01/07/2021
Chasing Coral
Tandis qu'A Plastic Ocean stigmatise l'impact de la pollution plastique sur les océans, un problème de plus en plus alarmant (le mot est faible), Chasing Coral explore une catastrophe urgente liées aux mers et aux océans, la disparition inéluctable et à une vitesse effrénée des récifs coraliens. L'exemple le plus emblématique est, bien entendu, celui de la Grande barrière de Corail, au large de l'Australie. Inscrite depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, elle a perdu de 1985 à 2012 plus de la moitié de sa surface corallifère, en raison des nombreux épisodes de blanchissement.
Si une large partie du plus grand récif corallien du monde (344.000 km²) est protégée par le parc marin de la Grande Barrière, il n'en reste pas moins qu'en raison de la pression environnementale (tourisme, pêche, changement climatique, émission de gaz), la barrière est amenée à disparaître, d'après un article de la revue scientifique Nature, s'appuyant sur des exprtises.
Ici, une équipe de photographes et scientifiques partent dans un road trip océanique et nous expliquent ce triste phénomène tout en nous faisant les merveilles de faune et flore dont regorgent les océans et qui doivent à tout prix être préservés. La beauté se joint à l'horreur mais aussi à l'instructif car des solutions sont possibles... Que rajouter concernant ce docu coup de poing à part ce que nous avons dit sur les autres documentaires traitant des problèmes environnementaux?... A voir, à revoir et à montrer. J N
Chasing Coral (Jeff Orlowski, USA, 2017, 93 min)
- Meilleur documentaire - Boulder International Film Festival 2017
- Meilleur documentaire - Satellite Awards 2018
- Audience Award - Festival de Sundance 2017
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12:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : muraille de corail, chasing coral, environnement, jeff orlowski, grande barrière de corail, documentaire sur l'environnement, mers et océans
11/06/2021
A Plastic Ocean
Avant de s'attaquer à Seaspiracy, un documentaire sorti le 24 mars sur Netflix et explorant les dommages causés aux mers et océans par les humains, un crochet par celui-ci diffusé il y a quelques années. Il explore l'impact de la pollution plastique sur les océans via des prises vidéos et des interviews avec des biologistes et autres activistes dans le domaine de la préservation des mers et océans, et propose quelques solutions pour remédier à ce fléau constituant aujourd'hui un enjeu incontournable en ce qui concerne la préservation de ce qui constitue 70% de la planète terre. Visionner ce docu nous a rappelé que lorsque nous avions nagé dans ce magnifique Lac Baïkal (Russie) il y a une quinzaine d'années, observant au passage quelques bouteilles de plastique par-ci, par-là, une personne nous avait dit que dans 20 ans, ce lac ressemblerait, hélas, à une poubelle...
Le réalisateur Craig Leeson et la plongeuse Tanya Streeter ont parcouru durant quatre ans une vingtaine de localités à travers le monde afin de constater et faire constater cette situation alarmante qui non seulement affecte durablement la faune et la flore océaniques mais également la santé humaine. Pour simplifier, deux faits nous ont interpellé dans ce documentaire déprimant et donnant franchement envie de vomir. Une statistique indiquant que 8 millions de déchets plastiques sont balancés dans les mers chaque année, et une séquence horrifique. L'ouverture de l'estomac d'un oiseau retrouvé mort près d'une plage a permis de retrouver dans son estomac plus de 250 morceaux de plastiques (certains assez gros)... Nous réitérons ainsi notre propos final concernant After the flood (2016). Un documentaire qui devrait être montré aux écoliers en guise de sensibilisation au problème de la pollution des océans. Cela tombe bien : dans le nouveau programme de géographie en Terminale, le Thème 1 s'intitule "Mers et océans : au coeur de la mondialisation. Dans le cadre de celui-ci, la deuxième question traitée ("Mers et océans : appropriation, rivalités et protection") aborde la question des activités humaines menaçant gravement les mers et les océans. L'appropriation permet de protéger mais dans le même temps, les Etats sont "partagés entre les logiques de valorisation et de protection". Le visionnage d'un extrait, accompagné d'un mini-questionnaire, pourrait être une approche pédagogique pertinente. J N
A Plastic Ocean (Craig Leeson, USA, 2016, 102 min)
- Meilleur documentaire - Blue Ocean Film Festival and Conservation Summit 2016
- Platinum Award (Craig Leeson) - Asia Pacific International Filmmaker Festival & Awards 2018
- Meilleur documentaire - Sedona International Film Festival 2017
20:36 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : craig leeson, plastique, pollution plastique, mers et océans, pollution des mers et des océans, tanya streeter, préservation des océans, environnement, programme de géographie en terminale, mers et océans: au coeur de la mondialisationa plastic ocean
24/04/2021
The Mystery of D.B. Cooper
Les Etats-Unis et leurs affaires rocambolesques... En plus d'être le pays spécialisé en tueurs en série (et concentrant également 25% de la population carcérale mondiale), la première puissance au monde a également son nombre élevé de pirates de l'air. Celui-ci a la double particularité de n'avoir pas été appréhendé et de n'avoir pas donné de signe de vie ou de mort par la suite. L'Affaire D.B. Cooper est par conséquent la seule affaire de piratage d'avion aux Etats-Unis non résolue, dossier abandonné officiellement par le FBI le 12 juillet 2016.
Le documentaire nous a par ailleurs rappelé The Assassination of Richard Nixon (2004) qui relatait un fait similaire, la tentative de détournement d'un avion à l'aéroport de Baltymore-Washington par Samuel Byck (Sean Penn) qui avait pour objectif de le faire s'écraser sur la Maison-Blanche. Dans le film, le protagoniste fut abattu par la police. Dans l'histoire réelle, il se suicida, constatant l'échec de sa tentative. L'affaire D.B. Cooper débutait le 24 novembre 1971 à 16h35 lorsqu'un homme à bord du vol 305 d'un Boeing 727-051 décollant de Portland menaçait de faire sauter une bombe se trouvant dans sa malette. Ayant obtenu gain de cause (200.000 dollars US et 4 parachutes), il relachait les passagers à 17h45 à l'aéroport de Seattle (la destination originellement prévue). A 19h45, il ordonnait à l'équipage de prendre la direction de Mexico mais sautait en parachute en début de trajet (vers 20h11 et au dessus de la région de Portland, dans l'Etat de Washington d'après les autorités américaines). Et puis plus rien, aucune trace de Dan Cooper...
Ce documentaire HBO Max revient donc sur l'affaire, reconstituant le déroulement du piratage de l'avion, et avec pour point focal la question suivante : qui aurait pu être D.B. Cooper? Pour cela, sont examinés les cas de quelques suspects potentiels (les plus plausibles) : Richard McCoy, Duane Weber, John List et Barbara Dayton (leur histoire, leur profil, des interviews de proches...etc.). Finalement, on n'est pas plus avancé que cela. Si certains suspects pencheraient plus que d'autres pour être Cooper (au vu des éléments avancés), rien n'est moins sûr puisque c'est bien connu, dans la vie, les choses ne sont, souvent, pas ce qu'elles semblent être et par conséquent, D.B. Cooper pourrait être n'importe qui. In fine, hormis proposer une réflexion sur un crime non élucidé (et qui ne le sera problablement jamais), le documentaire n'apporte rien de bien incisif. C'est là que selon un article du site Roger Ebert, le docu s'est éloigné de sa mission initiale qui aurait du être de se poser la question suivante : pourquoi cette histoire fascine tellement aux Etats-Unis?
Pour preuve, D.B. Cooper fait partie depuis un moment déjà de la culture populaire (musique, romans, bandes dessinées, références ou clins d'oeil au personnage dans plusieurs séries TV, notamment Prison Break, Twin Peaks, Breaking Bad...). Il aurait sans doute été intéressant de croiser ce thème à l'angle d'attaque précédemment cité. Ou tout simplement, l'histoire fascine en raison du mystère qui persiste... J N
The Mystery of D.B. Cooper (John Dower, USA, 2020, 85 min)
- 1 nomination (Grand Prix du Jury) - Nashville Film Festival 2020
08:59 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hbo, the mystery of d.b. cooper, hbo max, pirate de l'air, etats-unis, d.b. cooper, dan cooper
18/04/2021
Lost in La Mancha
Les documentaires constituant un making-off d'un long-métrage ne se comptent pas. Celui-ci - une fois n'est pas coutume - relate le ratage monumental d'une production. L'occasion pour nous de revenir sur Terry Gilliam (1940 - ), un réalisateur que nous apprécions particulièrement mais qui a été considéré en 2009 comme le réalisateur le plus malchanceux du monde du cinéma, suite au décès de Heath Ledger durant le tournage de The Imaginarium of Doctor Parnassus (le "joker" le plus célèbre en était l'acteur principal).
C'est qu'entretemps, le réalisateur décalé n'en était pas à son premier déboire. Allégories sombres et dystopiques d'une société en déliquescence, surréalistes et déjantés à souhait, ces films ne sont pas toujours évidents à tourner. En 1987, le tournage de The Adventures of Baron Munchhausen est en dépassement de budget et le film est un échec commercial. Les années 1990 sont par contre une grande réussite, avec The Fisher King (1990, Lion d'argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise), 12 monkeys (1995, en compétition officielle au Festival de Berlin) et Fear and Loathing in Las Vegas (1998, en compétition officielle au Festival de Cannes). La suite beaucou moins. Alternance vers le grand public, The Brothers Grimm (2002) est un échec critique et commercial (et sa sortie est plusieurs fois retardée), tout comme l'intimiste et glauque Tideland (2005). Après Parnassus, succès critique mais à nouveau échec commercial, Gilliam réalise The Zero Theorem (2013, mention spéciale à Venise), oeuvre de science-fiction mélangeant questionnement métaphysique et dystopie cyberpunk. Le tournage du également être reporté pour que Gilliam puisse se consacrer à la promotion du film précédent et relancer l'initiative Don Quichotte.
C'est justement ce projet qu'aborde le documentaire. Les aventures de Don Quichotte étaient depuis longtemps un sujet cher à Terry Gilliam qui lança le projet en 1999 mais les premiers tournages sont catastrophiques : Jean Rochefort (l'acteur principal) tombe malade (ce qui reporte le tournage à plusieurs reprises), lieu de tournage innaproprié (une base aérienne militaire à proximité notamment), tempête détruisant les décors...etc. C'est sur cette première période de tournage raté (1996-2000), que revient donc ce documentaire qui est diffusé en 2002. Suivront d'autres tentatives qui aboutiront in fine à la réalisation de The Man Who Killed Don Quixote en 2018 (3 prix Goyas "techniques"). Au moment de sa sortie, Lost in La Mancha était donc un documentaire sur un film qui n'a jamais existé, chronique d'un désastre annoncé. Original. J N
Lost in La Mancha (Keith Fulton, Louis Pepe, USA/UK, 2002, 93 min)
Filmographie de Terry Gilliam
- 2018 : The Man who Killed Don Quixote
- 2013 : Zero Theorem
- 2009 : The Imaginarium of Doctor Parnassus
- 2005 : Tideland
- 2005 : The Brothers Grimm
- 1998 : Fear and Loathing in Las Vegas
- 1995 : Twelve Monkeys
- 1991 : The Fisher King
- 1987 : The Adventures of Baron Munchausen
- 1985 : Brazil
- 1981 : Time Bandits
- 1977 : Jabberwocky
- 1975 : Monty Python and the Holy Grail
07/04/2021
After Truth
Ou "après la vérité". Un documentaire sur les fake news vu il y a quelques mois et paru sur HBO en mars 2020. Nous avons l'habitude, dans notre enseignement de la spécialité en Première (Histoire-Géographie-Géopolitique-Science Politique) d'accompagner notre propos d'une affiche de film ou documentaire (vu bien entendu). Le chapitre "L'information à l'heure d'Internet" (Thème 4 - S'informer : un regard critique sur les sources et modes de communication) est très propice à cette pratique vu qu'il aborde dans sa section sur internet la question des lanceurs d'alerte, thème devenu à la mode à Hollywood, et le problème de la généralisation sur le web du complotisme et des fake news.
Abordant ce troisème thème, nous disions que "l'absence de contrôle et la rapidité de diffusion des informations sur les réseaux sociaux sont propices à la généralisation des fake news (information manipulée ou créée de toutes pièces, généralement avec un objectif de nuisance). Elles portent très généralement sur des sujets polémiques (politique, finance, immigration, guerre, terrorisme), touchent des millions d’internautes et sèment parfois le doute dans l’opinion publique. Tout individu maîtrisant les réseaux sociaux peut être à l’origine de fausses informations. Certains Etats en diffusent également à des fins propagandistes. La capacité des fausses nouvelles à induire en erreur entraîne une perception erronée de la vérité et, conséquemment, des jugements erronés relativement à des événements, actions et situations". L'adjonction de l'affiche du film avait pour but de faire le lien avec le paragraphe suivant :
"Face à la multiplication de fausses informations et à l’heure de la « post-vérité », des outils de décodage ont fait leur apparition. Le fact checking (procédure qui consiste à vérifier la fiabilité d’une information) s’est généralisé à partir d’initiatives journalistiques".
L'idée était de faire comprendre que nous sommes actuellement dans ce phénomène sociopolitique de "post-vérité", définie dans le manuel scolaire de manière simplifiée comme une "situation dans laquelle il est donné plus d'importance aux émotions et aux opinions qu'à la réalité des faits". Apparu selon certaines sources au début des années 2000 et selon d'autres dès 1992, ce néologisme désigne "une culture politique au sein de laquelle les leaders politiques orientent les débats vers l'émotion en usant abondamment d'éléments de langage et en ignorant (ou en faisant mine d'ignorer) les faits et la nécessité d'y soumettre leur argumentation, ceci à des fins électorales".
Le problème aujourd'hui est que cette tendance ("être dans la post-vérité") touche un large éventail de personnes alors que les réseaux sociaux (la partie de la leçon sur internet concerne précisément ces réseaux sociaux) encourage cela en raison de leur large dimension émotionnelle en ce qui concerne la diffusion d'informations (un post est souvent accompagné d'un émoji...). Bref, on espère que cette leçon aura fait réflechir nos élèves. Il est certain par ailleurs qu'il est impératif de lutter contre ce phénomène mais à l'heure où le lien social est affaibli un peu partout et sachant que les humains dans leur majorité n'ont jamais été performants en matière de discernement et de recul, la tendance ne devrait pas faiblir. Quant au documentaire, centré sur ce qu'il se passe aux Etats-Unis, il examine certaines théories du complot locales et des affaires célèbres de fake news (comme le Pizzagate), rappelant (propos de notre leçon également) que fake news et complotisme ne sont pas récents mais sont considérablement amplifiés par les nouvelles technologies de l'information et de la communication. J N
After Truth: Disinformation and the Cost of Fake News (Andrew Rossi, USA, 2020, 95 min)
20:17 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fake news, complotisme, médias, post-vérité, after truth, hbo, lanceur d'alerte, théorie du complot, pizzagate