05/06/2010
The book of Eli
Encore un film post-apocalyptique à la sauce hollywoodienne. Après Will Smith dans I am legend (Francis Lawrence, 2007) ou Viggo Mortensen dans The Road (John Hillcoat, 2009), c'est au tour de Denzel Washington de jouer le rôle de cet humain livré à lui-même dans un monde ravagé par les guerres et que les pauvres humains n'ont su préserver de la destruction totale. Dans ce monde retourné à l'état de barbarie primaire (décors impeccables), Eli trace sa route vers l'ouest. Il ne s'arrête que pour dénicher de l'eau, denrée devenue rarissime, et lorsqu'il est obligé de se défendre contre les brigands qui sillonnent les routes. Excellente perspective jusqu'ici (on pense à un scénario à la Mad Max). Mais voilà qu'on découvre que Eli transporte sur lui un livre convoité par tout le monde, la Bible, qui plus est, le dernier exemplaire existant. Porter ce graal à destination sauvera l'humanité. Les écritures comme remède à tous les maux ? Voilà que le film s'est transformé en propagande catholique digne du pape Urbain II. Si vous pensez que la foi est pour les idiots, alors ne faites pas le déplacement.
The book of Eli (Albert Hughes, Allen Hughes, USA, 2009, 110 mins). Avec Denzel Washington, Mila Kunis, Gary Oldman, Ray Stevenson, Jennifer Beals, Michael Gambon, Tom Waits, Malcolm McDowell.
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30/05/2010
Dennis Hopper n'est plus
Le mythique acteur américain Dennis Hopper vient de décéder ce samedi 29 mai à l'âge de 74 ans des suites d'un cancer de la prostate. Acteur, réalisateur, metteur en scène, photographe, il aura tourné dans plus de 150 longs métrages dont des dizaines de chefs d'oeuvres. Originaire du Kansas, Dennis Hopper avait débuté au grand écran dans les années 50 (on l'aperçoit dans Rebel without a cause (1955) où il cotoie James Dean). Réputé entre autres pour son sale caractère et sa consommation active de stupéfiants, il incarnait à lui tout seul la contre-culture des années 60-70. Le cultissime Easy Rider (1969), co-écrit avec Peter Fonda, restera comme l'oeuvre majeure de sa carrière. Il tournera ensuite pour les plus grands réaliateurs : Francis Ford Coppola (Apocalypse now, 1979), David Lynch (Blue velvet, 1987)... Entre temps, The last movie, son second long-métrage, tourné en 1971, aura connu un flop commercial. Evoquant le tournage, Hopper parla de "longue orgie de sexe et de drogues". Comme les acteurs mythiques Christopher Lee et Christopher Walken, Dennis Hopper aura souvent joué des rôles de "mauvais". Hormis le pervers psychopate de Blue Velvet, il incarna un mafieux sicilien dans True romance (1993), un malfrat dans Red rock west (1993), un terroriste dans Speed (1994) ou encore un chef de gang serbe dans la série 24. Bref, la filmographie est très longue et nous ne la détaillerons pas ici. Après David Carradine l'an passé, un autre grand est parti.
01:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dennis hopper, easy rider, blue velvet, apocalypse now
24/05/2010
Festival de Cannes 2010
Palmarès de la Cérémonie de clôture du 63ème Festival de Cannes, tenue le 23 mai 2010:
Palme d'or : Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures (Apichatpong Weerasethakul/Thaïlande).
Grand prix : Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois/France).
Prix du scénario : Lee Chang-Dong (Poetry) - Corée du Sud.
Prix de la mise en scène : Mathieu Amalric (Tournée) - France.
Prix d'interprétation féminine : Javier Bardem (Biutiful/Espagne) et Elio Germano (La nostra vita/Italie) ex-aequo.
Prix d'interprétation masculine : Juliette Binoche (Copie conforme) - France.
Prix du Jury : Un homme qui crie (Mahamat Saleh Haroun) - France/Belgique/Tchad.
Caméra d'or : Année bissextile (Michael Rowe/Mexique).
16:41 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : festival de cannes 2010, mathieu amalric, festival de cannes, javier bardem, juliette binoche, lee chang-dong, des hommes et des dieux
12/05/2010
The crazies
Dans un petit patelin du midwest américain, un virus semble se propager, rendant les habitants fous furieux et criminellement dangereux. Alors que l'épidémie se diffuse à une vitesse vertigineuse, David (Timothy Olyphant) et sa femme (Radha Mitchell), seuls rescapés apparemment, tentent de trouver une voie de sortie. Pour cela , ils doivent contourner le cordon de sécurité instauré par l'armée américaine. Sur le thème des humains transformés en sorte de monstres incontrolables, qu'ils s'agisse de morts-vivants (Night of the living dead, Zombie...), de vampires (30 days of nights) ou encore d'infectés (28 weeks later, I am legend), doublé de celui de la réaction politique face à ce type de fléau (Rec), on retrouve un nouveau film imprégné de la vision de Georges A. Romero dont ces thèmes représentent d'ailleurs la pierre angulaire de toute une oeuvre. Pas étonnant dès lors qu'il soit à la production de ce petit film efficace et sans prétention. Un bon condensé au final.
The Crazies (Breck Eisner, USA, 2009, 101 mins). Avec Timothy Olyphant, Radha Mitchell, Joe Anderson, Danielle Panabaker, Brett Rickaby.
18:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the crazies, breck eisner, timothy olyphant, radha mitchell, 28 weeks later, 30 days of night, i am legend
24/04/2010
Shutter Island
Aborder le dernier Scorsese reviendrait à raconter toute l'histoire du film, ce qui gâcherait le plaisir. En effet, dans cette nouvelle adaptation d'un roman du célèbre Dennis Lehane (1), le génial réalisateur, double oscarisé pour son polar The Departed (2006) s'est amusé à jouer avec le spectateur, l'emmenant dans des directions puis changeant d'orientation à coups de retournements de situation. Intéressant. On s'était habitué à une certaine constance au niveau de la mise en scène chez Martin Scorsese. Comme quoi, même lui, à l'instar d'autres grands réalisateurs, peut faire dans l'éclectisme. Nous en avons d'ailleurs été agréablement surpris. Pour rappel, nous sommes en 1954, le US marshall Teddy Daniels (DiCaprio) et son second Chuck Aule (Mark Ruffalo) sont dépêchés sur l'île de Shutter Island où se trouve un hôpital psychiatrique abritant de dangereux criminels. Les deux flics endurcis doivent enquêter sur la disparition d'une "patiente" (Emily Mortimer). Ils vont vite se rendre compte qu'il se passent des choses louches dans cet hôpital... A la virtuosité de la mise en scène (des plans caméras hallucinants mais ça, Scorsese sait si bien le faire...), le réalisateur s'est amusé à jouer sur les ruptures de ton, n'hésitant pas dès le départ à nous plonger dans une atmosphère sombre par le biais d'une bande-son à la tonalité assez grave (lorsque le bateau emmenant les deux agents accoste sur l'île), puis à nous incruster dans cette ambiance inchangée en raison du jeu tout en angoisse d'un DiCaprio au sommet de son art (2). Cette atmosphère lugubre (l'orage n"aidant pas) combinée à une paranoïa permanente happe le spectateur jusqu'au coup de grâce final qui nous a littéralement achevé. Si la trame du film nous rappelle d'autres réalisations, nous dirons donc que Scorsese a également voulu faire dans le genre, tout en apportant sa touche, au lieu de dire que cela ressort "du déja vu".
Shutter Island (Martin Sorsese, USA, 2009, 130 mins). Avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Emily Mortimer, Max von Sydow, Michelle Williams, Patricia Clarkson, Jackie Earle Healy, Ted Levine, John Caroll Lynch, Elias Koteas.
(1) Auteur de Mystic River et Gone baby gone, respectivement adaptés en 2003 et 2007 par Clint Eastwood et Ben Affleck.
(2) Quatrième collaboration avec Scorsese après Gangs of New-York (2002), Aviator (2004) et The Departed (2006).
16:07 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : shutter island, martin scorsese, leonardo dicaprio, mark ruffalo, ben kingsley, emily mortimer, michelle williams