17/12/2009
2012
On nous a tellement rabaché les oreilles avec ''2012'' que nous l'avons visionné pour nous assurer que ca n'avait rien de particulier. Il parait que les Mayas avaient prévu que la fin du monde serait pour 2012. Certains ont suivi cette prophétie et ont construit dans le plus grand secret des sortes d'arches de Noé afin de sauver leurs copains, c'est-à-dire les plus riches et les plus puissants. Nous sommes donc en 2012 et voilà qu'en raison d'une espèce de réaction physique due au soleil (l'explication dans le film est assez brumeuse), la terre se met à se fissurer de partout et sera bientôt engloutie par les océans. Au milieu de toute cette escalade de destructions, voilà que John Cusack et Amanda Peet sont là pour nous rappeler que les valeurs familiales et l'amour existent toujours. Quant à Danny Glover, il tient absolument, en président exemplaire, à souligner son attachement à l'humanisme et aux valeurs morales, préférant le déluge à l'arche de Noé, tout comme Bill Pullman, toujours dans le rôle de président des States, montra l'exemple dans Independence Day (1996), en pilotant un F16 face aux extra-terrestres venus ravager la planète terre.
Independence Day est bien entendu une réalisation de Roland Emmerich, spécialiste ès films à grand spectacle (Stargate, Godzilla, The day after tomorrow, 10000 B.C...) mais également inconditionnel du cinéma hollywoodien bien-pensant. Nous aurons donc droit une nouvelle fois au paradigme suivant : "Les être humains ne sont pas mauvais. Il sont remplis de bonté. Et c'est dans les moments de crises qu'ils se réinventent... blablabla...." Ces grosses productions grand public devraient arrêter le manichéisme outrancier et s'en tenir au divertissement. Car "2012" est bel et bien un divertissement réussi, à condition bien entendu de se focaliser sur une mise en scène de haute volée plutôt que sur un scénario archi-prévisible. En somme, un film-catastrophe qui se situe dans la même lignée que ses prédecesseurs (1).
2012 (Roland Emmerich, USA, 2009, 158 mins). Avec John Cusack, Amanda Peet, Thandie Newton, Danny Glover, Chiwetel Ejiofor, Woody Harrelson, Oliver Platt.
(1) Deep impact (1998), Independence Day (1996), Armageddon (1998), The day after tomorrow (2004)...
00:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2012, roland emmerich, john cusack, chiwetel ejiofor, thandie newton, amanda peet
20/10/2009
Notorious
Partons du postulat qu'un bon "biopic" est un biopic qui parvient à capturer les moments essentiels qui définissent véritablement le caractère du personnage qu'ils dépeignent. Notorious retrace le parcours du rappeur Christopher Wallace aka Biggie Smalls aka Notorious B.I.G, tragiquement décédé en 1997 à l'âge de 24 ans (il est abattu de plusieurs balles dans sa voiture à un feu rouge), alors qu'il était au sommet de son art. La jeunesse dans les quartiers défavorisés de Brooklyn, la vente de drogue, la prison, les femmes, les débuts dans le hip hop, la collaboration avec Puff Daddy, le carton de son premier album, et bien sûr la fameuse embrouille avec le rappeur 2pac (abattu 6 mois avant Notorious)... c'est en effet un panorama solide de la vie de Christopher Wallace. Petit défaut par contre : un parti pris pour notre rappeur concernant son implication (ou pas) dans le meurtre de 2 pac, toujours pas élucidé (comme ne l'a d'ailleurs pas été son propre meurtre), ternissant l'objectivité que se doit d'avoir tout biopic. En conclusion, nous considérons donc que Notorious est une bonne bio, sans plus ni moins.
Notorious (George Tillman Jr, USA, 2009, 120 mins). Avec Jamal Woolard, Derek Luke, Angela Bassett, Anthony Mackie, Antonique Smith.
19:14 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : notorious, george tillman, jamal woolard, derek luke, angela bassett
10/10/2009
The sky crawlers
Le dernier anime de Mamoru Oshii (Ghost in the shell, 96 ; Avalon, 02) est une petite merveille. Dans une réalité alternative, des adultes utilisent des Kildren - des enfants qui ne peuvent grandir au delà de l'âge adolescent - pour former un spectacle de divertissement diffusé en live à la télévision. Ce spectacle est une joute aérienne où ces gamins, à bord de leur avion, se livrent un combat acharné. Comme leur espérance de vie est limitée, ces derniers sont bien obligés de vivre au jour le jour. Dans une atmosphère non loin de Avalon, Oshii nous gratife d'une très belle chorégraphie de combats aériens, d'un character design très soigné mais également de questionnements métaphysiques, très chers à sa personne. Son dernier opus, sorti en salles au Japon fin 2008 (mais pas en Europe), n'a toujours pas été édité en dvd. Sortie prévue a priori pour début 2010.
The sky crawlers (Mamoru Oshii, Japon, 2008, 120 mins)
Studio : Production I.G.
Character Design : Tetsuya Nishio
Mecha Design : Atsushi Takeushi.
Scénario : Chihiro Ito.
Musique : Kenji Kawai.
- En compétition (Lion d'or) - Mostra de Venise 2008.
- Prix du film du futur (Mamoru Oshii) - Mostra de Venise 2008.
- Meilleur film d'animation - Mainichi Film Concours 2009.
- Meilleur film - Sitges - Catalonian International Film Festival 2008.
13:30 Publié dans Anime, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the sky crawlers, mamoru oshii, production i.g
06/10/2009
Blood: The last vampire
Nous sommes dans les années 60, à la veille de la guerre du Vietnam. Des militaires américains stationnés au Japon, doivent faire face à une épidémie de monstres à l'apparence humaine. Une organisation secrète est envoyée pour anéantir ces créatures. Sous couvert d'une écolière, Saya, jeune fille énigmatique et meilleur agent de l'organisation, intègre l'école de la base militaire... 10 ans plus tard, l'anime au titre éponyme, réalisé par Hiroyuki Kitaburo (Mamoru Oshii qu'on ne présente plus en fut le directeur artistique) et primé à nombreux festivals, est adapté façon Hollywood. Résultat ? Rien de particulier à noter. Mis à part une jolie chorégraphie des combats, le scénario est plutôt bidon et les dialogues indigents. Un petit divertissement qui ne restera pas dans les annales.
Blood: The last vampire (Chris Nahon, Jap/Fr/H-K/Arg, 2007, 90 mins). Avec Gianna Jun, Liam Cunningham, Allison Miller, JJ Feild, Koyuki.
11:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blood: the last vampire, chris nahon, gianna jun
23/09/2009
Bronson
Le réalisateur danois Nicolas Wending Refn (Trilogie Pusher, 1997-2004) dresse un biopic de Michael Gordon Petersen aka "Charles Bronson" aka "le prisonnier le plus dangereux d'Angleterre". En 1974, âgé de 19 ans, ce jeune homme issu d'une bonne famille, est condamné à 7 ans de prison pour avoir braqué un bureau de poste (aucun blessé, pactole : 26 livres...). En 1988, il est libéré mais après deux mois seulement, il retourne en prison pour une nouvelle infraction. A partir de 1999, il n'a plus le droit de se mêler aux autres prisonniers puis en 2000, il est condamné à la prison à perpétuité après avoir pris un enseignant en otage. Aujourd'hui, Bronson (âgé de 56 ans) est en prison depuis 34 ans dont 30 en confinement solitaire. Vous l'avez compris, "Bronson" c'est la descente aux enfers d'un homme qui n'a jamais été vraiment capable de s'adapter au monde qui l'entoure. Notons que dans une même optique, Made in Britain (1981) dressait le parcours d'un jeune délinquant interprété par Tim Roth et qui se présentait comme un Charles Bronson en devenir.
Fidèle à sa marque de fabrique, Nicolas Wending Refn relate les moments forts de la vie (carcérale) de Bronson de façon chronologique. Ce qui ne fait pas pour autant de son opus un biopic classique. Mélange d'humour et de violence exacerbée façon A clockwork orange, narration atypique, mise en scène léchée, exploration des pulsions humaines les plus primaires, rébellion sans but aucun, scènes de castagne hyper frontales (2)... "Bronson" est un biopic aussi complexe que détonant, qui nous explose littéralement à la face. Sans oublier au passage la performance monstre d'un Tom Hardy hallucinant. L'acteur et le réalisateur sont désormais à suivre de très près. Quant au véritable Charles Bronson, il a publié en 2002 "Solitary Fitness", un livre qui décrit son entraînement physique dans des conditions dures et un espace confiné. Egalement artiste et poëte à ses heures, il a remporté 11 titres pour ses créations artistiques. Complexe le personnage...
Bronson (Nicolas Wending Refn, UK, 2009, 90 mins). Avec Tom Hardy, Matt King, James Lance, Kelly Adams.
- Meilleur film - Sydney Film Festival 2009.
- En compétition (Grand Prix du Jury) - Sundance Film Festival 2009.
- Prix "Sang neuf" - Festival du Film policier de Beaume 2009. (1)
(1) Après 25 ans de service, le Festival du film policier de Cognac a été remplacé en 2009 par le Festival de Beaume.
(2) Le chorégraphe des scènes de combat n'est autre que Julian Spencer, qui a dirigé celle du hammam dans Eastern Promises (2007) de David Cronenberg.
00:10 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bronson, tom hardy, nicolas wending refn