11/06/2014
TURN
Battle for America
Ce nouveau drame signé AMC tombe à point nommé. L'excellente chaîne câblée (que nous classons en n° 2 au niveau des séries, après l’indétrônable HBO) est orpheline du cultissime Breaking Bad (terminus en 2013 après cinq saisons déroutantes) (1) et de ses deux autres séries phares, The Walking Dead et Mad Men, qui ne reprendront respectivement qu'en octobre prochain et en 2015 (2). Elle a par ailleurs perdu l'an passé Low Winter Sun (stoppée après une saison), et The Killing (stoppée puis "reprise" par Netflix pour une 4ème et ultime saison). Quant aux prochaines Knifeman et Galyntine, elles ne sont prévues que pour 2015 (3).
Par conséquent, que demander de mieux qu'une série historique sur la Guerre d'indépendance des Etats-Unis (1776-1883), avec ses personnages complexes et ses nœuds d'intrigue ? L'histoire débute à Setauket, une commune de Long Island (État de New-York), en 1776, à un moment où la Guerre d'indépendance entre Américains et troupes britanniques fait rage. Abraham Woodhull et ses compagnies vivent de plus en plus mal ce qui est vu comme du colonialisme britannique pur et dur. Ces protagonistes seront à l'origine de la création en 1778 du Culper Ring, un réseau d'espionnage sanctionné par Georges Washington en personne et chargé de récolter des informations sur les activités des troupes britanniques qui à ce moment-là occupent la ville de New-York.
Après que les deux premiers épisodes aient installés l'atmosphère et les principaux protagonistes, l'histoire se développe tranquillement, avec ses enchevêtrements d'intrigues, accompagnés comme souvent de coups de théâtres. Point de héros ici et encore moins de bons et de mauvais, mais simplement des êtres cherchant chacun sa place dans un monde en renouvellement. Décors et costumes soignés participent d'un réalisme remarquable et à l'instar de Gangs of New York (Martin Scorsese, 2002), cette série dépeint avec acuité la brutalité avec laquelle s'est construite cette Amérique moderne.
A l'instar de HBO, les séries d'AMC (Breaking bad, Hell on Wheels, The Walking Dead...etc) sont lentes. Celle-ci ne déroge pas à la règle. Vu la lenteur de l'articulation du scénario (une première saison qui pourrait être intitulée "Aux origines du premier cercle d'espions américain"), la série devrait s'étaler sur plusieurs saisons. On attend la suite avec impatience. Jihad Naoufal
TURN (AMC / 2014 / 10 épisodes de 42 min / 6 avril - 8 juin)
Créateurs : Craig Silverstein.
Cast : Jamie Bell, Daniel Henshall, Seth Numrich, Samuel Roukin, Heather Lind, Burn Gorman, JJ Field, Michael Gaston.
(1) Le spin-off Better Call Saul débutera en novembre 2014.
(2) La saison 4 de Hell on Wheels débutera pour sa part le 2 août prochain.
(3) A noter que vient de débuter le drame Halt and Catch Fire (1 épisode diffusé).
16:20 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : turn, amc, jamie bell, culper ring, etats-unis, amérique, espionnage, daniel henshall, michael gaston, heather lind, craig silverstein
07/04/2014
Black Sails
ou la permanence du thème de la piraterie...
La dernière série en date de la chaîne Starz (Spartacus, Magic City, Boss, Da Vinci's Demons) relate les aventures du capitaine Flint et de sa bande de flibustiers vingt ans avant L’Ile au trésor, le roman culte de Robert Louis Stevenson, durant l'âge d'or de la piraterie (grosso modo entre 1650 et 1730). Si Flint est un personnage fictif, il côtoie toutefois des personnages ayant réellement existé comme le ténébreux Charles Vane, Anne Bony, et John Rackham, tous pirates de leur métier. On retrouve également comme protagoniste essentiel le futur John Silver de Stevenson qui n'est encore que moussaillon ici. Il convient de comprendre cette série à travers plusieurs paramètres. Explication.
Une thématique populaire
Thème populaire, la piraterie est logiquement déclinée en série (les fans de piraterie et de narration longue et lente seront ravis), après qu'elle l'ait été dans un nombre incalculables de longs-métrages, les derniers en date étant la saga Pirates of the Caribbean (1) de Gore Verbinski (3 films réalisés entre 2003 et 2007). L'île au trésor a par ailleurs eu droit à toutes sortes d'adaptations : plus d'une dizaine de longs-métrages, une série animée japonaise au titre éponyme (1978), une vingtaine de bandes dessinées dont l'excellente Long John Silver (2), des jeux vidéos...etc, ce qui en dit long sur l'impact de ce roman qui n'en finit pas d'influencer l'imaginaire collectif. Par ailleurs, la piraterie moderne, très présente du côté de la Corne de l'Afrique, a eu droit en 2013 à deux excellents films (3).
Made in Starz
Principale concurrente des chaînes HBO et Showtime (4), Starz reprend les mêmes structures façonnant ses séries précédentes : ses héros immoraux, le côté démonstratif, sa fine reconstitution historique (ici, l'ambiance régnant dans l'univers de la navigation, dans Spartacus, celle des gladiateurs, dans Da Vinci's Demons, celle de la République florentine), un héros espiègle (John Silver effarant de ressemblance psychologique avec le personnage campant Léonard de Vinci), et surtout cette tonalité à la fois légère et grave, marque de fabrique de Starz (Magic City, Da Vinci's Demons), qui est en fait un croisement entre celles justement de HBO et Showtime. Le mélange entre réalité et fiction est d'ailleurs de mise dans Black Sails et Da Vinci's Demons (5). Comme quoi, les séries d'une même chaîne possèdent les mêmes "patterns".
Nouvelle vague de séries
Black Sails s'inscrit dans cette nouvelle vague de séries américaines. Celles-ci constituant encore et toujours un business qui fonctionne à plein régime, leur renouvellement s'avère nécessaire, faute de devoir répéter des thématiques éculées qui engendreraient nécessairement une perte d'audience, synonyme de manque à gagner. Cette nouvelle vague se décline en fait en quatre catégories :
- des séries traitant de thèmes précis déjà traités au cinéma : c'est ainsi que Masters of Sex (Showtime) reprend la thématique du film Kinsey (2005), The Following (Fox) (6), celle de Seven (1995), la future Salem (WGN, diffusion à partir du 21 avril prochain) (7), celle de The Crucible (1996). Les exemples sont nombreux et même la britannique BBC s'y met, Peaky Blinders (8) reprenant dans un contexte différent la thématique développée dans Gangs of New York (2002).
- des séries déclinant carrément un film en série, en préservant ou pas le titre original : Mob City (TNT) (9) développe ce qui a été esquissé dans Gangster Squad (2012), alors que FX déclinera à partir du 15 avril prochain Fargo, le film culte des frères Coen, en préservant le même titre (10), que CBS adaptera à partir du 24 avril la comédie Bad Teacher (2011) (11), et que SyFy vient de commander une adaptation de 12 Monkeys (1995) (12). Quant à Stargate, la déclinaison en série a déjà été effectuée il y a bien longtemps (1997-2007).
- des préquels : comme Bates Motel (A & E) (13), autrement dit "aux origines de Psycho", ou Black Sails, qui rentre donc dans cette catégorie.
- des adaptations de séries européennes (signe d'une panne d'idées chez les américains ?) : The Killing (AMC, 2011-2014), adaptation de la série danoise Forbrydelsen (2007-2012), et The Bridge (FX, 2013), adaptation de la série suédo-danoise Bron (2011-2013).
Black Sails en question
Difficile de se faire une opinion tranchée. Première constatation : si la série avait pour ambition de renouveler le genre, c'est chose ratée. Le mélange action/aventure et histoires de personnages à moralité floue n'a rien d'innovant et constitue depuis belle lurette la pierre angulaire de très nombreuses séries (notamment chez HBO et AMC). Pour une série subversive et traitant le thème des écumeurs de mer, se pencher sur la série Vikings (History) sera bien plus instructif. Solide de par ses décors (belle reconstitution de la ville de Nassau, plaque tournante de la piraterie), son casting, et ses dialogues, elle est finalement classique de par sa structure : narration (trop) lente (il ne se passe pas grand chose encore) conjuguée à des scènes de castagne. Dans cette optique, les combats maritimes sont forts réalistes. La dimension la plus intéressante en fait est le traitement des relations entre les très nombreux protagonistes, ou comment coopérer dans un monde où les intérêts sont égoïstes et où chacun veut sa part du gâteau, et d'autre part de la mise en place d'une expédition maritime dont les contours sont bien plus complexes qu'on ne l'aurait cru. Il faudra toutefois attendre la saison 2 pour se faire une opinion plus prononcée car 8 épisodes (mot d'ordre chez Starz), c'est court, et point d'addiction pour le moment. Jihad Naoufal.
Black Sails (Starz / 25 janvier - 15 mars 2014 / 8 épisodes de 60 minutes)
Créateurs : Robert Levine, Jonathan E. Steinberg.
Avec Toby Sephens, Luke Arnold, Hannah New, Zach McGowan, Toby Schmitz, Mark Ryan, Hakeem Kae-Kazim, Tom Hopper, Clara Paget.
(1) Qui a elle-même eu droit à deux parodies pornographiques... : Pirates (2005) et sa suite Pirates II: Stagnetti's Revenge (2008), plus gros budget de l'histoire de la pornographie.
(2) http://www.dargaud.com/long-john-silver
(3) http://eklektik.hautetfort.com/archive/2013/12/04/captain-philips-kapringen-5238026.html
(4) Ce sont d'ailleurs les trois chaînes cablées américaines qui montrent une nudité explicite.
(5) Les bandes sons de ces deux séries sont à créditer au même Bear McReary, compositeur spécialisé es series.
(6) http://eklektik.hautetfort.com/archive/2013/03/29/the-following.html
(7) http://www.imdb.com/title/tt2963254/?ref_=fn_al_tt_1
(8) http://eklektik.hautetfort.com/archive/2013/11/10/peaky-blinders-5217909.html
(9) http://eklektik.hautetfort.com/archive/2014/02/05/mob-city-5290725.html
(10) http://www.imdb.com/title/tt2802850/?ref_=ttep_ep_tt
(11) http://itstvnews.com/2014/02/14/la-comedie-bad-teacher-et-la-suite-de-unforgettable-en-avril-sur-cbs/
(12) http://itstvnews.com/2014/04/05/syfy-commande-ladaptation-de-larmee-des-12-singes/
(13) http://eklektik.hautetfort.com/archive/2014/02/15/bates-motel-5298941.html
13:36 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : starz, black sails, piraterie, pirates, series us, robert louis stevenson
25/03/2014
Intelligence
La perspective de voir Josh Holloway tenir le rôle principal d'une série axée sur le thème de la cybernétique était alléchante à la base. D'autant plus que le fameux Sawyer (et son inoubliable panoplie de surnoms balancés à chaque dialogue) de la série Lost (2004-2010) n'était plus apparu dans un rôle d'envergure depuis cette dernière. Le problème est qu'on se trouve chez CBS, où décors et personnages sont toujours on ne peut plus proprets, témoin les avocats de The Good Wife ou les détectives de The Mentalist. On reprend donc ici les mêmes patterns pour une série (trop) conventionnelle. Gabriel Vaughn (Holloway) campe un agent high-tech, travaillant pour le "cyber-command" et muni d'une puce électronique implantée dans son cerveau et lui permettant d'avoir accès à l'intégralité du réseau (internet, téléphonie, satellite...). Comme il est le seul du genre à posséder cette capacité, on lui colle comme ange gardien un agent du secret service. Comme dans Person of Interest (toujours chez CBS), cette agente (Meghan Ory) est un peu trop infaillible. Et comme il s'agit ici de lutte contre le terrorisme, on reprend les mêmes ennemis de l'Amérique, vus tellement de fois dans la série 24, soit les chinois (épisodes 1 et 3) et les arabes (épisodes 2 et 4). Et lorsqu'il y a léger changement, il s'agit des barons de la drogue mexicains (ep 5), des activités illicites du complexe militaro-industriel US (ep 6), ou encore d'armes bactériologiques (ep 7 - thème traité ô combien de fois dans Fringe).... Bien pensante et très carrée, la série conviendra parfaitement à l'américain moyen. Pour nous, elle est trop prétentieuse et pas assez "intelligente" pour emporter l'adhésion. Jihad Naoufal
Intelligence (CBS / 7 janvier-31 mars 2014 / 13 épisodes de 43 min)
Créateur : Michael Seitzman.
Avec Josh Holloway, Meghan Ory, John Billingsley, Marg Helgenberger, Lance Riddick.
13:27 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : intelligence, cbs, josh holloway, meghan ory, lance riddick
18/02/2014
Bates Motel
Curieuse que cette histoire à l'ambiance délétère, produite par A & E (The Beast, The Glades) et diffusée au printemps 2013. C'est une sorte de préquel à Psycho (1960), le film le plus culte d'Alfred Hitchcock, puisqu'elle explore la relation entre Norman Bates (Freddie Highmore), futur tueur en série, et sa mère Norma (Vera Farmiga). Malgré trois suites (1) et un remake (2), il semblerait que l'engouement pour le film qui influença toutes les productions futures liées au thème de la schizophrénie (3) ne s'est toujours pas tari. Première constatation - regrettable à notre sens -, l'action se déroule actuellement alors qu'elle aurait du être située à l'époque du film, c'est-à-dire les années 50. Problème de financement ? Besoins scénaristiques ? Quoi qu'il en soit, cela entraîne un manque criant d'authenticité. Deuxième constat : la série est franchement trop lente. Dans un sens, cela est logique. Si les premiers épisodes ont pour objectif d'installer l'atmosphère lugubre et d'introduire la psychologie des personnages principaux, la suite se doit d'être égale, afin de ne pas créer de déséquilibre au niveau de la trame. Par ailleurs le personnage de Norman Bates (un ado de 17 ans, timoré) ne peut se transformer rapidement. C'est en fait l'adjonction de cette lenteur au fait que nous connaissons la suite (Bates deviendra un serial killer) qui fait que nous n'adhérons pas vraiment. Il reste toutefois deux choses à retenir de cette version light d'American Horror Story : une relation mère-fils complexe, à la limite de l'inceste, bien traitée, et la performance sidérante de Vera Farmiga (The Departed). Est-ce suffisant pour avoir envie de continuer ? Pas à notre sens. La série a quand même enregistré un taux d'audience assez élevé, vu qu'elle a été renouvelée pour un seconde saison qui sera diffusée à partir du 3 mars prochain. Jihad Naoufal
BATES MOTEL
(A & E / 2013 / saison 1 / 10 épisodes de 43 min)
Créateur : Anthony Cipriano
Avec Freddie Highmore, Vera Farmiga, Max Thieriot, Nestor Carbonell, Nicola Peltz, Mike Vogel, Olivia Cooke
- 1 nomination (Vera Farmiga - Meilleur actrice) - Primetime Emmy Awards 2013
(1) Psycho II (Richard Franklin, 1983), Psycho III (Anthony Perkins, 1986), Psycho IV: The Beginning (Mick Garris, 1990).
(2) Portant le même titre et réalisé par Gus Van Sant en 1998.
(3) Voir la liste des productions liées à ce thème sur le lien suivant :
http://www.imdb.com/list/0W7FQKnTiGQ/
12:00 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bates motel, vera farmiga, alfred hichcock, freddie highmore, max thieriot, nestor carbonell, mike vogel, a & e
17/02/2014
Mob City
Produite l'an passé et diffusée en décembre par la chaîne câblée TNT (Falling Skies), Mob City plonge dans le Los Angeles mafieux des années 40 et revient sur l'entreprise du célèbre commissaire de police William Parker qui mit en place une "special task force" afin de nettoyer une police locale gangrenée par la corruption, et faire tomber l'empire du redoutable caïd local Mickey Cohen. Soit un remake "allongé" du long-métrage Gangster Squad (2012). La différence est que ce film, médiocre, comprenant surtout des scènes de fusillade spectaculaires et fort peu de dialogues constructifs, n'avait pas vraiment de scénario. Mob City justement en avait un, grâce à un Frank Darabont (créateur de la série) dont les talents aussi bien de réalisateur (The Shawshank Redemption, 1994 ; The Mist, 2007) que de scénariste (The Walking Dead saisons 1 et 2) ne sont plus à prouver.
Lente, la trame examine les relations entre la pègre et les forces de l'ordre et stigmatise à quel point la ligne qui sépare le légal et l'illégal peut être ténue. La perspective d'une nouvelle série liée aux gangsters US n'était pas particulièrement alléchante au départ, tant le thème fut traité, à la télé comme sur grand écran. Mais si la côte est (New-York, Chicago, Atlantic City, New Jersey) fut (trop) souvent privilégiée, son penchant à l'ouest a été largement sous-exploité pour la période en question (années 1920-1940). D'où un premier intérêt. Mais c'est surtout deux autres caractéristiques essentielles qui font de Mob City une bonne série : un scénario ultra-solide où les sous-intrigues font jeu égal avec l'intrigue principale, et un casting brillant, soit John Bernthal (The Walking Dead), qui n'en finit plus de monter (photo ci-dessous), Milo Ventimiglia (Heroes), Neal McDonough (Band of Brothers), Robert Knepper (Prison Break), Gregory Itzin (24), et Edward Burns (dans le rôle de Bugsy Siegel).
Hélas, cette adaptation du livre de John Buntin, L.A Noir: The struggle for the Soul of America's Most Seductive City, ne sera pas reconduite pour une deuxième saison. La première raison est certainement un taux d'audience insuffisant (1). La seconde serait un litige entre les producteurs et Darabont (la série a coûté cher). Ce dernier s'était déjà brouillé avec la production de The Walking Dead, ce qui l'avait évincé de la troisième saison. C'est dommage car même si elle ne possède pas l'envergure des bijoux de HBO, The Sopranos et Boardwalk Empire (difficile d'égaler ces deux-là), Mob City est une réussite. Jihad Naoufal
MOB CITY (TNT / 4-18 décembre 2013 / 6 épisodes de 43 min)
Créateur : Frank Darabont
Avec John Berntal, Milo Ventimiglia, Neal McDonough, Alexa Davalos, Gregory Itzin, Jeffrey DeMunn, Robert Knepper, Edward Burns, Jeremy Luke.
(1) http://itstvnews.com/2013/12/06/audiences-us-mob-city-decoit/
12:00 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mob city, tnt, frank darabont, john bernthal, milo ventimiglia, neal mcdonough, alexa davalos, gregory itzin, jeffrey demunn, robert knepper, edward burns, jeremy luke