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24/11/2020

The Social Dilemma

the social dilemma,netflix,jeff orlowski,réseaux sociaux,médias,internet,dérive des réseaux sociauxLes réseaux sociaux et leur impact nocif sur les sociétés. Un sujet alarmant et dont on parle de plus en plus et que devrait regarder toute personne accro aux réseaux sociaux. C'est ce sujet qu'aborde ce documentaire diffusé par Netflix le 9 septembre dernier. Il rejoint, dans ce sens, un autre docu netflixien, The Great Hack, qui montrait comment la collecte d'informations par un réseau social - Facebook - et leur vente à une entreprise de stratégie politique avait permis d'influencer l'opinion publique et son vote lors de l'élection présidentielle américaine de 2016 et du référendum sur le Brexit (toujours en 2016).

the social dilemma,netflix,jeff orlowski,réseaux sociaux,médias,internet,dérive des réseaux sociauxL'angle d'attaque est la montée en puissance des géants du numérique et les dommages qu'ils causent à la société, par le biais de l'exploration et exploitation des données personnelles, et du capitalisme de surveillance (1). Les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et autres (Instagram, Twitter, Pinterest, Youtube...etc.) se font de la compétition autour de l'attention des utilisateurs qui par conséquent deviennent des produits. Nuancant cette assertion simpliste d'après lui, Jaron Lanier (2) affirme que "c'est le changement graduel et imperceptible dans notre comportement et notre perception qui est le produit". Attirer les utilisateurs veut dire pouvoir prévoir leurs attentes et donc avoir des données. C'est ce schéma qui mène au capitalisme de surveillance. Prévoir les comportements et attentes des "utilisateurs" permettra de capter leur attention puis de mettre en place des stratégies qui créeront une addiction aux plateformes qu'ils utilisent. Dans ce sens, Edward Tufte (3) rappelle qu'"il y a seulement deux industries qui appellent leurs clients des 'utilisateurs' : le narcotrafic et l'informatique".

La force du documentaire tient essentiellement de sa structure docu-drame, qui alterne entre interviews d'anciens cadres des entreprises puissantes du web (apportant leur expertise sur leurs fonctionnements) et séquences de fiction illustrant leurs propos et donnant une image miroir de la réalité. Il apporte de même un regard lucide et incisif sur les réseaux sociaux et leur impact sociétal négatif, en 90 minutes. Efficace. Gros bémol par contre, synonyme d'hyprocrisie et souligné par Elodie Drouard (France TV) : le producteur, Netflix, utilise également des algorythmes afin d'influencer et attirer ses abonnés (4)... J N

The Social Dilemma (Jeff Orlowski, USA, 94 min)

 

(1) L'expression désigne le rôle économique grandissant des modes de surveillance de la population comme nouvelles sources de profit pour des secteurs variés de l'économie.

(2) Compositeut, essayiste et chercheur en informatique américain, il est considéré comme un des pionniers de la réalité virtualité. Il est également un critique virulent des réseaux sociaux.

(3) Professeur de statistiques, d'informatique, de design de l'information et d'économie politique à l'Université Yale.

(4) Un peu comme l'écrivain Frédéric Beigbeder qui dénonçait un système marketing dans un essai (99 francs) dont la commercialisation était permise par ce même système...

21/11/2020

Raised by Wolves

raised by wolvesIl faut reconnaître qu'on ne s'attendait pas à grand chose d'une série de science-fiction liée à Ridley Scott (producteur exécutif et réalisateur des épisodes 1 et 2 tandis que son fils Luke a réalisé les épisodes 3, 4 et 10), vu que le réalisateur des cultes Alien et Blade Runner est sur le déclin depuis un bon moment déjà (vu ses 82 ans, c'est compréhensible) et que ses derniers opus SF n'étaient pas spécialement incisifs (Prometheus (2012), Alien: Covenant (2017). Mais au final, nous avons été agréablement surpris par cette série diffusée par le nouveau service de vidéo à la demande, affilié à HBO, HBO Max (il va bien falloir tenir la concurrence face à Netflix, Amazon, Apple+ et les autres).

XXIIème siècle. Tandis que la Terre a été détruite par la Grande guerre, deux androïdes - Mother and Father - élèvent des enfants sur la planète Kepler-22-b. Mais la colonie humaine débarque et son fanatisme religieux mortifère n'annonce rien de reluisant... Dans cette atmosphère minimaliste et aseptisée (des classiques de la SF), arride et hostile, l'angle d'attaque est osé mais plutôt réussi : soit la confrontation entre la dystopie humaine et l'utopie cybernétique. On retrouve ici la patte de Ridley "Blade Runner" Scott, où ces deux machines sont finalement plus attachantes que les envahisseurs humanoïdes, incapables de s'extirper de cet "opium des peuples" (ce qui explique peut-être que la psychologie des personnages est peu travaillée). La vision de l'avenir est sombre, fascinante et brutale, et nous y adhérons pleinement.

Petit bémol : après avoir couvert beaucoup de terrain durant les premiers épisodes, le scénario s'essoufle vers la fin. C'est dommage. Mais cela n'empêche pas ce récit complexe et cérébral d'apporter un vent de fraîcheur à l'univers de la science-fiction. Malgré ses imperfections, la série vaut largement le détour et nous attendons la suite avec curiosité. J N

 

Raised by Wolves

(10 épisodes diffusiés du 3 septembre au 1er octobre 2020)

Production : HBO Max

Création : Aaron Guzilowski

Cast : Travis Fimmel, Amanda Collin, Abubakar Salim, Winta McGrath, Niamh Algar, Jordan Loughran.

19/11/2020

The Queen's Gambit

netflix,échecs,chess,the queen's gambitL'histoire, fictive (inspirée du roman éponyme de Walter Tevis, publié en 1983), suit le parcours de Beth Harmon (de 8 à 22 ans, années 1950-1960), une surdouée des échec en quête de devenir la meilleure joueuse au monde. Ce n'est ni la structure narrative (un biopic classique) ni le scénario (un génie dans ce qu'il fait mais qui en même temps a des problèmes d'addiction à l'alcool et aux tranquilisants, couplés à des troubles émotionnels, schéma ô combien de fois déja vu) qui sont les plus intéressants mais le côté fable féministe couplée  à un jeu d'échecs à la fois exclusivement masculin (tous les vainqueurs du championnat du monde d'échecs sont des hommes...) et difficile à porter à l'écran en raison de son côté peu glamour. A cela, il faut ajouter un réalisme situationnel et psychologique impeccable (sans fioritures, sans fan service...), une reconstitution des sixties tout aussi parfaite, une réflexion édifiante sur l'égo de ces pratiquants d'un sport qui les consume, et la performance captivante de la principale protagoniste. Suffisant pour faire du "jeu de la dame" une des meilleures séries produite par le premier générateur de binge-watching. J N

The Queen's Gambit

(7 épisodes de 45-60 min diffusés le 23 octobre 2020)

Production : Netflix

Créateurs : Scott Frank, Allan Scott

Cast : Anya Taylor-Joy, Bill Camp, Moses Ingram, Thomas Brodie-Sangster, Harry Melling, Isla Johnston

17/11/2020

Active Measures

active mesures,jack bryan,donald trump,vladimir poutine,etats-unis,russie,urss,union soviétique,campagne présidentielle américaine de 2016,élection présidentielle américaine de 2016Diffusé il y a deux ans de cela, ce documentaire est le premier à mettre en avant une interférence politique russe dans la campagne présidentielle américaine de 2016 en faveur de l'ancien président US Donald Trump. Le raisonnement part du principe des "mesures actives" (nom du documentaire) qui sont les "techniques de guerre politique conduite par les services de sécurité en URSS puis en Fédération de Russie pour influencer le cours des événements mondiaux, en plus de collecter du renseignement" (Chritopher Andrew, Vasili Mitrokhin, The Mitrokhin Archive. The KGB in Europe and The West, 2018). Elles incluent la désinformation, la propagande, la contrefaçon de documents officiels...etc.

Le journaliste Jack Bryan fonde son raisonnement en démontrant les liens entre Trump et les milieux "économico-mafieux" russes au début des années 2000 après que le business de l'ex-locataire de la Maison-Blanche se soit trouvé dans le rouge durant les années 1990 (notamment des propriétés foncières acquises par l'oligarque russe David Bogatine). Que le documentaire montre à travers la collusion entre milieux économiques et sphère politique que l'élection de Trump n'était pas honnête (et que ce dernier baigne dans l'illégalité) est une bonne chose. On le savait déjà mais le réalisateur a le mérite d'établir pour le grand public tellement ignorant un récit pertinent et des images d'archives appuyant son propos principal. La pertinence est appuyée par l'expertise de nombreux interviewés (sauf que la plupart, politiques, hauts fonctionnaires, politologues (etc...) sont tous quasiment américains...).

active mesures,jack bryan,donald trump,vladimir poutine,etats-unis,russie,urss,union soviétique,campagne présidentielle américaine de 2016,élection présidentielle américaine de 2016Par contre, beaucoup moins intéressant et crédible est le discours complotiste, si nous partons du principe que cette vision des choses - synonyme de paresse intellectuelle - constitue une thèse selon laquelle des événements seraient secrètement planifiés par un groupe d'individus dans le but de conquérir politiquement et de dominer économiquement le monde. Discours complotiste, propagandiste et largement manichéen (une marque de fabrique purement américaine). On a un problème avec cette vision largement véhiculée par une certaine élite politique américaine qui consiste à dire "les politiques russes sont mauvais, ils complotent contre nous et déstabilisent des gouvernements". Le constat n'est probablement pas faux (et cette interférence russe a d'ailleurs inspiré la saison 7 de la série Homeland (2011-2020) et notamment l'épisode 5 intitulé "Active Measures"...) mais les autorités américaines ont fait de même, tout au long du XXème siècle par exemple, n'hésitant pas à déstabiliser en Amérique Latine des gouvernements démocratiquement élus et à financer des coups d'Etat.

Que le documentaire soit anti-russe et à charge n'est pas un problème en soi. Le souci est l'hypocrisie (ou simplement la myopie) du raisonnement. Plus intéressant est le fait que le documentaire nous enjoint à réflechir sur un thème récent, celui du lien entre cyberespace et souveraineté des Etats, que posait déjà un autre documentaire , traitant de cyberguerre, Zero Days (2016). J N

Active Measures (Jack Bryan, USA, 2018, 109 min)

16/11/2020

Les Echelles du Levant

51NEZEQusFL._SX307_BO1,204,203,200_.jpgNous ne présentons plus l'auteur évidemment, comme nous ne nous aventurerons pas dans un long commentaire, au risque de subir la vindicte de R., grande spécialiste et fan invétérée de l'auteur. Une note en forme d'hommage à celui qui fut un ami de notre père, et à celle qui nous a fait découvrir sa lecture. Faute de temps et de priorité de lecture, nous ne l'avions pas fait avant.

Le titre est une référence aux échelles du Levant, ces ports de l'Empire ottoman, situé au Proche-Orient et en Afrique du nord et qui bénéficiaient d'avantages fiscaux en faveur des négociants français, suite aux fameuses "capitulations" signées entre la France et l'Empire ottoman (les premières en 1536 entre François 1er et Soliman le Magnifique).

Le récit raconte l'odyssée d'Ossyane, de son enfance princière au sein de l'Empire ottoman jusqu'à sa rencontre avec Clara, une Juive, qu'il épouse, en passant par son séjour en France puis son entrée dans la Résistance durant l'Occupation. L'après-Seconde Guerre mondiale sera difficile, avec la création de l'Etat d'Israël et le conflit israélo-palestinien qui s'annonce. On retrouve cette marque de fabrique de Maalouf, consistant à fusionner l'histoire avec un grand H et le récit tragique d'humains fragiles. Surtout, ce récit est, justement, très proche des humains - c'est ce que nous avons apprécié le plus - et n'est pas sans rappeler Clarissa de Stefan Zweig. Une histoire d'amour poignante, à la mesure de la fin d'un monde. J N

Amine Maalouf, Les Echelles du Levant, Le Livre de Poche, 2018 (1996), 254 p.

15/11/2020

World's Most Wanted

MV5BMzA3MDQ0MWUtNDBkOC00YWRkLWI0NDItODA5MzI5NzU2YjQxXkEyXkFqcGdeQXVyNjEwNTM2Mzc@._V1_UY268_CR4,0,182,268_AL_.jpgCovid oblige, Netflix a balancé l'été passé quelques séries documentaires courtes, nécessitant essentiellement un travail technique (et une narration bien évidemment) autour d'images d'archives. La série explore le cas de cinq hors-la-loi notoires, ayant pour dénominateur commun le fait d'être passés entre les mailles du filet et d'être toujours en cavale (à l'exception de Félicien Kabuga, arrêté après la diffusion de cette docu-série). Les cinq truands : 

450px-Mayo_Zambada.jpg- Ep. 1 : Ismael "El Mayo" Zambada Garcia. Après avoir échappé à un raid de la police mexicaine, le chef du cartel de Sinaloa se cache quelque part. L'étau s'est reserré autour de sa famille et son fils a coopéré (ce qui a mené à l'arrestation de Joaquin "El Chapo" Guzman). L'horreur engendrée par un des cartels les plus puissants du Mexique est bien connue, évoquée par la docu-série Dirty Money (l'épisode 4 de la saison 1 révèle le blanchiment de l'argent du cartel par la banque HSBC), abordée dans Narcos Mexico (2018 - ) et détaillée dans El Chapo (2017 - ).

world's most wanted,félicien kabuga,netflix,interpol,samantha lewthwaite,semion mogilevich,massimo denaro messina,cosa nostra,attentats de Londres- Ep. 2 : Félicien Kabuga. Ancien homme d'affaires rwandais, il est accusé de participation au génocide des Tutsis au Rwanda en raison du financement qu'il a fourni à Radio télévision libre des Lille Collines (radio extrêmiste anti-tutsi qu'il présidait au moment du génocide), au magazine extrémiste Kangura et aux milices hutus (leur fournissant 5000 machettes). Après des années de cavale, il est arrêté en France en mai 2020 puis transféré le 30 septembre dernier au Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI), instance créée par l'ONU en 2010 et prenant la suite des Tribunaux pénaux internationaux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda.

world's most wanted,félicien kabuga,netflix,interpol,samantha lewthwaite,semion mogilevich,massimo denaro messina,cosa nostra,attentats de Londres- Ep. 3 : Samantha Lewthwaite. Surnommée la "veuve blanche", cette britannique d'origine nord-irlandaise est l'un des suspects de terrorisme islamiste les plus recherchés du monde occidental. Veuve de Germaine Lindsay, l'un des terroristes des attentats de Londres du 7 juillet 2005. Supposément membre du groupe terroriste islamiste somalien "Al Shabab", elle est accusée d'avoir causé la mort de plus de 400 personnes. On suppose de même qu'elle se cache en Somalie et est actuellement sous un mandat d'arrêt d'Interpol.

world's most wanted,félicien kabuga,netflix,interpol,samantha lewthwaite,semion mogilevich,massimo denaro messina,cosa nostra,attentats de Londres- Ep. 4 : Semion Mogilevich. Egalement en cavale, le "Don intellectuel" , considéré par les agences de renseignement européennes et américaines comme le "parrain des parrains", fait partie des crimes organisés ukrainien et russe. Parmi ses nombreuses activités "légales" : des restaurants japonais à Prague, les pompes funèbres et le basket à Moscou, le textile en Israël, import/export à Los Angeles... Celui qui détient officiellement plusieurs nationalités aurait également des connexions politiques solides lui permettant d'échapper à la justice.

world's most wanted,félicien kabuga,netflix,interpol,samantha lewthwaite,semion mogilevich,massimo denaro messina,cosa nostra,attentats de Londres- Ep. 5 : Massimo Denaro Messina. En fuite depuis 1993, le plus haut gradé de la Cosa Nostra a fait fortune dans le trafic d'héroïne et de cocaïne (et a également été impliqué dans le trafic d'armes, le racket, des attentats à la bombe et des assassinats). Le 19 octobre 2020, il est condamné par la justice italienne à la réclusion à perpétuité (par contumace) pour l'assassinat durant les années 1990 des juges Falcone et Borselino. Il tient son surnom "Diabolik" de la bande-dessinée éponyme qu'il affectionne et du fait de sa brutalité notoire.

En ce qui nous concerne, nous aurions aimé savoir pour quelle raison ces cinq hommes ont été considérés comme "les hommes les plus recherchés", vu qu'il est impossible d'établir une hiérarchie dans ce type de sujet. Vu les différentes juridictions nationales (ou internationale) auxquels ils sont liés mais également la nature différente des crimes commis, ils ne peuvent être placés sur une même liste (comme la liste des dix fugitifs les plus recherchés du FBI ou la liste d'Interpol). Par conséquent, la question demeure. Pourquoi ceux-là et pas d'autres? On regrette également que les cinq cas abordés, hormis le terrorisme islamiste et le génocide, trois concernent le crime organisé (mexicain, italien et russo-ukrainien). Davantage de diversité (et d'épisodes) aurait été souhaité. J N

World's Most Wanted

(5 épisodes de 45-48 min diffusés le 5 août 2020)

Production : Netflix

14/11/2020

Baccano!

baccano!,boucan,brain's brase,takahiro omori,fantasy,mafia italienne,new york,new york des années 1930En voilà une que nous recommandons particulièrement. Baccano! ("Boucan"), ses personnages occidentaux, plus déjantés les uns que les autres, ses différentes temporalités, sa violence "scorseseienne" (qui ne se souvient pas de The Good fellas?), sa musique jazz (The Cotton Club, 1984), et son atmosphère Once upon a time in America (Sergio Leone, 1984). En effet, l'histoire se passe dans le milieu mafieux new-yorkais des années 1930, avec un réalisme qui n'est pas sans rappeler les productions cinématographiques les plus emblématiques.

baccano!,boucan,brain's brase,takahiro omori,fantasy,mafia italienne,new york,new york des années 1930Mais le scénario est beaucoup plus dense puisqu'il inclut des histoires se déroulant en 1711, 1930, 1931 et 1931 (sans ordre chronologique). Cela ne change pas le fait que les principaux protagonistes sont liés entre eux, d'une manière ou d'un autre, avec pour dénominateur commun : l'immortalité. Celle-ci fut acquise lorsqu'en 1711, un groupe d'alchimistes, embarquant pour l'Amérique sur le navire Advena Avis, invoqua un démon qui leur procura un elixir les rendant invulnérables et immortels. Tout ce beau monde se retrouve deux siècles plus tard pour régler des comptes, avec notamment un véritable feu d'artifice (le climax de la série) à bord du train "Flying Pussyfoot" (...).

baccano!,boucan,brain's brase,takahiro omori,fantasy,mafia italienne,new york,new york des années 1930Nous avons beaucoup aimé ce foisonnement de personnages et le développement de leur psychologie malgré leur nombre élevé. Entre le chef de gang sans aucun crédit, le mafieux intrépide et élégant (mention spéciale à Firo), les psychopates nigauds (mention spéciale aux deux imbéciles heureux que sont Miria et Isaac) ou sanguinaires (notamment Ladd Russo) et bien d'autres, on ne s'ennnuie guère. Cette panoplie de personnages "cliniques" (pour reprendre la formule de N.) tend probablement à accentuer cette atmosphère criseuse qui part dans tous les sens. Enfin, le croisement entre fantasy et mafia italienne de New York (auxquels s'ajoute une teinte d'humour) semble réussie, appréciée du moins. J N

 

Baccano!

(13 épisodes de 23 min)

Diffusion : 26 juillet - 1er novembre 2007

Studio : Brain's Brase

Réalisateur : Takahiro Omori

12/11/2020

Lovecraft Country

lovecraft country,hbo,h.p. lovecraft,matt ruff,racisme blanc,etats-unisUne des dernières sorties de la culte HBO est l'adaptation du roman éponyme de l'écrivain américain Matt Ruff (2016), dans lequel celui-ci confronte les oeuvres de H.P. Lovecraft (comprendre les monstres) au thème du racisme blanc aux Etats-Unis. Le récit tourne autour d'Atticus et son amie Letitia et son oncle George qui embarquent dans un roadtrip à la recherche de son père disparu, à travers les Etats-Unis des années 1950. Sur ce chemin semé d'embûches, il faudra survivre face aux horreurs rencontrées, monstrueuses et humaines...

HBO a l'habitude de faire du lourd et comme les mini-séries sorties récemment (Watchmen, fin 2019 ; The Outsider, hiver 2020), Lovercraft Country n'est pas accessible à tout le monde (mais c'est ce que nous aimons chez la première chaîne à avoir produit des épisodes de série totalisant une heure, et créatrice de la série cultissime The Wire). "L'univers de Lovecraft" réussit l'exercice pas si simple de réaliser un savant dosage entre les contraires, entre simplicité et excès, narration endiablée (notamment des courses-poursuites hallucinantes) et moments de rupture intelligents, exubérance et sobriété, sexualité torride et attendrissante à la fois.

Dense et âpre, émotionnelle et introspective à souhait, quitte à semer la confusion par moments (les différentes temporalités n'aident pas), Lovecraft Country prend le téléspectateur à la gorge en déversant sa vision paroxysmique du surréalisme (une comparaison avec Legion (2017-2019) ne serait pas inintéressante) et en creusant la psyché jusqu'à en extirper sa plus grande noirceur. Au-delà du thème central de base et du chemin fantasmagorique dans lequel elle nous embarque, elle est également un hommage à la Blaxploitation, thème qui a récemment réinvesti, avec conviction, l'univers télévisuel (Luke Cage (2016-2018) ;  Watchmen, 2019). J N

 

LOVECRAFT COUNTRY

(saison 1 - 10 épisodes diffusés du 17 août au 18 octobre 2020)

Production : HBO

Créateur : Misha Green

Cast : Jonathan Majors, Jurnee Smollett, Michael Kenneth Williams, Jamie Chung, Aunjanue Ellis, Abbey Lee, Wunmi Mosaku.

10/11/2020

Obéissance

Elisée Reclus,obéissance"L'histoire nous dit que toute obéissance est une abdication, que toute servitude est une mort anticipée".

     Elisée Reclus (1830-1905)

09/11/2020

13th

MV5BMjAwMjU5NTAzOF5BMl5BanBnXkFtZTgwMjQwODQxMDI@._V1_UX182_CR0,0,182,268_AL_.jpgPas sûr que l'actuelle passation de pouvoir aux Etats-Unis y change grand chose mais il est intéressant quand même de revenir sur ce documentaire. En effet, celui-ci (dont le titre fait référence au 13ème amendement de la Constitution américaine, qui abolissait l'esclavage) dépeint à charge les liens entre le pouvoir républicain (dont Donald Trump est actuellement la grande figure perdante) et l'incarcération de masse aux Etats-Unis, un débat récurrent qui semble oublié par la politique américaine, qu'elle soit démocrate ou républicaine.

Le documentaire démarre avec une statistique édifiante. Si les Etats-Unis représentent 5% de la population mondiale, ils concentrent par contre 25% de la population carcérale mondiale. La réalisatrice soutient qu'aux Etats-Unis, l'esclavage s'est perpétué sous d'autres formes, plus pernicieuses et implicites. Et depuis la fin du XXème siècle, nous assistons à un phénomène d'incarcération de masse (ou "hyper-incarcération"), résultat de nouvelles lois très strictes, du moins "illégitimes", comme la guerre contre la drogue ou la privatisation du droit de vote de la population afro-américaine. Or ceux qui sont victimes de ces lois sont les populations de couleur (latinos, blacks)...

Dans le même temps, le fonctionnement de l'univers carcéral est examiné. Les centres pénitentiaires sont devenus des machines à sous pour les entreprises privées qui les financent. Or, le secteur privé est très influent auprès de la sphère politique (notamment républicaine) lorsqu'il s'agit de voter des lois liées au code pénal. Coup double : Ava DuVernay dénonce à la fois la collusion entre business et univers carcéral et le processus de criminalisation volontaire des populations de seconde zone. Le tout forme un magnifique triangle où les liens entre société, économie et politique sont inextricables, soit faire de l'argent, se maintenir au pouvoir, et détruire des composantes de la société américaine, qui ont toujours été traitées comme des peuples "colonisés", après que les peuples autochtones (les Amérindiens) furent génocidés.

C'est se rappeler ici que la recherche permanente du profit (coûte que coûte), le conflit d'intérêt et la domination politique d'une élite blanche, protestante, riche et raciste constituent la pierre angulaire du système américain. Et se rappeler également que les Etats-Unis (on ne le dit pas assez), "the land of freedom", sont encore et toujours une des sociétés les plus inégalitaires au monde. Efficace, rapide (01h40) et instructive, cette réflexion qui ne se veut pas ambitieuse mais cherche à éveiller les esprits, est un tour de force. Comme nous l'avons dit, pas sûr que cela change grand chose. Mais à voir quand même. J N

13th (Ava DuVernay, 2016, USA, 100 min) 

- Nominé (meilleur documentaire) - Oscars 2017

- Présenté - New York Film Festival 2016

- Meilleur documentaire - BAFTA Awards 2017

- 4 prix - Primetime Emmy Awards 2017

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