17/08/2018
Basilisk
Retour aux affaires. L'été nous permet de visionner à nouveau des séries que nous n'avions pas eu le temps de voir précédemment. En l'an 1614, deux clans de ninjas rivaux - Iga et Koga - sont sommés d'envoyer chacun 10 membres devant s'affronter à mort, le dernier survivant devenant le prochain shogun et permettant à son clan de gouverner pour les 1000 prochaines années. Petit problème : Gennosuke du clan Koga et Oboro (Iga) sont follement amoureux... Alors que les premiers combats de cette série qui démarre en trombe pouvaient faire penser à une trame linéaire et à un scénario manichéen, nous avons eu l'agréable surprise de constater qu'il ne s'agissait pas de cela. En effet, point de bons et de mauvais ici mais des protagonistes cherchant simplement à sauvegarder leurs intérêts. Les membres des deux clans ont d'ailleurs pour dénominateur commun une perversion et un sadisme dans le combat inouïs et semblent véritablement jouir lorsqu'ils infligent la mort. Contrairement à ce qu'on voit souvent, les combats ne sont pas interminables et finissent même assez vite (très spectaculaires par ailleurs). Si ces combats rythment ce Romeo et Juliette version animation japonaise, les scénaristes ont toutefois pris la peine de travailler en profondeur des personnages complexes, à la moralité floue. Les nombreux flashbacks apportent également un plus, permettant de comprendre les enjeux de manière globale. Enfin, le character design est d'une grande qualité. Petit bémol : le dénouement est prévisible dès le départ (mais comment éviter cela ?). La série a eu droit à une suite, réalisée par le studio Seven Arcs Pictures et diffusée à partir de janvier 2018. J. N
BASILISK
(24 épisodes de 24 min)
Diffusion : avril-juin 2005
Studio : Gonzo
Réalisateur : Fuminori Kizaki
Scénariste : Yasayuki Mutô
16:02 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : basilisk, gonzo, japon, japon féodal, roméo et juliette
29/03/2018
The Vietnam War
Si les fictions sur cette célébrissime guerre des temps de la guerre froide (1947-1989) - conflit extérieur et indirect le plus meurtrier pour les Etats-Unis - sont légion (essentiellement américaines, voir plus bas), aucun documentaire de grande envergure n'avait jusqu'ici traité ce conflit qui remettait en cause pour la première fois le mythe de la superpuissance américaine (victoire militaire mais défaite politique). Preuve que ce conflit qui impacta énormément les sociétés américaine et vietnamienne est encore sujet à des débats passionnés, cette série-documentaire de 16h30 (rien que ça), divisée en 10 épisodes.
Immersif et incisif, le documentaire raconte donc cette guerre, de ses débuts - fin de la Guerre d'Indochine et débâcle française (1954) - jusqu'à sa fin. Sa force principale est d'avoir adjoint aux images d'archives les témoignages de 79 personnes (soldats américains, soldats vietnamiens des deux camps sud et nord, civils, journalistes, écrivains, hommes politiques...etc). Avec autant de points de vue différents, difficile de faire plus objectif. A cela, il faut ajouter que forme narrative ainsi que la mise en scène viscérale nous plonge dans le conflit comme si nous y étions. Il s'agit ici d'un matériau indispensable (qui a mis 10 ans à se concrétiser...) pour comprendre de manière globale les ressorts du conflit le plus célèbre du XXème siècle après les deux guerres mondiales. J N
THE VIETNAM WAR (PBS, 2017)
[Dix épisodes diffusés entre les 18 et 28 septembre 2017]
Scénariste : Geoffrey C. Ward.
Réalisateurs : Ken Burns, Lynn Novick
Narrateur : Peter Coyote.
SUR LA GUERRE DU VIETNAM
Films
The Green Berets (Ray Kellog, John Wayne, 1968), The Deer Hunter (Michael Cimino, 1978), Go tell the Spartans (Ted Post, 1978), Coming Home (Hal Ashby, 1978), Apocalypse now (Ridley Scott, 1979), Uncommon Valor (Ted Kotcheff, 1983), Birdy (Alan Parker, 1984), Missing in action (Joseph Zito, 1984), House (Steve Miner, 1985), Platoon (Oliver Stone, 1986), Good morning, Vietnam (Barry Levinson, 1987), Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987), Gardens of Stone (Francis Ford Coppola, 1987), Hamburger Hill (John Irvin, 1987), Eastern Condors (Sammo Kam-Bo Hung, 1987), Casualties of War (Brian de Palma, 1989), Born on the Fourth of July (Oliver Stone, 1989), Jabob's Ladder (Adrian Lyne, 1990), Bullet in the head (John Woo, 1990), Flight of the Intruder (John Milius, 1991), Heaven and Earth (Oliver Stone, 1993), Tigerland (Joel Schumacher, 2000), We were soldiers (Randall Wallace, 2002), Rescue Dawn (Werner Herzog, 2006), Tunnel Rats (Uwe Boll, 2008).
Série
Tour of Duty (CBS, 1987-1990)
Documentaires
- Loin du Vietnam (1967)
- In the Year of the Pig (Emile de Antonio, 1968)
- Winter Soldier (1972)
- Les âmes errantes (Boris Lojkine, 2005)
20:39 Publié dans Documentaire, Series | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vietnam, guerre du vietnam, guerre d'indochine, etats-unis, indochine, peter coyote, the vietnam war, pbs, geoffrey c. ward, ken burns, lynn novick
08/01/2018
Golden Globe 2018
Palmarès de la 75ème cérémonie des Golden Globe, tenue le dimanche 7 janvier 2018 :
CINEMA
Meilleur film dramatique : Three billboards outside Ebbing, Missouri (Martin McDonagh).
Meilleur réalisateur : Guillermo del Toro (The Shape of Water).
Meilleure actrice dans un film dramatique : Frances McDormand (Three billboards outside Ebbing, Missouri).
Meilleur acteur dans un film dramatique : Gary Oldman (Darkest Hour).
Meilleur film comique ou musical : Lady Bird (Greta Gerwig).
Meilleure actrice - comédie/musical : Saoirse Ronan (Lady Bird).
Meilleur acteur - comédie/musical : James Franco (The Disaster Artist).
Meilleure actrice dans un second rôle : Allison Janney (I, Tonya).
Meilleur acteur dans un second rôle : Sam Rockwell (Three billboards outside Ebbing, Missouri).
Meilleur scénario : Martin McDonagh (Three billboards outside Ebbing, Missouri).
Meilleur film etranger : In the Fade (Fatih Akin).
Meilleure musique : Alexandre Desplat (The Shape of Water).
Meilleure chanson : This is me (The Greatest Showman).
Meilleure film d'animation : Coco (Lee Unkrich, Adrian Molina).
TELEVISION
Meilleure mini-série ou meilleur mini-film : Big Little Lies (HBO).
Meilleure série télévisée dramatique : The Handmaid's Tale (Hulu).
Meilleure série musicale/comique : The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon)
Meilleure actrice dans une sérié dramatique : Elisabeth Moss (The Handmaid's Tale).
Meilleur acteur dans une série dramatique : Sterling K. Brown (This is Us).
Meilleure actrice dans une série musicale/comique : Rachel Brosnahan (The Marvelous Mrs. Maisel).
Meilleur acteur dans une série musicale/comique : Aziz Ansari (Master of None).
Meilleure actrice dans une mini-série : Nicole Kidman (Big Little Lies).
Meilleur acteur dans une mini-série : Ewan McGregor (Fargo).
Meilleur acteur dans un second rôle (série, mini-série ou TV) : Alexander Skarsgard (Big Little Lies).
Meilleure actrice dans un second rôle (série, mini-série ou TV) : Laura Dern (Big Little Lies).
11:39 Publié dans Film, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : golden globe, golden globe 2018, elisabeth moss, three billboards outside ebbing missouri, gary oldman, james franco, frances mcdormand, in the fade, big little lies, the handmaid's tale, nicole kidman
07/01/2018
Godless
On s'était justement étonné qu'un thème aussi popularisé au cinéma que le western l'ait été si peu sur le petit écran version séries modernes. En effet, mis à part les excellents Deadwood (HBO, 2004-2006), Hell on Wheels (AMC, 2011-2016) et Westworld (également HBO, en cours depuis fin 2016), rien à se mettre sous la dent alors qu'au cinéma, le thème est déjà saturé (1). C'est chose fait avec le déjà célèbre Netflix qui prend un malin plaisir à réinventer, copier ou reformuler (c'est selon) les thèmes/recettes développées par des chaînes de TV US, voire à fusionner les structures de série de ces différentes chaînes (notamment HBO, AMC, Showtime et Starz) puis à balancer le Jour J l'intégralité des épisodes de la série en question (2).
Soit le Far West fin XIXème siècle et un certain Frank Griffin (excellent Jeff Daniels), desperado sans pitié traquant sans merci son ex-associé Roy Good. Celui-ci se retrouve par hasard à La Belle, un patelin géré exclusivement par des femmes... Il y a bientôt dix ans, nous affirmions dans nos commentaires sur Appaloosa (2008) et 3:10 to Yuma (2007) qu'il n'est pas absolument nécessaire d'innover pour faire un bon western. C'est ce que réussit Godless avec son atmosphère délétère, son scénario bien ficelé et ses personnages complexes. Produite par Steven Soderbergh, créée et réalisée par Scott Frank, Godless réalise tout de même une touche d'innovation en proposant une mini-série western d'un point de vue féministe, là où l'ouest américain était régi par la gente masculine. La série se regarde d'une traite (7 épisodes ça passe vite) avec plaisir. J. N
GODLESS (Neflix, 7 épisodes diffusés le 22 novembre 2017)
- Création : Scott Frank
- Cast : Jeff Daniels, Jack O'Connell, Michelle Dockery, Scoot McNairy, Merritt Wever, Thomas Brodie-Sangster.
(1) Notons les sorties récentes de The Magnificent Seven (Antoine Fuqua, 2016) et de Hostiles (Scott Cooper, 2017).
(2) Nous pouvons considérer que House of Cards (2013 - ) reprend la formule (en moins brutal) de Boss (Starz, 2011-2012), que Ozark (2017 - ) reprend l'idée de Breaking Bad (AMC, 2008-2013), que Sense8 (2015 - ) brasse les thèmes de la SF, que Narcos (2015 - ) reprend le thème de la mafia (Boardwalk Empire, HBO ; Peaky Blinders, BBC), que Orange is the New Black (2013 - ) est une version soft de OZ (HBO, 2002-2006)...etc.
15:00 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : netflix, western, godless, jeff daniels
21/07/2017
American Crime Story
Après American Horror Story (2011- ), FX (Sons of Anarchy, The Americans, Fargo) s'adonne à une nouvelle anthologie, chaque saison traitant une affaire judiciaire importante. Et la première affaire n'est pas des moindres puisqu'il s'agit du procès O.J. Simpson ("The People of the Sate of California v. Orenthal James Simpson") qui défraya la chronique durant les années 1990 et qui constitue à ce jour la procédure pénale la plus controversée de toute l'histoire des Etats-Unis. La série adapte le livre de Jeffrey Toobin, The Run of his Life: The People v. O.J. Simpson (1997).
Alors que des preuves accablantes condamnaient Simpson, ancienne star de football américain, pour le meurtre de son ex-épouse Nicole Brown Simpson et de son compagnon Ronald Goldman retrouvés morts le 12 juin 1994, il sera finalement reconnu non-coupable des faits après un procès qui dura 11 mois et qui fut retransmis en direct à la télévision, dans son intégralité (une première). Défendu par une armée d'avocats brillants, Simpson profite d'abord du contexte social américain. Dans le sillage des émeutes de Los Angeles (1992), survenues à la suite du passage à tabac par des policiers blancs (tous acquittés) de Rodney King, la défense parvient à présenter le procès comme un énième cas de racisme anti-noir et à prouver que Mark Fuhrman, premier policier arrivé sur les lieux du crime, est raciste. Dans le même temps, la une du magazine Times, affichant une photographie de Simpson où sa peau est noircie (son numéro de prisonnier a également été intégré à l'image) faisait polémique et constituait du pain béni pour la défense. Autres faits marquants (et ils seront nombreux) stigmatisant un procès "irrégulier" : un jury à majorité afro-américaine (majorité qui considéra Simpson non-coupable) et le juge Lance Ito en plein conflit d'intérêt et qui aurait du se désister de l'affaire.
Etrange Amérique, encore une fois, où l'on peut commettre un double meurtre et s'en sortir mais aussi ne rien commetre du tout et prendre 30 ans de prison ou pire. Dans ce cas, Simpson a vraisemblablement bénéficié (une fois n'est pas coutume) de toutes ces affaires envoyant des Afro-américains innocents en prison ou à la chaise électrique (sans oublier ceux qui sont abattus sans raison valable par des policiers blancs). Là où le bât blesse c'est que tous ces dysfonctionnements de la justice américaine (l'affaire O.J Simpson n'est pas la première du genre et nombreux longs métrages traitent de cas similaires) ne fait toujours pas évoluer le fonctionnement de cette justice.
Passionnante, cette saison 1 est la première "série-procès". Très bien documentée, elle retrace sur 10 épisodes le déroulement exact du procès, auquel sont adjoints des événements connexes. Hormis le système judiciaire américain, elle effectue une nécessaire plongée dans le thème de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Il faut de même saluer une direction d'acteurs étincellante, où ces derniers habitent littéralement les personnages qu'ils incarnent. La saison 2, prévue pour 2018, traitera du meutre en 1997 du couturier italien Gianni Versace.
Enfin, "karma is a bitch", dit-on en anglais (l'expression est difficile à traduire en français). En 2008, O.J. Simpson écopera de 33 ans de prison (peine minimale de 9 ans) pour avoir braqué avec un groupe d'hommes un casino. Mais une nouvelle fois, il s'en sort à bon compte. Il vient d'être libéré ce 20 juillet 2017 pour bonne conduite et aura donc effectué moins du tiers de sa peine. J.N, N.A
AMERICAN CRIME STORY
Saison 1 : The People v. O.J. Simpson
(FX - 10 épisodes - 2 février-5 avril 2016)
Créateurs : Scott Alexander, Larry Karaszewski.
Cast : Cuba Gooding Jr., Sarah Paulson, Courtney B. Vance, Sterling K. Brown, John Travolta, Kenneth Choi, Bruce Greenwood.
- Meilleure série - Golden Globes 2017
- Meilleure actrice dans une série ou film (Sarah Paulson) - Golden Globes 2017
- Meilleur scénario adapté - Writers Guild of America 2017
- Meilleure série ou téléfilm - Producers Guild of America 2017
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16:41 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the people v. o.j. simpson, o.j. simpson, fx, american crime story, ségrégation racial, système judiciaire américain, sarah paulson, bruce greenwood, cuba gooding jr., courtney b. vance, john travolta, kenneth choi, sterling k. brown