free website counter html
free website counter html

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/07/2021

Food Evolution

MV5BMTYxMzg2OTc2NV5BMl5BanBnXkFtZTgwOTMyMzE2MjI@._V1_.jpgContrairement à ces autres documentaires sur l'alimentation et l'environnement, que nous avons commenté, celui-ci n'est ni un plaidoyer ni un réquisitoire. Le thème précis est celui des organismes génétiquement modifiés (OGM) et la controverse autour de ce sujet fondamental, lié à la sécurité alimentaire et à la dégradation de l'environnement. Cette controverse est le point de départ de ce documentaire qui tend à montrer à quel point des informations lacunaires (voir de la désinformation tout court), l'instillation de la peur et l'émotion peuvent facilement et rapidement prendre le pas sur une analyse objective basée sur des faits scientifiques.

1348811_backdrop_scale_1280xauto.jpgLes exemples de la crise de la papaye à Hawaï et de la banane en Ouganda (toutes deux furent touchées par un virus dévastateur) sont mis en avant pour montrer que le débat entre militants anti-OGM et militants anti (les pro-bio) n'est pas tranché. Le remplacement des ces cultures par des OGM accompagnés de nouveaux types d'herbicides (le fameux Roundup) et de pesticides entraîne selon les anti toutes sortes de maladies (cancer, maladie du coeur...etc). Faux rétorquent les pro qui martèlent de même qu'il n'y a pas d'augmentation de l'utilisation de toute sorte de pesticides depuis l'avènement des OGM. Ces derniers (Monsanto en première ligne) considèrent qu'ils sont la clé de la sécurité alimentaire tandis que la faim dans le monde n'est toujours pas réglèe en ce XXIème siècle et que la population mondiale devrait atteindre les 9 milliards en 2050.

GEM_corn.jpgConfrontant les pro et les anti, le documentaire n'apporte pas de réponses défintives (et ce n'est pas son objectif) mais pose des questions pertinentes. Les OGM sont-ils aussi nocifs qu'on le prétend ? Les réponses scientiques se contredisent et entraînent par conséquent une confusion chez le lecteur, logiquement suivie d'une méfiance envers les scientifiques. La science est-elle nécessairement honnête alors que dans un monde ultra-libéral et régi par l'appât du gain, elle semble être au service des grandes compagnies de l'agro-alimentaire? Le cas du docteur Charles Benbrook est emblématique. Professeur à l'Université de Washington et pro-bio, il mena de 2012 à 2015 des recherches qu'on découvrit plus tard financées par l'industrie de l'alimentation organique (ce qui lui valu son renvoi.

Dans le même temps, est posée la question de la nourriture bio. Ses défenseurs sont-ils nécessairement plus humanistes et ethiques que les autres? Le documentaire semble dire "même combat". Aussi bien Monsanto que Whole Foods Market (géant américain du bio, fondé en 1980 et présent également au Canada et au Royaume-Uni) font des chiffres d'affaires astronomiques (très proches par ailleurs). 

Parmi tous les questionnements que le documentaire met en avant, se posent à notre sens deux fondamentaux : la science est-elle toujours ethique ? Les deux industries ont-elles un objectif autre que l'accumulation de bénéfices ? La réalité semble complexe. Nous avons trouvé l'approche générale assez originale. Tout en respectant tous les points de vue (essentiel pour un débat démocratique) et sans être pro-OGM, le réalisateur titille les pro-bio, leur reprochant de ne pas nécessairement maîtriser le sujet, faute de données fiables, et d'effectuer de la désinformation. C'est une sorte de mise en garde, l'approche de ce mouvement est considérée largement émotionnelle et exagérée (nous ne sous prononçons pas sur cela, ne maîtrisant pas le sujet) et il lui est recommandé d'adopter une posture se basant davantage sur des faits (scientifiques).

Figurent toutefois deux bémols. En fin de docu, il est clairement dit que les pro-bio font de la désinformation. Qu'en est-il des pro-OGM ? Rien n'est dit à ce sujet. Deuxième élément qui nous a interpellé : Monsanto - inventeur de l'herbicide appelé Glyphosate - est présent dans ce documentaire et défend ses pratiques. Le bénéfice du doute lui est accordé. Pourtant rien d'autre dit au sujet de cette multinationale hautement controversée, problablement la plus détestée au monde (elle est absorbée en 2018 par Bayer), et tout de même impliquée dans des scandales sanitaires de grande ampleur... J N

Food Evolution (Scott Hamilton Kennedy, USA, 2016, 92 min)

- Présenté - Doc NYC Festival 2016

- Sélection officielle - Festival international du film de Seattle 2016

- Sélection officielle - Festival international du film de Cleveland 2016

 

06/07/2021

What the health

kip andersen,keegan kuhn,vegan,véganisme,what the health,diabète,industrie agro-alimentaire,cherry picking,produits laitiers,biais de confirmationWhat the health (un jeu de mot malin pour attirer) fait partie de ces documentaires traitant des dangers sanitaires liés à la consommation de nourriture industrielle. Tandis que Food Inc. dénonçait les méthodes modernes de l'industrie agro-alimentaire et plaidait pour une consommation plus saine, et que le révoltant We feed the world mettait en exergue les pratiques de cette même industrie qui profitent en termes d'alimentation aux pays riches et paupérisent les pays en développement, Superzine me tirait à boulets rouges sur le fast food, son réalisateur allant même faire lui-même un régime MacDo durant un mois pour prouver la nocivité rapide de ce type de consommation.

kip andersen,keegan kuhn,vegan,véganisme,what the health,diabète,industrie agro-alimentaire,cherry picking,produits laitiers,biais de confirmationRappelant qu'il y a dans le monde 315 millions de diabétiques, ce docu réquisitoire et plaidoyer à la fois alerte sur l'impact des produits laitiers, de la viande et du poisson sur la santé, stigmatise la collusion entre industrie pharmaceutique et associations de lutte contre le diabète d'une part et industrie agro-alimentaire d'autre part, et fait l'apologie à la fin d'un régime alimentaire basé sur la consommation de tout ce qui provient des plantes, promouvant au passage le véganisme.    

Sans doute, la dimension la plus pertinente du documentaire est la collusion entre les diverses industries au pays du mercantilisme et du capitalisme ultra-sauvage. Nous apprenons par exemple que des associations réputées comme l'Association Américaine de lutte contre le diabète proposent sur leur sites internet des régimes alimentaires basés sur la viande. Plus consternant est le fait que les membres du Comité du ministère de la santé qui propose chaque année des régimes spécifiques, sont financés par les géants de l'agroalimentaire (McDo, Mars, Danone, Hershey, KFC, Tyson pour ne citer que ceux-là.

kip andersen,keegan kuhn,vegan,véganisme,what the health,diabète,industrie agro-alimentaire,cherry picking,produits laitiers,biais de confirmationPlus problématique par contre est le traitement de la question de l'impact des produits en question sur la santé. S'il est bien expliqué à travers schémas animés comment surviennent certaines maladies (notamment le diabète) et leur impact sur le corps humain, l'approche scientifique n'est pas assez pointue pour étayer l'argument de la nocivité de certains produits. C'est ce qui a d'ailleurs été reproché au documentaire qui a subi la foudre de médecins, diététitiens et journalistes d'investigation qui fustigent des raccourcis faciles, la mise en avant d'études de santé pas nécessairement pertinentes, et l'utilisation intensive du "cherry picking" (mettre en avant des faits qui crédibilisent son opinion en laissant de côté des éléments qui la contredisent), nonobstant la complexité de la question.

kip andersen,keegan kuhn,vegan,véganisme,what the health,diabète,industrie agro-alimentaire,cherry picking,produits laitiers,biais de confirmationIl est vrai que le cherry picking est flagrant et son objectif est évidemment de convaincre, ce que réussit le documentaire non dépourvu d'une grosse tendance propagandiste. Cela est visible à son slogan de promotion ("The Helath Film that Health Organizations don't Want You to See") et de sa manière de faire l'apologie du véganisme. A notre sens, il y a une autre manière de promouvoir le véganisme (qui ne nous pose pas problème, l'étant quasiment), qui n'est pas adapté aux enfants et certainement pas à n'importe quel adulte.

Restons nuancés. Il y a du bon et du moins bon dans ce documentaire qui nous apprend beaucoup de choses mais qui en raison de son objectif principal (promouvoir le véganisme) use de raccourcis scientifiques, de raisonnements discutables et de biais de confirmation pour convaincre de sa détention de la réalité absolue. Les trois dimensions traitées doivent l'être séparément : la collusion entre industries de la santé et industrie agroalimentaire ("tout n'est qu'un business"), le problème du diabète et son lien avec certains types de produits, et la question des bienfaits du véganisme. Mot de la fin : instructif mais à regarder avec des pincettes et un esprit critique.  J N

What the Health (Kip Andersen, Keegan Kuhn, USA, 2017, 92 min)

01/07/2021

Chasing Coral

muraille de corail,chasing coral,environnement,jeff orlowskiTandis qu'A Plastic Ocean  stigmatise l'impact de la pollution plastique sur les océans, un problème de plus en plus alarmant (le mot est faible), Chasing Coral explore une catastrophe urgente liées aux mers et aux océans, la disparition inéluctable et à une vitesse effrénée des récifs coraliens. L'exemple le plus emblématique est, bien entendu, celui de la Grande barrière de Corail, au large de l'Australie. Inscrite depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, elle a perdu de 1985 à 2012 plus de la moitié de sa surface corallifère, en raison des nombreux épisodes de blanchissement.

Si une large partie du plus grand récif corallien du monde (344.000 km²) est protégée par le parc marin de la Grande Barrière, il n'en reste pas moins qu'en raison de la pression environnementale (tourisme, pêche, changement climatique, émission de gaz), la barrière est amenée à disparaître, d'après un article de la revue scientifique Nature, s'appuyant sur des exprtises.

Ici, une équipe de photographes  et scientifiques partent dans un road trip océanique et nous expliquent ce triste phénomène tout en nous faisant les merveilles de faune et flore dont regorgent les océans et qui doivent à tout prix être préservés. La beauté se joint à l'horreur mais aussi à l'instructif car des solutions sont possibles... Que rajouter concernant ce docu coup de poing à part ce que nous avons dit sur les autres documentaires traitant des problèmes environnementaux?... A voir, à revoir et à montrer. J N

 

Chasing Coral (Jeff Orlowski, USA, 2017, 93 min)

- Meilleur documentaire - Boulder International Film Festival 2017

- Meilleur documentaire - Satellite Awards 2018

- Audience Award - Festival de Sundance 2017

.........

11/06/2021

A Plastic Ocean

MV5BMTk5MTU0MTA2OF5BMl5BanBnXkFtZTgwMzQ3MjQ5MDI@._V1_UX182_CR0,0,182,268_AL_.jpgAvant de s'attaquer à Seaspiracy, un documentaire sorti le 24 mars sur Netflix et explorant les dommages causés aux mers et océans par les humains, un crochet par celui-ci diffusé il y a quelques années. Il explore l'impact de la pollution plastique sur les océans via des prises vidéos et des interviews avec des biologistes et autres activistes dans le domaine de la préservation des mers et océans, et propose quelques solutions pour remédier à ce fléau constituant aujourd'hui un enjeu incontournable en ce qui concerne la préservation de ce qui constitue 70% de la planète terre. Visionner ce docu nous a rappelé que lorsque nous avions nagé dans ce magnifique Lac Baïkal (Russie) il y a une quinzaine d'années, observant au passage quelques bouteilles de plastique par-ci, par-là, une personne nous avait dit que dans 20 ans, ce lac ressemblerait, hélas, à une poubelle...

Le réalisateur Craig Leeson et la plongeuse Tanya Streeter ont parcouru durant quatre ans une vingtaine de localités à travers le monde afin de constater et faire constater cette situation alarmante qui non seulement affecte durablement la faune et la flore océaniques mais également la santé humaine. Pour simplifier, deux faits nous ont interpellé dans ce documentaire déprimant et donnant franchement envie de vomir. Une statistique indiquant que 8 millions de déchets plastiques sont balancés dans les mers chaque année, et une séquence horrifique. L'ouverture de l'estomac d'un oiseau retrouvé mort près d'une plage a permis de retrouver dans son estomac plus de 250 morceaux de plastiques (certains assez gros)... Nous réitérons ainsi notre propos final concernant After the flood (2016). Un documentaire qui devrait être montré aux écoliers en guise de sensibilisation au problème de la pollution des océans. Cela tombe bien : dans le nouveau programme de géographie en Terminale, le Thème 1 s'intitule "Mers et océans : au coeur de la mondialisation. Dans le cadre de celui-ci, la deuxième question traitée ("Mers et océans : appropriation, rivalités et protection") aborde la question des activités humaines menaçant gravement les mers et les océans. L'appropriation permet de protéger mais dans le même temps, les Etats sont "partagés entre les logiques de valorisation et de protection". Le visionnage d'un extrait, accompagné d'un mini-questionnaire, pourrait être une approche pédagogique pertinente. J N

A Plastic Ocean (Craig Leeson, USA, 2016, 102 min)

- Meilleur documentaire - Blue Ocean Film Festival and Conservation Summit 2016

- Platinum Award (Craig Leeson) - Asia Pacific International Filmmaker Festival & Awards 2018

- Meilleur documentaire - Sedona International Film Festival 2017

24/04/2021

The Mystery of D.B. Cooper

MV5BMTgzYTkxNzItOGE3OC00ZjMwLTk2M2QtYmEwN2VjYzliMzYwXkEyXkFqcGdeQXVyNjEwNTM2Mzc@._V1_UX182_CR0,0,182,268_AL_ (1).jpgLes Etats-Unis et leurs affaires rocambolesques... En plus d'être le pays spécialisé en tueurs en série (et concentrant également 25% de la population carcérale mondiale), la première puissance au monde a également son nombre élevé de pirates de l'air. Celui-ci a la double particularité de n'avoir pas été appréhendé et de n'avoir pas donné de signe de vie ou de mort par la suite. L'Affaire D.B. Cooper est par conséquent la seule affaire de piratage d'avion aux Etats-Unis non résolue, dossier abandonné officiellement par le FBI le 12 juillet 2016.

Dbc.jpgLe documentaire nous a par ailleurs rappelé The Assassination of Richard Nixon (2004) qui relatait un fait similaire, la tentative de détournement d'un avion à l'aéroport de Baltymore-Washington par Samuel Byck (Sean Penn) qui avait pour objectif de le faire s'écraser sur la Maison-Blanche. Dans le film, le protagoniste fut abattu par la police. Dans l'histoire réelle, il se suicida, constatant l'échec de sa tentative. L'affaire D.B. Cooper débutait le 24 novembre 1971 à 16h35 lorsqu'un homme à bord du vol 305 d'un Boeing 727-051 décollant de Portland menaçait de faire sauter une bombe se trouvant dans sa malette. Ayant obtenu gain de cause (200.000 dollars US et 4 parachutes), il relachait les passagers à 17h45 à l'aéroport de Seattle (la destination originellement prévue). A 19h45, il ordonnait à l'équipage de prendre la direction de Mexico mais sautait en parachute en début de trajet (vers 20h11 et au dessus de la région de Portland, dans l'Etat de Washington d'après les autorités américaines). Et puis plus rien, aucune trace de Dan Cooper...

Rwr727tail.jpgCe documentaire HBO Max revient donc sur l'affaire, reconstituant le déroulement du piratage de l'avion, et avec pour point focal la question suivante : qui aurait pu être D.B. Cooper? Pour cela, sont examinés les cas de quelques suspects potentiels (les plus plausibles) : Richard McCoy, Duane Weber, John List  et Barbara Dayton (leur histoire, leur profil, des interviews de proches...etc.). Finalement, on n'est pas plus avancé que cela. Si certains suspects pencheraient plus que d'autres pour être Cooper (au vu des éléments avancés), rien n'est moins sûr puisque c'est bien connu, dans la vie, les choses ne sont, souvent, pas ce qu'elles semblent être et par conséquent, D.B. Cooper pourrait être n'importe qui. In fine, hormis proposer une réflexion sur un crime non élucidé (et qui ne le sera problablement jamais), le documentaire n'apporte rien de bien incisif. C'est là que selon un article du site Roger Ebert, le docu s'est éloigné de sa mission initiale qui aurait du être de se poser la question suivante : pourquoi cette histoire fascine tellement aux Etats-Unis? 

Pour preuve, D.B. Cooper fait partie depuis un moment déjà de la culture populaire (musique, romans, bandes dessinées, références ou clins d'oeil au personnage dans plusieurs séries TV, notamment Prison Break, Twin Peaks, Breaking Bad...). Il aurait sans doute été intéressant de croiser ce thème à l'angle d'attaque précédemment cité. Ou tout simplement, l'histoire fascine en raison du mystère qui persiste... J N

The Mystery of D.B. Cooper (John Dower, USA, 2020, 85 min)

- 1 nomination (Grand Prix du Jury) - Nashville Film Festival 2020