21/07/2021
Le pire 11 de l'équipe de France de football
S. est tombé récemment sur un article proposant le pire XI de l'histoire de l'équipe de France. Y a-t-il méchanceté dans ce type de classement ? Pas vraiment puisque le talent intrinsèque n'est pas remis en cause. Pour certains noms nous adhérons, pour d'autres non. Nous avons donc décidé de s'adonner à ce jeu-là.
S. H., J. N.
Que prend donc en compte un pire 11 ? Difficile de se prononcer car être appelé en équipe nationale nécessite - au moins - d'évoluer dans l'élite des 5 grands championnats. Nous avons donc pris en compte les critères suivants (souvent combinés) : le one hit wonder (1 sélection), les carrières ratées et/ou choix de carrières, les talents gâchés et les attitudes "innapropriées". Notre 11 type ne comporte que 11 joueurs mais nous sommes remontés jusqu'à la fin des années 1990 pour concocter cette mixture. Sans doute, l'élu le moins contestable est le 12ème homme, en la personne de Raymond Domenech, et fruit du hasard (ou pas, finalement), 8 joueurs de notre sélection lui sont associés...
Gardien : Stéphane Porato (1 sélection / 1999)
On a en fait hésité entre lui et Sébastien Frey (2 sélections en 2007/2008). On a penché pour le premier cité, se souvenant d'une attitude très arrogante lors de nombreux matchs effectués avec Marseille, notamment les confrontations contre Monaco et le PSG. Il est certain qu'avoir chipé la place de gardien n°1 à l'Allemand Andreas Köpke lors de son premier exercice à l'OM (1998-1999) a du lui faire prendre le melon. Marseille perd tout finalement (terminant second du championnat et défait en finale de Coupe de l'UEFA). La saison suivante est catastrophique. Porato insulte même un arbitre (3 matchs de suspension) et se met à dos le public marseillais. Il retourne à Monaco (2000) où quelques années plus tôt, il n'était pas parvenu à s'imposer (1993-1998). L'arrivée en 2001 de Didier Deschamps comme coach le relègue en 2ème position des gardiens (2001-2002) puis en 3ème (2002-2003), puis il part en prêt à Créteil en D2.
Relancé à Ajaccio (2004-2006), il y retrouve un niveau solide mais quitte le club à la suite de sa relégation, participant en mars 2006 à la légende de Juninho, encaissant de ce dernier un coup-franc de 41 mètres. En octobre 2006, il effectuait un essai d'urgence à Chelsea. Les Blues cherchaient un gardien doublure d'Hilario après les blessures de Cech et Cudicini. Mourinho vient le voir à l'entraînement et lui demande "ce qu'il fait ici"... Porato terminera sa carrière en D2 espagnole (2006-2009).
Il doit sa seule sélection en équipe nationale à la blessure de Fabien Barthez, en novembre 1999. La France bat facilement la Croatie en amical (3-0).
DEFENSEURS
Arrière-droit : Pascal Chimbonda (1 sélection / 2006)
Plus connu pour avoir été parodié par les guignols de l’info, le guadeloupéen a la particularité d’avoir effectué l’ensemble de sa carrière dans les divisions inférieures anglaises et d’avoir évolué dans 11 clubs différents. Une instabilité à l’image de certains comportements déplacés et/ou manquant de lucidité. Après son passage à Bastia (2003-2005) et la relégation du club corse, il est dépeint par ses anciens coéquipiers et dirigeants comme manquant gravement de professionnalisme. Après une excellente saison à Wigan, il envoie une lettre à son entraîneur, en mai 2006, lui demandant de le transférer à Tottenham. Mécontent du comportement irrespectueux du joueur, le président du club n’en veut plus.
Il effectue deux bonnes saisons à Tottenham et remporte la League Cup en février 2008 mais là encore il fait parler de lui, en demandant à partir pour Newcastle, affirmant qu’il n’y a que l’argent qui lui importe. Débarqué finalement à Sunderland, il est écarté par l’entraîneur Roy Keane pour... manque de professionnalisme. La suite sera une succession de clubs anglais mais de seconde zone. En 2019, il évoluait en D10, à Ashton Town.
Entretemps, il est retenu à la grande surprise générale dans les 23 de Domenech pour la Coupe du monde 2006, alors qu’il n’avait jamais évolué en bleu. Il aura droit à 2 minutes de gloire, le 31 mai 2006, remplaçant Willy Sagnol à la 88ème minute du match de préparation France-Danemark (2-0).
Central : Michaël Ciani (1 / 2010)
Le solide roc qui aura fait les beaux jours de Lorient (2006-2009) et Bordeaux (2009-2012) n’a connu qu’une sélection, le 3 mars 2010 en amical contre l’Espagne (0-1). Sa prestation catastrophique couplée à une saison en demi-teinte l’éloignera de la liste des 23 pour le mondial africain et pour toujours de l’équipe de France.
Central : Marc Planus (1 / 2010)
Coéquipier à une époque de Ciani en charnière girondine, le natif de Bordeaux a effectué tout son parcours (26 ans) dans son club de cœur. Un parcours miné par de nombreuses blessures (27 matchs en moyenne sur 14 saisons). A la suite de la saison 2009-2010, il est convoqué pour les matchs préparatoires du mondial 2010 puis entre en jeu contre la Tunisie en amical (1-1), remplaçant Eric Abidal à la mi-temps. Il est même inclus dans les 23 futurs mutins de Knysna mais ne jouera aucun match. Encore un coup foireux de Domenech.
Arrière-gauche : Franck Jurietti (1 / 2005)
Le cas le plus emblématique. Arrière gauche solide et rugueux, celui qui est passé par le centre de formation de l’Olympique de Lyon a raté ses passages à Monaco (2000-2003) et Marseille (2002) mais a bien réussi à Bastia (1997-2000) et surtout, Bordeaux (2003-2010). Il détient tout simplement le record de la carrière internationale la plus courte. Pour sa seule convocation le 12 octobre 2005 (France-Chypre 4-0), il entre en jeu à 5 secondes du coup de sifflet final. Du Domenech dans le texte.
MILIEUX
Julien Faubert (1 – 1 but / 2006)
Formé à Cannes, il explose rapidement à Bordeaux durant sa première saison (2004-2005), grâce à sa rapidité et sa polyvalence, capable de couvrir toute l’aile droite. En 2007, il rejoint West Ham mais une grave blessure en début de saison freine son élan. Etrangement, il est prêté à l’hiver 2009 au Real Madrid avec option d’achat. Il n’y dispute que deux rencontres (pour un total de 54 min.). Après 5 années contrastées dans l’est de Londres, il part à Elazigspor en Turquie mais résilie son contrat en janvier 2013, au bout de six mois. Il revient aux Girondins pour 2 saisons moyennes (2013-2015) puis effectue de courtes piges en Ecosse, Finlande et Indonésie. En 2019, il évoluait à Fréjus en National 2.
Sa seule sélection survient en amical le 9 août 2006 contre la Bosnie-Herzégovine (2-0). Il inscrit le second but, quelques minutes après son entrée en jeu, d’une frappe doublement déviée, un « tir foireux » déclarera celui qui jouera ensuite pour la Martinique (2014-2017).
Camel Meriem (3 /2004-2005)
Révélé à Sochaux, le franco-algérien est rapidement désigné comme un futur Zidane. Il ne parvient, toutefois pas à s'imposer à Bordeaux (2002-2005) malgré un prêt plutôt réussi à Marseille (2003-2004). Il connaît ses trois seules sélections en Bleu lors de la saison 2004-2005, la première en amical contre la Pologne en novembre 2004 (0-0), durant laquelle il failli ouvrir le score en fin de match. Puis rien. Son passage à Monaco (2005-2009) est un échec. Il enchaîne ensuite l'Aris Salonique, Arles-Avignon et Nice avant de terminer sa carrière à Chypre, à l'Apollon Limassol.
Ibrahim Ba (8 - 2 buts /1997-1998)
Après 5 saisons pleines au Havre (1991-1996), le natif de Dakar rejoint Bordeaux où il explose à son nouveau poste d'ailier droit. Ses performances lui ouvrent les portes de l'équipe de France. Pour sa première sélection, en amical, contre le Portugal en février 1997 (2-0), il est titulaire et inscrit même un but sur un exploit individuel. Mais voilà qu'à l'intersaison, il décide de rejoindre l'AC Milan. Bien mal lui a pris ou comment se tirer une balle dans le pied. Dans le grand Milan des années 1990, la concurrence est effroyable au milieu de terrain et Ba ne jouera que très peu (1997-1999 ; 2002-2003). Cela lui coûtera sa place au mondial français en 1998 (il faisait partie des 6 recalés) et il ne s'en remettra jamais. Son niveau faiblissant, il se retrouve après Milan aux Bolton Wanderers, à Rizespor puis en Suède, pour des piges ratées.
Sa maigre consolation est qu'il n'aura jamais perdu sous les couleurs de l'équipe de France, en 8 sélections.
Vikash Dhorasoo (18 - 1 but /1999-2006)
Le cas le plus contestable de notre liste, nous le savons bien. Le joueur "atypique" a quand même 18 sélections au compteur et une participation en Coupe du monde. Mais certains faits nous ont enjoint à l'ajouter. D'abord l'espacement des sélections (18 en 7 ans). C'est qu'après 2 sélections en 1999, il ne sera plus appelé pour avoir, semble-t-il, "humilié" Didier Deschamps à l'entraînement (en août 1999, à la veille d'un match contre Andorre). Le départ de Roger Lemerre (1998-2002) ne change pas la donne puisque Jacques Santini (le nouveau sélectionneur) l'avait écarté à Lyon (Dhorasoo sera prêté à Bordeaux en 2001-2002). Il faudra attendre l'arrivée de Domenech (encore lui) pour le revoir en équipe nationale, en septembre 2004 contre les Iles Féroé, en qualifications de la Coupe du monde 2006 (2-0).
Apprécié par Domenech pour sa polyvalence, il est la majorité du temps titulaire lors de cette campagne et ce malgré une saison quasi-blanche à l'AC Milan (2004-2005). Refaisant le coup d'Ibrahim Ba, il ne reste toutefois qu'une saison, s'engageant pour le PSG (2005-2006). Il marque son seul but international contre Chypre en novembre 2005, ce même match où Jurietti connaissait 5 secondes de bonheur international. Malgré une saison solide à Paris, il perd inexplicablement son statut de titulaire en équipe de France, à la veille de la Coupe du monde. En amical, le 27 mai 2006 contre le Mexique, il remplace Zidane à la 52ème minute puis sera sifflé à chaque fois qu'il touchera le ballon. En Coupe du monde, il aura droit à 8 minutes de jeu au premier tour (sur 2 matchs).
Agé bientôt de 33 ans, la Coupe du monde 2006 sonnait la fin de sa carrière en bleu. On découvre quelques mois plus tard que durant celle-ci, il filmait la vie intérieure de l'équipe de France, avec une caméra amateur Super 8, ce qui entraînera incompréhension et agacement de la part de ses ex-coéquipiers et du sélectionneur. Il en sorti un documentaire (Substitute), sorti dans les salles début 2007. Vraisemblablement dégouté de son statut de remplaçant, il déclare le 7 août 2006 :
« Pour moi l'équipe de France, c'est fini. Après la Coupe du monde… Ça ne m'intéresse plus. Je ne refuserai pas une sélection mais ce n'est pas ça le problème. Je n'ai plus très envie. Je n'annonce pas ma retraite internationale car tout le monde s'en fout. »
En octobre 2006, il est licencié du PSG pour faute grave (fait rarissime en Ligue 1), après avoir, notamment critiqué dans les médias son entraîneur Guy Lacombe. Il tente de se relancer mais Sochaux lui préfère finalement Stéphane Dalmat et il ne joue pas un seul match à Livourne. Sans avoir joué une seule minute d'octobre 2006 à décembre 2007, il annonce finalement la fin de sa carrière le 11 janvier 2008. Une triste fin.
ATTAQUANTS
Guillaume Hoarau (6 / 2010-2011)
Révélé par Le Havre (2004-2008), l'attaquant d'1 m 92 est présenté comme un futur grand. Transféré au PSG en 2008, il y effectue 4 saisons et demi de bonne facture (57 buts en 161 matchs) mais l'arrivée d'Ibrahimovic et Lavezzi le poussent vers la sortie tandis que son contrat est terminé. Pouvant se relancer en Europe, il préfère rejoindre, en janvier 2013, les sirènes financières du championnat chinois, choix sportif qu'il justifie par un "pourquoi pas". Un an plus tard, il est de retour à Bordeaux pour une demi-saison peu concluante (3 buts marqués en 17 matchs). Il s'exile donc dans le faible championnat suisse où il empile les buts pour les Young Boys Berne (118 en 188 matchs). En fin de cycle, il rejoint le FC Sion pour la saison 2020-2021. En 5 sélections nationales (3 victoires, 2 défaites), il ne marquera aucun but.
Frédéric Piquionne (1 / 2007)
Révélé sur le tard à Rennes, où il débute en 2001 à 23 ans, il rejoint Saint-Etienne en 2004. Après un début de saison 2006-2007 tonitruant (6 buts, 6 passes décisives en 15 matchs), il attire les convoitises, notamment Lyon qui propose de doubler son salaire. Après un bras de fer avec ses dirigeants qui ne veulent pas le céder à l'ennemi, il déclare être traité comme un esclave. Le joueur s'excuse mais le mal est fait. Il se met à dos les supporters et ses dirigeants qui le cèdent finalement en janvier 2007 à... Monaco, 15ème de Ligue 1 à la trêve hivernale. En une saison et demi, il marque 12 buts en 46 matchs, rendement insuffisant qui incite les dirigeants à l'envoyer à Lyon en juillet 2008. Les choses ne s'y passent guère mieux. Décevant (2 buts en 19 matchs) et peu apprécié des supporters en raison de son passé stéphanois, il ne reste qu'un an.
Il est prêté à Portsmouth (2009-2010) avant de passer trois années faméliques à West Ham (relégué en 2012) et Doncasters (D2 anglaise). Après un an en Major League Soccer, aux Portland Timbers (2013-2014), il retourne en France pour une pige correcte en Ligue 2 à Créteil. Il termine sa carrière à 36 ans au Mumbai City FC. Une carrière tumultueuse pour celui qui n'aura jamais retrouvé le niveau qu'il avait à Saint-Etienne. "Karma is a bitch", dit-on en anglais.
Au milieu de tout ça, une sélection en équipe nationale, le 27 mars 2007 en amical contre l'Autriche (1-0). Toujours Domenech. Comme Faubert, Piquionne rejoindra ensuite l'équipe de Martinique (2012-2014).
ENTRAINEUR : Raymond Domenech
Nous ne l'avons pas oublié mais pour des raisons évidentes nous ne nous épancherons pas sur le pire entraîneur de l'équipe de France de football. Entre un Euro 2008 lamentable et le fameux épisode de Knysna, il aura fait oublier une finale en Coupe du monde 2006. Il détient depuis 2010 le triste record de matchs successifs sans victoire (7) pour la France en compétition officielle. Sa communication sidérante avec les médias n'aidera pas non plus son image. Entraîneur sans relief à Lyon (1988-1993), il se consacrera par la suite à la sélection nationale mais malgré un vivier de talents exceptionnels, il ne gagne rien avec les Espoirs (1993-2004). A la stupeur générale, il rejoint le banc nantais en décembre 2020 ("le foot m'a manqué"), 10 ans après avoir quitté le football. Il est licencié 46 jours plus tard alors qu'il n'a remporté aucun match en 8 sorties (4 défaites, 4 nuls). Un scénario prévu d'avance par les nombreux détracteurs de celui qui aura également connu 8 sélections en tant que joueur (1973-1979).
06:53 Publié dans Football, Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pire 11 de l'équipe de france de football, faubert, julien faubert, michaël ciani, ciani, planus, marc planus, franck jurietti, jurietti, pascal chimbonda, chimbonda, piquionne, frédéric piquionne, hoarau, guillaume hoarau, france, équipe de france de football, domenech, raymond domenech, ibrahim ba, vikash dhorasoo, camel meriem, meriem
04/07/2021
EURO 2020 - A propos de France - Suisse (3)
Après le sens de France-Suisse et les choix effectués par le sélectionneur Didier Deschamps, nous abordons rapidement le sens de la performance française à l'Euro 2021 et tentons de même un classement des éliminations des Bleus depuis 1998.
S H, J N
Nous avons l'impression que l'Euro 2021 de l'équipe de France de football a été décevant mais pas dramatique. Ce n'est pas un fiasco mais un échec (nous sommes loin quand même des campagnes de 2002 et 2010...). Le président de la Fédération française de football, Noël Le Graet a pour sa part parlé de "compétition ratée", sans remettre en cause le travail de Didier Deschamps.
Comme nous le disions dans notre premier volet, il est toujours difficile de confirmer après un sacre mondial et continental et trois équipes seulement ont réussi depuis 1972 à remporter une Coupe du monde puis l'Euro (ou l'inverse). En difficulté dans les 4 matchs joués, la France n'est jamais apparue totalement sereine, hormis contre l'Allemagne dans certaines séquences. En tant que championne du monde, elle n'a pas été à la mesure des attentes placées en elle. Etonnamment fébrile en défense et incapable de fluidifier son animation offensive, elle n'a finalement été meilleure qu'aucune équipe qu'elle a affronté. Invaincue toutefois, son bilan aurait pu être considéré mitigé mais pour cela il aurait fallu passer les 8èmes. Son Euro est donc un ratage sérieux mais pas dramatique. Ce qui nous renvoie vers la question finale : où placer cet Euro?
Nous avons tenté de placer cet échec parmi toutes les éliminations depuis le sacre de 1998. Soit la Coupe du monde et l'Euro. Rappelons concernant ce dernier qu'un tour supplémentaire (les 8èmes) a été ajouté depuis l'édition de 2016 (incluse). Difficile de faire pire que 2010. Le classement est décroissant, soit de l'infâme au très honorable
1. Coupe du monde 2010 : L'expulsion du groupe de Nicolas Anelka pour injures envers le sélectionneur Raymond Domenech est suivie du fameux incident de Knysna et ses retombées multiples. L'équipe de France, pitoyable de bout en bout termine à la dernière place, en phase de poules, dans un groupe comprenant l'Uruguay, le Mexique et l'Afrique du Sud. Bilan : 1 nul, 2 défaites / 1 but marqué, 4 encaissés. Honteux.
2. Coupe du monde 2002 : Privée avant la compétition de Pirès (blessé avec Arsenal), puis de Zidane (blessé en match de préparation) pour les deux premières rencontres au moins, la France, tenante du titre, possède toutefois dans ses rangs les meilleurs buteurs des championnats d'Italie (Trézeguet), d'Angleterre (Henry) et de France (Cissé). Résultat ? Elle ne marque aucun but en 3 matchs, Henry se fait expulser lors du second match (Uruguay) et Zidane joue le troisième (Danemark) sur une jambe. Pour la première fois, le tenant du titre se fait éliminer d'entreé. La loose.
3. Euro 2008 : Malgré des éliminatoires réussis (2ème de son groupe, derrière l'Italie), la France est orpheline de son leader Zidane, parti à la retraite. Après l'après-Kopa et l'après-Platini, l'après-Zidane s'avère compliqué. Placés dans le groupe de la mort, les Bleus réalisent une prestation famélique contre la Roumanie (0-0) avant de se faire balayer par les Pays-Bas (1-4). Dépassé rapidement contre l'Italie (blessure de Ribery et exclusion d'Abidal), le vice-champion du monde s'incline (0-2) et sort dès le premier tour avec 1 point au compteur. Lamentable.
4. Euro 2012 : L'après-Knysna est un vaste chantier. Sans briller mais en effectuant des prestations plutôt solides, la France se qualifie lors de la dernière journée des éliminatoires. Après des débuts encourageants (1-1 contre l'Angleterre, 2-0 contre l'Ukraine), la France se rate complètement lors du dernier match contre la Suède, pourtant déjà éliminée (0-2). Terminant seconde du groupe, elle affronte l'imbattable Espagne (futur champion) en quart et s'incline sans gloire (0-2). Vertement critiqués pour leur suffisance face à la Suède, les Bleus se signalent par des polémiques liés aux comportements dans le vestiaire et avec les médias. Décevant.
5. Euro 2004 : Annoncés comme favoris, les Bleus débutent par une victoire arrachée dans les dernières secondes contre l'Angleterre (2-1) grâce à un coup-franc et un penalty de Zidane. Considérée d'abord encourageante, cette performance en trompe-l'oeil masque en fait ce qui allait suivre. Les Bleus frisent la correctionnelle contre la Croatie (2-2) puis dominent sans convaincre une faible équipe de Suisse (3-1). Laborieux et limité tactiquement, le jeu français est incapable en quarts de venir à bout du catenaccio grec. C'est au contraire l'équipe d'Otto Rehhagel qui marque sur un contre en seconde mi-temps avant de tenir la baraque (1-0). Après cette déception et notamment une première mi-temps pitoyable, Zidane, Makelele, Thuram et Lizarazu (à la rue sur le but grec) annoncent leur retraite. Pénible.
6. Euro 2021 : Insuffisant (voir ci-dessus)
7. Coupe du monde 2014 : En construction après la prise en main de Didier Deschamps deux ans plus tôt, la bande aux prometteurs Pogba et Griezmann joue un bon football et bloque en quarts (objectif atteint) face au schéma tactique incompressible d'une Allemagne future championne (0-1). Prometteur.
8. Euro 2016 : Dans la continuité de 2014, les Tricolores montent en puissance. Objectif : atteindre les demi-finales d'un Euro se jouant en France. Après un premier tour poussif, la finale est atteinte après une grande victoire contre l'Allemagne en demi-finale (2-0). Plutôt dominatrice en finale contre le Portugal de Ronaldo, l'équipe de Didier Deschamps touche du bois dans les arrêts de jeu (Gignac) puis s'incline en prolongations sur une frappe venue de nulle part d'Eder (109e). On entendra plus jamais parler de l'ex-joueur de Lille mais la France échoue si près du but. En travers de la gorge.
9. Coupe du monde 2006 : Loin d'être favorite et poussive dans le jeu, la France s'extrait difficilement du premier tour, dans un groupe pourtant fort abordable (Suisse, Corée du Sud, Togo). Transformée en phase à élimination directe avec un Zidane étincelant, elle élimine succéssivement l'Espagne, le Brésil et le Portugal, tous battus dans le temps réglementaire. Dominatrice contre l'Italie, elle subit deux coups durs, avec la sortie sur blessure en 2ème mi-temps de Viera puis le fameux coup de boule de Zidane durant la prolongation. L'Italie s'impose finalement aux tirs aux buts (1-1 ; 5-4 tab). Une défaite imméritée pour des Bleus qui mettront des années à s'en remettre. Injuste.
15:27 Publié dans Football, Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, équipe de france de football, euro, euro 2020, euro 2021, france-italie, knysna, zidane, domenech, zinedine zidane, raymond domenech, grèce, didier deschamps, deschamps, gignac, eder
19/03/2009
Equipe de France - liste des appelés
Raymond Domenech, "le druide", a donné aujourd'hui sa liste des 23 joueurs appelés pour la double confrontation contre la Lituanie (28 mars - 1er avril) comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2010. La convocation de Gignac, attaquant de Toulouse et meilleur buteur actuel de ligue 1 (17 buts), est une vraie-fausse surprise. Vraie car Domenech affirmait il y a quelques semaines que le temps n'était pas au changements, vus les matchs cruciaux qui attendent les Bleus, fausse car on s'y attendait un peu, vu les prestations affichées par le joueur, auteur d'une saison brillante. En défense, Boumsong, Escudé et Abidal sont blessés et sont donc remplacés par Squillaci, Clichy et le lillois Adil Rami, appelé en sélection pour la seconde fois. De retour de blessure, François Clerc est considéré un peu juste. C'est donc Sagna et Fanni qui sont reconduits pour le poste d'arrière droit.
Dans l'entrejeu, le capitaine Patrick Viera sera encore une fois absent et sera remplacé Abou Diaby (Arsenal). Quant à Alou Diarra (Bordeaux), il a été préféré à Mathieu Flamini, qui ne joue pas beaucoup avec le Milan AC. Longtemps blessé, Vieira est revenu à la compétition en février mais peine à retrouver son meilleur niveau. Domenech a également décidé de faire confiance à Toulalan, pourtant en difficulté à Lyon. En attaque, les mêmes ont été pris, auxquels il faut donc ajouter Gignac, préféré à la perle du Paris-Saint-Germain, Guillaume Hoarau (deuxième meilleur buteur de Ligue1 avec 15 buts), lui aussi novice en équipe de France.
Gardiens : Steve Mandanda (Marseille), Hugo Lloris (Lyon), Cédric Carrasso (Toulouse).
Défenseurs : Gaël Clichy (Arsenal), Patrice Evra (Manchester United), Rod Fanni (Rennes), William Gallas (Arsenal), Philippe Mexes (AS Rome), Bakary Sagna (Arsenal), Sébastien Squillaci (FC Séville), Adil Rami (Lille).
Milieux : Abou Diaby (Arsenal), Alou Diarra (Bordeaux), Lassana Diarra (Real Madrid), Yohan Gourcuff (Bordeaux), Samir Nasri (Arsenal), Jérémy Toulalan (Lyon).
Attaquants : Nicolas Anelka (Chelsea), Franck Ribery (Bayern Munich), André-Pierre Gignac (Toulouse), Jimmy Briand (Rennes), Thierry Henry (Barcelone), Karim Benzema (Lyon).
19:00 Publié dans Football, Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : domenech, équipe de france, gignac, viera, hoarau, rami, france-lituanie
12/02/2009
France - Argentine 0-2
Lorsque Maradona [censuré] Domenech
L'un est entraîneur depuis plus de 15 ans et sélectionneur de l'équipe de France depuis l'été 2004, l'autre n'a presque aucune expérience de coach et dirigeait son second match comme sélectionneur de l'équipe d'Argentine. C'est pourtant Diego Maradona - dont nombreux détracteurs soulignent l'inéxpérience à ce niveau - qui s'est payé Domenech hier au stade Vélodrome (2-0), rappelant à ses critiques que s'il était encore néophyte, il a ses idées et son énergie. Replaçant l'Argentine dans un 4-4-2 classique, avec Gago et Mascherano à la récupération (exit Cambiasso) et Maxi Rodriguez à droite, el pibe de oro a fait évoluer Messi et Agüero en pointe. Le premier a marqué en fin de match, le second fut passeur sur le 1er but de Gutierrez (41e). Notons que Agüero fut aligné en dépit de problèmes familiaux (sa compagne, la fille de Maradona, était hospitalisée) alors que les attaquants ne manquaient pas (Tevez, Denis). C'est dire que Maradona a ses convictions, faisant même débuter 2 nouveaux dans le couloir gauche, Gutierriez, l'ailier gauche de Newcastle, à la conduite de balle un peu particulière (d'où son surnom "le lévrier") et Papa à gauche de la défense alors que le rugueux Gabriel Heinze aurait pu évoluer à ce poste. Quand l'Argentine a le ballon, elle ne le lâche plus, surtout lorsqu'on sait que la balle colle aux pieds de Messi, qui en aura mis hier soir des joueurs dans le vent. Forte d'un collectif très rodé, l'Albiceste a surtout donné une leçon de réalisme au onze tricolore, marquant 2 fois sur ses rares occasions franches. En face, lorsque Ribery, Gourcuff et les autres tinrent le ballon, les occassions furent soit gâchées soit enrayées par le gardien adverse. Il y a 2 ans, l'Argentine s'était déja imposée en France (1-0, but de Saviola). C'était au Stade de France.
La question qui se pose est évidemment la suivante : pourquoi Domenech est-il toujours à la tête des Bleus ? Le problème est qu'il ne servirait à rien de le virer en cours d'éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Vu que la France est déja mal partie (1 victoire, 1 nul, 1 défaite) et qu'elle va encore affronter des adversaires coriaces, toujours en lice pour une qualification (Serbie, Roumanie, Lituanie, voire l'Autriche), chambouler la direction en cours de route serait peut-être fatal (à moins que cela ne soit bénéfique ? allez savoir). Domenech aurait du être remercié après un Euro 2008 nullissime. Mais Escalettes, voulant montrer à la clique des champions du monde 1998, "coupable" de faire du lobbying pour la nomination de Didier Deschamps comme sélectionneur national, a maintenu Domenech. Ce dernier devait obtenir au moins 5 points lors des 3 premiers matchs des éliminatoires. La France n'en obtint que 4 (victoire contre la Serbie, nul en Roumanie, défaite en Autriche) et Domenech est toujours en poste. C'est à se demander si la Fédération française de football est compétente...
Buts : Gutierrez (41e), Messi (83e) pour l'Argentine.
France : Mandanda - Sagna, Mexès, Gallas, Abidal - Toulalan, L. Diarra - Ribery, Gourcuff, Henry - Anelka (Benzema, 65e).
Argentine : Carrizo - J. Zanetti, Demichelis, Heinze, Papa - Maxi Rodriguez (Angeleri, 81e), Mascherano, Gago, Gutierrez - Messi, Agüero (Tevez, 81e).
Les autres matchs amicaux :
L'Espagne a logiquement dominé sur son sol une équipe anglaise décimée par les blessures (Defoe, Hargreaves, Rooney, Ferdinand, Gerrard...). L'inévitable David Villa (25 buts en 42 sélections) a ouvert le score après un service de Xavi Alonso (36e) puis Llorente, l'attaquant de l'Athletic Bilbao tuait le match sur un coup-franc de Xavi (82e).
Roumanie - Croatie 1-2 : Marica (22e) ; Rakitic (28e), Kranjcar (76e).
Autriche - Suède 0-2 : Elm (58e), Kallstrom (63e).
Allemagne - Norvège 0-1 : Grindheim (63e).
Portugal - Finlande 1-0 : C. Ronaldo (78e s.p).
Grèce - Danemark 1-1 : Gekas (61e) ; Borring (49e).
Serbie - Ukraine 0-1 : Nazarenko (16e).
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18/06/2008
EURO 2008 : Groupe C
L'Italie ok, la France out
On se souvient que le 09 juillet 2006, lors d'un débat sur Infosport entre spécialistes du ballon rond, un commentateur avait affirmé que l'après-Zidane serait très compliqué pour l'équipe de France, comme le fut l'après-Raymond Kopa et l'après-Platini. A ce commentaire, Lionel Charbonnier, présent sur le plateau, avait répondu "c'est très malheureux de parler comme ça". Eh bien, à l'heure où l'équipe de France vient d'être éliminée de l'Euro après 1 match nul et deux défaites, on réalise bien que cette personne (on ne se souvient plus qui c'était) a eu raison et que Charbonnier n'a jamais été un visionnaire. Car disons-le franchement, mis à part le France-Italie (3-1) de septembre 2006, les Tricolores n'ont jamais effectué une prestation probante depuis le départ à la retraite de Zidane. La fusion entre jeunes et vieux, voulue par Domenech, n'a pas fonctionné pour quelques raisons très simples. D'abord, 2 années est un laps de temps trop court. Ensuite, les jeunes (Benzema, Nasri et les autres) sont trop jeunes (20 ans) et les vieux sont trop vieux (Thuram, Makelele, voire Sagnol). On dit qu'une équipe se construit en 4 ans. Il fallait donc s'attendre à un échec des Bleus à l'Euro. Avec des joueurs talentueux (Flamini, Sagna, Clerc, L. Diarra, Benzema, Ben Arfa, Madanda) alliés à des valeurs sures (Evra, Henry, Ribéry, Toulalan), une équipe devrait par contre être prête pour le Mondial 2010, à condition bien sûr de passer la phase éliminatoire.
A l'heure de faire le bilan de l'Euro, les médias s'attèlent à expliquer l'échec des Bleus. Pour notre part, nous ne partirons pas dans des détails exhaustifs. Disons que l'équipe de France a manqué cruellement d'un fond de jeu et qu'elle n'était tout simplement pas assez compétitive, en comparaison aux autres équipes (Espagne, Portugal, Pays-Bas). On notera également un coaching très défecteux de la part de Raymond Domenech. Exemples :
1.Associer Anelka à Benzema lors de Roumanie-France (0-0) alors que ces deux-là n'ont presque jamais joué ensemble en équipe de France.
2.Titulariser Abibal et Malouda alors que ces deux-là n'ont plus le même rendement depuis leur départ de Lyon l'an passé (à Barcelone et à Chelsea). Après Roumanie-France, Abidal a été écarté (mais re-aligné dans l'axe contre l'Italie !) mais Malouda était quand même titulaire lors de Pays-Bas-France (4-1).
3.Trimbaler Ribéry du flanc gauche au flanc droit lors des deux premiers matchs.
4.Faire entrer en jeu Nasri à la 10ème minute lors de France-Italie (en remplacement de Ribéry, blessé) pour le refaire sortir suite à l'expulsion de Abidal, à la 26ème minute (bravo pour la confiance).
5.Faire entrer en cours de jeu un joueur très inexpérimenté comme Batefimbi Gomis, qui n'aura rien apporté à l'équipe, en raison d'un jeu trop lent.
Bref, les raisons sont nombreuses et si l'on ajoute que lors de France-Italie (0-2), le destin n'a pas aidé les Bleus (blessure de Ribéry, expulsion de Abidal) et l'arbitre tchèque Lubos Michel a franchement été très mauvais (on espère qu'il n'arbitrera pas la finale de l'Euro), on voit bien que ce n'était pas leurs soirée hier ni leur Euro d'ailleurs.
L'élimination de l'équipe de France n'est pas une véritable surprise car dans ce groupe de la mort, il fallait bien qu'une équipe parmi les Pays-Bas, la France et l'Italie soit éliminée. Ce qui a étonné par contre est la manière mais aussi la gestion des matchs des Bleus.
Sacré Van Basten
Après un début catastrophique, l'Italie s'en sort bien. En battant la France, l'Italie accroche la seconde place grâce au revers de la Roumanie contre les Pays-Bas. Il faut dire qu'on s'attendait à une victoire roumaine en raison du turn-over annonçé par Van Basten (les Pays-Bas étaient premiers du groupe quelque soit le résultat du match). On pensait également à un arrangement tacite entre Hollandais et Roumains puisque les Pays-Bas peuvent recroiser en demi-finale le second du groupe. Eh bien il n'en fut rien. En dépit de 9 changements opérés (même le gardien Van der Sar n'a pas été titulatisé), Van Basten a bluffé tout le monde. Son équipe a joué le jeu (félicitations donc pour l'impeccable état d'esprit) face à une équipe roumaine trop prétentieuse (on se souvient de propos de certains joueurs avant Italie-Roumanie) et qui a du penser que la vie serait facile face à l'équipe B de la Hollande. Les Bataves l'emportent (2-0) et renvoient les Roumains à leurs études.
En quarts de finale, les Pays-Bas affronteront soit la Suède soit la Russie (ces deux-là s'affrontent ce soir) et l'Italie jouera l'Espagne. Privés de Gattuso et Pirlo, les Transalpins ne seront pas à la fête face à Fernando Torres et compagnie.
MARDI 17 JUIN :
France - Italie 0-2 : Pirlo (26e s.p), De Rossi (62e).
Expulsion : Abidal (26e).
France : Coupet - Clerc, Gallas, Abidal, Evra - Toulalan, Makelele - Govou (Anelka, 66e), Benzema, Ribéry (Nasri, 10e, Boumsong, 26e) - Henry (cap.).
Italie : Buffon (cap.) - Zambrotta, Panucci, Chiellini, Grosso - Pirlo (Ambrosini, 55e), De Rossi - Gattuso (Aquilani, 83e), Perrotta (Camoranesi, 64e) - Toni, Cassano.
Pays-Bas - Roumanie 2-0 : Huntelaar (54e), Van Persie (87e).
Pays-Bas : Stekelenburg - Boulahrouz (Melchiot, 58e), Heitinga (cap.), Bouma, De Cler - De Zeeuw, Engelaar - Afellay, Van Persie, Robben (Kuyt, 62e) - Huntelaar (Vennegoor of Hesselink, 83e).
Roumanie : Lobont - Contra, Tamas, Ghionea, Rat - Codrea (Dica, 72e), Cocis, Chivu (cap.) - Nicolita, M. Niculae (D. Niculae, 60e), Mutu.
Classement : 1.Pays-Bas 9 (+8) ; 2.Italie 4 (-1) ; 3.Roumanie 2 (-2) ; 4.France 1 (-5).
17:30 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2008, france-italie 0-2, pays-bas-roumanie 2-0, équipe de france, domenech, france, italie, euro