Costa Rica les quarts. La petite nation d'Amérique centrale constitue l'une des deux grandes surprises positives de la compétition. Éliminée aux tirs aux buts par les Pays-Bas, elle quitta la compétition sans perdre et en terminant avec la meilleure défense (2 buts encaissés).
L'autre belle surprise est la Colombie et son football chatoyant. Ses milieux offensifs Cuadrado et James Rodriguez nous régalèrent de leur technicité. Le second nommé fut élu meilleur joueur du premier tour et a terminé meilleur buteur du tournoi (6 buts). Fait rarissime, nous avons eu droit à des scores fleuves entre équipes de niveau plus ou moins égal : Espagne - Pays-Bas (1-5), Allemagne - Portugal (4-0), Suisse - France (2-5), Brésil - Allemagne (1-7), rien que ça. Niveau médiocrité, le Cameroun peut être considéré comme l'équipe la plus nulle de ce mondial, que ce soit au niveau des résultats (3 défaites, 9 buts encaissés, 1 seul marqué) ou du comportement de certains de ses joueurs. L'anti-foot total est à mettre au crédit de l'Iran et de la Grèce, équipes qui furent vraiment difficiles à regarder jouer. Saluons enfin la performance des équipes latino-américaines (7 furent présentes en huitièmes), des Pays-Bas (qui terminent troisièmes sans avoir perdu), d'une Belgique prometteuse, et d'une équipe de France retrouvée.
- Meilleur joueur du tournoi : Lionel Messi (Argentine).
- Meilleur espoir : Paul Pogba (France).
- Meilleur gardien : Manuel Neuer (Allemagne).
- Meilleur joueur du premier tour : James Rodriguez (Colombie).
- Meilleur buteur : James Rodriguez (Colombie, 6).
- Meilleure attaque : Allemagne (18).
- Plus mauvaise attaque : Iran, Honduras, Cameroun (1).
- Meilleure défense : Costa Rica (2 / 5 matchs).
- Plus mauvaise défense : Brésil (14 / 7 matchs), Cameroun, Australie (9 / 3 matchs).
- Buts : 171 (record de 1998 égalé (Coupe du monde à 64 matchs)).
- Moyenne de buts : 2,67 - meilleure moyenne - avec 1998 - depuis 1982 (2,81).
- Cartons rouges : 10 : Song (Cameroun), Palacios (Honduras), Rebic (Croatie), Marchisio (Italie), L. Valencia (Equateur), M. Pereira (Uruguay), Katsouranis (Grèce), Pepe (Portugal), Defour (Belgique), Duarte (Costa Rica).
Le record appartient à l'édition 2006 (28).
LES PREMIÈRES
- Premier but (Vedad Ibisevic, Argentine, 1-2) et première victoire (3-1, Iran) pour la Bosnie en Coupe du monde (première participation).
- Premier doublé pour un joueur nigérian (Ahmad Musa, Nigeria - Argentine 2-3).
- 4 buts inscrits par l'Algérie (4-2 contre la Corée du Sud).
- Première qualification en huitièmes pour l'Algérie.
- Première qualification en huitièmes pour la Grèce.
- Première qualification en quarts pour le Costa Rica.
- Première qualification en quarts pour la Colombie.
- Première utilisation de la Goal-Line Technology (France - Honduras 3-0).
- Plus large défaite du Portugal (0-4, Allemagne).
- Plus large défaite du Brésil (1-7, Allemagne).
- Plus large victoire de l'Allemagne (7-1, Brésil).
- 8 équipes américaines en huitièmes de finale.
- 7 équipes latino-américaines en huitièmes de finale.
- 5 huitièmes de finale se terminant en prolongation.
- L'entraîneur néerlandais Louis van Gaal a utilisé ses 23 joueurs sur l'ensemble des 7 matchs joués par les Pays-Bas. Lors du dernier match pour la 3ème place (Brésil - Pays-Bas), il fit rentrer dans les arrêts de jeu le 3ème gardien Vorm.
- Ce même van Gaal est également l'auteur d'une autre première. A 40 secondes de la fin de la 2ème prolongation de Pays-Bas - Costa Rica (0-0), il fit rentrer le second gardien, Tim Krul, en vue de la séance de tirs aux buts (du jamais vu). Bien lui en a pris, le portier de Newcastle a stoppé deux tirs aux buts, envoyant son équipe en demi-finale.
LES SÉRIES
- 6ème qualification consécutive en huitièmes pour le Mexique.
- 6ème qualification consécutive en quarts pour le Brésil.
- 4ème qualification consécutive en demi-finale pour l'Allemagne.
- Qualification pour les quarts (ou leur équivalent - deuxième tour - jusqu'en 1982) pour l'Allemagne depuis 1954.
- 6ème défaite consécutive pour le Cameroun en Coupe du monde (2002, 2006, 2014). Le record est détenu par le Mexique (9).
- 3ème élimination consécutive au premier tour pour la Croatie (2002, 2006, 2014).
- 3ème élimination consécutive au premier tour pour la Côte d'Ivoire (2006, 2010, 2014).
RECORDS
- La demi-finale Brésil - Allemagne (1-7) constitue un record à plusieurs niveaux. Il s'agit de la plus lourde défaite du Brésil et de la plus large victoire allemande. C'est de même le record de buts inscrits dans le dernier carré pour une seule équipe. En demi-finale, en 1930, l'Argentine et l'Uruguay s'étaient imposés 6-1, respectivement contre les Etats-Unis et la Yougoslavie. En 1954, l'Allemagne battait l'Autriche sur le même score également et en 1958 était étrillée par la France lors du match comptant pour la troisième place (3-6).
- Le Brésil enregistre de même un triste record. Défait par l'Allemagne (1-7) puis les Pays-Bas (0-3, match pour la 3ème place), il perd pour la première fois en Coupe du monde 2 matchs d'affilée, qui plus est à domicile.
- Miroslav Klose (Allemagne) égale puis dépasse le record de buts marqués en Coupes du monde, détenu jusque là par le seul Ronaldo (15, Brésil), en inscrivant des buts contre le Ghana et le Brésil, ses 15ème et 16ème but (5 en 2002, 5 en 2006, 4 en 2010, 2 en 2014).
- En effectuant 16 arrêts contre la Belgique (1-2), la gardien américain Tim Howard (35 ans) a battu le record du gardien Ramon Quiroga, auteur de 13 parades face aux Pays-Bas en 1978 (les statistiques s'arrêtent à 1966).
- Le néerlandais Memphis Maupay réalise un double record. Il devient le plus jeune buteur de son pays en Coupe du monde, à 20 ans et 4 mois, en marquant le troisième but de son équipe face à l'Australie (3-2), et le premier à inscrire un but et délivrer une passe décisive après être entré en cours de jeu (Pays-Bas - Chili 2-0).
PALMARÈS DE LA COUPE DU MONDE
- 5 titres : Brésil (1958, 1962, 1970, 1994, 2002)
- 4 : Allemagne (1954, 1974, 1990, 2014), Italie (1934, 1938, 1982, 2006)
- 2 : Argentine (1978, 1986), Uruguay (1930, 1950)
- 1 : Espagne (2010), France (1998), Angleterre (1966)
LES MEILLEURS BUTEURS DES COUPES DU MONDE
- 16 buts : Miroslav Klose (Allemagne, 2002, 2006, 2010, 2014).
- 15 : Ronaldo (Brésil, 1998, 2002, 2006).
- 14 : Gerd Müller (Allemagne, 1970, 1974).
- 13 : Just Fontaine (France, 1958).
- 12 : Pelé (Brésil, 1958, 1962, 1966, 1970).
- 11 : Sandor Kocsis (Hongrie, 1954), Jürgen Klinsmann (Allemagne, 1990, 1994, 1998).
- 10 : Helmut Rahn (Allemagne, 1954, 1958), Teofilo Cubillas (Pérou, 1970, 1978), Grzegorz Lato (Pologne, 1974, 1978, 1982), Gary Lineker (Angleterre, 1986, 1990), Gabriel Batistuta (1994, 1998, 2002), Thomas Müller (Allemagne, 2010, 2014).
- 9 : Jairzinho (Brésil, 1970, 1974), Vava (Brésil, 1958, 1962), David Villa (2006, 2010, 2014), Roberto Baggio (1990, 1994, 1998), Paulo Rossi (Italie, 1978, 1982), Christian Vieri (Italie, 1998, 2002), Eusebio (Portugal, 1966),
03:38 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, allemagne, argentine, colombie, costa rica, cameroun, iran, grèce, philipp lahm, joachim lpöw, allemagne - argentine 1-0 a.p, brésil, espagne, italie, angleterre, miroslav klose, mario götze, götze, van gaal
10/07/2014
Coupe du monde : finale et petite finale
Après l'incroyable Brésil - Allemagne (1-7) du mardi 8 juin, la deuxième demi-finale entre les Pays-Bas et l'Argentine (9 juin) fût bien moins spectaculaire. Crispée, la rencontre s'est logiquement terminée sur un score nul et vierge (0-0). Et c'est l'Argentine qui a remporté la roulette des tirs aux buts, accédant à la finale pour la première fois depuis 1990. Ce sera donc la troisième finale entre l'Allemagne et l'Argentine. Quel que soit le vainqueur, celui-ci ramènera chez lui le vrai trophée puisqu'il s'agirait d'une troisième victoire depuis le troisième sacre brésilien de 1970.
ALLEMAGNE - ARGENTINE : LA BELLE
Allemands et Argentins se sont déjà croisés deux fois en finale de Coupe du monde. En 1986, avec un Maradona au sommet de son art, l'Albiceleste l'emportait dans un match à rebondissements (3-2). Quatre ans plus tard, l'Allemagne - RFA à l'époque - prenait sa revanche dans un match qui ne resta pas dans les annales (1-0). Terminant la rencontre à 9 (deux expulsions, une première en finale), l'Argentine s'inclinait en fin de match sur un penalty transformé par Andreas Brehme (87e). Cette finale départagera donc les deux équipes qui se sont d'ailleurs souvent croisées.
En 1958, l'Allemagne l'emportait en premier tour (3-1). Toujours à ce stade en 1966, les deux ne parvenaient à se départager. La finale de 1990 ne fut pas leur dernière rencontre, l'Allemagne poursuivant par la suite sa série, lors des matchs à élimination directe. En 2006, les deux équipes faisaient jeu égal en quart de finale (1-1) mais c'est la bande à Klose (auteur de l'égalisation) qui s'extirpait de la séance des tirs aux buts. Comme si cela devenait une habitude, un nouveau quart de finale les opposait en 2010, avec cette fois-ci un scénario complètement différent. La section ultra-offensive mise en place par Maradona ne peut rien faire face à la rigueur allemande. Dépassée dans tous les compartiments de jeu, elle subit les coups de boutoir de Thomas Müller et Miroslav Klose et fût éliminée sur une défaite cuisante (0-4).
En match amical, les deux rivaux se sont également souvent croisés, avec un large avantage argentin (8 victoires, 3 défaites, 2 nuls). Les cinq dernières rencontres, toutes jouées en Allemagne) se sont d'ailleurs soldées par 4 victoires argentines (et 1 nul). Le constat est donc clair : dominatrice en amical, l'Albiceleste ne l'a jamais emporté en match officiel depuis le sacre de 1986 (2-2 en Coupe des Confédérations 2005). Va-t-elle finalement vaincre le signe indien ?
La dynamique actuelle n'est en tout cas pas en sa faveur et ce, pour nombreuses raisons. L'impressionnant 7-1 réalisé par l'Allemagne contre le Brésil, même s'il fût aidé par des Auriverde complètement à la rue, reste dans tous les esprits. Une fois lancée, la machine allemande est difficilement arrêtable. Désormais meilleure attaque du tournoi avec 17 buts (environ 3 buts de moyenne par match), elle présentera un duo Müller - Klose à qui l'Argentine réussit, et qui totalise 26 buts en Coupe du monde (seuls Ronaldo - Pelé (27) et Gerd Müller - Klose (30) font mieux jusque-là). L'Allemagne, c'est également très solide au milieu, avec un trident Khedira - Schweinsteiger - Kroos qui rappela en quart de finale à son pendant français (Pogba - Matuidi - Cabaye) tout le chemin qu'il lui restait à parcourir...
L'expérience allemande
L'Allemagne possède également un effectif impressionnant qui rendrait jalouse n'importe quelle sélection. Aux commandes depuis 2006, Joachim Löw a su maintenir une stabilité, amalgamant remarquablement les cadres (Mertesacker, Lahm, Klose, Schweinsteiger) et les nouveaux (Müller, Ozil, Khedira, Kroos, Boateng). En face, l'Argentine n'a pas beaucoup de solutions dans l’entre-jeu (à défaut d'en avoir dans le secteur offensif). L'absence de Di Maria (blessé) contre les Pays-Bas s'est cruellement faite sentir. L'expérience et le vécu sont également sans comparaison. La Mannschaft fut finaliste en 2002, et demi-finaliste en 2006 et 2010 (elle termine troisième à chaque fois), et finaliste de l'Euro 2008.
La forme actuelle
Il est déjà loin le temps où l'Allemagne se faisait bousculer par le Ghana (2-2) ou l'Algérie (2-1 a.p). En quart, elle s'est contenté d'empêcher la France de développer son jeu collectif et marqua sur son premier coup de pied arrêté (1-0). Contre le Brésil, elle ouvrait également le score sur corner dès la 11ème minute, avant de démontrer toute la puissance de son jeu offensif, 5 joueurs différents participant à ce festival (7-1). Difficile à manœuvrer, l'Argentine s'est imposé sur la plus petite des marques contre la Suisse (huitième) et contre la Belgique (quart), et ne trouva pas la faille contre les Pays-Bas (0-0). Elle se présente donc avec une défense qui n'a plus encaissé de buts depuis le premier tour. Reste qu'elle a déjà joué deux prolongations (en huitième et en demi) et qu'elle a eu un jour de repos de moins que son adversaire qui lui, a démontré jusque-là une résistance physique impressionnante. Sur le papier, l'Allemagne part donc favorite, même si le label du match est "attaque canon contre défense béton".
BRESIL - PAYS-BAS : Quelle motivation ?
Le match entre les "loosers" des demi-finales dépend essentiellement de l'état d'esprit des troupes. Une défaite cruelle ou lourde en demi entraîne souvent un désintérêt pour cette rencontre sans véritable enjeu. On l'avait vu en 1982 avec la France (victoire de la Pologne), effondrée après sa défaite contre l'Allemagne aux tirs aux buts (3-3), en 1994 avec la Bulgarie (laminée 4-0 par la Suède), frustrée d'être battue en demi par une Italie (1-2) qui avait joué durant 20 minutes, et en 1998 avec les Pays-Bas justement, battus par la Croatie (1-2), après avoir été sortis aux tirs aux buts par le Brésil de Ronaldo (1-1) alors qu'ils méritaient de l'emporter.
Reste donc à savoir si la motivation sera de mise avec d'un côté des Pays-Bas défaits à nouveau aux tirs aux buts après avoir fait jeu égal avec l'Argentine, et d'un autre, un Brésil encore sous le choc après sa cuisante défaite. Détruits psychologiquement, les joueurs de Scolari seront-ils capables d'offrir une (maigre) consolation à leur public ? Dans tous les cas, le mal est déjà fait et une nouvelle défaite aggraverait une crise qui a déjà effacé le drame de 1950 (défaite du Brésil en finale, au Maracana, contre l'Uruguay).
Brésil - Pays-Bas sera donc un remake du quart de finale de 2010, remporté les Bataves (2-1). Précédemment, la bande à Cruijff s'était imposé en 1974 (2-0 au second tour) puis celle de Carlos Dunga en 1994 (3-2, quart de finale) et 1998 (1-1, tirs aux buts, demi-finale).
J. N
Les résultats des demi-finales
8 juin : Brésil - Allemagne 1-7 : Oscar (90e) ; T. Müller (11e), Klose (23e), Kroos (24e, 26e), Khedira (29e), Schürrle (69e, 79e).
9 juin : Pays-Bas - Argentine 0-0 a.p (2-4 t.a.b).
Tirs aux buts : Vlaar (raté), Robben, Sneijder (raté), Kuyt ; Messi, Garay, Agüero, Maxi Rodriguez.
20:17 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, pays-bas, argentine, brésil, coupe du monde, coupe du monde 2014, finale coupe du monde 2014, allemagne-argentine, brésil-pays-bas
09/07/2014
Brésil - Allemagne 1-7 : Les raisons d'un échec annoncé
Poussive dans le jeu depuis le début du mondial et fragile mentalement, la Selaçao a fini par subir de manière apocalyptique une défaite contre la Mannschaft (1-7) qui elle, a pris sa revanche (et de quelle manière) après la finale perdue en 2002 (2-0). En encaissant 7 buts dans une demi-finale, le Brésil enregistre son plus lourd revers en Coupe du monde, et qui plus est, à domicile. Cette humiliation, bien plus détonante que celle de l'Espagne contre les Pays-Bas (1-5) trouve son explication dans plusieurs facteurs.
Un dispositif tactique peu opératoire
Dans un mondial où la plupart des équipes ont opté pour un rigoureux 4-3-3 à trois milieux défensifs capables de se projeter vers l'avant (la France et l'Allemagne en sont l'exemple-type), le Brésil, lui, a préféré évoluer en 4-2-1-3, avec un meneur de jeu axial à la baguette (Oscar). Plutôt efficace en phase offensive (7 buts marqués lors du premier tour), ce schéma a montré ces failles en phase défensive. Avant la demi contre l'Allemagne, la Seleçao a encaissé un but à chaque sortie, sauf contre le Mexique, contre qui elle n'a d'ailleurs pas marqué (0-0). Et lorsque les arrières latéraux sont portés vers l'attaque (une tradition au Brésil), tout en n'étant pas des gages de sécurité derrière, le replacement défensif devient chaotique. Contre des équipes qui défendaient moins bien que l'Allemagne, cela passait encore, surtout lorsqu'on a dans l'équipe un Neymar capable de débloquer des situations à lui seul (4 buts, 1 passe décisive en 5 matchs). Sans ce dernier (blessé), avec un Oscar aux abonnés absents et avec deux attaquants inefficaces (Hulk, Fred), c'est toute la machine qui s'est enrayée.
Neymar dépendance
Depuis le premier match contre la Croatie (3-1), une dépendance au jeune prodige (22 ans) s'était systématiquement faite sentir. Grand artisan des victoires contre l'équipe aux damiers et contre le Cameroun (4-1, doublé), il n'avait pas marqué contre le Chili en huitième (1-1) et contre la Colombie en quart (2-1) mais avait beaucoup pesé dans le jeu, délivrant même sur corner une passe décisive à Thiago Silva contre les Cafeteros. Vécue comme un drame par tout un peuple, son absence contre l'Allemagne condamnait déjà son équipe.
Luiz Felipe Scolari
Arrivé il y a deux ans en remplacement de Mano Menezes, auteur d'une Copa America 2011 ratée et lui-même successeur de Carlos Dunga, auteur d'un mondial décevant mais pas raté (élimination en quart contre les Pays-Bas, futurs finalistes), celui qui remporta le mondial 2002 avec cette même équipe brésilienne, avait la tâche de faire briller le Brésil chez lui cette fois-ci. Entraîneur chevronné (1 coupe du monde, une finale de l'Euro 2004 avec le Portugal qu'il dirige de 2002 à 2008), il s'est probablement montré un peu trop sûr de lui. Désirant repartir de zéro, il a complètement bouleversé la sélection nationale, tablant essentiellement sur des stars en devenir (Neymar, Oscar, Willian, Bernard), et ne préservant que quelques cadres. Sur les 23 de 2010, n'étaient plus présents que 4 joueurs lors de ce mondial, trois défenseurs (Thiago Silva, Maicon, Daniel Alves) et le gardien Julio Cesar. Or la grande faiblesse du Brésil dans ce mondial fut le milieu de terrain, bien inférieur à celui de nombreuses équipes. Force est donc de constater que l'amalgame entre anciens et nouveaux est un échec total.
Bâtir une nouvelle équipe solide en deux ans est très compliqué mais devient mission impossible lorsqu'il n'y a plus de fondements. A titre de comparaison, côté allemand, l'effectif est très régulier depuis 2008 et d'excellents joueurs comme Schweinsteiger, Lahm et Mertesacker étaient déjà présents lors du mondial 2006... Constamment critiqué durant la compétition, Scolari n'a rien voulu entendre. Déjà fragile et sans Neymar, le 4-2-1-3 n'avait plus de raison d'être. Quelques heures avant la demi-finale, un passage en 4-3-1-2 était même évoque mais il n'en fût rien finalement. Préservant son schéma initial, Scolari a tout simplement remplacé numériquement Neymar par Bernard, 21 ans et évoluant en championnat ukrainien (où le niveau est bien moins élevé que celui des grands championnats européens). Donner une tâche aussi lourde à un joueur aussi peu expérimenté relève presque de la faute professionnelle. Tout comme la persistance de la titularisation à la pointe de l'attaque d'un Fred qui manifestement n'était pas au niveau d'une Coupe du monde.
Des joueurs peu expérimentés...
Donner les clés du jeu brésilien au jeune Oscar (21 ans) ne s'est pas avéré payant non plus. Annoncé comme le futur Kaka, le meneur de Chelsea, auteur justement d'une saison en dents de scie, n'a pas eu les nerfs solides pour assumer son statut. Trop tendre à ce niveau de la compétition et tétanisé par l'enjeu, il a complètement disparu après le premier match du Brésil. Par conséquent, la sélection de Kaka (qui ne fut même pas présent dans la liste des 30) n'aurait pas été une mauvaise idée. Si son niveau n'est plus le même, sa saison pleine avec l'AC Milan (30 matchs, 8 buts) et son expérience nationale (32 ans, 87 sélections, 29 buts) justifiaient une présence dont aurait bénéficié l'équipe.
L'inexpérience des joueurs n'est pas uniquement au niveau de l'âge mais à plusieurs niveaux. Des joueurs comme Dante (30 ans, catastrophique contre l'Allemagne) et Fernandinho (29 ans) ne totalisent respectivement que 13 et 11 sélections. Paulinho (25 ans) en compte 41 mais sa première saison à Tottenham fut mitigée. A Chelsea, Willian (11 sélections seulement) a souvent été remplaçant et Ramires pas toujours titulaire. Quant à Luiz Gustavo (26 ans, 24 capes), il fût "rétrogradé" l'an passé du Bayern Munich à Wolfsburg. Enfin au niveau des attaquants, hormis Neymar, pas un n'évolue en Europe. Les quatre autres jouent au Brésil (Fred, Jô), en Ukraine (Bernard), et en Russie (Hulk).
On comprend dès lors la déception des joueurs du PSG, Lucas (réserviste) et Marquinhos de ne pas avoir été sélectionnés. Habitués à la Champions League, ces deux-là auraient probablement mérité leur place, tout comme le milieu défensif Lucas Leiva (27 ans, 24 sél.), titulaire à Liverpool depuis plusieurs saisons et auteur d'une dernière saison pleine.
...et fragiles mentalement
L'inexpérience de certains joueurs s'est également accompagnée d'une fragilité mentale évidente, témoins les prestations d'Oscar, Paulinho, et Bernard. Mais si une image a frappé les esprits c'est bien celle du capitaine Thiago Silva - pourtant habitué aux grandes joutes -, en pleurs au moment de la séance des tirs aux buts contre le Chili. Contre la Colombie, le joueur (et également capitaine) du PSG a écopé d'un carton jaune extrêmement bête, synonyme de suspension contre l'Allemagne (il avait également été averti contre le Mexique). Censé être exemplaire, le leader de l'équipe a laissé ses coéquipiers subir seuls la loi allemande.
Brésil - Espagne 3-0 : la stat qui tue
Brillant lors de la Coupe des Confédérations 2013 qu'il jouait chez lui, le Brésil corrigeait l'Espagne en finale. Si ce score annonçait une future fin de règne pour la Roja, il n'indiquait pas pour autant une prochaine suprématie brésilienne. En effet, jamais une équipe ayant remporté cette compétition, ne s'est ensuite adjugé le trophée mondial, qu'il s'agisse de la France (2001, 2003) ou du Brésil justement (2005, 2009, 2013). D'un point de vue statistique, cette tendance s'est donc confirmée, conjuguée au fait qu'un an plus tard, Scolari s'est appuyé sur le même onze de départ - moins performant -, et dans une compétition qui n'avait pas les mêmes enjeux.
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Epilogue
Les facteurs expliqués ci-dessus montrent que cette équipe, faite d'un assemblage hétéroclite de stars en devenir, de quelques cadres et de nombreux joueurs peu aguerris dans leurs clubs ou évoluant dans des championnats de faible envergure, et surfant sur la victoire de 2013, n'est tout simplement pas assez compétitive, du moins face à des équipes du calibre de l'Allemagne. Le réservoir de talents brésiliens ne propose tout simplement pas, actuellement, des joueurs de la trempe des Ronaldo, Rivaldo, Ronaldinho et consorts. En déclin depuis son dernier sacre (2002), la Seleçao passe donc par une période longue et irrégulière de reconstruction (dont la durée ne peut être prévue). Ce fut le cas pour la France (2002-2012, avec la parenthèse de 2006), pour l'Allemagne (1998-2006), et déjà pour le Brésil (1970-1994).
J. N
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06/07/2014
Coupe du monde : le dernier carré
Si les quarts de finale furent âprement disputés, sans toutefois déboucher sur une surprise (voir les résultats ci-dessous), les demi-finales nous offrent également deux belles affiches. Y figureront trois vainqueurs de l'épreuve représentant 50% des victoires en Coupe du monde, et le finaliste de 2010. Seule ombre au tableau, l'absence de la star brésilienne Neymar, victime d'un "attentat" contre la Colombie, et à un degré moindre, celle d'Angel Di Maria (également blessé), meilleur joueur argentin (avec Messi) depuis le début du tournoi.
BRÉSIL - ALLEMAGNE (8 juin)
Nombreux espèrent à chaque Coupe du monde une affiche entre ces deux-là. On les comprend. Il aura fallu attendre l'épreuve de 2002 pour que les deux équipes les plus régulières du tournoi se retrouvent pour la première fois, et en finale. L'invincible armada, emmenée notamment par le trident d'attaque Rivaldo - Ronaldinho - Ronaldo avait largement dominé (2-0, doublé de Ronaldo) une Manschaftt arrivée en finale grâce à un parcours facile. Son accession à la finale masquait en fait la faiblesse d'une équipe encore marquée par un Euro 2000 désastreux (éliminée au premier tour, elle finit dernière d'un groupe comprenant l'Angleterre, le Portugal, et la Roumanie) et un Mondial 98 mitigé (élimination frustrante en quart contre la Croatie). Bref, cette seule confrontation ne fut pas un grand match.
Ce nouveau choc est donc le bienvenu. Il oppose l'équipe la plus présente en coupe du monde (20 éditions sur 20 possibles) et la plus titrée (5 coupes du monde, soit 25% de victoire) à la plus régulière (3 coupes du monde et une participation aux quarts sans discontinuité depuis 1954 pour l'Allemagne). Hormis 2002, le Brésil s'est également imposé deux fois en Coupe des Confédérations, largement en 1999 (4-0 au premier tour) et plus difficilement en 2005 (3-2 en demi-finale). Il totalise donc 100% de victoires en match officiel. En matchs amicaux (le premier le 5 mai 1963, victoire 2-1 du Brésil à Hambourg), la tendance est similaire, le Brésil ayant remporté 9 matchs, pour 4 défaites et cinq nuls. Il totalise donc - tous matchs confondus - 12 victoires en 21 matchs.
Si l'Allemagne n'enregistre que 19% de victoires (le Brésil 57%), elle aborde néanmoins cette demi-finale historique dans la peau du favori. En effet, les deux équipes ont alterné le bon et le moins bon en cinq rencontres disputées, l'Allemagne possédant des statistiques légèrement meilleures que celles du Brésil : 4 victoires et 1 nul contre 3 victoires et 2 nuls , et 3 buts encaissés contre 4 (les deux équipes ont marqué chacune 10 buts). Mais au-delà de ces chiffres qui n'ont de portée que théorique, les absences, côté brésilien, du capitaine et patron de la défense Thiago Silva (suspendu) et du principal détonateur offensif Neymar (blessé) fragilisent considérablement la Seleçao, d'autant plus que les Allemands ont affiché contre l'Algérie en huitième (2-1 a.p) et contre la France en quart (1-0) une solidité physique impressionnante.
PAYS-BAS - ARGENTINE (9 juin)
Une demi-finale entre les petits frères de Johan Cruijff et ceux de Diego Maradona constitue également un choc au sommet, même si l'Albiceleste n'a plus brillé en Coupe du monde depuis 1990 et une finale perdue contre la RFA (0-1). Par la suite, les Argentins ont été trois fois éliminés en quart (1998, 2006, et 2010), une fois en huitième (1994) et même une fois sortis au premier tour (2002, une première depuis 1962). Les Bataves, pour leur part, connurent également des fortunes diverses, mais furent finalistes lors de la dernière édition. Ils furent sinon demi-finalistes en 98, absents en 2002, et huitièmes de finaliste en 2006. Là encore, l'âge d'or des années 70 semble bien loin. Ces deux équipes sont en fait à la recherche d'une confirmation. L'Argentine veut enfin briller avec sa "génération Messi" et les Pays-Bas montrer que leur accession à la finale de 2010 ne fut pas fortuite, voire remporter le mondial après trois tentatives infructueuses (1974, 1978, 2010).
Au mondial 1974 (en Allemagne), la meilleure génération hollandaise de tous les temps avait étrillé son futur adversaire en demi, lors du second tour (4-0). Mais la bande à Cruijff, un poil trop sûre d'elle, s'était inclinée en finale (1-2) face à Beckhenbauer et compagnie. Quatre ans plus tard, sans Cruijff, elle ne pouvait rien faire en finale face à une Argentine programmée pour gagner "son mondial". Avec l'attaquant Mario Kempes (meilleur buteur du tournoi avec 6 buts), l'équipe entraînée alors par César Luis Menotti prenait sa revanche (3-1 a.p). Les deux équipes se retrouveront également en quart de finale du mondial 98. Serrée, la rencontre bascula en toute fin de match avec un bijou de l'ancienne gloire Dennis Bergkamp. Sur une longue transversale de Frank De Boer, il réalisait dans la surface un superbe enchaînement contrôle/crochet sur le défenseur Ayala et crucifiait le gardien d'un extérieur du pied dans la lucarne (89e, 2-1).
Au premier tour en 2006, le duel Messi-Tevez / Robben-Van Persie se solda par un match nul (0-0) dans une rencontre dont le seul enjeu était la première place du groupe. Sinon, en quatre matchs amicaux, les Pays-Bas se sont imposés deux fois (1974, 2003), pour deux matchs nuls. Poussive au début du tournoi, l'Argentine a toutefois remporté tous ses matchs. S'imposant à chaque fois d'un écart d'un but, elle frôla même les tirs aux buts contre la Suisse en huitièmes (1-0 a.p). Dans un groupe plus difficile, les Pays-Bas remportèrent également tous leurs matchs, inscrivant la bagatelle de 10 buts. Malmenés contre le Mexique en huitième, ils durent s'arracher pour marquer deux buts dans les derniers instants (2-1). Contre le Costa-Rica, ils ne purent éviter ni la prolongation ni la séance des tirs aux buts qu'ils gagnèrent grâce à un coup de génie de Louis Gaal. Le coach expérimenté a fait rentrer à 40 secondes de la fin des prolongations le gardien n°2 Tim Krul qui stoppa deux tirs...
Ayant connu tous types de scénarios (ils écrasent également le tenant du titre lors de leur premier match), les Oranje ont également évolué dans trois schémas tactiques différents (5-3-2, 4-3-3, 3-4-3), montrant ainsi qu'ils ont plusieurs cordes à leur arc. Avec trois buts encaissés seulement (comme les Pays-Bas), l'Argentine est néanmoins un poil au dessous au niveau de son jeu collectif. Si elle possède un génie en la personne de Messi, elle devrait vraisemblablement être privée de Di Maria (blessé contre la Belgique), alors que Kun Aguero est toujours sur la touche. Quant à la Hollande, elle devra faire sans sa tour de contrôle au milieu Nigel de Jong, blessé pour le reste de la compétition. Le match aurait dû être un duel entre les tridents Higuain-Messi-Di Maria et Sneijder-Robben-Van Persie. Mais sans Di Maria, l'Albiceleste part fragilisée. La Hollande est donc favorite. J. N.
Résultats des quarts de finale
France - Allemagne (4 juin) 0-1 : Hummels (13e).
Brésil - Colombie (4 juin) 2-1 : Thiago Silva (7e), David Luiz (68e) ; James Rodriguez (80e s.p).
Pays-Bas - Costa Rica (5 juin) 0-0 a.p (4-3, tirs aux buts).
Tirs aux buts : Van Persie, Robben, Sneijder, Kuyt ; Borges, Ruiz (raté), Gonzalez, Bolanos, Umana (raté).
Argentine - Belgique (5 juin) 1-0 : Higuain (8e).
15:04 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, allemagne, france, brésil, colombie, pays-bas, costa rica, argentine, belgique, pays-bas - argentine, ronaldo, messi, neymar, di maria, louis van gaal, bergkamp, johan cruijff, mario kempes