27/08/2018
Shoah
"Nous avons arraché la Shoah à la sphère du sacré et nous l'avons transformée en un outil politique banal et creux, une arme tactique et utile dans l'arsenal du peuple juif. Plus puissante encore que Tsahal et les bombes atomiques niées de l'Etat juif. Elle est devenue indissociable de nous-mêmes et nous n'avons laissé aucune place aux autres".
Avraham Burg, Vaincre Hitler. Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste, 2008, p. 27
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25/08/2018
La guerre de 1948
On aurait pu penser à la confrontation de deux points de vue opposés mais il ne s'agit pas de cela. Historien, professeur d'Université, faisant partie des "nouveaux historiens" israéliens mais également marxiste et anti-sioniste, Ilan Pappé propose - nouvelles archives accessibles à l'appui - une nouvelle histoire de la création de l'Etat d'Israël en mai 1948 et de la première guerre israélo-arabe qui s'en est suivie, une histoire plus axée sur les développements politiques que vers les aspects militaires. La raison est que "le destin de cette guerre s'est joué entre les politiciens des deux bords, avant même que le premier coup de feu ait été tiré. La seconde est que l'échec des parties à conclure une paix globale, après la guerre, est la principale raison du conflit israélo-arabe actuel" (p. 8).
Historien palestinien qui a enseigné à Oxford, Harvard et à l’Université américaine de Beyrouth, secrétaire général de l'Institut des études palestiniennes depuis sa fondation en 1963, Walid Khalidi retrace pour sa part l'histoire de la guerre qui a suivi la proclamation de l'Etat hébreux le 15 mai 1948. La nouveauté ici est qu'il bat en brèche deux récits mythiques liés à cette guerre et défendus par chacun des deux bords. Selon l'historiographie officielle israélienne, Israël affrontait les armées de cinq Etats arabes (Egypte, Transjordanie, Irak, Syrie, Liban), supérieures en effectifs et en armement sophistiqué. Pour les historiens arabes, les armées arabes l'auraient emporté s'il n'y avait pas eu un premier cessez-le-feu imposé par les grandes puissances, permettant à Israël de se réorganiser puis de l'emporter.
Voici donc deux ouvrages précieux qui se complètent, la description minutieuse de la guerre (Khalidi) s'accouplant parfaitement à une histoire politique et diplomatique détaillée (Khalidi). Deux ouvrages indispensables pour qui veut dépasser les fantasmes irrationnels (arabes comme israéliens) et comprendre comment l'Etat hébreux a pu être constitué au milieu de régimes arabes cyniques, incompétents (et ne s'intéressant à la question palestinienne que dans le sens d'un renforcement de leur puissance), comment ce dernier l'a emporté en 1948-1949, et pourquoi le conflit israélo-palestinien n'est toujours pas résolu 70 ans plus tard. J. N
Ilan Pappé, La guerre de 1948 en Palestine. Aux origines du conflit israélo-arabe, Paris, La Fabrique, 2000 (1992), 388 p. Traduit de l'anglais par Michel Luxembourg.
Walid Khalidi, 1948. La première guerre israélo-arabe, Beyrouth, Etudes palestiniennes, Paris, Actes Sud, 2013 (1998), 163 p. Traduit de l'arabe par Farouk Mardam-Bey.
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26/05/2015
Classement des pays selon la puissance militaire
Le site Global Firepower (GFP) effectue un classement annuel des pays selon la "puissance de feu". Comprenant 126 pays (la Somalie est dernière), cette liste prend en compte une cinquantaine de critères, "comme le nombre de militaires et de véhicules, bateaux ou avions disponibles mais aussi la logistique, le budget affecté, la géographie (potentiel de guerre défensive en cas d'invasion) et les ressources d'énergie disponibles. Seules les forces conventionnelles sont prises en compte, ce qui exclut les paramètres liés à la capacité nucléaire" (1).
Mis à part la force nucléaire, le classement ne prend pas en compte les leaderships politique et militaire, et ne pénalise les Etats ne possédant pas de façade maritime (et donc pas de forces navales) (2). Fort logiquement, les Etats-Unis, formidable machine de guerre qui fonctionne à plein régime, sont premiers du classement, suivis de la Russie et de la Chine. Le Top 5 comprend d'ailleurs quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations-Unies. La France est sixième. L'ensemble des critères constituent un indice (voir le Top 10 ci-dessous). Sur l'ensemble de l'Afrique, l'Egypte est première (18e), suivie de l'Algérie (27e). L'Egypte est d'ailleurs la première puissance arabe mais n'est pas en tête pour le Moyen-Orient (acception large) puisqu'elle est devancée par la Turquie (10e) et par Israël (11e). Le Brésil est la première puissance sud-américaine (22e). J. N
1.Etats-Unis 0.1661
2.Russie 0.1865
3.Chine 0.2315
4.Inde 0.2695
5.Royaume-Uni 0.2743
6.France 0.30.65
7.Corée du Sud 0.3098
8.Allemagne 0.3505
9.Japon 0.3838
10.Turquie 0.4335
Classement complet
http://www.globalfirepower.com/countries-listing.asp
(1) http://www.econostrum.info/La-France-classee-cinquieme-puissance-militaire-mondiale-par-Global-Firepower_a19902.html
(2) http://www.globalfirepower.com/countries-listing.asp
12:51 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : global firepower, etats-unis, russie, france, chine, inde, royaume-uni, corée du sud, allemagne, japon, turquie, brésil, israël, egypte
06/11/2010
Global Peace Index
Le Institute For Economics and Peace (un institut de recherche australien, à but non-lucratif) publie depuis 2007 une liste appelée "Global Peace Index", un classement qui mesure la position des nations et régions du monde envers le pacifisme. Les critères sont très nombreux évidemment (1). Cette liste comprend 149 Etats en 2010.
On retrouve sans surprise la Nouvelle-Zélande en tête de liste. Ce pays est également premier de la liste 2010 des pays les moins corrompus. L'Islande est 2ème (1er au classement 2010 de la liberté de presse et 3ème au classement des pays les plus démocratiques). Viennent ensuite le Japon (3e), l'Autriche (4e), la Norvège (5e) et l'Irlande (6e). Le Danemark et le Luxembourg sont 7èmes ex-aequo.
C'est sans surprise également que l'Irak, Etat en proie au chaos total, ferme ce classement (149e). D'autres Etats en guerre ou jalonnés régulièrement de violence et instabilité politique suivent : Somalie (148e), Bangladesh (147e), Soudan (146e), Pakistan (145e). Israël n'est pas en reste. L'Etat hébreu, qui guerroie régulièrement depuis 60 ans contre ses voisins, est 144ème. Ses voisins arabes ne sont pas mieux lotis, le Liban est 134ème et la Syrie 115ème. On retrouve de même la Russie, un Etat qui a bien du mal à se démocratiser, à la 144ème position tandis que la Géorgie en proie aux séparatismes (Abkhazie, Ossétie du Nord, Adjarie) et que ce même Etat russe avait envahi en 2008, est 143ème.
Les Etats-Unis, première puissance militaire, sont 85èmes. La France est 32ème, l'Inde 128ème, le Brésil 8ème (on se demande pourquoi), Myanmar 132ème et la Corée du Nord 139ème (pas étonnant) . La Chine n'est pas incluse dans cette étude.
Liste complète : http://www.visionofhumanity.org/gpi-data/#/2010/scor
(1) Instabilité politique, nombre de guerres survenues sur le territoire en question (et nombre de décès engendrés), relations avec les pays voisins, taux d'homicide, nombre de personnes en prison, import et export d'armes, respect des droits de l'homme, nombre d'officiers de police...etc.
03:00 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : global peace index, nouvelle-zélande, institute for economics and peace, islande, autriche, japon, norvège, etats-unis, france, irak, bangladesh, pakistan, soudan, liban, israël, somalie, corée du nord, irlande, luxembourg, myanmar