09/10/2010
Food, Inc.
Ce docu débute avec cette phrase du narrateur qui dit qu'en 50 ans, notre façon de manger a considérablement évolué. Et pourtant, affirme ce dernier, on continue de nous dire (à la télévision notamment) que les produits que nous consommons sont des produits "100% fermiers". Food, Inc. s'en va donc mener son enquête, décortiquant le fonctionnement de l'industrie agroalimentaire aux Etats-Unis : conditions d'élevage des poulets, maïs transgénique, intimidation et mise au pas des éleveurs indépendants, dégradation de l'environnement, collusion entre industriels et inspections santaires (50.000 inspections en 1972, 9000 en 2006...)...etc. Portrait donc d'une industrie qui sacrifie la qualité de la nourriture au profit engendré par une production intensive. Réquisitoire contre les méthodes modernes de l'industrie de la bouffe et plaidoyer pour une meilleure consommation, Food, Inc. constitue de même une mine d'informations d'utilité publique. On espère juste que son message fera bouger les esprits. J N
Food, Inc. (Robert Kenner, USA, 2008, 94 mins)
- 1 nomination (Meilleur documentaire) - Oscars 2010.
01:35 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : food inc, robert kenner, industrie agroalimentaire
24/09/2010
The killer inside me
Shérif-adjoint dans une petite ville du Texas, Lou (Casey Affleck) semble être tout ce qu'il y a de plus banal. Mais comme souvent (ou parfois ?), il s'avère que les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être. Notre bon flic est aussi un tueur psychopathe. Cinéaste de talent (1), Michael Winterbottom n'en finit pas de cultiver l’éclectisme. En 1996, il s'essaye au drame avec Butterfly Kiss puis dans le même registre et la même année, Go now lui obtient le prix du meilleur scénario aux Royal Television Society Awards. Le réalisateur britannique ratisse large par la suite, avec le film de guerre (Welcome to Sarajevo, 1998), le western ((The claim, 2001), la science-fiction (Code 46, 2003) ou l'"érotico-musical" (9 songs, 2003). Toujours en 2003, il remporte l'Ours d'or au Festival de Berlin pour In this world, un road movie poignant qui met en scène deux pakistanais tentant d'émigrer en Angleterre. Dans The road to Guantanamo (2006), mi-docu, mi-fiction, il dénonce le système pénitentiaire américain en vigueur dans la prison de Guantanamo puis relate dans A mighty heart (2007), l'assassinat immonde d'un journaliste américain par des islamistes au Pakistan. Pour revenir sur The killer inside me (2), thriller noir et sulfureux, Winterbottom revisite le thème du serial killer. On pense ici à une fiction du même style, Las horas del dia (2003), premier opus du réalisateur espagnol Jaime Rosales qui s'adonne au même exercice de style, en mettant en scène un personnage a priori insignifiant. Prouesse réussie également par Winterbottom qui a eu l'idée géniale d'attribuer le rôle du psychopathe à un Casey Affleck qui nous glace de terreur et qui n'en finit pas de monter (3).
The killer inside me (Michael Winterbottom, USA/UK, 2010, 120 mins). Avec Casey Affleck, Jessica Alba, Kate Hudson, Elias Koteas, Ned Beatty, Tom Bower, Simon Baker, Bill Pullman.
- En compétition (Ours d'or) - Festival de Berlin 2010.
- Présenté - Sundance Film Festival 2010.
- Présenté - Tribeca Film Festival 2010.
(1) Ours d'argent en 2006 (The road to Guantanamo), Ours d'or en 2003 (In this world) et nombreux autres prix et nominations.
(2) Adaptation du thriller du même nom (Burt Kennedy, 1976), lui-même adapté du roman éponyme de Jim Thompson, paru en 1952.
(3) Brillant également dans The assassination of Jesse James by the coward Robert Ford (2007) et Gone baby gone (2007).
22:36 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the killer inside me, casey affleck, jessica alba, kate hudson, elias koteas, las horas del dia, michael winterbottom, bill pullman
17/09/2010
Green zone
La liste des films sur le conflit en Irak s'allonge et c'est Paul Greegrass (Bloody Sunday, la trilogie Jason Bourne), en virtuose de la caméra épaule qui s'y met. La bonne nouvelle est que toutes ces fictions sur l'Irak traite de thèmes différents. Pour rappel : In the valley of Elah (Paul Haggis, 2007) s'attache aux conséquences psychologiques d'une guerre qui n'en finit pas sur la population américaine. Lions for lambs (Robert Redford, 07) tire à boulets rouges sur l'administration Bush et fustige l'interventionnisme US au Moyen-Orient quand Body of Lies (Ridley Scott, 08) décortique le métier d'agent secret, toujours au Moyen-Orient. Battle for Haditha (Mark Bloomberg, 07) revient sur une tuerie perpétrée par l'armée US dans le village irakien de Haditha et démontre l'engrenage entre présence américaine et radicalisation de la population irakienne. Un film précieux. Stop Loss (Kimberley Pierce, 07) et Home of the brave (Irwin Winkler, 07) racontent le difficile retour au pays des soldats américains envoyés en Irak. Puis c'est un Brian De Palma ulcéré qui dans Redacted (2007) s'interroge sur les formes modernes de médias couvrant la guerre, sur toile de fond des exactions de soldats US sur la population. Un documentaire "fictif" innovant. Enfin, l'oscarisée Kathryn Bigelow nous immerge dans le quotidien d'une section US de déminage en Irak dans le brillant Hurt Locker (2009).
Quant à Paul Greegrass, il revient sur le début du conflit (2003) et la constitution d'un gouvernement provisoire irakien fantoche. L'adjudant-chef Roy Miller (Matt Damon) est chargé avec son unité de retrouver les fameuses armes de destruction massive. Ballotté d'un site à l'autre, il rentre bredouille et découvre les machinations US menant à une collusion entre CIA, armée US, insurgés et anciens dignitaires irakiens. Semi-documentaire, réquisitoire anti-US, film d'action trépidant et surtout, terriblement efficace, Green Zone jette un regard lucide sur le fiasco américain en Irak. A ne pas manquer.
Green zone (Paul Greegrass, USA, 2010, 115 mins). Avec Matt Damon, Greg Kinnear, Yigal Naor, Amy Ryan, Brandon Gleeson, Khalid Abdalla, Yigal Naor.
18:17 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : green zone, paul greengrass, matt damon, amy ryan, greg kinnear, yigal naor, irak, brandon gleeson, hurt locker, redacted
16/09/2010
Brooklyn's Finest
Après Training Day (2001), Antoine Fuqua renoue avec le film de flics ripoux. On l'avait deviné, le titre est ironique. Nous sommes donc à Brooklyn dans les quartiers chauds. Soit le quotidien de trois flics aux destins opposés. Eddie Dugan (Richard Gere) est alcoolo et file bientôt à la retraite, Clarence Butler (Don Cheadle) est infiltré dans un gang de trafiquants de drogue, et Sal Procida (Ethan Hawke) est un flic véreux aux méthodes limites. Ils ne le savent pas mais leur destin va se croiser.. Ni innovante, ni mauvaise, cette fiction se situe dans la lignée des Street Kings (David Ayer, 2008), Pride and glory (Gavin O'Connor, 2008) ou encore l'excellent Narc (Joe Carnaghan, 2002). Moins efficace que Training day, le film présente toutefois une excellente direction d'acteurs et un scénario solide. Et toujours le même constat. Mieux vaut ne pas se frotter aux flics américains...
Brooklyn's Finest (Antoine Fuqua, USA, 2010, 127 min). Avec Richard Gere, Don Cheadle, Ethan Hawke, Wesley Snipes, Ellen Barkin, Will Patton, Lili Taylor, Vincent D'Onofrio, Brian F. O'Byrne.
18:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brooklyn's finest, don cheadle, ethan hawke, richard gere, antoine fuqua, pride and glory, ellen barkin
12/06/2010
Robin Hood
A contre-courant des productions du passé, le mythique Ridley Scott n'a pas conté la célèbre légende de Robin des Bois mais a retracé le contexte historique dans lequel le personnage allait naître. Nous sommes en 1199. De retour de croisade, le roi anglais Richard coeur de lion et son armée assiègent le château de Chalus en France. A la suite de la mort de ce dernier, Robin Longstride (Russell Crowe, acteur fétiche de Scott) et ses compagnons désertent l'armée pour ramener la couronne de Richard à Londres où le frère de ce dernier, Jean sans Terre a pris le pouvoir. Cupide, faible et sans aucune vision politique, celui-ci poursuit la levée des impôts, asservissant la population et suscitant le mécontentment des barons du nord de l'Angleterre. La guerre civile est proche, profitant à la France qui entend envahir le territoire. Jean promet donc plus d'égalité à ses sujets qui en échange refoulent les Français, aidés en cela par les qualités de leader de Robin. Mais une fois la bataille terminée, il revient sur sa promesse et déclare "Robin Hood" hors-la-loi. C'est ainsi que débutera la légende.
Les derniers opus de Ridley Scott diffèrent. Entre chaque fresque épique du Moyen-Age (Kingdom of heaven, 2005 ; Robin Hood, 2010), s'intercalent des films plus analytiques et archi-bien documentés (American gangster, 2007 ; Body of Lies, 2008). Le résultat est presque identique. Si le réalisateur ne "crée" plus de films cultes (Thelma and Louise, Blade Runner), il demeure toutefois un fabuleux conteur d'histoires.
Robin Hood (Ridley Scott, USA, 2010, 140 mins). Avec Russell Crowe, Cate Blanchett, Mark Strong, William Hurt, Oscar Isaac, Danny Huston, Max von Sydow, Kevin Durand, Eileen Atkins.
- Présenté - Festival de Cannes 2010
13:17 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ridley scott, robin hood, russell crowe, cate blanchett, danny huston, kevin durand, max von sydow, william hurt, mark strong, moyen-age