25/12/2009
District 9
Il y a 20 ans, des extra-terrestres sont entrés en contact avec les humains. Alors que leur immense vaisseau demeure suspendu au dessus de la terre (image qui rappelle Independence Day), les "aliens" ont formé une sorte de colonie parquée dans un bidonville (hélas, les humains ne changent pas) en Afrique du Sud, appelé District 9. Le monde entier se fiche du sort de ces créatures mais s'intéresse par contre à leur redoutable armement, qui ne fonctionne qu'avec de l'ADN extra-terrestre... Entretemps, la société privée MNU est chargée d'expulser les aliens du district 9. Sur le terrain, l'un de ses agents, Wikus van der Merwe, contracte un virus qui se met à altérer son ADN. Il devient désormais l'unique humain capable de faire fonctionner l'armement alien. Traqué par toutes les polices, il ne lui reste plus qu'un seul endroit où se réfugier : le District 9...
Dans un style documentaire et en virtuose de la caméra épaule, le jeune réalisateur Neil Blomkamp (29 ans) nous conte une histoire émouvante et divertissante à la fois. District 9 est ce qui a été fait de mieux cette année. Renouveau du film de science-fiction, allégorie d'un monde où la ségrégation raciale est de mise, et réquisitoire anti-politique, cette première réalisation, produite par Peter Jackson (1), est surtout une formidable leçon d'humanité qui nous fait réfléchir à des problèmes qui nous concernent tous.
District 9 (Neill Blomkamp, USA, 2009, 110 mins). Avec Sharlto Copley, Jason Cope, Nathalie Boltt, Sylvaine Strike, John Summer, William Allen Young.
- Meilleur premier film (Neill Blomkamp) - Austin Film Critics Association 2009.
- Meilleur néo-réalisateur - Boston Society of Film Critics Awards 2009.
- Meilleur film indépendant - National Board of Review 2009.
- 4 nominations - Satellite Awards 2009.
(1) Réalisateur de la trilogie Lord of the rings.
16:32 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : district 9, neil blomkamp, sharlto copley, peter jackson
20/12/2009
Zeitgeist
Zeitgeist, littéralement "l'esprit du temps" en allemand est ce documentaire libre de droit, réalisé en 2007 par Peter Joseph (1). En raison de son contenu polémique (il est "anti" beaucoup de choses semble-t-il), il a suscité beaucoup de controverse et de critiques concernant la véracité des faits qu'il met en avant. Le thème central est l'invention de mythes et leur exploitation par une minorité de "puissants" afin de contrôler les masses, ce qui le rend par définition complotiste.
Le documentaire se décompose en fait en 3 parties distinctes. La première, intitulée The greatest story ever told, nous explique que les systèmes de pensée théiste, et plus particulièrement le christianisme, pourraient bien n'être qu'une grosse supercherie. Le narrateur explique que bien des symboles chrétiens auraient été "empruntés" à de très anciennes civilisations qui étaient polythéistes (Egypte antique, Sumer...). Ce chapitre, de loin le plus intéressant, est une déconstruction méthodique et brillante du christianisme et du personnage de Jésus Christ.
La deuxième partie, intitulée All the world's a stage, remet en cause la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, en expliquant entre autre que la "théorie des crêpes" (les étages des immeubles s'écroulant les uns après les autres) n'est pas valable à moins qu'il n'y eut une explosion dans les deux tours après les crashs des avions. Théorie du complot ou pas, Peter Joseph s'appuie ici sur des analyses d'experts et des témoignages de personnes présentes sur le lieu du drame. Quant à l'avion qui se serait soit-disant écrasé sur le Pentagone, comment se fait-il qu'on n'en ai retrouvé aucune trace ?
La troisième partie, intitulée Don't mind the men behind the curtain, raconte l'histoire de la banque centrale américaine, ses liens présumés avec les cartels financiers et surtout, son rôle de catalyseur dans de nombreux conflits du XXème siècle (Seconde Guerre mondiale et autres). Le narrateur nous raconte de même comment le Krach boursier de 1929 aurait été causé volontaiement par les puissants de la finance...
Si les deux premiers volets nous semblent plus ou moins pertinents, en raison des faits historiques intangibles que la première met en avant et des faits scientifiques que la deuxième démontre, le troisième est à prendre avec des pincettes car il repose surtout sur une lecture subjective des faits historiques, même si bien entendu, nous n'ignorons pas les connections entre industries de guerre et cartels financiers mais aussi le fait que Prescott Bush, grand-père de George W. Bush, faisait commerce avec les nazis.
Si Zeitgeist a suscité critiques et controverse, il n'en demeure pas moins un documentaire intéressant qui n'hésite pas à rappeler, non pas que tout est fraude et complot mais qu'il convient de réaliser une bonne fois pour toutes qu'en gouvernance mondiale et autres formes de pouvoir, les choses ne sont jamais ce qu'elles paraissent être et que le pragmatisme prend toujours le pas sur l'ethique. Surtout, il invite à plus d'esprit critique, ce qui est une bonne chose.
Toutefois et gros bémol, le documentaire n'est pas dépourvu de défauts flagrants, comme tout simplement ne pas respecter les codes du documentaire : il ne cite pas les noms des personnes qui interviennent dans le docu, ni leur fonction (ou affiliation) et il n'indique pas les sources et dates des documents d'archives. Il est indéniable que la fiabilité des données concernant certains faits et phénomènes n'est pas évidente. J N
Zeitgeist (Peter Joseph, USA, 122 mins)
- Meilleur documentaire - 4th Annual Artivist Film Festival and Artivist Awards - Hollywood - 2007.
(1) Afin de faciliter l'accès de son documentaire à un grand public, Peter Josephréalisateur et militant social, n'a pas doté son film de copyright. Zeitgeist est donc disponible gratuitement sur internet (Youtube, Torrent...).
18:13 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zeitgeist, peter joseph, christianisme, 11 septembre 2001, théorie du complot, création de mythes
17/12/2009
2012
On nous a tellement rabaché les oreilles avec ''2012'' que nous l'avons visionné pour nous assurer que ca n'avait rien de particulier. Il parait que les Mayas avaient prévu que la fin du monde serait pour 2012. Certains ont suivi cette prophétie et ont construit dans le plus grand secret des sortes d'arches de Noé afin de sauver leurs copains, c'est-à-dire les plus riches et les plus puissants. Nous sommes donc en 2012 et voilà qu'en raison d'une espèce de réaction physique due au soleil (l'explication dans le film est assez brumeuse), la terre se met à se fissurer de partout et sera bientôt engloutie par les océans. Au milieu de toute cette escalade de destructions, voilà que John Cusack et Amanda Peet sont là pour nous rappeler que les valeurs familiales et l'amour existent toujours. Quant à Danny Glover, il tient absolument, en président exemplaire, à souligner son attachement à l'humanisme et aux valeurs morales, préférant le déluge à l'arche de Noé, tout comme Bill Pullman, toujours dans le rôle de président des States, montra l'exemple dans Independence Day (1996), en pilotant un F16 face aux extra-terrestres venus ravager la planète terre.
Independence Day est bien entendu une réalisation de Roland Emmerich, spécialiste ès films à grand spectacle (Stargate, Godzilla, The day after tomorrow, 10000 B.C...) mais également inconditionnel du cinéma hollywoodien bien-pensant. Nous aurons donc droit une nouvelle fois au paradigme suivant : "Les être humains ne sont pas mauvais. Il sont remplis de bonté. Et c'est dans les moments de crises qu'ils se réinventent... blablabla...." Ces grosses productions grand public devraient arrêter le manichéisme outrancier et s'en tenir au divertissement. Car "2012" est bel et bien un divertissement réussi, à condition bien entendu de se focaliser sur une mise en scène de haute volée plutôt que sur un scénario archi-prévisible. En somme, un film-catastrophe qui se situe dans la même lignée que ses prédecesseurs (1).
2012 (Roland Emmerich, USA, 2009, 158 mins). Avec John Cusack, Amanda Peet, Thandie Newton, Danny Glover, Chiwetel Ejiofor, Woody Harrelson, Oliver Platt.
(1) Deep impact (1998), Independence Day (1996), Armageddon (1998), The day after tomorrow (2004)...
00:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2012, roland emmerich, john cusack, chiwetel ejiofor, thandie newton, amanda peet
20/10/2009
Notorious
Partons du postulat qu'un bon "biopic" est un biopic qui parvient à capturer les moments essentiels qui définissent véritablement le caractère du personnage qu'ils dépeignent. Notorious retrace le parcours du rappeur Christopher Wallace aka Biggie Smalls aka Notorious B.I.G, tragiquement décédé en 1997 à l'âge de 24 ans (il est abattu de plusieurs balles dans sa voiture à un feu rouge), alors qu'il était au sommet de son art. La jeunesse dans les quartiers défavorisés de Brooklyn, la vente de drogue, la prison, les femmes, les débuts dans le hip hop, la collaboration avec Puff Daddy, le carton de son premier album, et bien sûr la fameuse embrouille avec le rappeur 2pac (abattu 6 mois avant Notorious)... c'est en effet un panorama solide de la vie de Christopher Wallace. Petit défaut par contre : un parti pris pour notre rappeur concernant son implication (ou pas) dans le meurtre de 2 pac, toujours pas élucidé (comme ne l'a d'ailleurs pas été son propre meurtre), ternissant l'objectivité que se doit d'avoir tout biopic. En conclusion, nous considérons donc que Notorious est une bonne bio, sans plus ni moins.
Notorious (George Tillman Jr, USA, 2009, 120 mins). Avec Jamal Woolard, Derek Luke, Angela Bassett, Anthony Mackie, Antonique Smith.
19:14 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : notorious, george tillman, jamal woolard, derek luke, angela bassett
10/10/2009
The sky crawlers
Le dernier anime de Mamoru Oshii (Ghost in the shell, 96 ; Avalon, 02) est une petite merveille. Dans une réalité alternative, des adultes utilisent des Kildren - des enfants qui ne peuvent grandir au delà de l'âge adolescent - pour former un spectacle de divertissement diffusé en live à la télévision. Ce spectacle est une joute aérienne où ces gamins, à bord de leur avion, se livrent un combat acharné. Comme leur espérance de vie est limitée, ces derniers sont bien obligés de vivre au jour le jour. Dans une atmosphère non loin de Avalon, Oshii nous gratife d'une très belle chorégraphie de combats aériens, d'un character design très soigné mais également de questionnements métaphysiques, très chers à sa personne. Son dernier opus, sorti en salles au Japon fin 2008 (mais pas en Europe), n'a toujours pas été édité en dvd. Sortie prévue a priori pour début 2010.
The sky crawlers (Mamoru Oshii, Japon, 2008, 120 mins)
Studio : Production I.G.
Character Design : Tetsuya Nishio
Mecha Design : Atsushi Takeushi.
Scénario : Chihiro Ito.
Musique : Kenji Kawai.
- En compétition (Lion d'or) - Mostra de Venise 2008.
- Prix du film du futur (Mamoru Oshii) - Mostra de Venise 2008.
- Meilleur film d'animation - Mainichi Film Concours 2009.
- Meilleur film - Sitges - Catalonian International Film Festival 2008.
13:30 Publié dans Anime, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the sky crawlers, mamoru oshii, production i.g