10/08/2008
Valse avec Bachir
Le réalisateur israélien Ari Folman revient dans cette autobiographie sous forme d'animation sur un événement sanglant de la guerre civile au Liban (1975-1990), survenu en 1982. En représailles à l'assassiant de Bachir Gemayel, les milices phalangistes, aidées par l'armée israélienne pénétrèrent dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila et massacrèrent environ 3000 personnes (les chiffres varient selon les estimations, de 1000 à 5000). Présent avec Tsahal au Liban, Folman affirme avoir eu une sorte de traumatisme après le départ de Tsahal. Il a perdu la mémoire et ne se souvient plus de rien. Il part donc questionner ses anciens compagnons de l'armée. Que s'est-il donc réellement passé cette nuit du 16 septembre 1982 ? Et quel est le dégré de responsabilité de l'armée israélienne ? Si les témoignages et archives ont montré que Tsahal a clairement couvert les milices phalangistes qui entrèrent et dévastèrent tout (hommes, femmes, enfants) sur leur passage, cette version n'est pas expréssement stipulée dans le film. La responsabilité de Tsahal est nuancée : si des images en animation de fusées éclairantes lancées par les soldats israéliens reviennent en leitmotiv, les témoignages d'anciens militaires affirment par contre que ces derniers n'étaient au courant de rien. D'aucuns (libanais en l'occurence) s'en plaindront. Mais faut-il vraiment s'en étonner ? Car les témoignages récoltés par Folman sont finalement à l'image de la position officielle israélienne. L'Etat hébreu a toujours nié avoir eu une responsabilité directe dans le massacre de Sabra et Chatila quand bien même les faits prouvent le contraire (d'ailleurs Ariel Sharon, ministre de la défense à l'époque, avait du démissionner en raison du scandale). Et il ne faut pas oublier que le réalisateur est israélien. Valse avec Bachir est un film orienté avant tout vers un public israélien. Mais ce qu'il convient de souligner est que c'est un film très personnel, où le réalisateur cherche avant tout à exorciser ses démons. Sans doute, revenir sur un acte aussi barbare que "Sabra et Chatila" par le biais de l'animation est un pari fort osé. Et l'adjonction à ce schéma d'un twist final plus que poignant (le mot est faible) est une idée brillante. J N
Valse avec Bachir (Ari Folman, Israël, 2008, 90 min). Avec (voix) Ari Folman, Ori Sivan, Ronny Dayag, Shmuel Frenkel.
- En compétition (Palme d'or) - Festival de Cannes 2008.
- 1 nomination (Meilleur film de langue étrangère) - Oscars 2009.
- Meilleur film de langue étrangère - Golden Globe 2009.
- Meilleur film étranger - Césars 2009.
- Meilleure musique (Max Richter) - European Film Awards 2008.
- Meilleur film - Israel Awards 2008.
- 4 nominations - Annie Awards 2009.
- 2 nominations - BAFTA Awards 2009.
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21:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valse avec bachir, ari folman
25/06/2008
Forgetting Sarah Marshall
On retrouve ici ("Sans Sarah, rien ne va") à peu près le même casting de l'étonnant Knocked-up ("En cloque mode d'emploi"), sorti l'an passé. L'histoire rappelle aussi curieusement Along came Polly (2004). Peter (Jason Segel), compositeur en mal d'idées est casée depuis 5 ans avec la célèbre actrice Sarah Marshall qui tourne dans une série policière à grand public. Ils coulent des jours heureux jusqu'au jour où elle le quitte. Déprimé, anéanti, celui-ci décide d'aller en vacances à Hawaï pour se changer les idées. Problème : Sarah débarque dans le même hôtel avec son nouveau copain, le chanteur de pop et bellâtre Aldous Snow... Le cauchemar continue ? Pas si sûr... Plus subtile et intelligente que Along came Polly, cette comédie sentimentale s'est avérée être un film drôle et agréable à regarder. Environ deux heures de bonheur que nous avons beaucoup appréciées.
Forgetting Sarah Marshall (Nick Stoller, USA, 2008, 112 mins). Avec Jason Segel, Kristen Bell, Mila Kunis, Russell Brand, Bill Hader.
18:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : forgetting sarah marshall, nick stoller, jason segel, kristen bell, mila kunis
05/06/2008
Iron man
En attendant The Dark Knight et Hulk (pour bientôt), et Flash Gordon et Wolverine (prévus pour 2009), Iron Man est un très bon film de super-héros issus des Marvel Comics, ce qui n'est pas une constante en général (de Daredevil aux 4 fantastiques, les ratages furent nombreux). Sans trop s'attarder sur la critique (après tout, il s'agit d'un film d'action classique), signalons un scénario solide, une excellente mise en scène, de très bons acteurs (Robert Downey Jr., toxico à ses heures, colle parfaitement à un Tony Stark alcoolo et déjanté), et des effets spéciaux hallucinants (l'armure). Que demander de plus ?... Excellent divertissement. On attend la suite.
Iron man (Jon Favreau, USA, 2008, 125 mins). Avec Robert Downey Jr., Gwyneth Paltrow, Jeff Bridges, Terrence Howard, Shaun Toub.
11:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iron man, jon favreau, robert downey jr., gwyneth paltrow, jeff bridges
28/05/2008
Décès de Sydney Pollack
Le réalisateur-acteur-producteur Sydney Pollack est décédé d'un cancer ce lundi 26 mai à l'âge 73 ans. Suite à sa maladie, il avait du abandonner en août 2007 le tournage d'un téléfilm ("Recount") sur l'élection présidentielle américaine controversée de 2000. En 1985, il obtint 2 oscars (meilleur film, meilleur réalisateur) pour "Out of Africa". Réalisateur engagé, il tourna une quinzaine de films pour le grand écran. Sa dernière réalisation en 2005 fut un documentaire (Esquisses de Frank Gehry, 2005). Comme acteur, il participa l'an passé à Michael Clayton de Tony Gilroy et cette année à Leatherheads ("Jeux de dupes") de George Clooney. Il était marié et père de trois enfants.
12:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sydney pollack
27/05/2008
L'avocat de la terreur
Plus qu'une biographie de Jacques Verges, ce documentaire explosif de Barbet Schroder est une histoire du terrorisme international qui épouse une période (années 50-80) particulièrement marquée par les bouillonements idéologiques. Fils d'un père réunionnais et d'une mère vietnamiène, Jacques Vergès est né "colonisé" comme le dira un journaliste dans ce documentaire. Le très controversé avocat français (et fort détesté par certains) est connu pour avoir "défendu des causes indéfendables". Son premier procès médiatisé débute en Algérie, encore colonisée par la France, lorsqu'il prend la défense de Djamilah Bouhired, condamnée à mort mais finalement graciée. Il défendra ensuite le FLN, Carlos, Magdalena Kopp, Anis Naccache... et bien d'autres (pour ne citer que ceux-là : Milosevic, Omar Bongo, Kieu Samphan, Tarek Aziz, Bernard Bonnet...) dont le tortionnaire nazi Klaus Barbie (décédé en prison en 1991).
De 1970 à 1978, Verges disparaît et on ne sait toujours pas où il se trouvait : Cambodge ? (il était proche de Pol Pot), Chine ? Vietnam ? URSS ? Liban ? Difficile de savoir. Vergès entretient toujours le mystère. On sait que durant sa disparition, les mouvements palestiniens de libération (FPLP, FDLP) montent en puissance et Verges avait défendu des membres de ces organisations. L'avocat de la terreur est un documentaire-thriller puissant, riche en instructions et déroutant de par les connexions invraisemblables qu'il met en lumière. Minuscule défaut : le docu diverge par moments du sujet principal pour s'égarer dans des détails secondaires (comme par exemple lorsque le cas Wadi Haddad est abordé pendant 20 minutes). Mais l'essentiel est là. Schroeder distille à la fois une double reflexion sur un personnage énigmatique et complexe, et une époque riche en jalonnements politiques et idéologiques, à laquelle il est intimement lié. Un documentaire précieux, fort justement récompensé à la dernière cérémonie des Césars. J N
L'avocat de la terreur (Barbet Schroeder, France, 2007, 145 min)
- Sélection officielle - Un certain regard - Festival de Cannes 2007.
- Meilleur documentaire - Césars 2008.
- Meilleur documentaire - Etoiles d'or 2008.
- Présenté - Festival de Londres 2007.
- Présenté - Festival de Toronto 2007.
- Présenté - Festival de San Sebastian 2007.
- Présenté - Festival de Vancouver 2007.
- Présenté - Festival de Rotterdam 2008.
12:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'avocat de la terreur, barbet schroeder, jacques verges, carlos, klaus barbie