30/06/2021
EURO 2020 - 8èmes : Angleterre - Allemagne 2-0
FIN DE LA MALEDICTION POUR L'ANGLETERRE
LE 8ème de finale remporté hier par l'Angleterre contre l'Allemagne (2-0) a plusieurs significations côté britannique. L'occasion pour nous de revenir sur cette confrontation toujours attendue.
Nous les aimons bien ces rivalités entre équipes européennes. Rappellons ici que pour parler dans ces cas-là d'une certaine rivalité, c'est parce que des actions fortement contestées et/ou des incidents ont marqué certaines rencontres (ce n'est pas nécessairement le cas pour l'Argentine et le Brésil qui rivalisent pour l'hégémonie footballistique en Amérique du Sud). Nous avons eu la chance durant cet Euro de tomber sur les rivalités franco-portugaise, franco-allemande et anglo-allemande (ne manquait plus que la germano-hollandaise).
Voilà ce qu'on appellait un grand classique. Si la rivalité franco-allemande remonte à 1982, celle-ci est bien plus ancienne et démarre, bien entendu, avec la fameuse finale de la Coupe du monde 1966 (la seule remportée par les Anglais). Menés 0-2, les Allemands arrachent finalement une prolongation au cours de laquelle les Britanniques inscrivent un but litigieux (il n'est toujours pas clair si le ballon a franchi complètement la ligne de but sur cette frappe sous la barre de Geoffrey Hurst), avant de sceller le score à quelques secondes de la fin (4-2 ap). Le "but de Wembley" est toujours considéré comme le but le plus contesté de l'histoire du football.
L'Allemagne prend sa revanche au mondial suivant, au Mexique (1970). En quart de finale, ils renversent leur adversaire après avoir été menés 2-0 (3-2), dans un match mémorable mais moins capital que la finale de 1966. Après s'être rencontrées 3 fois officiellement (une victoire allemande et un nul lors des éliminatoires de l'Euro 1972, un nul au second tour de la Coupe du monde 1982), les deux équipes vont en découdre lors d'un nouveau match dramatique, la demi-finale de la Coupe du monde 1990. Les Allemands l'emportent aux tirs aux buts (1-1 après le temps réglementaire) et Gary Lineker, l'attaquant british vedette lâchera après la rencontre cette phrase devenue culte : "le football est un jeu simple : 22 types courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne".
L'Allemagne prend définitevement l'ascendant sur son rival à l'Euro 1996 dans une fin de match irrespirable. En prolongation (1-1), les Anglais sont à un cheveu de l'emporter en tirant de près sur le poteau alors que cet Euro applique pour la première fois la règle du but en or. Aux tirs aux buts, c'est Gareth Southgate, le sélectionneur actuel des Three Lions, qui se loupe, ratant le 6ème tir. L'Allemagne remporta la compétition.... en Angleterre.
La suite? Les Anglais profitent de la période sombre de la Mannschaft (1998-2004) pour l'emporter (1-0) au premier tour de l'Euro 2000. Mais dans ce groupe de la mort, les deux sont éliminées au profit de la Roumanie et du Portugal. Un an plus tard, en éliminatoires de la Coupe du monde 2002, les Anglais ridiculisent à Munich une Allemagne à la rue (5-1), après avoir pourtant perdu le match aller (0-1) chez elle. C'est souligner ici que depuis un amical le 12 mars 1975 (victoire anglaise 2-0), les Britanniques ne parvenaient plus à l'emporter dans leur stade mythique de Wembley. Hormis les matchs officiels de 1996 et 2002, ils s'inclinaient 2 fois en amical (1982, 1991), contre-performance qui se répétera en août 2007 (1-2).
Mais voilà qu'une nouvelle controverse vient marquer cet affrontement. En 8èmes de finale de la Coupe du monde 2010, l'Angleterre, rapidement menée 2-0, réduit le score puis égalise par Frank Lampard. Le but n'est pas validé alors que le ballon avait largement franchi la ligne après avoir touché la barre. L'Allemagne l'emporte finalement (4-1). Justice était faite? C'est selon... Mais la ressemblance entre l'action de 1966 et celle de 2010 est étonnante. La malédiction londonienne se poursuivait par la suite, l'Angleterre restant muette deux fois en amical (0-1 en 2013 ; 0-0 en 2017). Elle s'imposait toutefois (toujours en amical à Berlin en mars 2016 (3-2).
Dans un match où elle aura été plus incisive et réaliste en attaque et légèrement plus solide, l'Angleterre a donc pris le dessus sur une Allemagne qui globalement aura raté son Euro avec des performances contrastées et un bilan d'une victoire, d'un nul et de deux défaites. Entre une équipe alternant le bon et le moins bon au premier tour mais qui n'a toujours pas encaissé de but en 4 matchs et une équipe allemande simplement moyen, il était peut-être dit que la première remettrait les pendules à l'heure à cette occasion. Comme un symbole, à 1-0 pour l'Angleterre, Thomas Müller qui l'avait crucifié en 2010 (doublé après le but non validé de Lampard), ratait une balle d'égalisation immanquable (81e). L'attaquant du Bayern était hier, avec Neuer et Kroos (qui prendra sa retraite internationale après cet Euro) le seul rescapé du groupe allemand de 2010.
Symbole plus fort encore, Gareth Southgate, en pleurs après son penalty raté en 1996, prend une revanche personnelle sur l'Allemagne. Plus important, il poursuit l'aventure avec les Three Lion, qui se maintiendra en cas d'accès à la demi-finale (l'Angleterre jouera l'Ukraine). Autres faits marquants, l'Angleterre élimine l'Allemagne en grande compétition depuis la finale de 1966 et l'emporte - tout match confondu - à Wembley pour la première fois depuis 1975. Hormis toute cette contribution, Gareth Southgate tient peut-être son match référence à l'Euro.
J N
Angleterre - Allemagne 2-0 - Mardi 29 juin 2021
Buts : Sterling (75e), Kane (85e).
Avertissements : Rice (8e), Phillips (45e), Maguire (77e) pour l'Angleterre ; Ginter (25e), Gosens (72e) pour l'Allemagne.
Angleterre : Pickford - K. Walker, Stones, Maguire - Trippier, Philips, Rice (Henderson, 88e), Shaw - Saka (Grealish, 69e), Kane (cap.), Sterling.
Allemagne : Neuer (cap.) - Ginter (Can, 87e), Hummels, Rüdiger - Kimmich, Goretzka, Kroos, Gosens (Sané, 87e) - Havertz, T. Müller (Musiala, 90e) - Werner (Gnabry, 68e).
03:56 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frank lampard, lampard, euro 2000, thomas müller, müller, neuer, manuel neuer, toni kroos, kroos, angleterre-allemagne 2-0, angleterre, allemagne, euro 2020, euro 2021, euro, but de wembley, coupe du monde 1966, geoffrey hurst, sterling, kane, southgate, gareth southgate, euro 1996, coupe du monde 2010, coupe du monde 1990, gary lineker, rivalité footballistique, rivalité footballistique entre l'angleterre et l'allemagne
24/08/2020
Finale Champions League : le Bayern brise le rêve parisien
Visant sa première victoire en Champions League et disputant sa première finale, le Paris Saint Germain a quelque peu raté son match et s’incline sur la plus petite des marques (1-0) face au Bayern Munich qui remporte son 6ème trophée continental.
L’équation n’est pas compliquée en fait. Quand on joue une finale de Champions League contre une grosse cylindrée et qu’on ne concrétise pas ses occasions de but, on finit par encaisser un but. C’est ce qui était arrivé à Lyon en demi-finale contre le Bayern Munich (0-3). Après deux grosses occasions en première mi-temps, Lyon avait encaissé un but foudroyant (slalom de Gnabry puis frappe dans la lucarne). Le Bayern avait ensuite déroulé.
Paris était donc prévenu mais n’a pas su concrétiser ses occasions de buts lors d’une première mi-temps équilibrée. Si Neymar était tombé sur un Manuel Neuer, auteur d’un double arrêt exceptionnel (18e), Di Maria manquait de près le cadre (23e) tandis que Mbappé se ratait complètement alors que la cage lui était grande ouverte (45e). En face, le Bayern n’était pas en reste, avec un poteau de son attaquant vedette Lewandowski (22e) et une superbe parade de Navas sur une tête de ce même Lewandowski (31e).
Entrés tambour battant dans le second acte, les Bavarois ont profité de ce temps fort et d’un flottement de la défense adverse pour marquer le seul but de la rencontre. Oublié au marquage par Kehrer, Kingsley Coman marquait d’une tête piquée imparable (0-1, 59e). Cruel pour les parisiens quand on sait que l’ailier avait débuté sa carrière au PSG.
Les parisiens ont bien tenté de revenir mais hormis un nouvel arrêt énorme de Neuer (sur une frappe de Marquinhos, 72e), ils ont cruellement manqué de tranchant à l’image du trident offensif qui n’a jamais vraiment su prendre le meilleur sur la défense adverse, et surtout en raison du match complètement raté de sa star brésilienne Neymar, en pleurs après la rencontre. On attendait beaucoup plus du joueur le plus cher au monde (222 millions d’euros). Décevant.
Fort de son expérience (champion d’Allemagne depuis 2013, 4ème finale de Champions League disputée depuis 2010), l’ogre allemand a tenu bon. Remportant sa 6ème Coupe, le Bayern passe devant Barcelone (5) et devient le troisième club le plus titré, derrière l’AC Milan (7) et l’intouchable Real Madrid (13).
Au vu des sommes astronomiques dépensées par les Qataris afin de remporter la Champions League, on pourrait se dire que le PSG devrait déjà avoir remporté la Champions League. Mais celui-ci peut se consoler en se disant que Chelsea l’a gagnée 9 ans après l’achat du club par le milliardaire Roman Abramovitch et que Manchester City ne l’a toujours pas remportée malgré la possession du club à hauteur de 78% par le Abou Dhabi United Group depuis 2008. De même, les parisiens peuvent se dire que Marseille l’a emporté en 1993 après avoir été défait en 1991. J. N
But : Coman (59e).
Avertissements : Paredes (52e), Neymar (81e), Thiago Silva (83e), Kurzawa (85e) ; A. Davies (28e), Gnabry (52e), Süle (56e), T. Müller (90e+4).
PSG : Navas – Kehrer, Thiago Silva (cap.), Kimpembe, Bernat (Kurzawa, 80e) – A. Herrera (Draxler, 72e), Marquinhos, Paredes (Verratti, 65e) – Di Maria (Choupo-Moting, 80e), Neymar, Mbappé.
Bayern Munich : Neuer (cap.) – Kimmich – J. Boateng (Süle, 25e), Alaba, A. Davies – Goretzka, Alcantara (Tolisso, 86e) – Gnabry (Coutinho, 68e), T. Müller, Coman (Perisic, 68e) – Lewandowski.
Stats
- Le Bayern Munich est sacré champion d’Europe pour la 6ème fois (après 1974, 1975, 1976, 2001 et 2013).
- Le PSG est le 5ème club français à s’incliner en finale après Reims (1956, 1959), Saint-Etienne (1976), Marseille (1991) et Monaco (2004).
- 5 joueurs bavarois sont des rescapés de la finale gagnée en 2013 (Javi Martinez, Alaba, Boateng, Müller et Neuer) et remportent ainsi leur seconde Ligue des Champions 7 ans plus tard.
09:00 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bayern munich, psg-bayern munich 0-1, coman, kingsley coman, champions league, ligue des champions, finale champions league 2020, champions league 2019-2020, manuel neuer, psg, neymar
15/07/2014
Coupe du monde 2014 : ce qu'on n'a pas aimé
Si cette cuvée 2014 fut dans l'ensemble une grande réussite (jeu porté sur l'offensive, faible nombre de cartons rouges, scores fleuves...etc), elle a eu, comme les précédentes éditions, son lot de gestes, décisions ou attitudes déplorables. Passage en revue des principaux comportements que nous n'avons pas aimé.
- Comment ne pas débuter par l'assaut genou en avant du gardien allemand Manuel Neuer sur l'attaquant argentin Gonzalo Higuain ? Ce geste très dangereux, qui rappelle bien évidemment celui de Schumacher sur Battiston en 1982, n'a pas été sanctionné par l'arbitre. Pire, la faute fut accordée à l'Allemagne qui remporte par la suite la finale (1-0). Et encore pire, "Robocop" a été élu meilleur gardien du tournoi.
- Toujours dans le sillage de la finale Allemagne - Brésil, l'octroi à Lionel Messi du titre de meilleur joueur du tournoi. On aime bien l'Argentin mais pour être honnête, des joueurs comme James Rodriguez, Arjen Robben, Philipp Lahm et Thomas Müller méritaient plus cette distinction. On sait que la FIFA aime les stars (les Ballons d'or de Messi en 2010 et de Ronaldo en 2103 n'étaient pas mérités) mais surtout que le foot marketing est supuissant. Depuis 1998, c'est un joueur sponsorisé par ADIDAS qui reçut cette récompense...
sinon...
- L'arbitrage scandaleux du match d'ouverture Brésil - Croatie (3-1), accordant deux buts non valables aux Auriverdes, dont un penalty imaginaire au "plongeur" Fred. Mais aussi, les très nombreuses erreurs d'arbitrage tout au long du mondial.
- L'attitude du défenseur camerounais Assou-Ekotto prenant à parti son coéquipier Moukandjo et tentant de lui asséner un coup de tête, lors de Cameroun - Croatie (0-4).
- Le cou de coude "inexplicable" du milieu Alexandre Song dans le dos du croate Mario Mandzukic (carton rouge), lors de Cameroun - Croatie (0-4).
- Le jeu un peu trop musclé des joueurs honduriens lors de France - Honduras (3-0).
- Le coup de crampon (involontaire) d'Olivier Giroud sur le visage de Steve von Bergen (Suisse - France 2-5), blessé et forfait pour le reste du mondial. Pas de sanction de la part de l'arbitre.
- Les deux erreurs de l'arbitre de Mexique - Cameroun (1-0), invalidant deux buts mexicains pour des hors-jeu imaginaires. Il sera "viré" du mondial par la FIFA.
- Le traitement accordé à Neymar par les défenseurs camerounais (Cameroun - Brésil 1-4).
- La fameuse morsure de Luis Suarez sur le défenseur italien Giorgio Chiellini (Italie - Uruguay 1-0), qui échappa à l'arbitre, mais pas à la FIFA (9 matchs de suspension).
- Le coup de coude volontaire asséné par Mamadou Sakho à Oswaldo Minda (Equateur - France 0-0), échappant à l'arbitre, et non sanctionné par la FIFA après visionnage de la vidéo.
- L'expulsion stupide du défenseur portugais Pepe, assénant un coup de tête à Thomas Müller après l'avoir envoyé au sol (Allemagne - Portugal 4-0).
- La boulette monumentale du gardien russe Igor Akinfeev lors de Russie - Corée du Sud (1-1).
- Le laser dirigé vers le visage de ce même Akinfeev au moment où il manque sa sortie et encaisse un but lors de Russie - Algérie (1-1).
- Le plongeon (et ce n'est pas nouveau) d'Arjen Robben lors de Pays-Bas - Mexique (2-1), synonyme de penalty transformé par les Oranje dans les arrêts de jeu.
- Le tacle assassin de Blaise Matuidi sur le défenseur nigérian Ogenyi Onazi, blessant ce dernier mais sanctionné uniquement d'un carton jaune.
- Le coup de genou du défenseur colombien Juan Zuniga sur Neymar (fissure d'une vertèbre lombaire), en quart de finale (Brésil - Colombie 2-1), non sanctionné par l'arbitre et mettant fin au mondial de la star brésilienne.
- Thiago Silva en pleurs au moment de la séance de tirs aux buts de Brésil - Chili (1-1 ; 3-2 tirs aux buts). Effarant lorsqu'on est capitaine d'une sélection.
- La semelle de l'Allemand Höwedes sur le genou de Pablo Zabaleta - lors de la finale -, sanctionnée d'une carton jaune, là où ça valait largement un rouge...
et aussi...
- Le comportement général de Mario Balotelli lors des matchs de l'Italie contre le Costa Rica et l'Uruguay.
- L'anti-football prôné par la Grèce et l'Iran.
- La débandade brésilienne face à l'Allemagne (1-7) et aux Pays-Bas (0-3).
- Le fait que le sélectionneur Luis Felipe Scolari n'ait pas assumé ses responsabilités après le désastre brésilien. Critiqué tout au long du mondial pour ses choix, il n'a jamais rien remis en question et n'a même pas eu la décence de démissionner. La Fédération brésilienne de football s'en est chargée pour lui...
11:43 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde 2014, assou-ekotto, manuel neuer, fred, alexandre song, matuidi, mamadou sakho, luis suarez, neymar, messi, pepe, akinfeev, robben, juan zuniga, thiago silva, luiz felipe scolari, balotelli, iran, grèce, höwedes, arbitrage coupe du monde 2014