11/10/2021
Finale Ligue des Nations : Espagne - France 1-2
LA FRANCE RENVERSE L'ESPAGNE ET REMPORTE UN NOUVEAU TITRE
L'équipe de France s'est adjugée sa première Ligue des nations, en venant à bout de l'Espagne (2-1). Comme contre la Belgique en demi-finale, le onze tricolore a été mis en difficulté avant de renverser la vapeur.
J. N.
Il semblerait donc que ce qui a été entrevu contre la Belgique il y a quelques jours (3-2 et une remontada historique) n'était pas un feu de paille. Le vent de la révolte s'est activé une seconde fois et c'est à nouveau les deux attaquants de pointe qui ont fait parler la poudre. Malmenée durant une heure, après un début de match dominateur, par une équipe espagnole effrayante de technicité et au collectif impressionnant (les qualités qui lui avaient permis de remporter 2 Euros et une Coupe du monde il n'y a pas si longtemps que cela), la France a su trouver les ressources mentales nécessaires pour revenir puis gagner sa première Ligue des nations, succédant au Portugal, vainqueur des Pays-Bas en 2019.
A défaut d'être impressionnats ou impériaux, les Bleus ne "lâchent jamais rien" comme qui dirait et ont montré une nouvelle fois cette capacité à persévérer jusqu'au bout. Pour cela, il fallait du talent et il n'en manque pas en attaque puisque Benzema a de nouveau sonné la charge avec un nouveau bijou (excusez du peu), envoyant de l'angle de la surface un amour de frappe enroulée dans la lucarne opposée d'un Unai Simon qui ne pouvait qu'effleurer le ballon (1-1, 66e). Cela survenait 2 minutes seulement après l'ouverture du score par Oyarzabal qui après avoir pris le dessus sur Upamecano (entré en cours de jeu à la place de Varane, blessé), battait Lloris d'un tir croisé dans le petit filet.
Après Benzema, c'est donc Mbappé (comme contre la Belgique) qui donnait l'avantage aux Bleus. Lancé en profondeur par Théo Hernandez, il fixait Simon d'un passement de jambe impeccable avant de le tromper à ras de terre (1-2, 80e). Pour gagner une finale, il faut souvent un brin de chance et la France en a eu puisque Mbappé était hors-jeu sur ce coup. Mais le règlement stipule que si un joueur adverse touche volontairement le ballon sur l'action, l'attaquant n'est pas considéré hors-jeu. Or sur ce coup, Eric Garcia tente d'intercepter le ballon et ne fait que l'effleurer. De la réussite comme on disait... Il faut également de la solidité en défense où la charnière a tenu la baraque (Kimpembe très costaud et titulaire à la place de Lucas Hernandez, en difficulté face aux Belges), et où Hugo Lloris a encore montré qu'il était encore un des meilleurs gardiens au monde, repoussant superbement les tentatives d'Oyarzabal (88e) et Pino (90e+4). Enfin, signalons au milieu le match XXL de Pogba et la performance prometteuse du jeune Tchouaméni, titulaire à la place de Rabiot (absent en raison de contamination au Covid-19).
Face à un adversaire coriace mais qui lui réussit bien finalement (voir ci-dessous l'historique des confrontations entre les deux équipes), la France est parvenue à décrocher un nouveau titre (voir ci-dessous les compétitions remportées) trois mois après le fiasco du dernier euro. Pas mal du tout et de bon augure pour la suite, avec un titre de champion du monde à défendre dans un peu plus d'un an (la qualification pour le mondial qatari est quasiment bouclée). Quant à l'Espagne - privée pourtant de nombreux titulaires blessés et forfaits pour ce final 4 - elle a montré par le brio affiché (élimination de l'Italie en demi et grand match ce soir) qu'après sa traversée du désert (ratages des coupes du monde 2014 et 2018 et de l'Euro 2016), une nouvelle équipe ultra-talentueuse est en train de naître et qu'il faudra compter avec elle dans les années à venir.
France - Espagne
Avant cette finale, Français et Espagnols s'étaient affrontés 35 fois dont 26 matchs amicaux. L'Espagne dominait avec 16 victoires pour 12 défaites (et 7 nuls). Mais l'histoire est tout autre si l'on se focalise sur les rencontres officielles. Avant de subir la loi espagnole du début des années 2010 (2 victoires espagnoles et 1 nul), la France l'avait emporté 5 fois pour 1 match nul (1-1 au premier tour de l'Euro 1996). La première rencontre est loin d'être anodine. Il s'agit du premier sacre français, la victoire en finale de l'Euro 1984 (2-0) et la fameuse Arconada sur le coup-franc de Michel Platini. En qualifications de l'Euro 1992, Jean-Pierre Papin et consorts s'imposeront deux fois (3-1 au Parc des Princes, 2-1 à Séville).
Toujours à l'Euro (2000 et nouveau titre continental pour les Tricolores), la France l'emporte in-extremis (2-1), Raul ratant un penalty à la dernière mi-temps. Zidane avait marqué un superbe coup-franc et Djorkaeff avait donné la victoire d'une belle frappe placée, après l'égalisation de Mendieta sur penalty. Place ensuite à la seule confrontation en match de Coupe du monde. Annoncée outsider de l'épreuve, l'Espagne, un peu trop sûre d'elle et arrogante à souhait, espère que ce 8ème de finale sera le dernier match de Zidane qui prenait sa retraite après le mondial. Mais c'est lui qui cloue le bec à la Roja en inscrivant le but du break dans les derniers instants du match (3-1). Il faudra donc attendre 2012 pour la première victoire espagnole, dans un quart de finale à sens unique (2-0). Fernando Torres et ses coéquipiers cartonnent ensuite l'Italie en finale (4-0). Les deux derniers matchs officiels constitueront les éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Les Bleus arrachent le nul à Madrid (1-1) mais se cassent les dents au retour face au collectif létal adverse et s'incline en fin de match (0-1).
Pour la petite histoire, l'Espagne est la première équipe nationale que la France a affronté au Stade de France, une inauguration qui s'était effectuée le 28 janvier 1998. Zidane faisait déjà la misère aux Ibériques, inscrivant l'unique but de la rencontre à la 20ème minute, suite à une frappe de Djorkaeff mal repoussée par Zubizaretta. La Roja aura plus de réussite - en amical - par la suite dans ce stade désormais mythique, s'imposant en 2010 et 2017 (2-0 à chaque fois), pour une courte défaite en 2014 (0-1, but de Loïc Rémy).
Avec la victoire française de ce soir, la France bat son adversaire une nouvelle fois en finale. Elle totalise désormais 6 victoires en 10 matchs (pour 2 défaites). La Roja ne s'est toujours pas imposé en match de compétition officielle.
Quelques stats
- Avec cette Ligue des nations accrochée à son palmarès, l'équipe de France de football est la seule à avoir remporté toutes les compétitions possibles (Coupe du monde, Euro, Coupe des confédérations, Jeux olympiques, Euro espoirs, Euro U19, Euro U17, Coupe du monde U20, Coupe du monde U17). Impressionnant.
- La France remporte un match officiel avec seulement 36% de possession. C'est la 3ème fois que cela arrive (36 ou moins) en 15 ans. Elle a également évité la défaite après avoir concédé l'ouverture du score pour la 7ème fois (2 victoires, 5 nuls) en 2021, le double de toute autre année dans son histoire.
- Antoine Griezmann a honoré sa 100ème sélection contre l'Espagne, intégrant un club de 9 joueurs désormais (Thuram 142, Lloris 134, Henry 123, Desailly 116, Giroud 110, Zidane 108, Vieira 107, Deschamps 103). par la même occasion, il vient d'enchaîner son 57ème match consécutif avec la France (record absolu).
- Avec 92 sélections désormais, Karim Benzema se rapproche de ce cercle fermé. 6ème meilleur buteur en sélection avec 33 buts, il n'est plus qu'à une longueur de Trézeguet. Kylan Mbappé totalise pour sa part 19 buts en 51 sélections et devrait logiquement augmenter cette statistique s'il maintient son niveau actuel.
LE MATCH
Buts : Oyarzabal (64e) pour l'Espagne ; Benzema (66e), Mbappé (80e) pour la France.
Avertissements : Laporte (86e) pour l'Espagne ; Pogba (46e), Koundé (55e), Mbappé (89e) pour la France.
Espagne : Simon - Azpilicueta, Eric Garcia, Laporte, Marcos Alonso - Gavi (Koke, 75e), Busquets (cap.), Rodri Hernandez (Fornals, 84e) - F. Torres (Merino, 84e), Oyarzabal, Sarabia (Pino, 61e).
France : Lloris (cap.) - Koundé, Varane (Upamecano, 42e), Kimpembe - Pavard (Dubois, 79e), Pogba, Tchouaméni, T. Hernandez - Griezmann (Veretout, 90e) - Benzema, Mbappé.
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08/10/2021
Ligue des Nations : Belgique - France 2-3
Au fond du trou à la mi-temps (0-2), l'équipe de France a réussi à renverser la Belgique après un match dingue (3-2). Elle retrouvera dimanche l'Espagne en finale.
J. N.
Il y a de ces matchs inoubliables. Si on est vainqueur évidemment. Celui-ci en est un pour le onze tricolore dont on désespérait de voir à pareille fête depuis un bon moment. En effet, la grosse déception que fut l'Euro 2020 avait été suivie par deux matchs nuls inquiétants contre la Bosnie et l'Ukraine en éliminatoires de la Coupe du monde 2022 et une victoire solide (toujours en qualifs 2022) contre une équipe de Finlande limitée (2-0). Au milieu de cet orage de critiques qui s'en était suivi, un homme, jamais fermé à la critique mais toujours fidèle à sa philosophie du jeu, ne s'est pas trompé. Le sélectionneur Didier Deschamps avait affirmé qu'il est tout simplement très compliqué de marquer et développer son football contre des équipes qui jouent bas. La Belgique, justement, ne joue pas bas, permettant à "la dèsch" de gagner son pari à un moment propice, le dernier carré de la Ligue des nations et alors que la France est également en passe de se qualifier pour le mondial qatari.
Mais que ce fut difficile. Car en première mi-temps, ce sont les Bleus qui étaient punis. Pris à leur propre jeu, ils étaient incapables de percer un bloc belge bien regroupé malgré une nette domination. Et c'est lors des rares sorties belges que les hommes de Roberto Martinez faisaient parler la poudre, d'abord par Carrasco qui trompait Lloris dans un angle excentré après avoir fixé Pavard (0-1, 37e). C'est ensuite l'inévitable Lukaku qui doublait la marque. Après avoir mystifié Lucas Hernandez sur une passe en profondeur de De Bruyne, il fusillait Lloris d'une frappe en plein lucarne, dans un angle impossible (0-2, 41e).
A 2-0 pour des Diables rouges revanchards (voir ci-dessous la rivalité entre les deux équipes), on pensait la messe dite mais l'improbable réveil survenait, mené par la paire d'attaquants. Après un numéro de Mbappé à l'entrée de la surface, Benzema héritait du ballon, et après un contrôle en trois touches dont seul lui en a le secret, envoyait un superbe tir croisé du gauche dans le petit filet de Courtois (1-2, 62e). Quelques minutes plus tard, Mbappé remettait les compteurs à zéro sur penalty, suite à un tacle en retard de Tielemans sur Griezmann et après visionnage de la VAR (2-2, 69e). Au fond du gouffre physiquement et dépassée sur le plan technique, la Belgique mordait la poussière une troisième fois. Suite à un contre mené par Mbappé et Griezmann, le centre de Pavard était mal renvoyé par Alderweireld devant la surface. Récupérant le cuir, Théo Hernandez envoyait un tir puissant à mi-hauteur que Courtois ne pouvait qu'effleurer (2-3, 90e).
Le néo-international marquait son premier but en bleu pour sa seconde sélection. Bon flair de Deschamps également. Son nouveau schéma en 3-4-3 lui a permis à la fois d'aligner en même temps les frères Hernandez, pourtant spécialistes du même poste, et de bénéficier de l'apport ultra-offensif de celui qui marque régulièrement avec l'AC Millan. En tout état de cause, le sélectionneur français a prouvé avec cette victoire renversante qu'il avait plus d'un tour dans son sac et a surpris son monde à un moment inattendu. La suite de son aventure en bleu devrait être intéressante et excitante, au vu de son explosion de joie lors du troisième but. Dans ce sens, la finale contre l'Espagne (tombeuse en demi-finale de l'Italie, championne d'Europe et qui restait sur 37 matchs sans défaite) s'annonce palpitante. Mais entretemps, il faut savourer cette victoire folle contre la Belgique, un match qui pourrait s'avérer une référence et même un tournant-clé pour la suite.
Le rivalité franco-belge
Les joueurs belges défaits lors de la demi-finale contre la France (0-1) au mondial russe de 2018 ont tellement parlé ensuite de cette rencontre et tellement crié à l'injustice (qui n'en n'était pas une) qu'on pensait qu'ils l'emporteraient ce soir, histoire de se venger lors d'une rencontre à enjeu sérieux (mais pas crucial non plus). La première mi-temps leur donnait raison. La seconde les a ramené sur terre, et à la réalité d'une rivalité toujours à l'avantage des Tricolores. Car si sur l'ensemble des 75 confrontations entre les deux équipes, la Belgique mène légèrement (30 victoires contre 25), elle ne l'a, toutefois, emporté que 3 fois en 13 rencontres officielles.
Pire, sur ces 13 matchs, elle ne l'a emporté que lors de rencontres d'éliminatoires (Coupe du monde 1986, Euro 1968, Euro 1976), s'inclinant toujours (sans accrocher les tirs aux buts) lors des rencontres de compétition, soit en 8ème de la Coupe du monde 1938 (1-3), au premier tour de l'Euro 1984 (0-5), lors du match comptant pour la 3ème place à la Coupe du monde 1986 (4-2), et en demi-finale de la Coupe du monde 2018 (0-1). Cette défaite en demi-finale de Ligue des Nations constitue ainsi un 5ème revers de suite en compétition officielle. Le signe indien n'est toujours pas vaincu.
Buts : Carrasco (37e), Lukaku (41e) pour la Belgique ; Benzema (62e), Mbappé (69e s.p), T. Hernandez (90e) pour la France.
Avertissements : Vertonghen (68e).
Belgique : Courtois - Alderweireld, Denayer, Vertonghen - Castagne (Batshuayi, 90e+2), Witsel, Tielemans (Vanaken, 70e), Carrasco - De Bruyne, Lukaku, Hazard (cap.) (Trossard, 75e).
France : Lloris - Koundé, Varane, L. Hernandez - Pavard (Dubois, 90e+2), Pogba, Rabiot (Tchouaméni, 76e), T. Hernandez - Griezmann - Mbappé, Benzema (Veretout, 90e+6).
00:37 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ligue des nations, belgique, france, belgique-france 2-3, lukaku, benzema, carrasco, mbappé, théo hernandez, deschamps, didier deschamps, belgique-france
16/06/2021
EURO 2020 - Groupe F : Allemagne - France 0-1
Rivalité franco-allemande : le vent a tourné
En s'imposant contre l'Allemagne (1-0) pour son entrée en lice dans la compétition, la France a pleinement assumé son statut de favori. Solide de bout en bout face à un adversaire toujours difficile à battre en compétition officielle, le champion du monde en titre démarre sur de bons rails. Au delà de cette dimension, il asseoit sa domination dans la rivalité footballistique franco-allemande.
Drôle de destin que celui de Mats Hummels, le défenseur allemand de la Mannschaft. En quart de finale de la Coupe du monde 2014, celui qui a fait l'aller-retour entre les clubs de Dortmund et du Bayern Munich avait permis à l'Allemagne de l'emporter face à la France (1-0), en marquant de la tête, prenant astucieusement le dessus sur Raphaël Varane. Hier, pour ce nouveau duel franco-allemand, première affiche d'un groupe de la mort comprenant également le Portugal, le roc d'un mètre 91 a été mis au supplice par les attaquants français et a même donné la victoire aux Bleus, en envoyant du tibia le ballon dans ses propres filets à la suite d'un centre appuyé de Lucas Hernandez (20e).
Ce changement de destin pour celui dont la lenteur fut manifeste et qui est sur le déclin (blacklisté par Joachim Löw en mars 2019, il est rappelé en sélection en mai dernier) est comme un révélateur d'une rivalité franco-allemande bien connue dans le football et dont la trajectoire tourne actuellement en faveur des Tricolores. N'accompagnant pas une compétition politique s'étalant sur plusieurs siècles (deux Etats issus de l'Empire carolingien, rivalité entre Bourbons et Habsbourgs, guerres napoléoniennes, Printemps des peuples de 1848, guerre franco-prussienne, occupation nazie de la France...etc), cette rivalité avait, comme on le sait, débuté après le match le plus emblématique, la fameuse demi-finale à Séville lors de la Coupe du monde 1986, palpitante de bout en bout (3-3 à l'issue des prolongations, une séance de tirs aux buts irréspirable) et marquée par l'"attentat" du gardien allemand Hararld Schumacher sur Patrick Battiston (gravement blessé), non sanctionné. L'injustice et la défaite avaient marqué les esprits français et installé un esprit de ressentiment prononcé. Heureusement, oserions-nous dire, que l'Allemagne, épuisée après cette rencontre, s'inclina en finale contre l'Italie de Paolo Rossi (1-3). En Coupe du monde, l'Allemagne venait d'égaliser avec la France, celle-ci l'ayant en effet étrillé (6-3) en Coupe du monde 1958 dans le match comptant pour la troisième place.
Quatre ans après Séville, la France retrouvait sa rivale en demi-finale de la Coupe du monde se déroulant au Mexique. Mais un brin au dessous, elle s'inclina (0-2), pour une nouvelle désillusion. Jamais deux sans trois mais il faudra attendre 28 ans pour cela et le quart de finale de 2014. C'est lors de l'Euro 2016 que la France vaincra le signe indien (comme le fit l'Allemagne durant ce même Euro en venant à bout de l'Italie en quart de finale) dans ses confrontations officielles avec ce qui était devenu l'ennemi juré. Grâce à un doublé (dont un penalty) d'Antoine Griezmann, elle battait le champion du monde en titre grâce à un match plus réaliste (2-0).
Les deux équipes se sont ensuite retrouvées deux fois durant la version 2018-2019 de la Ligue des nations pour une victoire française (2-1) et un clean sheet à Munich (0-0). C'est donc cette tendance-là qui vient de se confirmer (même si les Bleus restent sur trois échecs en Coupe du monde), avec une nouvelle victoire, également à Munich, ce qui rend d'autant plus marquant cette hégémonie. Solide et rigoureuse, équilibrée et solidaire, l'équipe de Didier Deschamps a su subir sans encaisser de buts lorsque les assauts allemands se multiplaient en seconde mi-temps. Gagnant la bataille du milieu (impressionnant Pogba, désigné homme du match), elle a eu le coup de pouce lui permettant de prendre l'avantage (mais elle a également touché le poteau et aurait du bénéficier d'un penalty pour une faute de ce même Hummels sur Mbappé à un quart d'heure de la fin). Côté allemand, la frustration des uns (Rüdiger qui tente de mordre Pogba! Geste antisportif qui échappa à l'arbitre) et des autres (Kimmich jugeant que son équipe a mieu joué) en dit long sur l'enjeu de cette rencontre entre deux favoris pour la victoire finale et l'atmosphère compétitive entre ces deux grandes nations du football, perpétuée au fil des décennies.
Force est de constater que la France reste désormais sur 4 matchs officiels sans défaite contre l'Allemagne (voir ci-dessous). Le vent a tourné et il est certain que la prochaine rencontre officielle entre les deux sera tout aussi engagée, avec notamment un esprit revanchard outre-Rhin (avec 11 victoires sur 24 confrontations, pour 7 défaites, la France domine également le bilan des matchs amicaux). Reste qu'en termes de trophées, la Mannschaft domine largement (4 Coupes du mondes, 3 Euros) son adversaire du soir (2 Coupes du monde, 2 Euros) qui doit remporter cet Euro pour se rapprocher de ses statistiques impressionnantes.
Une victoire et un clean sheet permet à la France de débuter cet Euro de la meilleure façon et d'assumer son statut de champion du monde en titre et de grand favori pour la victoire finale. En perte de vitesse depuis son sacre mondial de 2014, l'Allemagne constitue encore une énigme. N'oublions pas qu'elle remporta la Coupe du monde 1974 contre les Pays-Bas, grands favoris, malgré des conflits au sein du vestiaire et du staff et une défaite au premier tour (0-1 contre la RDA...). Son match prochain contre le Portugal - vainqueur (3-0) de la Hongrie - et autre prétendant au titre - en dira plus long sur les possibilités de son parcours.
J N
Confrontations officielles entre la France et l'Allemagne
- 2021 : France - Allemagne 1-0 (Euro 2020)
- Octobre 2018 : France - Allemagne 2-1 (Ligue des Nations)
- Septembre 2018 : Allemagne - France 0-0 (Ligue des Nations)
- Juillet 2016 : Allemagne - France 0-2 (Euro 2016)
- Juillet 2014 : France - Allemagne 0-1 (Coupe du monde 2014)
- Juin 1986 : France - RFA 0-2 (Coupe du monde 1986)
- Juillet 1982 : RFA - France 3-3 (ap.) - tirs aux buts (Coupe du monde 1982)
- Juin 1958 : France - RFA 6-3 (Coupe du monde 1958)
Mardi 15 juin (Munich) : France - Allemagne 1-0
But : Hummels (20e c.s.c)
France : Lloris (cap.) - Pavard, Varane, Kimpembe, L. Hernandez - Pogba, Kanté, Rabiot (Dembélé, 90e) - Griezmann, Benzema (Tolisso, 89e), Mbappé.
Allemagne : Neuer (cap.) - Ginter (Can, 87e), Hummels, Rüdiger - Kimmich, Gündoğan, Kroos, Gosens (Volland, 87e) - Müller, Gnabry (Werner, 73e), Havertz (Sané, 74e).
Classement Groupe F
1. Portugal 3 pts (+3)
2. France 3 (+1)
3. Allemagne 0 (-1)
4. Hongrie 0 (-3)
07:00 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2020, euro 2021, rivalité entre la france et l'allemagne en football, france, allemagne, hummels, mbappé, lucas hernandez, séville, munich, didier deschamps, rivalité franco-allemande, euro, rivalité footballistique, rivalité footballistique entre la france et l'allemagne
17/05/2018
Coupe du monde 2018 : les 23 français
Pas de grosse surprise concernant la liste des 23 appelés pour le mondial en Russie, annoncée ce 17 mai par Didier Deschamps. Il est connu de toute façon que le sélectionneur actuel n'est pas un adepte des surprises. Du classique en défense puisque les quatre postes sont doublés soit 8 défenseurs. Blessé il y a quelques temps, Koscielny manquera à la charnière où le duo titulaire devrait être Varane-Umtiti. La sélection de Lucas Hernandez est une demi-surprise car le jeune défenseur joue de plus en plus avec l'Atletico Madrid et a effectué hier en finale de Ligue Europa un match très solide. A droite, le jeune Pavard (titulaire à Stuttgart) est préféré à Debuchy, très bon avec Saint-Etienne et choisi dans la liste des suppléants.
Du classique au milieu de terrain où Dimitri Payet devait figurer. Mais le feu follet marseillais s'est blessé de nouveau à la cuisse, hier en finale de Ligue Europa. N'Zonzi consitute "objectivement" une surprise mais la sentinelle de Séville est titulaire à ce poste depuis plusieurs saisons, position justement pas très pourvue en équipe de France et où il est préféré au parisien Rabiot, pas franchement rassurant à ce poste. Autre demi-surprise à notre sens : Ousmane Dembélé. L'aillier de Barcelone a effectué une saison en dents de scie mais il est capable de faire basculer un match.
Les places coûtent cher et la concurrence est rude (voir également plus bas la liste des sélectionnables potentiels). C'est ainsi que la liste des 11 suppléants (qui seraient appelés en cas de blessure parmi les 23) comporte des talents sûrs dont certains (Lacazette, Martial, Sissoko, Coman, Digne, Ben Yedder) sont peu ou pas toujours titulaires en club. Zouma (Stoke City) et Sakho (Cristal Palace) ont effectué une saison très solide mais ils sont encore loin dans la hiérarchie des défenseurs centraux.
Notons par rapport à la liste de 2016 que l'équipe de France a ostensiblement évolué en l'espace de deux nas. En effet, pas moins de 15 joueurs convoqués pour l'Euro - où la France fut finaliste - font leur sortie. C'est en défense que les places ont largement évolué. Costil (Rennes) est remplacé par Areola (PSG) et 7 défenseurs (sur 8) s'en vont. Koscielny (blessé), Sagna (Benevento), Jallet (Nice), Evra (West Ham) et Mathieu (Sporting Portugal), tous largement trentenaires ne reverront plus l'équipe de France. Mangala et Digne tentent actuellement de redémarrer leur carrière... Au milieu, Cabaye et Lassana Diarra ne sont plus sélectionnables et Sissoko, comme nous l'avons dit, paye son temps de jeu faible à Tottenham. En attaque, Gignac n'est plus sélectionnable, Payet est blessé, et les deux ailiers Martial et Coman payent également leur manque de temps de jeu (ou des blessures) dans leurs clubs respectifs. J. N
Gardiens : Lloris (Tottenham), Mandanda (Marseille), Areola (PSG).
Défenseurs : Varane (Real Madrid), Umtiti (Barcelone), Kimpembe (PSG), Benjamin Mendy (Manchester City), Lucas Hernandez (Atletico Madrid), Sidibé (Monaco), Pavard (Stuttgart), Rami (Marseille).
Milieux : Pogba (Manchester United), Kanté (Chelsea), Matuidi (Juventus), Tolisso (Bayern Munich), Lemar (Monaco), N'Zonzi (Séville).
Attaquants : Giroud (Chelsea), Griezmann (Atletico Madrid), Thauvin (Marseille), Fekir (Lyon), Mbappé (PSG), O. Dembélé (Barcelone).
Suppléants : Lacazette (Arsenal), Sakho (Cristal Palace), Debuchy (Saint-Etienne), Rabiot (PSG), Digne (Barcelone), Zouma (Stoke City), M. Sissoko (Tottenham), Coman (Bayern Munich), Ben Yedder (Séville), Martial (Manchester United), Costil (Bordeaux).
Blessés : Koscielny (Arsenal), Payet (Marseille).
Potentiellement sélectionnables : Kurzawa (PSG), Bakayoko (Chelsea), Bouna Sarr (Marseille), Mangala (Everton), Lenglet (Séville), Moussa Dembélé (Celtic Glasgow), N'Dombelé (Lyon), Benzema (Real Madrid), Kondogbia (Valence), Théo Hernandez (Real Madrid), Laporte (Manchester City).
22:07 Publié dans Football, Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : football, équipe de france, didier deschamps, koscielny, n'zonzi, payet, lucas hernandez, thauvin, rami, coupe du monde 2018, mondial 2018, ousmane dembélé, fekir, kanté, pogba, tolisso, mbappé, pavard, kimpembé, kimpembe