06/11/2020
SoltyRei
Futur proche. Monde (presque)post-apocalyptique. Après qu'un gigantesque cataclysme ait décimé de nombreuses vies douze ans auparavant, de nombreux humains vivent désormais avec des "Resemble", des prothèses remplaçant des parties du corps humain et qui se sont généralisées depuis le Blast. Dans ce contexte délétère, Roy Revant, un chasseur de primes bourru rencontre Solty. Lui est à la recherche de sa fille disparue lors du Blast, elle c'est Solty, prénom que lui a attribué lui-même vu qu'elle est amnésique et ne se souvient même pas de ses origines.
Alors que la série progresse lentement (peut-être même un peu trop), à coup d'épisodes indépendants traitant d'une enquête spécifique, on découvre progressivement les éléments faisant de ce récit une fable sociale non loin d'une dystopie à la Blade Runner : un ordinateur central, le R.U.C (Reestablishment Universe Committee), qui gère les activités journalières de la cité et qui possède une milice privée (ainsi que des mechas), une aurore polaire recouvrant la ville et dégageant des ondes électromagnétiques, Hilda, une sorte de vaisseau gigantesque constituant une arme de destruction massive, les "Proceed", nom donné aux jeunes filles génétiquement modifiées, une ville basse avec des citoyens non enregistrés...etc.
C'est probablement cette dimension "sociofuturiste" qu'on relèvera ici car le reste est somme toute assez classique (mais solide). Un personnage torturé et violent mais qui s'humanise doucement mais surement au contact de cette jeune fille innocente, et au fur et à mesure que le récit s'assombrit après des débuts un brin légers. Innocente? Pas tout à fait car Solty est en fait "Resemble" à 100% et possède une force surhumaine... On les aime bien ces personnages féminins atypiques made in anime, synonymes de douceur et de destruction léthale à la fois, à l'instar de Lucy (sans le côté schizophrénique) dans la déroutante Elfen Lied.
J. N
SoltyRei
(24 épisodes de 24 min)
Diffusion : octobre 2005 - mars 2006
Studio : Gonzo
Réalisateur : Yoshimasa Hiraike
Scénariste : Noboru Kimura
14:30 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solty rei, anime, japon, dystopie, soltyrei, solty, roy revant, monde post-apocalyptique
23/08/2020
The Last Czars
Si le géant du streaming, Netflix, produit de très nombreuses séries moyennes (c'est ce qui arrive quand on privilégie la quantité à la qualité), force est de constater toutefois que les séries historiques produites tiennent la route, pour deux raisons essentielles : la pertinence historique du récit et le format (mini-série de quelques épisodes). En bref, c'est sérieux et court, donc efficace.
En novembre 2019, la série documentaire Greatest Events of WWII in Colour éclipsait ce qui était considéré jusque-là comme la série documentaire de référence sur la Seconde guerre mondiale, Apocalypse: la Seconde guerre mondiale (2009). Comme cette dernière, Greatest Events présentait des images d'archives coloriées mais en lieu et place d'un seul narrateur, les 10 épisodes (6 pour Apocalypse) retraçant des moments-clés du conflit le plus meurtrier étaient accompagnés d'éclairages apportés par des historiens.
Retraçant les dernières années de la dynastie des Romanov (1), du sacre de Nicolas II (1894) jusqu'à l'exécution de la famille entière à Ekaterinbourg (juillet 1918), The Last Czars (ou "la saga des Romanov") - diffusée en 2019 avant la série précédemment citée - fait encore mieux coté novateur puisqu'il s'agit d'une série de docufiction, le scénario fictif étant jalonné d'expertises apportées par des historiens britanniques, américains et russes. Adressée à un grand public, la série permet donc de cerner en 6 épisodes de 45 minutes chacun et avec plus ou moins d'acuité ce qu'était le dernier tsar de Russie (2), ce qu'était le moine guérisseur Raspoutine et quelle fut sa relation à la famille royale, et la montée du mécontentement populaire qui mènera à deux révolutions en 1917 (puis à la mise en place du premier Etat communiste au monde, sujet non traité ici). Efficace comme nous le disions.
Enfin, la famille royale a-t-elle vraiment été assassinée dans le sous-sol de la maison Ipatiev à Ekaterinbourg? Y-a-t-il eu des survivants? Au vu des réserves de certains historiens (3), la fameuse question n'est pas complètement tranchée, même si personnellement nous penchons vers l'affirmatif. Concernant cela, nous recommandons l'épisode 8 de la saison 2 de la série documentaire française L'ombre d'un doute (2011-2015), qui consacre pas moins d'une heure et demi à cette question : "Les Romanov, enquête sur la mort du tsar et de sa famille" (4).
J N
The last czars (Netflix, 3 juillet 2019) - 6 épisodes
Réalisation : Adrian McDowall, Gareth Tunley
Cast : Robert Jack, Susanna Herbert, Ben Cartwright, Oliver Dimsdale, Bernice Stegers.
(1) Celle-ci débute avec Michel 1er le 21 février 1613.
(2) Nicolas II est considéré comme le dernier tsar russe mais "techniquement", c'est son frère Michel II qui le fut, succédant à ce dernier après son abdication mais tsar durant seulement 24 heures (15-16 mars 1917).
(3) Comme par exemple l'éminent historien français (spécialiste de la Russie et de l'URSS), Marc Ferro, qui dans son ouvrage La vérité sur la tragédie des Romanov (2012), il considère, documentation à l'appui, que la tsarine et les grandes duchesses n'auraient pas été assassinées et furent exfiltrées en Allemagne.
(4) Episode diffusé pour la première fois le 30 janvier 2013 sur France 3.
14:38 Publié dans Documentaire, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the last czars, les derniers tsars, nicolas ii, netflix, romanov, révolution d'octobre, russie, ekaterinbourg
29/04/2020
Deadman Wonderland
Intéressant cet anime où nous retrouvons le thème bien connu d'un Japon ultra-moderne mais ultra-autoritaire aussi. L'histoire est centrée autour du personnage de Ganta Igarashi. Un jour, alors qu'il est en cours à l'école, un personnage étrange - une sorte de croque-mitaine - apparaît à la fenêtre puis massacre toute la classe sauf Ganta (on ne saura jamais pourquoi). Seul survivant, celui-ci est considéré comme le tueur et envoyé en détention à vie dans une prison de haute sécurité. Problème : dans celle-ci, on meurt à petit feu en raison d'une injection permanente de poison. Il est toutefois possible d'obtenir des bonbons qui neutralisent le poison mais pour cela, il faut cumuler des Cast Points que l'on peut obtenir aux jeux mortels de Deadman Wonderland.
Le jeune homme va d'abord subir la loi des caïds de la prison qui vont lui faire la misère mais à force de persévérance et aidée par une fille étrange, il va progressivement s'en sortir et même se découvrir des super-pouvoirs. La série - qui adapte les 21 premiers chapitres du manga éponyme - est intéressante de par les thèmes qu'elle brasse : Etat totalitaire, univers carcéral, David contre Goliath, failles du système judiciaire, dose de surnaturel, dépasser un passé douloureux...etc. Mais le thème le plus marquant est cette société attirée par le sordide comme l'étaient les Romains par les combats des gladiateurs et les jeux du cirque. En effet, les jeux mortels sont retransmis en live et sont payants pour les téléspectateurs, un thème déjà traité au cinéma et mettant à l'affiche Arnold Schwartzenneger (The Running Man, 1987) ou Jason Statham (Death Race, 2008).
De même, le thème du jeu mortel était déjà présent dans le manga culte Battle Royale, hélas jamais adapté en animation (mais transformé en film en 2000). Un scénario plutôt original et un character design de qualité font de Deadman Wonderland un anime solide. On reste toutefois sur notre faim car l'histoire n'est pas terminée (12 épisodes c'est un peu court) et une saison 2 n'a toujours pas été prévue. Il est également que le studio Manglobe, créé en 2002 et effectuant des séries de qualités (Samurai Champloo, Ergo Proxy, Michiko to Hatchin) a fait faillite en 2015... J. N
Deadman Wonderland
(12 épisodes de 25 min)
Diffusion : avril-juillet 2011
Studio : Manglobe
Réalisateur : Koichiro Hatsumi
10:04 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manglobe, anime, japon, deadman wonderland, manga
18/04/2020
Samurai 7
Un beau périple que cette adaptation animée du film culte du réalisateur japonais Akira Kurosawa (1910-1998). Scénario identique : le village pauvre de Kanna est régulièrement pillé par une horde de sauvages qui deviennent de plus en plus exigeants en quantité de riz demandée mais qui commencent également à rafler femmes et enfants. La différence ici est que la horde en question est constituée de mechas surpuissants (soit des samouraïs mécanisés), faisant de cette adaptation une version néo-retro de l'histoire des 7 samouraïs (refaire quasiment la même chose aurait certainement constitué une simple répétition animée, synonyme d'ennui). Le sage du village envoie donc trois villageois recruter en ville sept mercenaires qui accepteraient de protéger le village. Le village ne pouvant payer qu'en riz, ceux qui voudraient bien accepter cette mission périlleuse seront certainement des samouraïs en rupture de ban.
Quel constat? La série ne révolutionne pas le genre (à l'instar par exemple de Samurai Champloo) mais la fusion tradition/futurisme est réussie et c'est déjà pas mal. Des samouraïs attachants, avec des personnalités fort contrastées (chacun y trouvera son compte) et bien travaillées (là où par exemple le film The Magnificent Seven (2016), adaptation américaine du film de Kurosawa a cruellement péché), des décors justes, des effets visuels réussis, des scènes de combat spectaculaires, et finalement un scénario bien ficelé. Ne soyons pas trop exigeant, Samuraï 7 constitue un divertissement agréable et solide. J N.
Samurai 7
(26 épisodes de 23 min)
Diffusion : juin-décembre 2004
Studio : Gonzo
Réalisateur : Toshifumi Takizawa
13:00 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : samurai 7, anime, akira kurosawa, gonzo, toshifumi takizawa
31/07/2019
En finir avec Netflix (ou du moins, rester nuancé)
A force d'avoir entendu dire que l'entreprise pionnière dans le secteur de la vidéo-à-la-demande proposait des séries TV (la première diffusée fut House of Cards en 2013) de meilleure qualité que les autres chaînes de TV américaines, il nous a semblé qu'une certaine mise au point était nécessaire. En effet, ce serait faire insulte à d'excellentes séries récentes ou anciennes qu'aucune série made in Netflix n'égale. Pour ne citer que ceux-là : The Wire, Big Love, Deadwood, The Sopranos, Band of Brothers, Six Feet Under, Westworld (HBO), Breaking Bad, The Walking Dead, Mad Men, Hell on Wheels (AMC), Black Sails (Starz)...etc. Comme ces chaînes ne proposent pas de séries à télécharger sur internet (et en intégralité, comme Netflix), elles sont moins accessibles que celles de Netflix qui a justement bâti sa puissance sur cette fonctionnalité révolutionnaire. Les aficionados exclusifs de Netflix n'ont en fait pas de panel assez large de séries regardées pour porter un jugement pertinent sur les productions Netflix et autre.
Certes, celle-ci produit de la qualité mais pas nécessairement meilleure que ce que proposent d'autres chaînes (ou sites comme Amazon). De même, à force de produire des séries à tire-larigot, on finit par réaliser nombreuses séries assez moyennes (que nous ne listons pas ici). Enfin, au niveau innovation justement, force est de constater que nombreuses séries sont des adaptations de livres ou d'anciennes séries, ou encore, reprennent des thèmes déjà traités par les autres studios. Quelques exemples :
Orange is the new black (2013-2019) : version soft et féminine de OZ (HBO, 1997-2003).
Ozark (2017- ) : quasi-copie conforme du cultissime Breaking Bad (AMC, 2008-2013). Le protagoniste principal ne fabrique pas de drogue mais blanchit tout simplement l'argent d'un cartel mexicain.
Godless (2017) : soit le western en série après Deadwood (HBO, 2004-2006), Hell on Wheels (AMC, 2011-2016) et, d'une certaine manière, Westworld (HBO, 2016- ).
Lost in Space (2018- ) : adaptation de la série des années 1960 qui porte le même nom.
The Crown (2016- ) : adaptation de The Queen (2006) et The Audience (2013), les deux films consacrés à Elizabeth II.
House of Cards (2013- en cours) : une vision (très)brutale du pouvoir politique, déjà vue dans Boss (Starz, 2011-2012).
Black Summer (2019- ) : pâle copie de The Walking Dead (AMC, 2010- )...
Altered Carbon (2018- ) : version série de Blade Runner.
The Society (2019- ) : version contemporaine de l'oeuvre de William Golding, Lord of the Flies (1968).
Mindhunter (2017- ) : adaptée d'un livre qui porte le même nom et traitant d'un thème déjà vu dans Silence of the Lambs (1993) et dans la série produite par Discovery, Manhunt: the Unabomber, diffusée quelques mois avant Mindhunter...
1983 (2018- ) : uchronie. Déjà fait avec The man in the high castle (Amazon, 2015- ).
The Haunting of Hill House (2018- ) : histoire de maison hantée...
Marco Polo (2014-2016) : biopic d'époque mélangeant réalité et fiction et qui n'est pas sans rappeler Da Vinci's Demons (Starz, 2013-2015). XIIIème siècle vs XVème.
Disjointed (2017-2018) : version sitcom de Weeds (Showtime, 2005-2012).
J.N
09:00 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries tv, netflix, house of cards, the wire, breaking bad, the walking dead, mad men, deadwood, the sopranos, band of brothers, mindhunter, altered carbon, 1983, the haunting of hill house, marco polo, disjointed, ozark, godless, lost in space, the crown, black summer