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06/10/2009

Blood: The last vampire

19103164.jpgNous sommes dans les années 60, à la veille de la guerre du Vietnam. Des militaires américains stationnés au Japon, doivent faire face à une épidémie de monstres à l'apparence humaine. Une organisation secrète est envoyée pour anéantir ces créatures. Sous couvert d'une écolière, Saya, jeune fille énigmatique et meilleur agent de l'organisation, intègre l'école de la base militaire...  10 ans plus tard, l'anime au titre éponyme, réalisé par Hiroyuki Kitaburo (Mamoru Oshii qu'on ne présente plus en fut le directeur artistique) et primé à nombreux festivals, est adapté façon Hollywood. Résultat ? Rien de particulier à noter. Mis à part une jolie chorégraphie des combats, le scénario est plutôt bidon et les dialogues indigents. Un petit divertissement qui ne restera pas dans les annales.

Blood: The last vampire (Chris Nahon, Jap/Fr/H-K/Arg, 2007, 90 mins).   Avec Gianna Jun, Liam Cunningham, Allison Miller, JJ Feild, Koyuki.

23/09/2009

Bronson

19115855.jpgLe réalisateur danois Nicolas Wending Refn (Trilogie Pusher, 1997-2004) dresse un biopic de Michael Gordon Petersen aka "Charles Bronson" aka "le prisonnier le plus dangereux d'Angleterre". En 1974, âgé de 19 ans, ce jeune homme issu d'une bonne famille, est condamné à 7 ans de prison pour avoir braqué un bureau de poste (aucun blessé, pactole : 26 livres...). En 1988, il est libéré mais après deux mois seulement, il retourne en prison pour une nouvelle infraction. A partir de 1999, il n'a plus le droit de se mêler aux autres prisonniers puis en 2000, il est condamné à la prison à perpétuité après avoir pris un enseignant en otage. Aujourd'hui, Bronson (âgé de 56 ans) est en prison depuis 34 ans dont 30 en confinement solitaire. Vous l'avez compris, "Bronson" c'est la descente aux enfers d'un homme qui n'a jamais été vraiment capable de s'adapter au monde qui l'entoure. Notons que dans une même optique, Made in Britain (1981) dressait le parcours d'un jeune délinquant interprété par Tim Roth et qui se présentait comme un Charles Bronson en devenir.

Fidèle à sa marque de fabrique, Nicolas Wending Refn relate les moments forts de la vie (carcérale) de Bronson de façon chronologique. Ce qui ne fait pas pour autant de son opus un biopic classique. Mélange d'humour et de violence exacerbée façon A clockwork orange, narration atypique, mise en scène léchée, exploration des pulsions humaines les plus primaires, rébellion sans but aucun, scènes de castagne hyper frontales (2)... "Bronson" est un biopic aussi complexe que détonant, qui nous explose littéralement à la face. Sans oublier au passage la performance monstre d'un Tom Hardy hallucinant. L'acteur et le réalisateur sont désormais à suivre de très près. Quant au véritable Charles Bronson, il a publié en 2002 "Solitary Fitness", un livre qui décrit son entraînement physique dans des conditions dures et un espace confiné. Egalement artiste et poëte à ses heures, il a remporté 11 titres pour ses créations artistiques. Complexe le personnage...

Bronson (Nicolas Wending Refn, UK, 2009, 90 mins).    Avec Tom Hardy, Matt King, James Lance, Kelly Adams.

- Meilleur film - Sydney Film Festival 2009.

- En compétition (Grand Prix du Jury) - Sundance Film Festival 2009.

- Prix "Sang neuf" - Festival du Film policier de Beaume 2009. (1)

 

(1) Après 25 ans de service, le Festival du film policier de Cognac a été remplacé en 2009 par le Festival de Beaume.

(2) Le chorégraphe des scènes de combat n'est autre que Julian Spencer, qui a dirigé celle du hammam dans Eastern Promises (2007) de David Cronenberg.

22/09/2009

Public Enemies

public.jpgOn connaît l'attrait de l'inoxydable Michael Mann pour les histoires de gangsters. Il se consacre ici au personnage de John Dillinger, braqueur de banques notoire durant la grande dépression aux Etats-Unis. Arrêté en Arizona après une série de crimes commis dans l'Indiana et l'Illinois, Dillinger (magnifique Johnny Depp) réussit une évasion spectaculaire de la prison de Crown Point. Le redoutable J. Edgar Hoover (Billy Crudup), chef du FBI, monte une équipe spéciale, à la tête de laquelle Melvin Purvis (Christian Bale) est chargé de débusquer le truand, mort ou vif. Les films de Michael Mann sont démonstratifs et celui-ci ne déroge pas à la règle. En virtuose de la mise en scène (un premier plan sublime), Mann nous entraîne dans un très beau polar atmosphérique où la classique confrontation n'en est pas vraiment une (Al Pacino-De Niro dans Heat ; Jamie Foxx-Tom Cruise dans Collateral). Le face à face entre John Dillinger et Melvin Purvis laisse la place à une méditation mélancolique sur le mythe du hors la loi bien aimé. Jesse James du XXème siècle, Dillinger mourra comme son prédécesseur, trahi par un proche. Et si Robert Ford fut par la suite abattu, Melvin Purvis pour sa part, se suicida quelques années après le décès de John Dillinger. Romantique, élégant, touchant, Public ennemies est certainement l'oeuvre la plus aboutie de Michael Mann.

Public Enemies (Michael Mann, USA, 2008, 133 mins).   Avec Johnny Depp, Marion Cotillard, Christian Bale, Billy Crudup, Channing Tatum, John Ortiz, Giovanni Ribisi.

21/09/2009

My bloody valentine

bloody.jpgRetour sur un des films d'épouvante événement de l'année. Dans la petite ville de Harmony, une erreur du débutant Tom Hanniger cause la mort de cinq mineurs dans l'exploitation familiale. Un an plus tard, un des survivants du drame, Harry Warden, sort du coma le jour de la Saint-Valentin et trucide une vingtaine de personnes. La ville est sous le choc. Warden sera par la suite abattu. Dix ans plus tard, Hanniger, qui avait disparu de la circulaton, revient en ville pour boucler la vente de la mine. Son retour coincide avec une nouvelle série de meurtres sordides qui semblent être la marque de fabrique de Warden... Excellente perspective sauf que le traitement de l'intrigue, conjugué à une mise en scène qui laisse à désirer, nous rappelle très vite que nous sommes dans un film de mauvaise catégorie, que l'utilisation de la 3D ne sauve pas. Cela veut-il dire pour antant que notre opinion doit être tranchée ? Pas nécessairement. Les acteurs sont très mauvais (surtout les jeunes) et les (très)nombreuses incohérences du scénario sont flagrantes, d'accord. Mais l'essentiel est là. Un paquet d'actions gore de chez gore plutot réussies (la pioche est la nouvelle arme favorite du film d'horreur) et un twist final qui garde en haleine. Nous sommes aux antipodes des cultes 28 weeks later (2007) et Rec (2008) mais nous avons beaucoup rigolé. Pour conclure, My bloody valentine est une série B sans prétention.

My bloody valentine (Patrick Lussier, USA, 2008, 100 mis).    Avec Jensen Ackles, Jaime King, Kerr Smith, Edi Gathegi.

02/07/2009

The hurt locker

19122083.jpgLe conflit irakien est logiquement à la mode depuis quelques temps. Après In the valey of Elah (2005), Lions for Lambs (2007), Battle for Haditha (2007), Redacted (2007), Grace is gone (2007), Stop-Loss (2008), c'est au tour de Kathryn Bigelow (Point BreakStrange Days) de s'y mettre. Afin de donner un maximum de véracité à son récit, la réalisatrice a préféré engager des acteurs peu connus (en l'occurence le trio Jeremy Renner-Anthony Mackie-Brian Gerarghy) plutôt que des stars confirmées. Comme les autres, Kathryn Bigelow donne à son tour sa vision du conflit le plus meurtrier du XXIème siècle mais au lieu d'effectuer comme certains une analyse du conflit ou de ses repercussions à divers niveaux, elle a suivi dans sa besogne une section de déminage de l'armée américaine. Bigelow nous immerge pleinement dans le quotidien de soldats vivant en permanence dans un climat de pression permanente en raison d'un boulot hyper dangereux. Le résultat est simple, direct et réaliste. Et il ne serait pas exagéré de dire tout simplement "brillant". Le film aurait en tout cas mérité une plus grande reconnaissance (1).

The hurt locker (Kathryn Bigelow, USA, 2008, 124 min).   Avec Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Gerarghy, Guy Pearce, Ralph Fiennes, David Morse, Evangeline Lilly.

- Best director - Seattle International Film Festival 2009.

- En compétion (Lion d'or) - Festival de Venise 2008.

- Young cinema award, SIGNIS award, Sergio Trasatti award, Human Rights Film Network award (Kathryn Bigelow) - Festival de Venise 2008.

- Présenté - Festival de Toronto 2008.

 

(1) Lors de sa présentation à la Mostra de Venise et à Toronto, The hurt locker n'enthousiasma pas les festivaliers.