15/11/2020
World's Most Wanted
Covid oblige, Netflix a balancé l'été passé quelques séries documentaires courtes, nécessitant essentiellement un travail technique (et une narration bien évidemment) autour d'images d'archives. La série explore le cas de cinq hors-la-loi notoires, ayant pour dénominateur commun le fait d'être passés entre les mailles du filet et d'être toujours en cavale (à l'exception de Félicien Kabuga, arrêté après la diffusion de cette docu-série). Les cinq truands :
- Ep. 1 : Ismael "El Mayo" Zambada Garcia. Après avoir échappé à un raid de la police mexicaine, le chef du cartel de Sinaloa se cache quelque part. L'étau s'est reserré autour de sa famille et son fils a coopéré (ce qui a mené à l'arrestation de Joaquin "El Chapo" Guzman). L'horreur engendrée par un des cartels les plus puissants du Mexique est bien connue, évoquée par la docu-série Dirty Money (l'épisode 4 de la saison 1 révèle le blanchiment de l'argent du cartel par la banque HSBC), abordée dans Narcos Mexico (2018 - ) et détaillée dans El Chapo (2017 - ).
- Ep. 2 : Félicien Kabuga. Ancien homme d'affaires rwandais, il est accusé de participation au génocide des Tutsis au Rwanda en raison du financement qu'il a fourni à Radio télévision libre des Lille Collines (radio extrêmiste anti-tutsi qu'il présidait au moment du génocide), au magazine extrémiste Kangura et aux milices hutus (leur fournissant 5000 machettes). Après des années de cavale, il est arrêté en France en mai 2020 puis transféré le 30 septembre dernier au Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI), instance créée par l'ONU en 2010 et prenant la suite des Tribunaux pénaux internationaux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda.
- Ep. 3 : Samantha Lewthwaite. Surnommée la "veuve blanche", cette britannique d'origine nord-irlandaise est l'un des suspects de terrorisme islamiste les plus recherchés du monde occidental. Veuve de Germaine Lindsay, l'un des terroristes des attentats de Londres du 7 juillet 2005. Supposément membre du groupe terroriste islamiste somalien "Al Shabab", elle est accusée d'avoir causé la mort de plus de 400 personnes. On suppose de même qu'elle se cache en Somalie et est actuellement sous un mandat d'arrêt d'Interpol.
- Ep. 4 : Semion Mogilevich. Egalement en cavale, le "Don intellectuel" , considéré par les agences de renseignement européennes et américaines comme le "parrain des parrains", fait partie des crimes organisés ukrainien et russe. Parmi ses nombreuses activités "légales" : des restaurants japonais à Prague, les pompes funèbres et le basket à Moscou, le textile en Israël, import/export à Los Angeles... Celui qui détient officiellement plusieurs nationalités aurait également des connexions politiques solides lui permettant d'échapper à la justice.
- Ep. 5 : Massimo Denaro Messina. En fuite depuis 1993, le plus haut gradé de la Cosa Nostra a fait fortune dans le trafic d'héroïne et de cocaïne (et a également été impliqué dans le trafic d'armes, le racket, des attentats à la bombe et des assassinats). Le 19 octobre 2020, il est condamné par la justice italienne à la réclusion à perpétuité (par contumace) pour l'assassinat durant les années 1990 des juges Falcone et Borselino. Il tient son surnom "Diabolik" de la bande-dessinée éponyme qu'il affectionne et du fait de sa brutalité notoire.
En ce qui nous concerne, nous aurions aimé savoir pour quelle raison ces cinq hommes ont été considérés comme "les hommes les plus recherchés", vu qu'il est impossible d'établir une hiérarchie dans ce type de sujet. Vu les différentes juridictions nationales (ou internationale) auxquels ils sont liés mais également la nature différente des crimes commis, ils ne peuvent être placés sur une même liste (comme la liste des dix fugitifs les plus recherchés du FBI ou la liste d'Interpol). Par conséquent, la question demeure. Pourquoi ceux-là et pas d'autres? On regrette également que les cinq cas abordés, hormis le terrorisme islamiste et le génocide, trois concernent le crime organisé (mexicain, italien et russo-ukrainien). Davantage de diversité (et d'épisodes) aurait été souhaité. J N
World's Most Wanted
(5 épisodes de 45-48 min diffusés le 5 août 2020)
Production : Netflix
10:00 Publié dans Documentaire, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : world's most wanted, félicien kabuga, netflix, interpol, samantha lewthwaite, semion mogilevich, massimo denaro messina, cosa nostra, attentats de londres
14/11/2020
Baccano!
En voilà une que nous recommandons particulièrement. Baccano! ("Boucan"), ses personnages occidentaux, plus déjantés les uns que les autres, ses différentes temporalités, sa violence "scorseseienne" (qui ne se souvient pas de The Good fellas?), sa musique jazz (The Cotton Club, 1984), et son atmosphère Once upon a time in America (Sergio Leone, 1984). En effet, l'histoire se passe dans le milieu mafieux new-yorkais des années 1930, avec un réalisme qui n'est pas sans rappeler les productions cinématographiques les plus emblématiques.
Mais le scénario est beaucoup plus dense puisqu'il inclut des histoires se déroulant en 1711, 1930, 1931 et 1931 (sans ordre chronologique). Cela ne change pas le fait que les principaux protagonistes sont liés entre eux, d'une manière ou d'un autre, avec pour dénominateur commun : l'immortalité. Celle-ci fut acquise lorsqu'en 1711, un groupe d'alchimistes, embarquant pour l'Amérique sur le navire Advena Avis, invoqua un démon qui leur procura un elixir les rendant invulnérables et immortels. Tout ce beau monde se retrouve deux siècles plus tard pour régler des comptes, avec notamment un véritable feu d'artifice (le climax de la série) à bord du train "Flying Pussyfoot" (...).
Nous avons beaucoup aimé ce foisonnement de personnages et le développement de leur psychologie malgré leur nombre élevé. Entre le chef de gang sans aucun crédit, le mafieux intrépide et élégant (mention spéciale à Firo), les psychopates nigauds (mention spéciale aux deux imbéciles heureux que sont Miria et Isaac) ou sanguinaires (notamment Ladd Russo) et bien d'autres, on ne s'ennnuie guère. Cette panoplie de personnages "cliniques" (pour reprendre la formule de N.) tend probablement à accentuer cette atmosphère criseuse qui part dans tous les sens. Enfin, le croisement entre fantasy et mafia italienne de New York (auxquels s'ajoute une teinte d'humour) semble réussie, appréciée du moins. J N
Baccano!
(13 épisodes de 23 min)
Diffusion : 26 juillet - 1er novembre 2007
Studio : Brain's Brase
Réalisateur : Takahiro Omori
15:47 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baccano!, boucan, brain's brase, takahiro omori, fantasy, mafia italienne, new york, new york des années 1930
12/11/2020
Lovecraft Country
Une des dernières sorties de la culte HBO est l'adaptation du roman éponyme de l'écrivain américain Matt Ruff (2016), dans lequel celui-ci confronte les oeuvres de H.P. Lovecraft (comprendre les monstres) au thème du racisme blanc aux Etats-Unis. Le récit tourne autour d'Atticus et son amie Letitia et son oncle George qui embarquent dans un roadtrip à la recherche de son père disparu, à travers les Etats-Unis des années 1950. Sur ce chemin semé d'embûches, il faudra survivre face aux horreurs rencontrées, monstrueuses et humaines...
HBO a l'habitude de faire du lourd et comme les mini-séries sorties récemment (Watchmen, fin 2019 ; The Outsider, hiver 2020), Lovercraft Country n'est pas accessible à tout le monde (mais c'est ce que nous aimons chez la première chaîne à avoir produit des épisodes de série totalisant une heure, et créatrice de la série cultissime The Wire). "L'univers de Lovecraft" réussit l'exercice pas si simple de réaliser un savant dosage entre les contraires, entre simplicité et excès, narration endiablée (notamment des courses-poursuites hallucinantes) et moments de rupture intelligents, exubérance et sobriété, sexualité torride et attendrissante à la fois.
Dense et âpre, émotionnelle et introspective à souhait, quitte à semer la confusion par moments (les différentes temporalités n'aident pas), Lovecraft Country prend le téléspectateur à la gorge en déversant sa vision paroxysmique du surréalisme (une comparaison avec Legion (2017-2019) ne serait pas inintéressante) et en creusant la psyché jusqu'à en extirper sa plus grande noirceur. Au-delà du thème central de base et du chemin fantasmagorique dans lequel elle nous embarque, elle est également un hommage à la Blaxploitation, thème qui a récemment réinvesti, avec conviction, l'univers télévisuel (Luke Cage (2016-2018) ; Watchmen, 2019). J N
LOVECRAFT COUNTRY
(saison 1 - 10 épisodes diffusés du 17 août au 18 octobre 2020)
Production : HBO
Créateur : Misha Green
Cast : Jonathan Majors, Jurnee Smollett, Michael Kenneth Williams, Jamie Chung, Aunjanue Ellis, Abbey Lee, Wunmi Mosaku.
19:25 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lovecraft country, hbo, h.p. lovecraft, matt ruff, racisme blanc, etats-unis, racisme aux etats-unis, blaxploitation, surréalisme, monstres, misha green, lovecracft country, jonathan majors, jurnee smollett, michael kenneth williams, jamie chung, abbey lee
08/11/2020
Barbaren
Diffusée sur Netflix le 23 octobre dernier, Barbaren ("Barbares") recouvre en une première saison de 6 épisodes la Bataille de la forêt de Teutobourg (ou Bataille de Teutobourg) en l'an 9 de notre ère (1). Mettant aux prises six légions romaines et leurs auxilliaires) et une alliance de tribus germaniques, cet affrontement déboucha sur la victoire innatendue des Germains.
L'histoire tourne autour d'Arminius. Chérusque d'origine, il fut donné tout jeune à Rome comme otage, afin de préserver la paix entre Rome et sa tribu. Mais alors que les taxes imposées par l'Empire aux "barbares" sont de plus en plus astronomiques, la rebellion gronde et Arminius, officier de rang élevé dans l'armée romaine, est envoyé sur place afin de régler le conflit, par la force s'il le faut. Il n'a pas oublié ni ses origines ni ses proches et surtout, son dégoût des exactions romaines à l'encontre des peuples germains lui fait prendre conscience qu'il n'est peut-être pas dans le bon camp.
Apprécier ou pas cette série dépend en fait du fait qu'on ait vu d'autres séries du genre. Si ce n'est pas le cas, elle sera appréciée, en raison de quelques critères simples : un scénario plutôt complexe et bien rythmé, une direction d'acteurs solide, et une reconstitution historique pertinente. A cela, il faut ajouter des sous-thèmes qui rendent le récit réaliste : personnages ambivalents à moralité floue, trahison, culpabilité, lacheté, bravoure, complexité des relations humaines, et un peu d'amour évidemment... Par contre, les dévoreurs de films/séries (nous en faisons partie) n'y verront peut-être qu'une énième production péplum, qu'il s'agisse des relations entre l'Empire romain et les populations périphériques (Centurion, 2010 ; The Eagle, 2011, la série Britannia (2016 - )...etc) ou d'autres chocs civilisationnels (Game of Thrones, Vikings). La série souffre d'ailleurs d'une comparaison entre ces deux dernières séries citées et à ce niveau-là, difficile en effet d'affirmer qu'elle fait le poids en matière de comparaison. Si la noirceur du récit et la dimension démonstrative des scènes de violence n'ont pas grand chose à envier, la densité narrative des moments de rupture (la saison 1 ne comporte que 6 épisodes) et le charisme des personnages constituent un gros bémol. Et par conséquent, la série peut être perçue comme à la fois un condensé et une pâle copie des deux autres.
Conscient qu'il ne peut égaler le niveau des chaînes phares produisant des séries (HBO, AMC et consorts) et visant l'hégémonie en terme de productions de série (du moins au niveau des sites de streaming), Netflix poursuit son exercice attitré du binge-watching, en proposant des récits combinant des éléments réalistes et les recettes typiques des séries streaming, qui attireront le grand public. En gros, c'est divertissant, instructif ici (l'histoire s'est rééllement passée) et ça se regarde vite. En ce qui nous concerne strictement (notre formation d'historien et notre métier d'enseignant en Histoire conjugués à notre grande appréciation des productions audiovisuelles pèsent dans la balance), nous relevons trois éléments qui rendent la série intéressante :
- Le fait que les dialogues soient en Latin (les Romains) et en Allemand (les peuples germaniques), soit une dimension authentique et éviter au passage la langue anglaise (ou américaine) dont le coté grandiloquent (nécessaire dans les péplums..) aurait été immonde ici.
- Souligner la complexité des relations entre l'Empire et les Barbares, pas souvent mise en avant même si elle était déjà évoquée en 98 après J. C par l'historien romain Tacite (De Origine et Situ Germanorum).
- Aborder une bataille méconnue du grand public mais considérée comme "la plus grande défaite de Rome" (2) et surtout comme "un point tournant dans l'histoire mondiale" (3). En effet, la victoire germanique à Teutobourg mettra un coup d'arrêt durable à l'expansion romaine en Germanie et déterminera la trajectoire historique, politique et économique de l'espace germain qui demeurera en dehors de la tutelle romaine.
J N
BARBAREN
(saison 1, 6 épisodes diffusés le 23 octobre 2020)
Production : Netflix
Créateurs : Andreas Heckmann, Arne Nolting, Jan Martin Scharf
(1) Elle s'est déroulée dans le comté d'Osnabrück (Basse-Saxe) dans l'Allemagne actuelle.
(2) Adrian Murdoch, Rome's Greatest Defeat: Massacre in the Teutobourg Forest (2012).
(3) Peter S. Wells, The Battle that stopped Rome: Emperor Augustus, Arminius, and the Slaughter of the legions in the Teutobourg Forest (2004).
13:39 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : empire romain, netflix, varus, germains, barbares, germanie, bataille de teutobourg, romains, barbarians, barbaren, vikings, latin
Ghost in the Shell SAC 2045
Il fallait s'attendre à ce que Netlix, spécialiste de la récup' (entre autres) adapte la série animée japonaise culte Ghost in the Shell - Stand Alone Complex, adaptation elle-même du manga éponyme de Mamoru Oshii.
La première saison de Ghost in the Shell - SAC (2002-2003) se déroulait en 2030 dans la ville de Niihama-shi, nouvelle capitale d'un Japon post-Quatrième Guerre mondiale. Dans ce monde post-futuriste où quasiment toute personne porte des implants électro-mécaniques, la Section 9 - unité spéciale de la sécurité publique -, dirigée par l'éternelle Motoko Kusanagi, enquête sur toutes sortes de cybercrimes et traque Le Rieur (The Laughing Man), le maître du hacking.
Tandis que la structure de la saison 1 est constituée d'une intrigue générale tournant autour du Rieur (les épisodes appelés Complex) et de nombreux épisodes indépendants (appelés Stand Alone), la saison 2 ("2nd GIG", 2004-2005), plus sombre, traite d'un Etat japonais policier et plus précisément du problème de l'intrégation des réfugiés à Dejima (et de leur confrontation avec les autochtones) et de la récupération politique de cette question sociale.
Entre ces deux saisons, sortira en 2004 le long-métrage Ghost in the shell 2:Innocence, suite du premier opus adaptant le manga (Ghost in the Shell, 1995). Les deux films furent réalisés par Mamoru Oshii. En 2006, un film animé d'environ 2 heures (Ghost in the Shell: SAC Solid State Society) faisait suite à la série, en 2030. Tandis que Motoko avait quitté la Section 9 depuis deux ans, cette dernière - dirigée désormais par Togusa - enquête sur un étrange suicide collectif d'une secte (une scène marquante du début, qui devient culte) et découvre l'implication d'un autre maître du hacking, le Marionnetiste (The Puppet Master). Puis suivra en 2013-2014, Ghost in the Shell: Arise, une série de 5 OAV, reprenant l'histoire en 2027.
En 2017, le manga est adapté pour la première fois par les Américains, en l'occurence Dreamworks, avec Scarlett Johansson interprétant Motoko. Comme cela était prévisible, la forme l'a largement emporté sur la forme.
Ca faisait déjà beaucoup mais comme déjà dit, le site de streaming le plus célèbre s'est emparé du projet en 2017 et a diffusé au printemps dernier la première saison de la série commentée ici. Nous sommes donc en 2045 dans un monde où, à la suite d'une catastrophe économique, toute forme de monnaie papier ou électronique a été détruite. Le "Big 4" (les 4 principales puissances) est engagé dans une guerre durable afin de préserver une certaine stabilité économique. Les membres de la section 9 travaillent désormais comme mercenaires sous le Groupe "GHOST", chargés d'éliminer des menaces terroristes. Mais la découverte par leur ancien chef, Aramaki, d'un complot politique et l'émergence de ce qu'on appelle les "Post-humains" entraîne la Section 9 à se reformer.
Premier constat désolant : le graphisme, différent et en 3D, est d'une laideur visuelle aberrante et on se croirait dans un jeu vidéo. On ne comprend pas d'ailleurs pourquoi Motoko ressemble à une sexdole. Mais le plus grave est la simplication du scénario (faut attirer un public large et américain...) : moins de réflexion et beaucoup d'action spectaculaire (scènes de combat réussies par ailleurs), des personnages peu travaillés et sans profondeur aucune, et des dialogues franchement pauvres. Etonnant, vu que Kenji Kamiyama, scénariste de la saison 2 de Ghost in the Shell - SAC, était également aux commandes ici. Mais la pression des producteurs US a du jouer... Le dernier tiers de cette première saison prend un peu d'épaisseur et pose quelques questionnements sociopolitiques. Mais cela ne change pas grand chose au constat général. Après avoir détruit le manga (et série animée) culte qu'est Death Note, Netflix a dénaturé une oeuvre cyberpunk majeure. Et dire qu'une saison 2 va suivre...
J. N
GHOST IN THE SHELL - SAC 2045
(12 épisodes diffusés le 23 avril 2020)
Production : Netflix
Scénario : Kenji Kamiyama
Réalisation : Shinji Aramaki, Kenji Kamiyama
00:29 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : motoko kusanagi, ghost in the shell, ghost in the shel sac 2045, mamoru oshii, section 9, ghost in the shell stand alone complex, le rieur, the laughing man, post-humains, cyberpunk