19/07/2019
Unsolved: The Murders of Tupac & The Notorious B.I.G.
Preuve que l'assassinat toujours non résolu (comme l'indique le titre) des rappeurs américains Tupac Shakur (septembre 1996) et The Notorious B.I.G. (mars 1997) continue de déchaîner les passions, voici une série qui leur est consacrée, après les nombreux documentaires et les quelques films (1) qui l'avaient fait auparavant.
A l'instar d'American Crime Story, Unsolved est une série d'anthologie (2) sur des crimes ayant réellement existé. Ce qui la rend intéressante ici est qu'elle oscille entre deux dimensions : la première constitue des épisodes marquants de la vie des deux jeunes rappeurs et la deuxième décortique les enquêtes menées séparément par deux détectives (chacun traitant une affaire), sur plusieurs temporalités. S'il y a un léger déséquilibre entre ces deux volets, cela ne rend pas moins intelligente cette structure scénaristique. Mis à part cette caractéristique technique, il faut retenir ici d'excellents acteurs (notamment Jimmi Simpson dans le rôle du détective obsessionnel Russell Poole), le traitement de l'idée de vouloir faire ressortir à tout prix la vérité (quelle qu'elle soit), et surtout la complexité extrême aussi bien des deux meurtres que des enquêtes poursuivies. A l'aune de ce qu'on a vu, il est aisé d'affirmer avec certitude que ces deux assassinats ne seront jamais résolus. A voir pour ceux qui s'intéressent à ce qui a entouré l'assassinat de deux des plus grandes figures du hip hop américain. J. N
Unsolved: The murders of Tupac & The Notorious B.I.G.
(USA Network)
10 épisodes (27 février - 1er mai 2018)
Créateur : Kyle Long.
Cast : Josh Duhamel, Bokeem Woodbine, Jimmi Simpson, Marcc Rose, Wavvy Jonez
(1) Notorious B.I.G. (2009), All eyez on Me (2017), City of Lies (2018).
(2) Elle est produite par la chaîne américaine USA Network (Suits, Mr Robot, Colony).
17:56 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biggie smalls, biggie, 2pac, tupac shakur, the notorious b.i.g., hip hop, rap, rap us
12/06/2019
Chernobyl : HBO is Back
Le 26 avril 1986 survenait la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, plus grand accident nucléaire du XXème siècle. Celui-ci se déroulait non pas à Tchernobyl même (ville située à 96 km au nord de Kiev, capitale actuelle de l'Ukraine) mais à Prypiat, ville fondée en 1970 et située à 3 km de la centrale nucléaire et à 10 km au nord de Tchernobyl. En raison de la zone d'exclusion de 30 km mise en place autour de la centrale suite à l'accident, Prypiat est désormais inhabitée et constitue une "ville fantôme".
L'accident a été provoqué par l'augmentation incontrôlée de la puissance du réacteur n°4 , conduisant à la fusion du cœur. Cela entraîna le craquage de l'eau des circuits de refroidissement, entraînant un explosion et la libération d'importantes quantités d'éléments radioactifs dans l'atmosphère, provoquant une très large contamination de l'environnement.
Cela faisait un moment que la chaîne culte HBO ne nous avait proposé quelque chose de transcendant dans la catégorie 'drame'. Celle qui inaugura les séries à épisodes d'une heure (OZ, 1997-2003), qui concocta la meilleure série de tous les temps (The Wire, 2002-2008) et qui vient de boucler la mythique Game of Thrones (diffusée dans 173 pays) semblait être relativement en perte de vitesse face aux productions solides des chaînes (AMC, Showtime, Starz et autres) ou sites (Netflix, Amazon) concurrents. En effet, si la saison 1 de True Detective (2014-2018) était brillante, elle comportait toutefois un bémol majeur : le peu de caractères féminins. Par ailleurs, le ratage total de la saison 2 (innover tout en restant dans la logique de la saison 1) et la déception de la saison 3 (ça manque cruellement de rythme) "baissaient" la note de cette série-anthologie.
Il faut dire qu'il était difficile de faire aussi bien que le foisonnement brillant des années 2000. Citons sans exhaustivité la fable sociale The Sopranos (1999-2004), Six Feet Under (2001-2005), les mini-séries de guerre (Band of Brothers, 2001 ; Generation Kill, 2008 ; The Pacific, 2010), la poétique Deadwood (2004-2006), arrêtée faute de budget, l'ultraréalisme de Rome (2005-2007), également stoppée faute de moyens, l'univers mormon de Big Love (2006-2011), les vampires sexy de True Blood (2008-2014)...etc.
Pour la décennie en cours, nous avons été secoués par l'extrémisme de The Leftovers (2014-2017), épatés par la réflexion décalée sur le pape de The Young Pope (2017), ennuyés par Show me a hero (2015), Big Little Lies (2017 - ) et The Deuce (2017- ), même si le thème traité par la troisième citée (l'ascension de l'industrie porno à New York durant les années 1970) est intéressant en soi, et sans avis sur l'univers familial et sans pitié de la haute finance dans Succession (2018- ). Quant à la géniale Westworld (2016- ), une des meilleures productions HBO de ces dernières années, à notre sens, nous la classons à part pour son côté surréel (même chose pour Carnivale (2003-2005) et sa dimension surnaturelle).
Quatre éléments essentiels font de Chernobyl une mini-série brillante : une reconstitution minutieuse du drame conjuguée à une explication technique claire (permettant aux néophytes dont nous faisons partie de s'y retrouver), un récit poignant rendant hommage à toutes ces personnes touchées de près ou de loin par le drame (des pompiers - premiers arrivés sur les lieux et contaminés de manière effroyable - aux scientifiques déchus pour avoir dit la vérité), une narration à la fois palpitante et angoissante (comme seule sait le faire HBO...), et enfin l'atmosphère délétère (magnifique photographie) d'une Union soviétique en pleine déliquescence. Dans ce sens, Chernobyl est également une allégorie d'un système socio-politique qui ne fonctionnait plus. Arrivé au pouvoir en mars 1985 (soit un an avant le drame), l'ancien premier secrétaire du Parti communiste d'Union soviétique (1985-1991), Mikhaïl Gorbatchev tentait en vain de stopper hémorragie (avec les fameuses perestroïka et glasnot). En 2006, il écrivait que "c'est peut-être le drame de Tchernobyl qui a causé l'effondrement de l'URSS". Tandis que cette tragédie mettait en exergue l'impéritie et l'incurie d'une administration soviétique autoproclamée omnisciente, elle menait dans le même temps à la mort (directe et indirecte) de 4000 à 93.000 personnes d'après des études scientifiques. Aujourd'hui, le nombre officiel (établi en 1987) est toujours de 31 morts...
Si nous affirmions que Chernobyl est la meilleure production HBO depuis The Wire, c'est parce que nous considérons que Game of Thrones avait perdu de sa splendeur à partir de la saison 5, moment à partir duquel la série dévie ostensiblement du roman, pression des producteurs et des fans (entre autres) oblige... Cela ne change pas le fait que cette série demeure avec The Wire et Breaking Bad (AMC) les trois séries que nous notons 10/10 sur le site IMDB, auxquelles nous ajoutons désormais Chernobyl. Cette dernière est d'ailleurs la série la mieux notée actuellement sur IMDB avec une moyenne de 9.6, devant Breaking Bad (9.5), Game of Thrones (9.4) et The Wire (9.3). Il faut toutefois noter que les deux premières enregistrent respectivement 1.217.789 et 1.548.207 votants tandis que Chernobyl n'en enregistre pour le moment que 219.046 (moins connue du grand public, The Wire enregistre pour sa part 246.667 votes).
Enfin, côté russe, les médias n'ont pas apprécié et ont qualifié la série d'être grosso modo de la propagande anti-russe. A l'heure de la nouvelle guerre froide entre Russes et Américains, la réaction est fort logique... J N
CHERNOBYL (HBO, 5 épisodes, 6 mai - 3 juin 2019)
- Création : Craig Mazin.
- Réalisateur : Johan Renck.
- Cast : Jared Harris, Stellan Skarsgard, Emily Watson, Paul Ritter, Adam Nagaitis, Con O'Neill, Jessie Buckley, Sam Troughton.
16:09 Publié dans Series | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hbo, chernobyl, catastrophe de tchernobyl, jared harris, emma thompson, union soviétique, urss, ukraine, russie, mikhaïl gorbatchev, catastrophe écologique, réacteur n°4, the wire, breaking bad, game of thrones
30/12/2018
Michiko to Hatchin
L'excellent studio Manglobe a toujours étonné par son côté novateur. Il s'agit ici de l'atmosphère socio-culturelle très latino-américaine. En effet, décors, personnages et constat social nous inclinent à penser que l'histoire se déroule au Brésil même si aucun pays n'est indiqué. En effet, la bande-son (composée essentiellement de bossa nova, samba et autres compositions en portugais) en atteste. Protagoniste principal, Michiko est une femme (très)sexy et libérée qui vient de s'échapper d'un centre pénitentiaire de haute sécurité. Pour sa part, Hatchin, adolescente aux airs de garçon manqué vient de fuir sa famille adoptive et abusive... Les deux vont mener ensemble un long périple improbable vers la liberté. A l'image de Samurai Champloo, le character design est très léché (auquel il faut ajouter des couleurs magnifiques et très parlantes). Au-delà de l'histoire de deux personnages "cassés", l'anime nous fait traverser une ribambelle de situations drôles et tragiques à la fois, dans lesquelles violence, cruauté et cynisme jouent une grande part, ce qui somme toute est normal quand on connaît la situation socio-économique difficile qui règne en Amérique Latine (le Honduras, le Salvador et le Venezuela sont considérés aujourd'hui comme les pays les pays les plus dangereux au monde). Sinon, et pour résumer, Michiko to Hatchin est à la fois un Thelma & Louise façon anime et un Fight Club féministe. Une belle ode aux femmes libres. J. N.
Michiko to Hatchin
(22 épisodes de 23 min)
Diffusion : octobre 2008 - mars 2009
Studio : Manglobe
Réalisateur : Sayo Yamamoto
Scénariste : Takashi Ujita
13:35 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michiko to hatchin, manglobe, brésil, animation japonaise, michiko, hatchin, amérique latine
29/08/2018
Gun X Sword
L'histoire de Van, justicier désabusé et principal protagoniste qui ressemble à s'en méprendre au héros de Black Blood Brothers (à la différence près que son costume est noir et non pas rouge). Il cherche à mettre la main sur l'homme à la griffe de métal, celui-ci ayant tué sa fiancée le jour de son mariage. Dans sa quête, il est accompagné par la jeune Wendy et occasionnellement par Carmen 99 (le nombre est en rapport avec son tour de poitrine généreux). Il s'agit donc ici d'un anime classique où durant les premiers épisodes, nos deux héros, sillonnant des contrées, croisant des être malfaisants en quête de pouvoir absolu, que Van mettra au tapis, soit un mecha mode dr. Octopus de Marvel (ep. 3), 3 mechas écervelés (ep. 4), un mecha version Moyen-Age (ep. 7), un mecha-dragon (ep. 8), un mecha-requin (ep. 10)...etc. On l'a compris, il faut apprécier (énormément) les mecha (ce thème de science-fiction mettant en scène des personnages utilisant ou incarnant des armures robotisées) pour s'accrocher à "Gun Sword". Il faudra attendre les deux tiers de la série pour que la véritable intrigue se dévoile, soit les visées génocidaires d'une organisation à la tête de laquelle trône l'homme à la griffe de métal, sorte de Hitler du futur. Série lambda divertissante. Et comme nous l'avons dit, il faut aimer les histoires de robots sinon... J. N
GUN x SWORD
(26 épisodes de 25 min)
Diffusion : juillet-décembre 2005
Studio : AIC
Réalisateur : Goro Taniguchi
Scénariste : Hideyuki Kurata
09:00 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gun x sword, gun sword, van, aic, mecha, carmen 99
22/08/2018
Black Blood Brothers
Durant ce qui a été appelé la Croisade de Hong Kong, Jiro Mochizuki, un vampire au sang ancien, a vaincu les Enfants de Kowloon (1) et leur roi. Dix ans plus tard, il se rend avec son jeune frère à Hong Kong, en espérant rejoindre la Zone spéciale, une ville secrète où les vampires prospèrent librement, à l'écart des humains. Jiro se rend compte que les Enfants de Kowloon sont toujours actifs et ont infiltré la Zone spéciale afin d'y semer le chaos. Celle-ci est administrée par "la Compagnie" dont les objectifs et agissements sont assez louches... Le constat ? Après un début prometteur, l'intrigue s’essouffle assez vite (étonnant pour une série de seulement 12 épisodes) et l'épilogue est un peu (trop) rapide. Et c'est un peu normal vu le thème traité. Un vampire au style vestimentaire "stylé", une mini-guerre civile entre vampires issus de lignées ancestrales différentes, quelques flashbacks trop courts, qui ne permettent pas vraiment de saisir la psychologie des personnages, une dose d'humour...etc. Difficile d'atteindre le niveau de Helsing (l'accoutrement de Jiro est d'ailleurs copié sur celui du Professeur Van Helsing), référence en la matière. Pour conclure, c'est très moyen mais ça se regarde. J. N
Black Blood Brothers
(12 épisodes de 24 min)
Diffusion : septembre-novembre 2006
Studio : Group TAC, Studio Live
Réalisateur : Hiroaki Yoshikawa
(1) Kowloon est la partie de Hong Kong, située sur le continent, au nord de l'île de Hong Kong et au sud de la partie continentale des Nouveaux Territoires.
10:03 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anime, black blood brothers, group tac, hiroaki yoshikawa, vampires