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15/04/2021

Michigan

michigan,grands lacs,etats-unis,drapeau bleu des etats-unis,drapeau du michigan,drapeau michigan,detroit,kathryn bigelow,wapiti,élan,pygargue,pygargue à tête blancheLe 26ème Etat américain à avoir rejoint l'Union (26 janvier 1837) a la particularité d'être presque entièrement entouré par les Grands Lacs qui forment une frontière naturelle avec le Canada, soit le lac Supérieur (nord), le lac Michigan (ouest) et les lacs Huro et Erié (est). Il est également bordé au sud par les Etats de l'Indiana et de l'Ohio (voir carte ci-dessous). Berceau du secteur automomobile américain, le Michigan connait son âge d'or industriel au début du XXème siècle, grâce notamment à Ford (implanté dans la région de Detriot). Il subit de plein fouet la crise économique des années 1980 et est en récession économique régulièrement depuis (la ville de Detroit fait faillite au début des années 2010 et le chomâge est un des plus élevés par Etat américain).

De tradition progressiste (il est le premier - et longtemps le seul - Etat à abolir la peine de mort, en 1846), le Michigan a toutefois également eu ses affaires sordides de ségrégation raciale dont deux célèbres survenues à Detroit : des émeutes en 1943 (34 morts) et la Rébellion de 1967 (ou "émeute de la 12ème rue"), événement durant lequel des policiers blancs terorrisent les clients noirs (3 morts) du motel Algiers (scandale demeuré impuni et porté à l'écran en 2017 par la réalisatrice Kathryn Bigelow).

michigan,grands lacs,etats-unis,drapeau bleu des etats-unis,drapeau du michigan,drapeau michigan,detroit,kathryn bigelow,wapiti,élan,pygargue,pygargue à tête blancheA l'instar des nombreux drapeaux d'Etats des Etats-Unis que nous avons nommés "drapeau bleu des Etats-Unis", celui-ci est fortement chargé au centre mais ne comporte ni la date de l'adhésion à l'Union, généralement placée au dessous du sceau (Wisconsin, Delaware), ni le nom de l'Etat, placé au dessus (Oregon), au dessous (Kansas) ou à l'intérieur du sceau (Kentucky). Les armoiries comprennent au centre un bouclier bleu ciel. On y voit le soleil se lever au-dessus d'une péninsule et d'un lac. L'homme levant une main et tenant dans l'autre un fusil représente la paix (encore les paradoxes américains) et le droit de défendre l'Etat et la nation. Au dessus du bouclier, un pygargue à tête blanche (rapace vivant en Amérique du Nord) symbolise les Etats-Unis (il figure également sur d'autres drapeaux américains, notamment au centre de celui de Pennsylvanie). Le wapiti et l'élan sont les animaux emblématiques du Michigan.

Trois devises en latin apparaissent : 

- Sur le ruban rouge : E Pluribus Unum ("De plusieurs un").

- Sur le bouclier : Tuebor ("Je défendrai").

- Sur le ruban blanc : Si Quaeris Peinsulam Amoenam Circumspice ("Si tu cherches une péninsule plaisante, regarde autour de toi" - devise officielle de l'Etat).

De proportions 2:3, le drapeau fut officiellement adopté le 1er août 1911. J N

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12/04/2021

Les Fantômes du roi Léopold

adam hochschild,les fantômes du roi léopoldIl est évident que nous avions une idée  - en tant qu'historien de formation -  de la "mise en esclavage" effectuée au Congo (l'actuelle République Démocratique du Congo - ou Congo-Kinshasa) à la fin du XIXème siècle par les autorités bélges. Nous n'imaginions pas, par contre, l'ampleur de cette colonisation hyper repressive dont l'unique objectif était bien évidemment l'enrichissement personnel du roi belge de l'époque, Léopold II (1835-1909), désirant rehauser le statut de puissance de la Belgique à un moment où les autres puissances européennes (notamment britanniques et françaises) faisaient la course à la colonisation de l'Afrique.

Dans ce qui deviendra un best-seller, l'historien, écrivain et reporter américain Adam Hochschild (1942 -  ) décortique les crimes coloniaux commis par la Belgique au Congo, c'est-à-dire la réduction en esclavage (accompagnée de mutilations, sévices en tous genres et exécutions sommaires) d'une large population assignée à exploiter les ressources naturelles, notamment le caoutchouc dont l'expédition à Bruxelles servira à renforcer la puissance économique de la Belgique. Cette politique systématique se met en place dans le territoire actuel de la RDC, annexé à titre personnel par Léopold II et devenant l'"Etat indépendant du Congo" (1885-1908).

En parallèle de ce tableau dressant les horreurs infligées aux autochtones, Hochschild raconte l'histoire de ces (anti)héros qui brisèrent le silence et osèrent dénoncer cette colonisation acceptée en Occident au nom de l'exportation de la civilisation : missionnaires, écrivains, avocats, diplomates dont l'action courageuse entraînera le premier mouvement international de défense des droits de l'homme, prémisse de la fondation de futures associations luttant pour les droits de l'homme.

Vu le statut de l'ouvrage (traduit en plusieurs langues), celui-ci a fort logiquement été examiné par de nombreux historiens et académiciens, certains pointant des raccourcis fallacieux et d'autres des erreurs factuelles. Le principal point de discorde concerne le nombre de morts et il est reproché à l'auteur des approximations démographiques. C'est la question la plus problématique car avancer tel ou tel chiffre mène obligatoirement - lorsqu'il y a massacre d'une population spécifique - à aborder les questions de nettoyage ethnique, crime contre l'humanité et génocide. Dans ce sens, certains reprochent à Hochshild qui avance le chiffre de 10 millions de morts un "tour de passe-passe statistique". C'est le principal bémol de l'ouvrage car il impossible d'estimer le nombre de personnes massacrées vu que l'estimation de la population totale du Congo à l'époque ne met personne d'accord. Quant aux morts, les chiffres avancés vont - selon les auteurs des recherches - de 3 millions à 30 millions.

Pour sa part, Hochshild n'hésite pas à parler de génocide, affirmant qu'il "acquit la conviction que le nombre de morts ayant décimé le Congo au siècle dernier était comparable à celui de l'Holocauste" (p. 17). La comparaison est dangereuse et un peu rapide pour la raison déjà évoquée (l'impossibilité de chiffrer la population de l'époque et le nombre de morts) mais également en ce qui concerne la nature du génocide. Celui-ci est défini comme "un crime consistant en l'élimination concrète intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national, ethnique, ou encore religieux, en tant que tel". Il faut donc prouver qu'il y avait une intention politique (mais également un système planifié et appliqué de manière systémique) d'éradiquer une population. Or, il semblerait que cette politique léopoldienne - toute effroyable qu'elle fut et à juste titre condamnable - avait pour objectif l'enrichissement et son corrolaire la répression. Dans cette optique, l'historienne britannique Barbara Emerson affirme : "Léopold n'a pas fait un génocide. Il était avant tout avide de richesse".

L'utilisation abusive du terme 'génocide' doit expliquer que le premier sous-titre français de l'ouvrage (l'édition de 1998), "Un holocauste oublié", ait été modifié en 2007 en une déclaration moins "radicale" ("La terreur coloniale").

Il n'en reste pas moins que génocide ou pas, l'ouvrage jette une lueur crue et lucide sur les atrocités commises par les colonisateurs belges (et autres) en Afrique, au nom de valeurs civilisationnelles, inspirées des Lumières... A lire absolument. J N

Adam Hochshild, Les Fantômes du roi Léopold. La terreur coloniale dans l'Etat du Congo 1884-1908, Paris, Editions Tallandier, Texto, 2019 (2007), 618 p. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie-Claude Elsen et Frank Straschitz.

10/04/2021

Wu-Tang: An American Saga

hulu,hip-hop,wu-tang,wu-tang clan,bobby diggs,rza,robert diggs,new york,épidémie de crack,wu-tang: an american sagaFallait bien une fiction sur notre groupe de Hip Hop préféré, le Wu Tang Clan, considéré par le site About.com comme "le meilleur groupe de hip-hop de tous les temps" ou par le magazine musical britannique New Musical Express (NME) comme le groupe musical "le plus influent de ces dix dernières années".  Créé à New York en 1992, le groupe comprendra jusqu'à 10 membres (Ol' Dirty Bastard décèdera en 2004), tous originaires de Brooklyn et Staten Island. A l'origine de la formation de ce collectif, un homme (qui en deviendra également le producteur), Robert Diggs aka RZA. C'est lui qui choisira le nom du groupe, s'inspirant d'un film d'arts martiaux hongkongais de 1983 (Shaolin vs Wu Tang).

En pleine épidémie de crack à New York, "Bobby" Digs, DJ à ses heures, aspire à un avenir meilleur. Persévérant et visionnaire, il se bat sans relache afin de faire son trou dans le milieu difficile du hip hop newyorkais et va réussir à réunir une bande de lascars partagés entre la musique et le crime, et mettre en orbite la plus improbable "success story" musicale de tous les temps. Sans clichés, fan-service et autres ficelles narratives, le récit sur fond de constat social afro-américain désolant raconte lucidement la sortie du fond du sac de bonhommes voués à demeurer dans la misère socio-économique. Créateur de la déroutante The Handmaid's Tale, Hulu affectionne les drames sociaux (A Teacher, Mrs America, High Fidelity). Celui-ci en est un. Nous attendons avec impatience une saison 2 annoncée depuis janvier 2020. J N

Wu-Tang: An American Saga

(Saison 1 diffusée en sept-oct 2019)

Production : Hulu

Créateurs : RZA, Alex Tse

Cast : Ashton Sanders, Shameik Moore, Siddiq Saunderson, Julian Elijah Martinez, Marcus Callender, Erika Alexander, Zolee Griggs.

07/04/2021

After Truth

After Truth.jpgOu "après la vérité". Un documentaire sur les fake news vu il y a quelques mois et paru sur HBO en mars 2020. Nous avons l'habitude, dans notre enseignement de la spécialité en Première (Histoire-Géographie-Géopolitique-Science Politique) d'accompagner notre propos d'une affiche de film ou documentaire (vu bien entendu). Le chapitre "L'information à l'heure d'Internet" (Thème 4 - S'informer : un regard critique sur les sources et modes de communication) est très propice à cette pratique vu qu'il aborde dans sa section sur internet la question des lanceurs d'alerte, thème devenu à la mode à Hollywood, et le problème de la généralisation sur le web du complotisme et des fake news.

Abordant ce troisème thème, nous disions que "l'absence de contrôle et la rapidité de diffusion des informations sur les réseaux sociaux sont propices à la généralisation des fake news (information manipulée ou créée de toutes pièces, généralement avec un objectif de nuisance). Elles portent très généralement sur des sujets polémiques (politique, finance, immigration, guerre, terrorisme), touchent des millions d’internautes et sèment parfois le doute dans l’opinion publique. Tout individu maîtrisant les réseaux sociaux peut être à l’origine de fausses informations. Certains Etats en diffusent également à des fins propagandistes. La capacité des fausses nouvelles à induire en erreur entraîne une perception erronée de la vérité et, conséquemment, des jugements erronés relativement à des événements, actions et situations". L'adjonction de l'affiche du film avait pour but de faire le lien avec le paragraphe suivant : 

"Face à la multiplication de fausses informations et à l’heure de la « post-vérité », des outils de décodage ont fait leur apparition. Le fact checking (procédure qui consiste à vérifier la fiabilité d’une information) s’est généralisé à partir d’initiatives journalistiques".

fake news,complotisme,médias,post-vérité,after truth,HBOL'idée était de faire comprendre que nous sommes actuellement dans ce phénomène sociopolitique de "post-vérité", définie dans le manuel scolaire de manière simplifiée comme une "situation dans laquelle il est donné plus d'importance aux émotions et aux opinions qu'à la réalité des faits". Apparu selon certaines sources au début des années 2000 et selon d'autres dès 1992, ce néologisme désigne "une culture politique au sein de laquelle les leaders politiques orientent les débats vers l'émotion en usant abondamment d'éléments de langage et en ignorant (ou en faisant mine d'ignorer) les faits et la nécessité d'y soumettre leur argumentation, ceci à des fins électorales".

fake news,complotisme,médias,post-vérité,after truth,HBOLe problème aujourd'hui est que cette tendance ("être dans la post-vérité") touche un large éventail de personnes alors que les réseaux sociaux (la partie de la leçon sur internet concerne précisément ces réseaux sociaux) encourage cela en raison de leur large dimension émotionnelle en ce qui concerne la diffusion d'informations (un post est souvent accompagné d'un émoji...). Bref, on espère que cette leçon aura fait réflechir nos élèves. Il est certain par ailleurs qu'il est impératif de lutter contre ce phénomène mais à l'heure où le lien social est affaibli un peu partout et sachant que les humains dans leur majorité n'ont jamais été performants en matière de discernement et de recul, la tendance ne devrait pas faiblir. Quant au documentaire, centré sur ce qu'il se passe aux Etats-Unis, il examine certaines théories du complot locales et des affaires célèbres de fake news (comme le Pizzagate), rappelant (propos de notre leçon également) que fake news et complotisme ne sont pas récents mais sont considérablement amplifiés par les nouvelles technologies de l'information et de la communication.  J N

After Truth: Disinformation and the Cost of Fake News (Andrew Rossi, USA, 2020, 95 min)

06/04/2021

Sot

download.jpg"Le sot a un grand avantage sur l'homme d'esprit : il est toujours content de lui-même"

      Napoléon 1er (1769-1821)