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25/09/2008

Mirrors

18970166.jpgLes films de maisons (ou autre lieu) hantées sont des exercices cinématographiques assez délicats, on le sait bien. Ici, il s'agit d'une grande galerie commerciale qui brûlée 5 ans auparavant, est désormais à l'état d'abandon. Ancien flic, Ben Carson y travaille comme veilleur de nuit. Tout semble plus ou moins normal mis à part les innombrables miroirs géants qui semblent avoir survécu à l'incendie. Carson se rent très vite compte que ces derniers renferment un secret qui pourrait coûter la vie à sa famille et à lui-même... Connu pour ses films à tension (Haute tension, 03 ; La colline a des yeux, 06), le jeune et talentueux réalisateur français Alexandre Aja (désormais courtisé par Hollywood) réussit dans le genre un film correct. Si le scénario à rebondissements n'a rien de particulier et l'intrigue rien d'innovant (du déja vu dans Silent Hill), le tout demeure plus ou moins réussi, atmosphère cauchemardesque, quelques frissons, deux scènes gore de chez gore (celle de la machoire va être horrifiquement culte) et un Kiefer Sutherland tout en angoisse. Moyen.

Mirrors (Alexandre Aja, USA, 2008, 110 mins).    Avec Kiefer Sutherland, Paula Patton, Amy Smart, Mary Beth Peil, Jason Flemyng.

01/09/2008

The Dark Knight

dark knight.jpgPar rapport au premier volet (1) qui tenait la route mais était peut-être un peu trop "grand public", Christopher Nolan a proposé ici (et c'est une bonne chose) un film plus sombre, qui colle plus à l'atmosphère qui règne autour de Batman. Notons au passage également l'éviction de Katie Holmes (piètre actrice dans le premier opus) au profit de Maggie Gyllenhaal. Mais ce qu'il faut retenir au delà d'un bon film d'action au scénario plus que convaincant est que le réalisateur de Memento a réussi à revisiter le genre classique de film de super-héros (souvent des ratages) en élargissant l'intrigue à de nombreux thèmes : corruption policière, conflits d'intérêts, obsession sécuritaire... Par contre, l'intrigue, aux ramifications interminables, conjuguée à une durée un peu trop longue (02h30), est très fatiguante. Mais bon, ça a le mérite d'être honnête puisque annoncé dès la première séquence d'un braquage de banque chaotique. Enfin, saluons la performance exceptionnelle dans le rôle du joker du défunt Heath Ledger.

The Dark Knight (Christopher Nolan, USA, 2008, 147 mins).    Avec Christian Bale, Heath Ledger, Aaron Eckhart, Michael Cane, Gary Oldman, Maggie Gyllenhaal, Morgan Freeman.

 

(1) Batman begins (2005).

17/08/2008

Gomorra

18957813.jpgNaples et sa région. Une journée "ordinaire". Deux ados qui se prennent pour le Parrain, un notaire véreux, une carrière abandonnée où se déversent des déchets toxiques, traffic de drogue et d'armes, lutte intestine entre clans rivaux... A travers plusieurs récits intimement liés, Matteo Garrone (Grand Prix au dernier Festival de Cannes) dépeint l'univers imptoyable de la Camorra, la tristement célèbre mafia napolitaine et en dénonce les rouages. Le film est adapté du roman éponyme de Roberto Saviano, écrivain et journaliste italien. Son livre s'appuie principalement sur les témoignages d'anciens camorristes qui collaborent désormais avec la justice. Menacé de mort, Saviano est désormais sous protection policière 24 heures sur 24. Dans ce monde régi par la violence, nul n'est épargné : entrepreneurs, politiciens, chômeurs, adolescents, femmes au foyer... Sans concession ni complaisance, le réalisateur parvient à l'aide d'une caméra nerveuse - où les plans séquence et les plans rapprochés sont constants - à dénoncer le cercle vicieux de la mafia, tout en se passant d'user des ficelles habituelles du cinéma de mafia. Ultra-réaliste et percutant, Gomorra est l'une des meilleures choses qui soit arrivé au cinéma cette année. Avec des films comme A casa nostra, Le caïman et Gomorra bien entendu, le nouveau cinéma italien poursuit sa dénonciation d'une Italie grangrénée par la corruption et la violence. 

Gomorra (Matteo Garrone, Italie, 2008, 135 mins).    Avec Salvatore Abruzzese, Maria Nazionale, Toni Servillo, Carmine Paternoster, Salvatore Cantalupo.

- Grand Prix - Festival de Cannes 2008.

- En compétition (Palme d'or) - Festival de Cannes 2008.

10/08/2008

Valse avec Bachir

18947036.jpgLe réalisateur israélien Ari Folman revient dans cette autobiographie sous forme d'animation sur un événement sanglant de la guerre civile au Liban (1975-1990), survenu en 1982. En représailles à l'assassiant de Bachir Gemayel, les milices phalangistes, aidées par l'armée israélienne pénétrèrent dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila et massacrèrent environ 3000 personnes (les chiffres varient selon les estimations, de 1000 à 5000). Présent avec Tsahal au Liban, Folman affirme avoir eu une sorte de traumatisme après le départ de Tsahal. Il a perdu la mémoire et ne se souvient plus de rien. Il part donc questionner ses anciens compagnons de l'armée. Que s'est-il donc réellement passé cette nuit du 16 septembre 1982 ? Et quel est le dégré de responsabilité de l'armée israélienne ? Si les témoignages et archives ont montré que Tsahal a clairement couvert les milices phalangistes qui entrèrent et dévastèrent tout (hommes, femmes, enfants) sur leur passage, cette version n'est pas expréssement stipulée dans le film. La responsabilité de Tsahal est nuancée : si des images en animation de fusées éclairantes lancées par les soldats israéliens reviennent en leitmotiv, les témoignages d'anciens militaires affirment par contre que ces derniers n'étaient au courant de rien. D'aucuns (libanais en l'occurence) s'en plaindront. Mais faut-il vraiment s'en étonner ? Car les témoignages récoltés par Folman sont finalement à l'image de la position officielle israélienne. L'Etat hébreu a toujours nié avoir eu une responsabilité directe dans le massacre de Sabra et Chatila quand bien même les faits prouvent le contraire (d'ailleurs Ariel Sharon, ministre de la défense à l'époque, avait du démissionner en raison du scandale). Et il ne faut pas oublier que le réalisateur est israélien. Valse avec Bachir est un film orienté avant tout vers un public israélien. Mais ce qu'il convient de souligner est que c'est un film très personnel, où le réalisateur cherche avant tout à exorciser ses démons. Sans doute, revenir sur un acte aussi barbare que "Sabra et Chatila" par le biais de l'animation est un pari fort osé. Et l'adjonction à ce schéma d'un twist final plus que poignant (le mot est faible) est une idée brillante. J N

Valse avec Bachir (Ari Folman, Israël, 2008, 90 min).     Avec (voix) Ari Folman, Ori Sivan, Ronny Dayag, Shmuel Frenkel.

- En compétition (Palme d'or) - Festival de Cannes 2008.

- 1 nomination (Meilleur film de langue étrangère) - Oscars 2009.

- Meilleur film de langue étrangère - Golden Globe 2009.

- Meilleur film étranger - Césars 2009.

- Meilleure musique (Max Richter) - European Film Awards 2008.

- Meilleur film - Israel Awards 2008.

- 4 nominations - Annie Awards 2009.

- 2 nominations - BAFTA Awards 2009.

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25/06/2008

Forgetting Sarah Marshall

MV5BMTYzODgzMjAyM15BMl5BanBnXkFtZTcwMTI3NzI2MQ@@__V1__SX94_SY140_.jpgOn retrouve ici ("Sans Sarah, rien ne va") à peu près le même casting de l'étonnant Knocked-up ("En cloque mode d'emploi"), sorti l'an passé. L'histoire rappelle aussi curieusement Along came Polly (2004). Peter (Jason Segel), compositeur en mal d'idées est casée depuis 5 ans avec la célèbre actrice Sarah Marshall qui tourne dans une série policière à grand public. Ils coulent des jours heureux jusqu'au jour où elle le quitte. Déprimé, anéanti, celui-ci décide d'aller en vacances à Hawaï pour se changer les idées. Problème : Sarah débarque dans le même hôtel avec son nouveau copain, le chanteur de pop et bellâtre Aldous Snow... Le cauchemar continue ? Pas si sûr... Plus subtile et intelligente que Along came Polly, cette comédie sentimentale s'est avérée être un film drôle et agréable à regarder. Environ deux heures de bonheur que nous avons beaucoup appréciées.

Forgetting Sarah Marshall (Nick Stoller, USA, 2008, 112 mins).   Avec Jason Segel, Kristen Bell, Mila Kunis, Russell Brand, Bill Hader.